Bonjour à tous et joyeuses Pâques!
Après moult lectures (incluant bien sûr celles des forums FS), j'ai fini par y trouver comme point commun qu'on résout le paradoxe des jumeaux en faisant intervenir une notion de brisure de symétrie. Cette explication me paraît un peu plus sérieuse que celles faisant intervenir les accélérations comme baguette magique, auxquelles je n'ai jamais cru, apparemment à juste titre. Mais je ne suis toujours pas entièrement éclairé. Si je résume, l'amplitude de l'effet (gamma) ne dépend que des vitesses, tandis que le facteur déclencheur de la dissymétrie (Bernard moins vieux qu'Alain) serait, au choix, l'accélération, la gravitation, la fermeture de l'espace, ou n'importe quelle bonne cause permettant de "clouer le bec" au sceptique en disant: la situation n'est pas symétrique. Si aucun de ces facteurs n'intervient, il n'y a aucune différence d'âge. Mais si l'un d'eux intervient (et à ce que j'en comprends, n'importe lequel, et à n'importe quel taux), il y en a brutalement une, toujours la même, et qui peut se compter en millénaires ou plus. Il est quand même étonnant que des causes aussi variables puissent produire exactement le même effet. Et ça me pose aussi un problème philosophique de continuité. En faisant tendre vers zéro l'importance de cette "cause", à quel moment la symétrie se rétablit? Comment, par un simple passage à la limite, des millénaires peuvent se trouver tout d'un coup ramenés à zéro seconde? Y a t-il là un phénomène aussi abstrait que les brisures de symétries censées justifier les différentes forces dans les GUT? Quand un stylo est posé sur sa pointe, un rien suffit à le faire tomber, c'est vrai. Mais selon la nature de ce "rien", il tombera plus ou moins vite, ou plus ou moins d'un côté: il sera difficile d'obtenir strictement le même résultat. S'il vous plaît, bien que le sujet soit rassassé, donnez-moi une piste, j'ai beau faire tous les efforts possibles (mais sans toucher aux formules, parce que le piège y est encore pire: quand et sous quelles conditions a t-on le droit de les appliquer et que veulent-elles dire au juste...), je ne comprends toujours pas comment une accélération qui peut être rendue aussi petite qu'on veut (en se donnant s'il le faut des milliards d'années pour le voyage: la RR que je sache n'impose aucune limite au temps ou à l'espace de Minkowski) parvient à elle seule à donner sa pleine puissance à un effet qui lui, ne dépend quantitativement que d'une vitesse. Y a t-il un autre exemple en Physique où une infime modification qualitative de quelque chose produit (ou pas) un effet toujours le même sur une autre chose qui n'y est pas directement liée?
PS cette difficulté à nous expliquer clairement ce qui se passe rappelle un peu les "boîtes à photons" des controverses Einstein/Bohr sur l'incertitude quantique: on a perdu beaucoup de temps à tenter d'expliquer le principe d'Heisenberg par des "perturbations" incontournables apportées au système, alors qu'aujourd'hui ces explications "perturbatives" sont passées de mode. Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression que pour la RR, on en est un peu resté à cette démarche, en tout cas, les explications que je lis pour l'histoire des jumeaux m'y font beaucoup penser.
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