Une solution au paradoxe de la flèche du temps

[invite6754323456711]

Bonjour,

Le paradoxe de la flèche du temps semble être un problème fondamental récurrent en physique. Quelle réponse cohérence peut on apporter pour interpréter le passage d’une description microscopique à une description macroscopique pour un système isolé ? En effet, pour un tel système, que la dynamique microscopique soit décrite par les lois de Newton ou par la Mécanique Quantique, elle est dite invariante par renversement du temps.

Ludwig Boltzmann semble avoir été le premier à s’intéresser sérieusement à ce problème à la fin du XIXe siècle dans le cadre de son projet de rationalisation de la thermodynamique. Aujourd’hui c’est Lorenzo Maccone, du Massachusetts Institute of Technology (MIT), qui propose une explication.

Sa théorie semble dire que si un observateur est dans un état quantique intriqué avec un système dont il doit observer l’évolution, alors il ne peut garder en mémoire que les évolutions pour lesquelles l’entropie du système croît. Dans le cas où l’entropie serait décroissante, cela se traduirait (en raison des corrélations quantiques entre l’observateur et le système) forcément par un « oubli » de la part de l’observateur du fait que l’entropie était plus élevée précédemment. Pour L. Maccone il ne peut subsister aucune trace physique (observable) d’une histoire à entropie décroissante et donc de fait le Second Principe est vérifié.

Cette théorie peut elle faire consensus ?

Patrick
-----

[invite60be3959]

Cette théorie peut elle faire consensus ?

Patrick

Seul le temps nous le dira !

[Les Terres Bleues]

Pour L. Maccone il ne peut subsister aucune trace physique (observable) d’une histoire à entropie décroissante et donc de fait le Second Principe est vérifié.

Cette théorie peut elle faire consensus ?

Salut,

Avant d'envisager le consensus, ne doit-on pas se demander de quelle manière cette théorie pourrait être réfutée ? Sinon, et à première vue (mais ma vue est basse), elle semble relever d'une logique implacable : une histoire à entropie décroissante ne laisse pas de traces, donc puisqu'il n'y a pas de traces, on est sûr et certain qu'elles ont été effacées en raison de l'intrication quantique entre l'observateur et le système. Rien à redire. Ça semble être plus solide que le béton.

Cordiales salutatiions.

[chaverondier]

Pour L. Maccone il ne peut subsister aucune trace physique (observable) d’une histoire à entropie décroissante et donc de fait le Second Principe est vérifié.
Cette théorie peut elle faire consensus ?

J'ai un peu de mal à voir ça comme une théorie. Il me semble que c'est la constatation :

• d'une part du fait que l'on ne sait pas définir l'écoulement irréversible du temps autrement qu'en faisant appel à la notion (anthropocentrique) d'entropie de Boltzmann
• d'autre part du fait que si l'on fait revenir un système (exactement) dans son état initial après l'avoir fait évoluer vers un autre état, il ne conserve plus aucune trace de cette évolution.

Le passé est alors le sens d'écoulement du temps associé à nos souvenirs. Dans l'autre sens, nos souvenirs du futur ou d'une évolution proche de notre futur (s'il a été exploré à notre insu car sans laisser de traces observables de façon reproductible) sont effacés (en tout cas, au moins à l'échelle d'observation macroscopique pour laquelle deux états quantiques appartenant au même état macroscopique ne peuvent pas être distingués de façon reproductible).

Il est toutefois tentant d'interpréter (à la John Cramer)

• les résultats de mesure quantique,
• l'interférence entre chemins de la formulation lagrangienne de la MQ,
• la non localité quantique,
• l'expérience du choix retardé...

comme les manifestations visibles de l'atteinte d'une sorte d'état d'équilibre (par des évolutions, non directement observables, voisines d'aller-retour dans le temps observable).

Dans cette interprétation, cette évolution vers un état d'équilibre caractérisant un enregistrement (comme l'enregistrement d'un souvenir dans une mémoire par exemple) s'établit au fil du déroulement microscopiquement irréversible d'un (éventuel) temps plus fin que l'écoulement macroscopiquement irréversible du temps (au sens de l'entropie de Boltzmann) actuellement accessible à l'observation directe.

[A voir en vidéo sur Futura]

[invite6754323456711]

(en tout cas, au moins à l'échelle d'observation macroscopique pour laquelle deux états quantiques appartenant au même état macroscopique ne peuvent pas être distingués de façon reproductible).

Il semble que le phénomène d'intrication soit présent à l'état macroscopique chez l'oiseau.

Patrick

[invitea774bcd7]

http://forums.futura-sciences.com/ph...che-temps.html

[Deedee81]

Salut,

Je suis assez dubitatif sur cette approche. Même si elle est correcte (il y a un lien clair entre décohérence et thermodynamique, voir tout ce qui concerne la décohérence et le problème de la classicalité, il y a plusieurs articles sur le sujet sur ArXiv).

Le problème et cette solution existe déjà SANS la mécanique quantique (n'oublions pas que l'équation de Schrödinger est totalement réversible, seules certaines interprétations sont irréversibles, celle de Copenhague, par exemple, mais certaines ne le sont pas, donc on ne peut pas considérer l'irréversibilité quantique comme une propriété intrinsèque de celle-ci mais seulement comme un artefact de certaines interprétations).

Le fait est qu'il est normal d'avoir un lien entre observateur et flèche du temps puisque nous (notre cerveau, etc.) obéissons au même loi physique et donc à la thermodynamique (et la MQ et la décohérence).

Par conséquent, ce n'est pas le sens de la flèche du temps qui est un mystère. Mais le simple fait qu'il y en ait une. L'univers pourrait être chaotique sans un sens bien définis du temps.

Donc, son étude est intéressante mais ne résoud pas le mystère de la flèche du temps.

Je conseille aussi le livre de Zeh qui a beaucoup étudié la question.
http://www.time-direction.de/