Métier physique des particules

[goodnight3]

Bonjour,
(Bon, avant de commencer, sachez juste que je viens de m'inscrire pour poser cette question, donc j'espère que je poste bien au bon endroit )
je suis en 1eS et passionnée de physique (principalement tout ce qui touche à la physique des particules)
Je lis pas mal de livres à ce sujet par ailleurs.
Aujourd'hui, je suis sûre de vouloir travailler dans ce domaine.

Mes parents m'encouragent à faire une prépa maths sup/spé pour faire ce que je veut par la suite
Donc c'est très bien, mais l'ennui c'est que je ne sais pas vraiment quoi faire après (si tant est que je fait maths sup/spé....)

Et surtout, je ne sais pas vraiment quels métiers il y a dans ce domaine

Donc ce serais vraiment super sympa si vous pouviez m'aider, me donner des idées, ou même vos expériences si vous même vous êtes passés par là!

merci beaucoup !
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[invite2eb5a45f]

La physique des particules, c'est de la recherche et uniquement de la recherche. Même le nucléaire n'a plus rien à voir avec la physique des particules. C'est un domaine qui demande un excellent niveau en maths et en physique, et qui est qui plus est assez bouché.

Quoi qu'il en soit, tes parents ont raison. Le parcours idéal est prépa MPSI/MP + ENS + Thèse ou prépa MPSI/MP + Fac + Thèse. L’avantage de la prépa, c'est que ça te permettra d'avoir une idée plus précise de ce qu'est vraiment la physique théorique, et que tu n'auras aucun problème à aller dans une autre voie en cas de besoin. C'est aussi ce qu'il y a de mieux pour avoir un niveau béton en maths et en physique.

[goodnight3]

d'accord, merci pour ta réponse, c'est dommage mais dans tout les cas, les autres domaines de la physique m'intéressent aussi même si j'ai bien moins de connaissances !

[Hermillon73]

Bonsoir,

J'aurais plutôt dit : "la prépa vous donnera une idée de la physique". Pour la physique théorique "moderne", ce sera encore un peu plus tard...

Vous semblez plutôt penser au "milieu de la physique des particules" que chercheur stricto sensu. Donc si je liste les principaux "corps de métier" présents dans ce domaine, vous avez:

- chercheur (CNRS)
- enseignant-chercheur
- ingénieurs et techniciens en électronique, microélectronique, mécanique, informatique, "instrumentation". Il peut y avoir d'autres spécialités très ponctuellement.

C'est une des rares disciplines où dans les labos, il y a à peu près autant de personnels techniques que de chercheurs.
Au CNRS, il y a (pour l'instant) une dizaine de postes/an. Attention, dix postes pour la physique des particules, la physique nucléaire fondamentale, les expériences "neutrinos", les "expériences "matière noire", les accélérateurs (rares), la physique nucléaire "appliquée" (santé, réacteurs - rares), l'astroparticules voire l'astrophysique et la théorie en rapport avec tout cela...Donc, pas lourd par "sous-spécialité"...En moyenne 240 candidats, dont 70% sont auditionnés, c'est à dire qu'après examen du dossier, la commission chargée du recrutement estime qu'ils ont le niveau, et les convoque pour un oral.

Pour les ingénieurs, cela fait déjà pas mal d'années que c'est plutôt la crise, cela ne devrait pas s'arranger...Les ingénieurs dit "de recherche" ont assez souvent un doctorat également.

Idem pour les enseignants-chercheurs (la crise).

Je vous conseille aussi maths sup/spé. Cela vous laisse deux ans pour voir si vos goûts n'évoluent pas, et si vous restez attiré par la physique (la physique du supérieur est un peu différente de la physique "science et vie" du lycée). L'ENS est une voie, mais qui ne donne strictement aucune garantie (si ce n'est d'avoir une excellente formation) - vous serez en concurrence avec des universitaires purs, des X, quelques centraliens, et quelques parcours atypiques (écoles d'ingénieurs + master physique fondamental), qui auront tous des parcours brillants.

L'âge moyen de recrutement des CR2 (le grade le plus bas, qui correspond aux 10 postes dont je parlais) doit tourner autour de 30-31 ans.
Le recyclage des recalés est un problème, un bon nombre d'entre eux enchainent un, deux, trois post-docs, en retentant le concours. Puis finissent par renoncer. Et la reconversion est souvent délicate, surtout en France, où il est très difficile de passer la barrière des RH qui n'ont qu'une idée très très vague des compétences d'un chercheur en physique fondamentale. Les tords sont souvent partagés, car il est difficile (parfois) de faire comprendre à ces brillantes personnes qu'elles doivent "se vendre" en mettant en avant des compétences qui intéressent les entreprises (autrement dit, pas votre sujet de thèse, dont le chef d'entreprise lambda se moque, mais plutôt "expertise en python, linux, C++" ou toute autre compétence "exploitable" (bon, vous n'en êtes pas là, mais réfléchissez aussi à cet aspect "recyclage").

Conseil : visitez des labos, discuter avec un maximum de monde, prenez toutes les informations avec des pincettes (par exemple, les responsables des masters "physique fondamentale" sont parfois un peu trop enthousiastes, et occultent les difficultés post-thèse (un bon master étant pour eux un master où tous les étudiants trouvent une thèse...), pesez donc aussi ce que je vous dis, essayez de discuter avec des thésards, des post-doc, etc...Vous avez trois bonnes années pour faire cela.

Cordialement.

[A voir en vidéo sur Futura]