D'accord avec gts2: étudiez la notion d'exergie, c'est une très bonne idée. C'est cette grandeur qui permet de mesurer l'efficacité et la "qualité" d'une réserve d'énergie.
On doit aussi noter que la transformation considérée (éclairer un système initialement à l'équilibre avec une inhomogénéité de l'albedo) tire le système hors de l'équilibre. Mais on traite ce nouvel état initial comme un état d'équilibre local pour chaque partie. J'ai déjà dit qu'on a dégradé en partie l'énergie dans cet état initial puisque celle qui frappait la surface est maintenant répartie dans tout le volume de la pierre. Mais si par exemple la conduction entre les deux parties se fait dans une échelle de temps plus grande que le chauffage initial, on peut faire l'approximation d'un état d'équilibre partiel pour chaque partie.
Hors sujet mais il vaut la peine de le mentionner: la thermodynamique des systèmes hors d'équilibre est beaucoup plus complexe que cet exemple simpliste, et l'approximation en question n'est pas toujours tenable. Une des raisons est qu'il existe aussi des systèmes qui, à cause de contraintes externes, ne peuvent pas retourner à l'équilibre par relaxation de cette façon. Il y a des exemples connus avec des réactions chimiques. Pour ces systèmes, Prigogine a trouvé en 1945 un théorème très intéressant: si le système atteint un état hors d'équilibre mais stationnaire, alors cet état est celui qui correspond à un minimum de production d'entropie. Quand on y réfléchit, c'est très bizarre: pourquoi un minimum? C'était le point de départ de généralisations, en particulier sa notion de structures dissipatives. Je suis resté réticent à suivre Prigogine dans les considérations philosophiques qu'il en a tirées mais le sujet en tant que science des systèmes thermodynamiques me paraît toujours d'actualité.
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