Qu'est-ce que le goût de l'abstraction ?

[invitec31af991]

Bonjour,

Je suis actuellement élève en première S et je me renseigne concernant mon orientation.
Je compte intégrer dans les prochaines années une classe prépa et la filière qui m'intéresse le plus serait MPSI dit math sup, je crois.

Cependant, j'ai souvent lu que pour arriver à tenir dans ces classes, il était nécessaire d'avoir le goût de l'abstraction, or, j'ai du mal à comprendre ce qui se cache derrière ce terme.

Il en est de même pour mon choix de spé de Terminale, je suis tenté de choisir math mais, déjà parait-il que c'est le plus difficile, mais aussi dit-on qu'il est conseillé d'avoir naturellement cette histoire... d'attraction pour l'abstraction.

Mes notes de math en première ne sont pas mauvaises, 17.5 de moyenne au premier trimestre et cela devrait tourner autour de ça dans le deuxième. Mais je redoute tout de même l'échec, peut-être pas en terminale, mais au moins en prépa.

Enfin bon, le fond de ma requête est donc de m'éclairer un peu sur le goût de l'abstraction.
J'ai un peu peur sachant que pendant plusieurs années justement je n'aimais pas les maths parce que ce n'était pas "concret" disais-je. Aujourd'hui je prends un léger (voire plus) plaisir à dériver mais je ne sais si c'est ça, le goût de l'abstraction.

Merci pour vos futures réponses et vous souhaitant une bonne journée...
-----

[invite25d36360]

Salut,

dans pas mal de disciples scientifiques on manipule comme tu le dis des concepts "concrets": en sciences de l'ingénieur, en bio, en physique.
Par opposition en maths ce sont des concepts plus "abstraits": des fonctions, des dérivées, puis plus tard des choses encore plus abstraites.
Je pense donc que ce que l'on appelle "faire preuve de l'abstraction" c'est surtout ne pas avoir peur d'utiliser des choses qui n'ont pas de rapport direct avec la réalité et arriver pourtant à les manipuler, à jouer avec pour construire. Quand on aime ca en plus ca doit être le "gout de l'abstraction" j'imagine.

Cette frontiere apparente est cependant assez poreuse.
En physique on a besoin des maths. Pour modéliser un problème compliqué il faut aussi savoir faire preuve d'"abstraction": c'est à dire qu'on part de quelques choses de concret, on utilise ensuite des outils plus abstraits pour résoudre le problème puis on redescend sur terre pour voir ce que notre théorie ou nos résultats donnent.
D'un autre coté, en maths, il est possible jusqu'à un certain niveau de se représenter "physiquement" ce qu'on fait: une intégrale c'est l'aire sous la courbe,...

En sciences il est donc necessaire de savoir faire preuve d'abstraction, certains ont même un gout pour cela.

J'espere t'avoir apporté des pistes de reflexions...
Phen.

[invitefb4d9b40]

Salut,

souvent on oppose la théorie au domaine du concret. On peut avoir une démarche pragmatique et apprendre par l'expérience en manipulant des objets concrets : par exemple prendre un marteau et des clous pour fixer une étagère et ajuster directement lors de l'installation ou avoir une démarche plus abstraite en imaginant comment on va installer l'étagère sans même l'avoir achetée: on est alors dans l'abstraction (on imagine les choses de manière théorique, plus abstraite): d'ailleurs une personne qui ne sait pas ce qu'est une étagère aura plus de mal à passer par la deuxième méthode directement.

Avoir une bonne capacité d'abstraction c'est aussi être capable de manipuler des objets qui n'ont pas nécessairement une existence physique.

La philosophie, la psychologie requièrent aussi de bonnes capacités d'abstraction, beaucoup d'autres domaines.

Plein d'exemples de la vie de tous les jours:
pour un enfant de 8 ans: manipuler 10 euros en pièces c'est concret, par contre avoir 10 euros sur un livret picsou, cela lui demandera déjà une capacité d'abstraction.

A+

[invitec31af991]

Merci pour vos réponses à tous les deux.

[A voir en vidéo sur Futura]