Amis de la science bonjour,
j'aimerais votre avis sur cette retranscription d'une interview de France Bleue.
Particulièrement avez-vous entendu parler du cluster d’électrons ?
Voici l'interview:Le 25 octobre 2005, Henri Lehn,de l’institut Louis de Broglie, présentait l’énergie du point zéro. Un concept qui fait progressivement sa place dans le grand public. Vous trouverez ci-dessous une interview exclusive pour France Bleue.
Qu’est-ce qu’un cluster d’électrons ?
De façon typique, c’est une réunion de 10**3 à 10**12 électrons, dans le volume d’une molécule, les électrons se tenant l’un de l’autre à la distance de la longueur d’onde de Compton. Leur durée de vie est de l’ordre d’un millionième à un millième de seconde.
Qui a mis en évidence ces clusters d’électrons ?
Il y a eu à l’Est Guenady Mesyats qui est devenu ensuite Président de l’Académie des Sciences de Russie, il a appelé ces clusters des « ectons », et de façon tout à fait indépendante, à la même période Kenneth Shoulders de l’Université de l’Utah qui lui a baptisé ces clusters des « electrum validum ». Mais ce n’est qu’une différence sémantique, l’objet physique est le même.
Comment produit-on des clusters d’électrons ?
Par une décharge électrique entraînant une plasmatisation locale sous certaines conditions spécifiques mais en fait pas très difficile ( ?) à obtenir.
A quoi peuvent servir ces clusters d’électrons ?
A l’intérieur de ces clusters peuvent se produire des phénomènes de résonance entre noyaux qui conduisent de facto à une transmutation à bas niveau d’énergie. La modélisation a été faite par Michel Rambaut qui s’appuie sur la méthodologie développée par Ilya Prigogine (Prix Nobel belge) ; la barrière de Coulomb est quasiment supprimée.
Peut-on caractériser ces transmutations par différentes propriétés ?
Elles ne nécessitent pas d’apport de particules hautement énergétiques qui sont le propre des forces d’interaction fortes. Ces transmutations se passent dans le domaine des forces d’interactions faibles.
Elles assurent la conservation de la masse, de l’énergie. Mais elles produisent des monopôles magnétiques.
Qu’est-ce qu’un monopôle magnétique ?
Suivant la modélisation de Georges Lochak c’est un neutrino excité ayant un moment magnétique, à la différence d’un aimant classique il ne comporte qu’un pôle magnétique. Il ne peut être détecté par des moyens classiques de compteurs de scintillations car justement il n’est pas un rayonnement ionisant. On le met en évidence sur des films photographiques et par différentes manifestations comme l’effet Mössbauer sur un isotope très stable comme l’est le 57Fe ; par l’action de décomposition « à distance » de molécules polaires comme le nitrate d’ammonium. La durée de vie d’un tel monopôle a été estimée expérimentalement à environ 24 heures.
L’idée du monopôle magnétique est-elle une idée récente ?
Le premier qui en ait jamais eu l’idée c’est Pierre Curie en 1894 pour des raisons de symétrie entre les charges électriques et les charges magnétiques.
Paul Dirac en 1924 propose sa modélisation de l’électron. (les travaux de Paul Dirac n’ont jamais été pris en défaut par la suite).
Vers 1982 Georges Lochak séparent en fait les aspects magnétique et électrique contenus implicitement dans l’équation de l’électron par Dirac. Mais la théorie de Lochak est restée dans les profondeurs des bibliothèques scientifiques tant qu’il n’y avait de vérification expérimentale de l’existence d’une telle particule.
Qui est Georges Lochak ?
Georges et le « fils spirituel » de Louis de Broglie et Président de la Fondation du même nom. Vous voyez ce sont des cheminements d’idées dans la tradition de la pensée scientifique française.
La vérification expérimentale a-t-elle eu lieu ?
Oui, elle a eu lieu dans un labo de l’Institut Kourtchatov à Moscou, une équipe travaillant sous la direction de Léonid Ouroutskoïev. La découverte des transmutations à bas niveau d’énergie accompagnée de la production de monopôles magnétiques a créé un véritable séisme. Le Comité d’Etat de Lutte contre la Fausse Science a attaqué vertement l’équipe de Léonid, mais les expériences ont été refaites indépendamment au centre d’Etude nucléaire de Dubna ainsi qu’à l’Université de Kazan. Des expériences conduites en différents lieux par différentes personnes donnant des résultats homogènes ; ça commence à devenir de la vraie science. En septembre 2004 il s’est tenu à Zvenigorod dans la banlieue de Moscou une conférence sur le sujet des plasmas denses, Léonid a exposé ses résultats, il a été contre-attaqué par l’Académicien Kougliakov Président du fameux comité d’Etat contre la Fausse Science. Les représentants de Dubna et de Kazan se sont manifestés, Kougliakov a décidé de suspendre jusqu’à une date indéterminée les travaux de son Comité d’Etat et il a été amené à faire valoir ses droits à la retraite. Depuis différents articles sont parus en Russie dans des bulletins de l’Académie des Sciences (revues « à comité de lecture »). Le prestigieux Institut de Physique Générale de Moscou plus connu sous le nom d’Institut Lebedev s’est joint à l’accord de coopération qui lie les expérimentateurs du labo de Léonid aux théoriciens de la Fondation Louis de Broglie.
Quelles sont les applications possibles des monopôles magnétiques ?
A priori elles sont très nombreuses, mais on peut sérier celles qui s’imposent rapidement. Les monopôles magnétiques créent dans leur voisinage proche des champs magnétiques extrêmes de l’ordre du gigagauss, soit par exemple de l’ordre de mille fois le champ magnétique crée dans une expérience du CERN utilisant des aimants supraconducteurs.
Au voisinage des noyaux, les cortèges électroniques des molécules se mettent en forme de vortex (un cigare au lieu d’une quasi-sphère) , ce qui crée des « manques » sur certaines couches électroniques, à ce moment le noyau émettra un électron et un positron, c’est la K-capture. Mais cela conduit à faire dégringoler d’un cran l’élément considéré sur la classification de Mendéléiev.. et ainsi de suite.
Il apparaît des « pôles de stabilité » comme Si, Al ou Fe, Ni ce qui a priori est rassurant en ce qui concerne la stabilité des composant de notre bonne planète bleue.
Il y a eu de très nombreux essais sur des matériaux naturels très faiblement radioactifs comme le tantale et le rhénium qui ont des durées de vie de l’ordre de plusieurs milliards d’années, et bien ces durées de vie sont réduites par un coefficient 100 000. De même des essais sur des éléments radioactifs comme le césium. Donc l’application qui apparaît en premier c’est une possibilité de transmutation jusqu’à extinction de radioactivité des déchets provenant du retraitement des combustibles nucléaire usés. Mais attention je n’ai pas dit : Demain on rase gratis ! Je dis demain il reste de nombreux développements technologiques à faire.
Un réacteur nucléaire de puissance tel qu’on le connaît actuellement fonctionne sur le principe suivant :
une fission par neutron de la matière fissile et production de produits de fission qui vont émettre dans les quelques minutes suivantes des neutrons retardés (quelques millièmes du nombre total de neutrons). En fait la production de ces neutrons retardés est essentielle au pilotage d’un réacteur. Sans neutron retardé un réacteur ne serait pas pilotable à la frontière de la divergence, soit ce serait une explosion, soit ce serait l’étouffement du réacteur. La production d’Américium dans le réacteur, Américium qui lui ne produit pas de neutrons retardés, oblige au retraitement alors que le combustible présente un taux convenable d’enrichissement en matière fissile. L’utilisation des monopôles magnétiques laisse à penser que l’on peut augmenter par un facteur mille le nombre de neutrons retardés ce qui pourrait conduire à une bien meilleure combustion de la matière fissile d’une part et d’autre part à la conception de petits réacteurs très sous-critiques comportant par exemple quelques dizaines de kilogrammes d’uranium. Mais là aussi il y a pour des années de développements. Un article détaillé sur le sujet a été accepté en publication par Nuclear Physics, le texte doit « sortir » très prochainement. Une sorte de « Lepton driven system » avec une sûreté accrue, un peu dans la lignée du Rubiatron qui lui est susceptible de fonctionner avec des clusters de protons ; on coupe la génération de monopôles et tout s’arrête.
Encore d’autres applications ?
Des essais on été réalisés à grande échelle sur la transmutation de lingots de 250 kg de zirconium, dans un four sous vide, le creuset étant chauffé par un canon à électrons engendrant une énorme production de clusters d’électrons et de monopôles magnétiques subséquemment. A priori le taux de transmutation vers Si,Al.. est de l’ordre de 45% ce qui est très considérable. Ce genre d’expérience montre une faisabilité industrielle et ouvre une porte sur un sujet que l’on pensait sans issue : le retraitement définitif des produits de fissions vitrifiés dont on projette l’enfouissement profond. Il y aurait avec cette méthode une voie à explorer ? si vous en connaissez d’autres .
Des essais ont été réalisés quant à la réaction de tissus de petits mammifères sous irradiation de monopôles magnétiques, il s’avère que la réaction est significative et l’on a pu constater une augmentation rapide des cellules de moelle osseuse, il y a là un potentiel d’applications médicales.
Mais existe-t-il des applications qui pourraient être militaires entraînant de nouveaux risques de proliférations ?
Il ne faut pas se voiler la face, à chaque fois que se produit une rupture technologique dans le domaine énergétique de la physique et bien l’on voit apparaître des applications civiles, médicales et nucléaires. Ce qu’il y a de sûr c’est que l’on n’a jamais vu des coups de tampons « secret » sur des documents ou même des fils de fer barbelés sur des murs empêcher que plusieurs personnes dans le monde arrivent aux mêmes conclusions dans les mêmes périodes de temps. Je crois même qu’il faut investiguer rapidement toutes les applications possibles de façon à bien connaître leurs champs d’applications, leurs limites technologiques etc.. Il vaut mieux être les premiers à savoir que de se laisser surprendre un jour..
Tout cela remet-il en cause l’intérêt d’ITER ?
On ne joue pas dans la même « cour ». ITER est un instrument de recherche fondamentale non destiné à produire de l’énergie. Son successeur peut-être. Mais de réunir des milliers de scientifiques en leur donnant de gros moyens produira certainement de nouvelles ruptures technologiques. Au CERN par exemple le système de recherche des documents a donné lieu au système RENATER qui est l’ancêtre du Web. Pour ITER ce sera la même chose, par exemple le matériau de l’enveloppe du tore devra être parfaitement étanche au vide d’un côté et parfaitement poreux de l’autre pour pouvoir laisser le passage à la sortie de l’Hélium qui va être créé dans la paroi sous l’activation des neutrons à haute énergie. Ce sont les Japonais qui sont en charge de cette partie « matériaux » d’ITER. J’avoue que j’ai du mal à concevoir ce que peut être un matériau étanche et poreux tout à la fois, mais le résultat aura forcément des implications énormes.
Et les développements technologiques ? Quels délais ?
Il faut d’abord que tous ces concepts rentrent dans le champ des radars ( ?) des scientifiques occidentaux, les Russes commencent à prendre une petite avance, mais ils ont la volonté de coopérer avec les Français, Ah les vertus de « L’entremet Franco-Russe ».
Ensuite de quoi ce sera aux « politiques » de décider des attributions budgétaires, et là cela risque également de prendre « un certain temps » -comme le canon pour refroidir. N’étant pas Mme Soleil je ne peux vous donner aucun échéancier qui puisse avoir une once de crédibilité.
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