Une opinion:
A- Tous les phénomènes chimiques élémentaires demandent des explications en termes quantiques, avec des superpositions, des indéterminations, etc. Les réactions chimiques dans les neurones n'échappent pas à la règle.
B- La question n'est pas s'il faut recourir aux effets quantiques pour décrire le cerveau, mais si son fonctionnement peut se décrire comme une émergence statistique à partir des réactions chimiques élémentaires ou même simplement de description simples (elles-mêmes émergentes) du fonctionnement de synapses, neurone, y compris prenant en compte le milieu extra-cellulaire. (Parler de réductionnisme est souvent une manière de masquer la notion d'émergence.) Et non, expliquer des phénomènes «macroscopiques» (in fine, un comportement en termes de stimuli sensoriels, de mouvements musculaires, etc.) en termes d'émergence de phénomènes chimiques n'est pas de la para-science.
L'idée est bien en ligne avec les très grands nombres impliqués, la complexité de ce qui émerge venant alors de ces grands nombres et non des phénomènes élémentaires.
C- L'échelle des énergies et des durées mises en œuvre ne paraît pas compatible avec l'idée que ce qui émerge manifeste systématiquement des phénomènes relevant d'une description «quantiques. (Les valeurs d'action dans les processus synaptique sont très très supérieures à h. Notons l'exception des sens, par exemple l'absorption d'un seul photon peut suffire pour déclencher une cellule de la rétine.)
D- On ne peut pas exclure la possibilité que le fonctionnement implique, exceptionnellement, un débranchement de type chaotique qui sera «résolu» par une «réduction d'onde» affectant par exemple une transition moléculaire unique (et ensuite amplifiée par les mécanismes émergents). Cela peut être vu comme permettant l'irruption d'un certain «hasard» dans les processus décisionnels. Mais cela ne contredirait pas les points précédents.
L'exemple de la vue est intéressant à étudier: le processus élémentaire initial (transition moléculaire causée par l'absorption d'un photon) est «quantique». Mais il n'est pas évident que cela ait une portée significative sur le phénomène de vision qui émerge de la multitude de captures de photons par les cellules rétiniennes.
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