Je pense que les démonstrations les plus communes en relativité restreinte de l'invariance de la longueur transverse ne sont pas correctes.
Pour citer un exemple de telles démonstrations, je reproduirai celle du cours de Licence de Physique de B. Berche:
"On considère une expérience mécanique très simple dans laquelle 2 règles identiques parallèles sont mises en mouvement l'une part rapport à l'autre dans la direction perpendiculaire à leur longueur.
Supposons que la règle 1 possède 2 pointes susceptibles de s'encastrer dans 2 marques correspondantes de la règle 2 . Considérons la règle 1 en mouvement vers la règle 2 immobile. Lors du choc, les 2 pointes viennent produire de nouvelles marques. Si ces nouvelles marques sont à l'extérieur des anciennes, on en conclura que la longueur transverse en mouvement est plus grande que la même longueur au repos.
Mais dans ce cas, on peut envisager le cas de la règle 1 qui, immobile, voit arriver sur elle la règle 2 en mouvement, et donc telles que les marques originales soient plus éloignées que les 2 pointes, c'est à dire que l'invariance galiléenne impose 2 conclusions contradictoires qu'on ne peut concilier qu'en contredisant les prémices. On en déduit donc que les longueurs transverses sont invariantes par changement de référentiel inertiel " . (fin de citation).
Je pense que cette démonstration n'est pas correcte car on pourrait appliquer le même raisonnement pour le cas des longueurs parallèles à la direction dans la quelle se déplace le référentiel en mouvement, et on en déduira alors que la longueur de la règle en mouvement reste identique à la règle immobile, ce qui est faux en vertu de la loi de la contraction des longueurs. Pour illustrer mon propos, on peut remplacer le scénario précédent des 2 règles par le scénario suivant :
Deux trains, identiques au repos, sont sur 2 voies ferrées parallèles. Le train 1 est immobile, et le train 2 , éloigné du train 1, se déplace à une vitesse uniforme en se rapprochant du train 1 . On place un observateur dans un hélicoptère au dessus du train 1 pour filmer la scène lorsque le train 2 arrivera au niveau de train 1, et on suppose les 2 voies ferrées suffisamment rapprochées pour qu’une photo puisse montrer les 2 trains dans leur ensemble. Au nom de la loi de contraction des longueurs, le train 2 doit apparaitre plus petit sur la photo que le train 1, et il est possible alors de prendre une photo où l’avant du train 2 n’atteint pas l’avant du train 1 alors que l’arrière du train 2 a dépassé l’arrière du train 1, ce qui est très probant pour démontrer que le train 2 en mouvement est plus petit que le train 1 immobile. Si l’on applique alors le raisonnement utilisé dans le cas des longueurs transverses, on envisagera alors la situation où c’est le train 2 qui est fixe , le train 1 étant en mouvement ; mais la photo montre alors « 2 conclusions contradictoires, qu’on ne peut concilier qu’en contredisant les prémices »…les quelles sont pourtant sont exactes.
Je pense donc que c’est le raisonnement utilisé dans le cas des longueurs transverses qui n’est pas correct.
Qu’en pensez-vous ?
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