Bonjour,
J'ai longtemps hésité avant de vous présenter une idée qui m'a traversé l'esprit dernièrement lors d'une petite expérience « classique » anodine dans la forêt, (cache-cache imprévu avec mon chien, et déduction de la zone où pouvait être mon petit garnement puisque ni ici, ni là) expérience que j'ai immédiatement transposé au monde quantique, la nature étant parfois une bonne source d'inspiration.
Je suis à peu près persuadé que cette idée est complètement tordue, mais dans le doute, je vais quand même vous la présenter, car j'aimerais l'avis de spécialistes.
Cette partie de cache-cache m'a conduit, je ne sais pas pourquoi à repenser à la célèbre expérience de pensée de John Wheeler, que j'avais déjà passé en revue il y a quelques années :
http://www.futura-sciences.com/magaz...t-passe-10413/
On peut réaliser le même type d'expérience avec des électrons lents envoyés un par un à un rythme régulier, et choisir (en plus du choix de disposer à distance, soit de l'équivalent de « télescopes » T1 ou T2, soit un écran) de disposer (ou non) un capteur à hauteur de la fente F2 par exemple.
Cas banals :
a) On place un capteur en F2, l'électron est détecté (passé en F2), on peut l'observer plus tard en T2 ou (au choix) observer son impact sur un écran.
Logique, l'électron a interagit avec l'appareil de mesure en F2, c'est irréversible.
Ici, l'impact ne « contribuera pas » à dessiner des franges d'interférences sur l'écran, puisqu'il n'y a pas d'interférences.
Rien de nouveau.
b) On ne place pas de capteur en F2 (ni en F1), on le détectera que plus tard au choix :
- soit avec les télescopes (en T1 ou en T2) auquel cas on détermine définitivement que le passage ait
été effectué par une seule fente (soit F1, soit F2, pas d'interférences)
- soit avec l'écran auquel cas on détermine que l'électron est passé par les deux fentes à la fois, et son impact sur l'écran contribuera à dessiner des franges d'interférences.
Rien de nouveau non plus.
Voilà l'idée tordue qui me trotte dans la tête :
On place à nouveau à la dernière seconde (ou pas) un capteur en F2 (et pas en F1), mais on s'intéresse seulement au cas où l'électron ne passe pas en F2 (il a le droit de passer en F1 à l'instant connu de son passage, puisqu'on est calé en mesure sur la cadence de tir des électrons).
On va ensuite analyser tous les cas où le capteur F2 n'a rien détecté au moment où il aurait pu, et on en déduit...logiquement, qu'il est forcément passé par F1...
Oui mais...
On est donc capable de déterminer par où est passé l'électron, uniquement par déduction, sans interagir avec lui, (comme si on n'avait pas placé le capteur en F2) donc sans le mesurer directement..(?)
Je ne me fais aucune illusion sur les conséquences, mais quelle est l'interprétation de ce phénomène ?
L'idée en soi, peut-elle avoir des implications sur nos concepts en MQ ?
Soyons fous :
Pourrait-il y avoir par ce biais, une réduction de l'incertitude classique sans réduction quantique du paquet d'onde ?
A défaut de violer l'unitarité «globale», celle-ci pourrait-elle être violée «ponctuellement» par un biais du hasard quantique, en faisant une «mesure fantôme» (pseudo-mesure qui n'affecte pas le système) avant la mesure déterminante, celle qui perturbe le système définitivement ?
J'avais, prévenu, c'est tordu comme idée.
Je ne crois pas un instant à quelque chose d'inattendu, mais ce sont les explications qui m'intéressent, et éventuellement l'extension possible de cette idée à des expériences plus complexes, genre atomes de Rydberg couplés à des photons en cavité.
Merci pour vos lumières.
(il y a autre chose qui me trotte dans la tête, mais qui n'a par contre cette fois jamais pu être testé en pratique, et dont je ne suis pas sûr qu'il soit possible un jour de le réaliser, mais j'attends d'abord vos arguments sur cette histoire qui m'est tombée dessus).
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