Vérification expérimentale relativité
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Vérification expérimentale relativité



  1. #1
    invite03272457

    Vérification expérimentale relativité


    ------

    Bonjour, j'ai déjà posté ce sujet dans la catégorie épistémologie mais je doute qu'il s'agisse de la catégorie appropriée, et comme je n'ai aucune réponse, voilà :
    Tout le monde sait qu'on a pu vérifier la relativité grace à une experience concernant la déviation des rayons lumineux au passage près du soleil, mesurée lors d'une eclipse.
    Dans le cadre d'une analyse épistémologique, voici ma question : avait on déjà eu connaissance de ce phénomène avant l'établissement de la théorie de la relativité, ou est-ce une prédiction tout a fait nouvelle supposée par cette théorie ?
    Merci pour ceux qui pourront m'aider

    -----

  2. #2
    invite88ef51f0

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Salut,
    Il s'agit d'une prédiction nouvelle. Les expéditions ont été montées spécialement pour profiter d'une éclipse en 1919 et vérifier la prédiction d'Einstein. Il faut voir que les précisions disponibles à l'époque n'étaient pas loin du minimum nécessaire. De plus, ça nécessitait de bonnes plaques photos, ce qui était assez récent.

    Pour l'anecdote, les expéditions étaient prévues plus tôt mais la guerre ou la météo (je ne sais plus) les avait empêchées... ce qui a laissé un peu de répit à Einstein et lui a permis de trouver une faute de calcul (un facteur 2 manquant) et obtenir ainsi une prédiction qui sera vérifiée expérimentalement.

    Par contre, la précession du périhélie de Mercure était connue avant.

  3. #3
    invitecedb7f24

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Citation Envoyé par Coincoin Voir le message
    Il s'agit d'une prédiction nouvelle.
    C'est assez curieux que les choses aient été présentées de cette manière en 1919 (ce qui laisse supposer des arrières-pensées -pas très mystérieuses- dans le chef d'Eddington). A la fin du XVIIIe siècle, le pasteur John Michell et Johann Von Soldner avaient prédit l'influence de la gravitation sur la lumière, mais (dans le cas de Soldner seulement) avec une déviation moitié de celle trouvée par la R.G. D'ailleurs, rélféchissant au sujet vers 1907, Einstein avait lui-même retrouvé ce résultat ; il ne corrigera que sensiblement plus tard.

  4. #4
    Deedee81

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Citation Envoyé par nitrojean Voir le message
    C'est assez curieux que les choses aient été présentées de cette manière en 1919 (ce qui laisse supposer des arrières-pensées -pas très mystérieuses- dans le chef d'Eddington). A la fin du XVIIIe siècle, le pasteur John Michell et Johann Von Soldner avaient prédit l'influence de la gravitation sur la lumière, mais (dans le cas de Soldner seulement) avec une déviation moitié de celle trouvée par la R.G. D'ailleurs, rélféchissant au sujet vers 1907, Einstein avait lui-même retrouvé ce résultat ; il ne corrigera que sensiblement plus tard.
    Bonjour,

    Tu as tout à fait raison (mais la correction c'est sensiblement plus tard mais avant la vérification expérimentale, quand même).

    C'est une prédiction de la théorie newtonienne (gravitation universelle plus lumière corpusculaire) et il est étonnant que personne n'ait pensé à vérifier avant Eddington (la valeur 2 est une coïncidence numérique).

    Par contre, il faut rappeller qu'à la fin du XIXème siècle, la théorie ondulatoire de la lumière s'était largement imposée. Et la théorie de la gravitation de Newton ne prédit pas de déviation de la lumière pour une onde.

    Dans ce sens, on peut dire que la prédiction était "nouvelle". Mais, bon, je pense que c'est du chipotage de vocabulaire. L'important c'était surtout que c'était une prédiction, tout court, de la théorie et qu'il convenait de vérifier. Que l'idée soit nouvelle ou pas est ma foi de peu d'importance. Sauf peut-être pour les historiens

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    invite03272457

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Dans ce sens, on peut dire que la prédiction était "nouvelle". Mais, bon, je pense que c'est du chipotage de vocabulaire. L'important c'était surtout que c'était une prédiction, tout court, de la théorie et qu'il convenait de vérifier. Que l'idée soit nouvelle ou pas est ma foi de peu d'importance. Sauf peut-être pour les historiens
    En fait si, c'est important pour moi... j'étudie un texte de Popper sur la réfutabilité, et pour celà il faut s'attarder sur la distinction entre théories proposant des prédictions "inédites" et d'autres ne proposant que des prédictions déjà connues.
    Apparemment tout le monde ne semble pas d'accord.
    Ce n'est pas très grave, je vais chercher un autre exemple plus certain.
    Merci à tous !

  7. #6
    Deedee81

    Re : Vérification expérimentale relativité

    SAlut quentin,

    Citation Envoyé par quentinlb1 Voir le message
    En fait si, c'est important pour moi... j'étudie un texte de Popper sur la réfutabilité, et pour celà il faut s'attarder sur la distinction entre théories proposant des prédictions "inédites" et d'autres ne proposant que des prédictions déjà connues.
    Apparemment tout le monde ne semble pas d'accord.
    En fait, c'est surtout un exemple compliqué historiquement. Comme tu as pu le voir dans ces réponses.

    Citation Envoyé par quentinlb1 Voir le message
    Ce n'est pas très grave, je vais chercher un autre exemple plus certain.
    Peut-être la dilatation du temps gravitationnelle ? C'est une prédiction typique de la relativité (avant elle le temps était absolu).

    Mais je ne connais ni les dates de prédiction, ni les dates de vérification.

  8. #7
    inviteb836950d

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    ...
    Peut-être la dilatation du temps gravitationnelle ? C'est une prédiction typique de la relativité (avant elle le temps était absolu)...
    Je crois que l'observation (avance sur le périhélie de mercure) a été faite avant la théorie...

  9. #8
    Deedee81

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Citation Envoyé par philou21 Voir le message
    Je crois que l'observation (avance sur le périhélie de mercure) a été faite avant la théorie...
    Bonjour Philou,

    Non, je ne parlais pas de l'avance du périhélie (bien qu'il y ait un lien) mais de la dilatation du temps qui se traduit par le redshift gravitationnel.

    Je sais qu'on l'a mesuré avec des mesures fines des raies spectroscopiques. Mais quand, ça je l'ignore. Et, évidemment, la prise en compte dans le GPS c'est encore plus récent !

    La prédiction, elle, doit tourner autour de la naissance de la RG (il y a une section qui en parle dans le livre Gravitation, de Thorne, Misner et Wheeler, et la date doit être indiquée, mais je n'ai pas le livre sous la main).

    Je viens de trouver quelques dates dans :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Relativ...t_observations
    Expérience de Pound et Rebka en 1959.

  10. #9
    invite88ef51f0

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Ce qu'il faut voir, c'est que les expériences effectuées dépendent du paradigme utilisé et des moyens techniques (cf Kuhn).
    Pour ce qui est de la déviation de la lumière, il y a eu effectivement plusieurs phases : tout d'abord vers le XVIIIe siècle, le modèle corpusculaire de Newton combiné à la gravitation newtonienne prévoit un décalage. Mais les méthodes de l'époque ne permettent pas du tout de le mettre en évidence. Ensuite, il y a le XIXe siècle durant lequel le paradigme est celui de l'optique ondulatoire. Dans le cadre de la mécanique newtonienne, aucune déviation n'est prévue. Pendant ce temps, on a l'invention de la photographie, qui rendra possible la mesure. Enfin, le XXe siècle, la RG prédit la déviation (toujours avec l'optique ondulatoire) et l'expérience est possible. On a donc pour moi bien une vérification d'une nouvelle prédiction théorique (même si historiquement quelque chose de similaire avait déjà existé, avec une valeur différente de toute façon).

    L'avance du périhélie de Mercure est encore un autre type de fonctionnement de la science : on a une observation précise qui ne rentre plus dans le cadre théorique. Il faut donc un changement de paradigme, qui sera amené par la théorie de la relativité générale.

    Ensuite, dans les années 60, les progrès techniques (horloges atomiques, ...) permettent d'autres vérifications, le paradigme étant cette fois-ci bien établi. Le but est donc de vérifier finement par l'expérience (type Pound et Rebka), pour voir si on voit des choses qui sortent de ce cadre (tout comme l'avance du périhélie de Mercure dans son temps).

    Entre les années 20 et 60, je dirais que la théorie est vérifiée par certains faits qui permettent de rejetter les autres grandes théories. Depuis les années 60, on teste la théorie elle-même, pour voir s'il ne faut pas chercher quelque chose de nouveau.

  11. #10
    invitecedb7f24

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Citation Envoyé par Coincoin Voir le message
    Ce qu'il faut voir, c'est que les expériences effectuées dépendent du paradigme utilisé
    Absolument ! Et seule la R.G.permet de trouver le résultat juste. Donc, même si la mécanique newtonienne avait permis de faire une prédiction, elle était basée sur un raisonnement tronqué. Cela pose la question du mot "prédire" (comme en astrologie). Peut-on considérer que l'on a prédit sur base d'une théorie fausse ou incomplète, même si le résultat obtenu est juste ?
    Citation Envoyé par Coincoin Voir le message
    Pour ce qui est de la déviation de la lumière, il y a eu effectivement plusieurs phases : tout d'abord vers le XVIIIe siècle, le modèle corpusculaire de Newton combiné à la gravitation newtonienne prévoit un décalage. [...] Dans le cadre de la mécanique newtonienne, aucune déviation n'est prévue.
    Oui, mais cela mérite d'être nuancé. Von Soldner et Michell ont bien fait leurs calculs sur base de la mécanique newtonienne et non de la théorie corpusculaire. Le raisonnement était que, pour une vitesse initiale et une position données, un corps massif subit une même déviation de trajectoire, quelle que soit sa masse. On peut passer à la limite pour un corps de masse aussi petite que l'on veut et, notamment, pour un "corps" de masse nulle, comme la lumière.

  12. #11
    invite88ef51f0

    Re : Vérification expérimentale relativité

    On peut passer à la limite pour un corps de masse aussi petite que l'on veut et, notamment, pour un "corps" de masse nulle, comme la lumière.
    Déjà que la limite est mathématiquement très discutable, mais je pense que ce genre de raisonnement est plus à même de convaincre des partisans d'une lumière corpusculaire qu'ondulatoire. C'était justement une grande question que de déterminer les propriétés mécaniques de la lumière, avec tous les modèles complexes d'éther qui en découlent.

  13. #12
    invite2593aa43

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Citation Envoyé par quentinlb1 Voir le message
    En fait si, c'est important pour moi... j'étudie un texte de Popper sur la réfutabilité, et pour celà il faut s'attarder sur la distinction entre théories proposant des prédictions "inédites" et d'autres ne proposant que des prédictions déjà connues.
    Apparemment tout le monde ne semble pas d'accord.
    Ce n'est pas très grave, je vais chercher un autre exemple plus certain.
    Merci à tous !


    Salut!


    d'accord avec l'auteur :seule la R.G.permet de trouver le résultat juste

    gravitation et expériences de thibault damour très instructif sur les différents testes de la RG
    http://www.diffusion.ens.fr/index.ph...nf&idconf=1234

  14. #13
    invitecedb7f24

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Citation Envoyé par Coincoin Voir le message
    Déjà que la limite est mathématiquement très discutable...
    En effet. Jai utilisé un argument ...limite. J'aurais plutôt dû dire que, en physique newtonienne classique, la déviation des corps par le champ gravitationnel est indépendante de leur masse : seule apparaît une accélération. Il n'est donc pas interdit de penser que la masse n'y joue aucun rôle.
    Citation Envoyé par Coincoin Voir le message
    ...mais je pense que ce genre de raisonnement est plus à même de convaincre des partisans d'une lumière corpusculaire qu'ondulatoire.
    J'avoue ignorer si Michell et von Soldner avaient en arrière-pensée une conception corpusculaire de la lumière. Mais il s'agit plus d'une question de préjugé que de prédiction. Si l'on raisonne en termes d'accélaration, c'est-à-dire de cinématique, rien n'oblige d'être plus partisan d'une idée que d'une autre.
    Citation Envoyé par Coincoin Voir le message
    C'était justement une grande question que de déterminer les propriétés mécaniques de la lumière, avec tous les modèles complexes d'éther qui en découlent.
    A posteriori, on s'aperçoit (et s'est aperçu) que cet a priori n'avait rien de nécessaire et conduisait à des contradictions avec l'expérience.
    L'une des diificultés du sujet vient de ce que Newton a été en même temps l'auteur d'une théorie de la gravitation et d'une autre sur le caractère corpusculaire de la lumière. Il est tentant de faire l'amalgame et de considérer que les deux théories sont solidaires. Il me semble tout de même que Von Soldner s'était affranchi de cette contrainte.

  15. #14
    Deedee81

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Bonjour,

    Citation Envoyé par nitrojean Voir le message
    En effet. Jai utilisé un argument ...limite. J'aurais plutôt dû dire que, en physique newtonienne classique, la déviation des corps par le champ gravitationnel est indépendante de leur masse : seule apparaît une accélération. Il n'est donc pas interdit de penser que la masse n'y joue aucun rôle.
    Je ne suis pas d'accord car dans la force gravitationnelle, cette masse apparait bien. Le fait qu'on peut la faire disparaitre en divisant par cette masse (F/m = accélération) n'y change rien. Ce n'est qu'un "truc". Je suis d'accord que la cinématique seule (et donc la masse y disparait) suffit à décrire le mouvement mais si tu veux étendre ça à un autre cas (masse nulle) tu es bien obligé de vérifier les causes de ce mouvement (la dynamique, les forces) pour voir si c'est toujours vrai.

    Donc, le fait que la masse ne joue pas (comme c'est le cas en relativité générale) n'a rien de trivial.

    En outre, les ondes, en physique newtonienne, ne sont pas déviées par la gravitation (dans un medium homogène, dans un medium qui se densifie avec la gravité elles pourraient même être... réfléchies ). Preuve, s'il en est, que cette limite est "osée".

    Même le caractère éventuellement corpusculaire n'est pas une garantie : il y a une différence physique notable entre "masse si petite qu'elle est totalement indétectable" et "masse nulle".

    Affirmer que la cinématique (accélération) est la même dans les deux cas sans vérifier que la cause de l'accélération reste inchangée est un peu présomptueux.

    Citation Envoyé par nitrojean Voir le message
    Si l'on raisonne en termes d'accélaration, c'est-à-dire de cinématique, rien n'oblige d'être plus partisan d'une idée que d'une autre.
    Là, par contre, je suis d'accord. On peut difficilement trancher en physique newtonienne (je parle de la mécanique et de la gravitation, pas de sa formulation corpusculaire, comme tu le dis il ne faut pas amalgamer). Tout au plus distinguer trois cas : corpuscule massif, onde dans un medium et corpuscule de masse nulle (comportement incertain).

  16. #15
    invitecedb7f24

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Je ne suis pas d'accord car dans la force gravitationnelle, cette masse apparait bien.
    Bonjour Deedee81.
    Evidemment, en mécanique, la notion de "force" implique celle de "masse". La question est donc : la gravitation newtonienne ne peut-elle se concevoir qu'en termes de force ? A mon sens : non.
    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Le fait qu'on peut la faire disparaitre en divisant par cette masse (F/m = accélération) n'y change rien. Ce n'est qu'un "truc".
    Cela dépend en fait du bout par lequel on prend le problème. Ne pas faire apparaître un paramètre qui n'est pas nécessaire n'est pas à proprement parler un "truc", une astuce. Je m'en suis expliqué dans ces pages :
    http://home.versateladsl.be/vt620776.../grav_univ.htm
    http://home.versateladsl.be/vt620776...cipe_equiv.htm.
    (voir notamment la dernière partie de cette deuxième page)
    A mon sens l'implication des notions de force et de masse (de l'objet attiré) dans ce sujet relève davantage de la tradition que du raisonnement (on notera que la masse était absente des lois établies par Kepler, aussi bien que de celle de l'accélération circulaire établie par Newton).
    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Je suis d'accord que la cinématique seule (et donc la masse y disparait) suffit à décrire le mouvement mais si tu veux étendre ça à un autre cas (masse nulle) tu es bien obligé de vérifier les causes de ce mouvement (la dynamique, les forces) pour voir si c'est toujours vrai.
    Vu ce que j'ai précisé ci-dessus, et en restant dans le cadre de la cinématique, la situation "masse nulle" ne relève pas d'un "autre cas".
    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    En outre, les ondes, en physique newtonienne, ne sont pas déviées par la gravitation (dans un medium homogène, dans un medium qui se densifie avec la gravité elles pourraient même être... réfléchies ). Preuve, s'il en est, que cette limite est "osée".
    J'avoue ne pas saisir exactement ce qu'est le concept d'"onde" de physique newtonienne dont il est question.
    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Même le caractère éventuellement corpusculaire n'est pas une garantie : il y a une différence physique notable entre "masse si petite qu'elle est totalement indétectable" et "masse nulle".
    Je nuancerai. D'une part, le caractère corpusculaire de Newton n'a plus que peu de rapport avec nos concepts actuels. Et, en ce qui concerne le passage à la limite, j'avais déjà convenu ci-dessus de ce que le recours au concept de limite n'était pas la meilleure idée. (ce qui ne lui ôte néanmoins pas toute pertinence) : je suis perplexe à propos de la "différence physique notable" dont question.
    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Affirmer que la cinématique (accélération) est la même dans les deux cas sans vérifier que la cause de l'accélération reste inchangée est un peu présomptueux.
    Pour ne pas se mélanger les pinceaux, précisons que le raisonnement de base dont question indique que l'effet de la gravitation nécessite seulement de connaître la position et la vitesse initiale de l'objet, sans faire d'hypothèse sur la nature de celui-ci. Dans cette optique, il n'y a pas lieu de distinguer deux "cas".
    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Là, par contre, je suis d'accord. On peut difficilement trancher en physique newtonienne (je parle de la mécanique et de la gravitation, pas de sa formulation corpusculaire, comme tu le dis il ne faut pas amalgamer). Tout au plus distinguer trois cas : corpuscule massif, onde dans un medium et corpuscule de masse nulle (comportement incertain).
    Il est évident que la perception que nous avons aujourd'hui du sujet dépend en grande partie de l'information que nous avons obtenue du développement de la science. Ce qui pouvait être semblable dans le passé est devenu distinct. Et vice-versa. Donc, si l'on peut dire qu'un effet de genre "déviation de la lumière" a été prédit avant la R.G., on ne peut évidemment plus affirmer qu'il a la même signification que dans celle-ci (je signale en passant que je suis sceptique sur le caractère "fortuit" du facteur 2 qui différencie les deux approches). Je reviens ainsi à ce que j'indiquais plus haut : une déviation a été prédite. Cela, c'est le fait historique (mais qui a été largement passé sous silence, surtout dans les milieux non anglophones). Tout dépend donc de l'importance que l'on donne soit à l'idée qu'il peut y avoir déviation, quelle qu'en soit l'explication, soit, au contraire, à la pertinence de l'explication donnée.
    Or, de la manière dont je le comprends, c'est là le problème posé par quentinlb1.
    Je conviens volontiers de ce que ma présentation relève d'une sorte de "relecture" des travaux de Kepler et, surtout, Newton, sur base des idées développées plus tard ; mais je n'ai pas encore trouvé d'argument décisif qui interdise une telle lecture, autrement qu'en termes de tradition.

  17. #16
    Deedee81

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Citation Envoyé par nitrojean Voir le message
    Vu ce que j'ai précisé ci-dessus, et en restant dans le cadre de la cinématique, la situation "masse nulle" ne relève pas d'un "autre cas".
    Et bien justement, c'est parce qu'en cinématique il ne s'agit pas d'un autre cas (car la cinématique ne peut trancher) que je trouve abusif de considérer les deux cas comme identiques.

    Citation Envoyé par nitrojean Voir le message
    J'avoue ne pas saisir exactement ce qu'est le concept d'"onde" de physique newtonienne dont il est question.
    L'onde sonore est une onde décrite par la physique classique (newtonienne) et je pense que Newton savait déjà que les vagues étaient des ondes

    Donc, je ne comprend pas pourquoi le concept d'onde te pose un problème en physique newtonienne (je n'ai pas dit qu'il s'agissait d'ondes lumineuses d'ailleurs, bien que le sujet soit partit de là).

    Citation Envoyé par nitrojean Voir le message
    je suis perplexe à propos de la "différence physique notable" dont question.
    Nul versus non nul. On ne peut plus différent !

    Citation Envoyé par nitrojean Voir le message
    Pour ne pas se mélanger les pinceaux, précisons que le raisonnement de base dont question indique que l'effet de la gravitation nécessite seulement de connaître la position et la vitesse initiale de l'objet, sans faire d'hypothèse sur la nature de celui-ci. Dans cette optique, il n'y a pas lieu de distinguer deux "cas".
    Si car tu ignores (enfin, ILS ignoraient, nous on sait ) comment la gravitation agit sur l'objet en question. Tu postules sans le dire (paaaaas bien) que la loi d'attraction de Newton reste valide dans ce cas. Tu n'en sais rien et, en effet, ce n'est pas toujours le cas. La preuve en est de l'exemple des ondes réfléchies ("repoussées") (j'ai oublié, mais c'est évident, de préciser que cela se produit dans le cas où l'indice de réfraction varie avec la gravité, c'est à dire la densité du médium).

    J'oubliais aussi le cas de la poussée d'Archimède. Si on considère l'objet "bulle", elle n'est pas attirée, bien entendu. Et on sait pourquoi, évidemment. Mais la question se pose quand on doit se dire "et ce machin, il interragit comment avec la gravité".

    Et ça, la cinématique seule ne pourra jamais le dire !

    Citation Envoyé par nitrojean Voir le message
    Il est évident que la perception que nous avons aujourd'hui du sujet dépend en grande partie de l'information que nous avons obtenue du développement de la science. Ce qui pouvait être semblable dans le passé est devenu distinct. Et vice-versa. Donc, si l'on peut dire qu'un effet de genre "déviation de la lumière" a été prédit avant la R.G., on ne peut évidemment plus affirmer qu'il a la même signification que dans celle-ci
    D'accord, évidemment.

    Citation Envoyé par nitrojean Voir le message
    (je signale en passant que je suis sceptique sur le caractère "fortuit" du facteur 2 qui différencie les deux approches).

    Pardon ? Sceptique en quoi ???
    (d'ailleurs le 2 ne "distingue" pas les deux approches, il se fait juste qu'en calculant la formule de déviation avec la RG un 2 apparait qui n'existe pas en physique newtonienne pour des corpuscules avec une vitesse c, la formule restant par ailleurs identique au premier ordre)

    Citation Envoyé par nitrojean Voir le message
    Je reviens ainsi à ce que j'indiquais plus haut : une déviation a été prédite. Cela, c'est le fait historique (mais qui a été largement passé sous silence, surtout dans les milieux non anglophones). Tout dépend donc de l'importance que l'on donne soit à l'idée qu'il peut y avoir déviation, quelle qu'en soit l'explication, soit, au contraire, à la pertinence de l'explication donnée.
    Or, de la manière dont je le comprends, c'est là le problème posé par quentinlb1.
    Je conviens volontiers de ce que ma présentation relève d'une sorte de "relecture" des travaux de Kepler et, surtout, Newton, sur base des idées développées plus tard ; mais je n'ai pas encore trouvé d'argument décisif qui interdise une telle lecture, autrement qu'en termes de tradition.
    Sur tout ça, je ne remettais pas en cause. Je parlais uniquement du problème de la limite mais comme tu l'as signalé on est d'accord sur ce point il me semble.

  18. #17
    invite88ef51f0

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Pour ce qui est du facteur 2, quand on fait le calcul, on voit qu'il y a un terme qui vient de la partie spatiale de la métrique et un de la partie temporelle. Einstein en avait oublié un des deux dans son premier calcul et retrouvait la prédiction newtonienne, puis il s'en est rendu compte, heureusement pour lui avant que l'expédition ne confirme la nouvelle valeur et élimine le cas newtonien.

  19. #18
    Deedee81

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Salut coincoin,

    Citation Envoyé par Coincoin Voir le message
    Pour ce qui est du facteur 2, quand on fait le calcul, on voit qu'il y a un terme qui vient de la partie spatiale de la métrique et un de la partie temporelle. Einstein en avait oublié un des deux dans son premier calcul et retrouvait la prédiction newtonienne, puis il s'en est rendu compte, heureusement pour lui avant que l'expédition ne confirme la nouvelle valeur et élimine le cas newtonien.
    Ah, tiens, j'ignorais l'origine de son erreur. J'ai appris quelque chose

    Merci,

  20. #19
    invitecedb7f24

    Re : Vérification expérimentale relativité

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Ah, tiens, j'ignorais l'origine de son erreur. J'ai appris quelque chose :
    La question débattue ci-dessus est au moins autant d’ordre philosophique et sociologique que scientifique : préfère-t-on (ou doit-on) voir le progrès de la pensée scientifique comme une continuité, où le travail des uns enrichit (directement ou indirectement, explicitement ou implicitement, de manière publique ou cachée, etc…) le travail ultérieur des autres (parfois avec un délai appréciable, comme ce fut le cas du modèle de Copernic), ou, au contraire, comme le résultat d’un succession de « coups de génie » (qui ont des vertus médiatiques fort appréciées) qui bouleversent le cours des idées reçues et indépendants de celles-ci ?
    Cette question est la substance des discussions interminables (et stériles) sur la paternité d’Einstein sur la théorie de la relativité (il existe d’autres exemples un peu moins illustres, comme le conflit Newton-Leibniz).
    A mon avis, c’est la même question que celle du verre à moitié plein ou à moitié rempli : c’est plus un sujet d’a priori, de perception, de sensibilité, de sympathie, que d’objectivité historique.
    Il est évident que, enfermé dans son a priori de temps absolu, Newton s’interdisait une quelconque démarche de type relativiste. Pourtant, en s’affranchissant du préjugé d’une déformation de l’espace applicable aux seuls objets massifs, Michell et von Soldner ont déjà accompli (très exactement) la moitié du chemin en ce qui concerne le calcul de la déviation de la lumière. Mais ils n’avaient pas pensé que ce qui s’applique à l’espace pouvait aussi s’appliquer au temps. Vu ainsi, la déviation relativiste apparaît plus comme un complément (ou une correction, au choix) de l’approche newtonienne préliminaire que come un changement complet de paradigme (mais tout dépend, de toute façon, à nouveau, du sens exact que l’on met dans ce terme). La première formulation trouvée par Einstein en est une démonstration.
    Pour ma part, je préfère de loin voir la science comme une juxtaposition et une continuité des travaux des scientifiques vers un but commun (même si c’est là une vision naïve et peu représentative de la réalité conflictuelle souvent observée) que comme une opposition permamente (souvent à travers les générations) d’idées concurrentes que l’on veut plus différentes entre elles qu’elles ne le sont vraiment.

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    Dernier message: 30/08/2007, 10h26
  4. Relativité, Relativité Restreinte et théorie des jumeaux.
    Par invite5cc6cf88 dans le forum Physique
    Réponses: 168
    Dernier message: 09/08/2007, 20h41
  5. Relativité restreinte / Relativité Lorentzienne
    Par BioBen dans le forum Physique
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    Dernier message: 20/11/2005, 17h08