Bonjour,
Dans ma tête depuis plusieurs semaines c'est le brouillard, voire même la tornade.
J'ai lu pas mal de choses sur le forum pour me renseigner, je suis conscient de certaines réalités concernant le manque de débouchés dans la recherche, mais rien à faire, je reste bloqué, hésitant, parler de ma situation me semble nécessaire pour trouver des vraies réponses.
Pour (essayer de) faire simple et court, j'ai toujours été passionné de physique. Arrivé en M1, après des difficultés personnelles, les choses allaient mieux en début d'année, je me suis découvert plein d'opportunités sur le plan social, relationnel, même professionnel – je dois dire que j'aime la physique mais je me suis confirmé deux passions encore plus fortes, une pour les lettres (philo et littérature en l'occurrence) et musique, passions que je ne veux surtout pas négliger. Mais tout ce que j'ai découvert en M1, ces belles opportunités, ça a perturbé ma poursuite d'études : des problèmes pour se concentrer (alors que je n'ai pas déconné, je passais beaucoup de temps en bibli mais rien n'y a fait), je ne veux pas trop me chercher d'excuses. Résultat : un M1 pas brillant (je le regrette) et un M2 pro « Fluides Complexes et Milieux Divisés » à Paris 6. Pour le coup ça allait mieux en M2, mon stage m'a intéressé, j'ai même été chercher des éléments dans des livres ou articles de recherche pour essayer de mieux comprendre mes résultats. J'étais tellement pris dans mon stage de M2 que la question de l'après-master s'est posée soudainement, je n'y avais pas assez réfléchi. A la sortie, après avoir voulu enseigner j'ai songé à devenir ingénieur. Et là je me suis heurté à la très dure réalité du marché qui m'attendait. J'ai beaucoup, beaucoup galéré, je n'étais pas préparé à grand-chose.
J'ai réalisé un CDD de deux mois au laboratoire d'optique quantique à Paris 7. A la sortie je me suis imaginé pouvoir trouver un poste d'ingénieur en optique (le CDD m'a permis de me réorienter en optique, ce qui me plaît), mon « tuteur » m'avait recommandé, donné des contacts, je me disais que je pouvais trouver. Nouveau désenchantement. (Pendant ces périodes de vie bien sûr des ateliers APEC, NQT et autres, je passe là-dessus)
Après un an et demi de galère, il y a des chances que j'intègre des groupes comme ALTEN, ALTRAN ou THALES, pour des postes d'ingénieur en optique (j'aimerais aller vers le département quantique chez THALES mais il semble être un vrai no man's land). Nouveau questionnement qui me tombe dessus : j'ai cherché ce qu'on me refusait tout le temps, un poste d'ingénieur. Mais je me demande si je serai vraiment épanoui dans ce type de poste. J'ai bien précisé aux recruteurs que je voulais faire de la physique (pas dit comme ça mais je l'ai dit). Hier j'ai passé un entretien et ça pourrait se faire, même qu'apparemment après une première mission chez ALTEN par exemple, il y aurait pléthore d'autres missions disponibles. Mais je me dit que c'est quand même dire au revoir à la physique fondamentale pour toujours.
Et là les questions pleuvent : est-ce que je veux être chercheur ou ingénieur ? Je préférerais être chercheur franchement, la finalité des expériences (missiles, sous-marins, avions) ne fait pas assez sens pour moi, contrairement à la recherche qui peut prétendre vouloir «*étendre le champ de connaissance de l'homme ». J'ai lu pas mal de choses sur Futura, pour faire de la physique fondamentale, pas d'illusions je crois bien, c'est une thèse ou rien. J'ai parlé de ces opportunités sur le plan personnel et professionnel qui étaient arrivées en M1 parce que je veux aussi vivre. Oui c'est con hein. Mais après un bac+5 et des tas de week-ends pendant ces cinq années (sans exception) passés à la BNF, j'ai été rebuté par la perspective thèse puis post-doc (= une deuxième thèse m'a dit une post-doc) puis candidater au CNRS avec peu de chances d'être pris et donc devoir s'expatrier définitivement pour devoir faire de la recherche – ma vision du thésard étant celle d'un type qui doit vraiment consacrer son énergie à la recherche, un type pour qui la recherche est centrale dans la vie, passion n°1, rentre tard le soir (19-20h, attention je suis un sérieux bosseur mais il faut savoir de quoi on parle) et ne peut pas trop prétendre mener d'autres activités vraiment à fond (lectures sérieuses de livres de sciences sociales par exemple, ou pratique de la musique). Sans parler de la vie sociale (encore en construction) que je ne veux plus négliger.
J'en suis un peu là. Aller chez un grand groupe puis faire une thèse (en ayant de l'expérience pro si jamais, peut-elle être valorisée facilement après une thèse ?), au labo de Paris 7 où j'étais par exemple ? Pas sûr que les gens des entreprises voient d'un bon œil le côté « alors lui il veut se barrer pour aller étudier des électrons. Et après, il veut revenir ? ». Une fois en thèse, quels débouchés là-bas ? Et au fond, soit je vais en ingénierie et pas sûr que ça me plaise, soit je me lance dans la folle aventure de la recherche d'un poste en France.
Faire de la physique par soi-même ? Ce qui me semble compliqué quand même (à moins que quelqu'un ne connaisse un genre de club de physique ou quelque chose ?).
Partir maintenant en thèse, possiblement autofinancée (si ça passe à Paris 7) ?
Tout ça est très brouillon je sais. Je vous rassure, dans ma tête c'est encore pire.
Si quelqu'un avait deux minutes pour tenter d'éclairer ma lanterne, je lui serais franchement reconnaissant.
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