Quelle orientation pour ma fille

[invitea529c97e]

Bonjour,
Je suis une maman qui a une fille de 14 ans actuellement en 2nde. Elle souhaite faire de la "recherche en oncologie" mais je me pose pas mal de questions concernant son orientation .
En effet, au regard de ses notes (maths:16, physique: 17 , SVT:19, anglais: 17, Français:11, Hist-Géo:15, Espagnol : 12) elle est plus scientifique que littéraire, ça tombe bien elle souhaite faire une 1ère S.
Ou ça se complique un peu, c'est que si tout va bien, elle aura le bac sur l'année de ses 16 ans. Je la vois mal en Fac de médecine à cet âge et surtout engloutir tout ce qu'on demande pour obtenir le sésame, et que faire après si échec !

Nous avons regardé du côté de la fac de bio qui propose une L1-L2-L3 BMC qui permettrait d'aller en M1 biologie santé pour faire ensuite un M2 BIOMED.
Autre possibilité, intégrer une prépa (mais laquelle?) pour prendre le temps de "grandir" un peu !

Que me conseillez vous, sachant qu'elle ne veut absolument pas devenir médecin, mais "juste" faire de la recherche.
Merci par avance pour vos réponses
-----

[invite14cee04b]

Bonjour et bienvenu sur le Forum,
Ne vous allarmez surtout pas pour ce problème de détermination. Il est normal qu'à cet âge elle soit interressée par un métier. Cependant, si elle souhaite s'orienter dans ce domaine, il faudra d'abord qu'elle ait le Bac. Mais surtout laissez lui le temps de mûrir un peu. Si cela se trouve, elle aura changé d'avis l'année prochaine ! En effet, durant toute l'année de première, elle sera amenée à se déterminer, faire des visites d'écoles, de forum de métiers... Sincèrement, je pense que vous devriez laisser reposer cette affaire pour mieux la ressortir l'année prochaine. Soyez tranquille et "laissez dire"
Cordialement,

Blender82

[invitea529c97e]

Merci pour votre réponse.
Je suis d'accord sur le fait qu'elle est bien jeune pour déjà choisir une orientation.
Mais depuis qu'elle a fait ses stages de 4ème et 3ème dans un centre de recherches pharmaceutique, elle n'en démord pas.
J'essaies de l'orienter vers d'autres voies car malheureusement je doute que la recherche en France ait un avenir, mais elle ne veut rien entendre.

Le but de mes questions est de voir qu'elles sont les différentes filières possibles pour accéder à ce qu'elle souhaite faire, afin de lui montrer, qu'il n'y a peut être pas que médecine pour y arriver.

[invite14cee04b]

Envoyez la en Suisse, en Allemagne, au Canada...
Là vous serez sur ou presque qu'elle pourra se trouver un travail de recherche scientifique. Par contre il faut s'attendre à travailler les langues un peu mieux et pas seulement dans le domaine des sciences.

Le but de mes questions est de voir qu'elles sont les différentes filières possibles pour accéder à ce qu'elle souhaite faire, afin de lui montrer, qu'il n'y a peut être pas que médecine pour y arriver.

C'est malheureusement une des meilleurs solutions. Sachez que devenir médecin n'est pas possible sans travail acharné, et ce dans toutes les filières. Par contre, si elle a des facilités, il faut lui donner le goût du travail dès maintenant.
Crodialement,

Blender82

[A voir en vidéo sur Futura]

[invite8b816a70]

Les 2 meilleures solutions, à mon avis, sont :
- médecine
- biologie.
Et pas forcément dans cet ordre. Un parcours 100% fac de bio la mènera au même endroit, sauf que le type de recherche sera différent (moins clinique, plus biologique).
Par la prépa je dirais bof, à moins de retomber en fac de bio ensuite, puisqu'aucune école d'ingénieur ne me semble vraiment mener à ce type de boulot (hormis par des moyens détournés et en se tapant des matières dont on n'a que faire).

Par contre, beaucoup de jeunes en avance partent une année à l'étranger. Est-ce une option que votre fille pourrait envisager ? Ca lui permettrait de voir autre chose, de mûrir du coup loin de la famille dans quelque chose d'assez cadré tout de même (ces programmes se font souvent en familles d'accueil) et d''approfondir une langue (l'anglais par exemple est essentiel en recherche).

[invite14cee04b]

La prépa est presque "inutile" bien qu'elle apporte les meilleures méthodes de travail.
Quoi qu'il en soit, votre fille devra passer par une fac si elle désire accomplir son rêve. La première année de médecine est le presse citron le pire qu'il soit (d'où adopter des méthodes de travail le plus vite possible) par contre jusqu'au concours, le rythme est un peu moins soutenu. C'est une épreuve difficile mais qui en vaut la chandelle. Par contre une chose qu'il ne faut pas oublier MOTIVATION (élémentaire à toute réussite)

Par contre, beaucoup de jeunes en avance partent une année à l'étranger.

C'est ce que j'ai fait par contre il faut partir minimum 1 mois. Une semaine d'adaptation langue et mode de vie, la deuxième semaine permet de se mettre au niveau de la langue (accent, vocabulaire de la vie courante,...) et enfin les dernières permettent de profiter pleinement de la langue. Comme le disait _Mayou_ le voyage fait mûrir et apporte un regard critique sur ce que l'on est. A condition qu'il n'y ait presque plus de contact entre elle et les français (amis compris). Ce serait le mieux.
Cordialement,

Blender82

[invitea529c97e]

Merci pour vos réponses.
Effectivement nous avions pensé à un break de un an à l'étranger. Sachant qu'elle est déjà pratiquement bilingue car depuis 2 ans elle passe l'été (les 2 mois) en famille d'accueil aux USA, l'anglais n'est donc pas un problème pour elle. C'est vrai qu'elle a d'énormes facilités, notamment de mémorisation, ce qui fait que jusqu'à présent elle n'a jamais vraiment eu besoin de travailler pour avoir des notes excellentes. C'est pour ça que je crains un peu Médecine qui demande de la méthode et du travail régulier.
Par contre si elle part un an, je me demande si ce ne sera pas un peu dur pour elle de réintégrer un cursus en France si pendant un an elle ne fait ni maths, ni physique, je crains un peu le retour et surtout l'envie de s'y remettre !.
Si quelqu'un a vécu une expérience semblable, merci de me dire comment s'est passé votre retour.

En tout cas à la vue de vos réponses, il semblerait que Médecine soit un peu le passage obligé, comme dirait ma fille "je peux faire la 1ère année 2 fois alors c'est pas grave, si j'y arrive pas je pourrai toujours aller en fac de bio après".

[alpg84]

C'est un exemple parmi d'autres, mais une de mes amies est partie un an en nouvelle-zélande après son bac, elle y a refait une année de terminale et en rentrant a eu médecine du premier coup (il y a maintenant 8 ans, alors que le numerus clausus était nettement plus petit). Ca n'était pas du tout une grosse bosseuse de base, mais elle avait toujours voulu faire médecine!

[invite9c9b9968]

Bonjour,

Merci pour votre réponse.
Je suis d'accord sur le fait qu'elle est bien jeune pour déjà choisir une orientation.

Si c'est vraiment sa passion, ce n'est pas nécessairement "trop jeune". J'ai personnellement décidé d'être chercheur dès ma 6e, et l'orientation spécifique dans mon domaine actuel (physique théorique des particules) s'est décidé en 2nde justement

J'essaies de l'orienter vers d'autres voies car malheureusement je doute que la recherche en France ait un avenir, mais elle ne veut rien entendre.

Pourquoi vouloir à tout prix la dégoûter de cette voie ? Vous pouvez lui montrer d'autres voies, mais pourquoi vouloir lui forcer la main vers ces autres voies ? C'est son avenir, pas le vôtre ne l'oubliez pas
De plus vous vous focalisez sur la France, mais au XXIe siècle c'est une utopie. Elle peut très bien devenir chercheur en France comme à l'étranger. À l'heure actuelle d'ailleurs la recherche en Europe se fait plutôt à l'échelle du continent, et il est quasiment inévitable qu'elle soit amenée à travailler pour un certain temps à l'étranger.

Ce n'est pas pour autant qu'il faut l'y envoyer dès maintenant : la formation universitaire française est une des plus reconnues au monde...

Suivez aussi ce conseil de Blender :

Par contre il faut s'attendre à travailler les langues un peu mieux et pas seulement dans le domaine des sciences.

Sans une maîtrise un temps soit peu correcte de l'anglais, être chercheur en sciences naturelles est impossible.

C'est malheureusement une des meilleurs solutions. Sachez que devenir médecin n'est pas possible sans travail acharné, et ce dans toutes les filières.

Blender82

Tout d'abord ce n'est pas nécessairement une des meilleures solutions, tout dépend de l'orientation que veut choisir la fille de spidou ; médecine mène, dans le domaine de la recherche, très souvent à de la recherche très orientée médicale, si sa fille veut travailler sur de la biologie plus fondamentale (étudier les mécanismes, et pas nécessairement les traitements médicaux), médecine n'est pas nécessairement la meilleure voie.

Enfin il n'y a pas qu'en médecine qu'il faut beaucoup travailler. Quel que soit le domaine, pour être chercheur il faut beaucoup travailler. La carrière de chercheur ça commence dès l'inscription en doctorat, après c'est 3 ans de recherche intensive, l'obtention du diplôme de docteur, puis enchaîner les CDD pour enfin avoir la chance d'avoir un poste permanent (que ce soit en France : chercheur CNRS/INSERM ou maître de conférence ; ou à l'étranger, en poste type "tenure track").

Cordialement,

G.

[invitec90578d3]

En effet, il est possible de passer aussi bien par médecine que par des études de biologie pour de la recherche en oncologie.

Pour ce qui est de la biologie, contrairement à ce qui a été dit plus haut, le fait de passer par une prépa BCPST ne serait pas inutile, mais pas obligatoire non plus. L'intérêt de passer par une prépa BCPST est tout d'abords de pouvoir tenter les concours des Ecoles Normales Supérieures : ces écoles forment essentiellement des chercheurs, et les trois ENS (Paris -Ulm-, Lyon et Cachan) forment bien dans les domaines de biologie cellulaire et moléculaire, correspondant à une orientation vers de l'oncologie. Ensuite, le fait de passer par une BCPST peut aussi permettre d'être pris dans une ENS en tant qu'auditeur libre (sélection sur dossier et entretien, en cas d'échec au concours d'entrée ; les auditeurs suivent exactement les mêmes cours que les normaliens, mais sans en avoir le titre et sans être payés). Enfin, il est tout à fait possible (et pas si rare que cela) de faire deux ans de BCPST puis de poursuivre en L3 à l'université (il existe des systèmes d'équivalence), justement pour les gens souhaitant faire de la recherche dans ce type de domaine (je rajouterais qu'il est possible aussi de s'orienter vers ce type de recherche dans le cadre d'une grande école accessible après une BCPST, comme les écoles vétérinaires ou AgroParisTech en particulier, mais dans ce cas précis c'est tout de même plus rare).
Dans le cas d'un parcours "BCPST puis L3 à l'université", l'intérêt de passer par une BCPST est d'avoir une formation initiale scientifique plus poussée qu'en L1-L2, avec plus de maths, plus de physique, plus de chimie. Ce type de connaissances peut s'avérer utile par la suite, en Master et en thèse. Enfin, le type d'épreuves préparés en BCPST a l'avantage, en biologie, de "forcer" à acquérir une vue globale (pour les sujets de synthèse) et à savoir analyser des documents similaires aux résultats de recherche (pour les sujets d'études de documents).

Bref, passer par une BCPST n'est bien entendu absolument pas une obligation. Mais cela peut être une bonne chose, en permettant d'arriver en L3 avec plus de connaissances et plus de compétences en termes de synthèses qu'à la suite d'une L1-L2 classique.

Pour ce qui est de l'aspect "France ou étranger", on est en effet en droit de se poser des questions sur que deviendra la recherche française (mais le problème ne sera sans doute pas sur une éventuelle "disparition", mais plutôt sur la nature des contrats offerts aux chercheurs (probablement plus des CDD de plusieurs années à l'avenir je le crains...) et sur le financement des projets de recherche (avec probablement de plus en plus d'inégalités selon les labos, toujours à mon triste avis...).

[invitea529c97e]

Effectivement ma fille souhaite étudier les mécanismes pas les traitements médicaux c'est pour cette raison que je me pose la question de l'intérêt d'aller faire médecine. Je ne cherche surtout pas à la dégouter mais à l'aider à faire "le bon choix", c'est d'ailleurs pour cela que je me renseigne.
Concernant sa maitrise de l'anglais, comme je l'ai souligné, ça fait déjà 2 étés qu'elle passe aux USA dans une famille d'accueil en immersion totale (sans autre français), donc elle à un niveau très correct à l'orale. Elle y retourne d'ailleurs cet été.

Elle est vraiment passionnée et motivée et surtout prête à partir de la maison si besoin, donc je regarde un peu toutes les possibilités. Ses professeurs lui disent qu'avec son niveau et ses capacités se serait une bêtise de ne pas tenter médecine car c'est la voie royale qui de toute façon en cas d'échec permet d'avoir des passerelles vers la bio.
Lors de ses stages elle a rencontré des chercheurs qui avaient tous des cursus différents et trés peu avaient fait médecine. Donc j'ai un peu de mal à comprendre pourquoi aujourd'hui tout le monde la pousse dans cette direction.
En tout cas merci à tous pour vos avis éclairés

[invite9c9b9968]

Bonjour spidou,

Alors pas d'hésitation, faire médecine serait à mon avis une belle erreur car si l'on n'a pas la motivation d'être médecin à la sortie (ou chercheur médical), c'est le plantage assuré !

A propos de ses profs :

Ses professeurs lui disent qu'avec son niveau et ses capacités se serait une bêtise de ne pas tenter médecine car c'est la voie royale qui de toute façon en cas d'échec permet d'avoir des passerelles vers la bio.

C'est complètement stupide et malheureusement symptomatique de certains professeurs, qui en fait ne pensent absolument pas à votre fille mais avant tout à eux-mêmes : ils pourront se glorifier d'avoir amené des élèves dans les filières d' "élite" (médecine, prépa), sans se demander si ça correspond au projet d'orientation et/ou aux conditions psychologiques desdits élèves

Il vaut mieux se baser sur justement les divers stages qu'elle a effectués et qui l'ont mise en contact avec la réalité professionnelle du métier. Après le choix entre une prépa BCPST et directement l'université en L1-L2 est un choix personnel, comme l'ont si bien dit d'autres intervenants.

Cordialement,

G.

[invited71be7fd]

Ma soeur a passé son bac à 16 ans, excellente élève, elle voulait être prof de svt ! direction la fac à 100 km de chez nous ! 1ere année ratée, redouble et s'arrête au milieu de l'année, rebondit à la rentrée suivante en BTS arrête tout après 2 mois : elle avait perdu l'habitude de travailler et ne supportait plus le milieu très scolaire du BTS !
6 ans après : femme de chambre !
Mon frère a passé le bac à 19 ans après avoir fait une année à l'étranger à 15 ans, il a fait une prépa et il est aux Arts et Métiers !
Juste un feedback !

[invitee854c162]

Oncologie ... fac de pharma ?