Bonjour,
Il y a longtemps, j'avais lu une histoire dans laquelle un personnage se trouvait dans un caisson hyperbare et fumait une cigarette.
Il était surpris par le fait que la cigarette se consommait plus rapidement que s'il l'avait fumée à l'air libre.
Je m'étais posé la question de la vraisemblance de cet hypothétique phénomène physico-chimique.
Si l'on essaie de poser les fondamentaux:
La combustion est un phénomène d'oxydo-réduction entre un oxydant ( l'oxygène de l'air) et un combustible (la cigarette).
La vitesse d'une réaction chimique dépend de la pression et de la température à laquelle elle a lieu.
Donc, en principe, oui, il me semble qu'une cigarette va se consumer plus rapidement si elle est fumée en atmosphère hyperbare.
Oui, mais plus rapidement de combien?
Peut-on dire qu'à une pression de 2 atmosphères, elle va se consumer deux fois plus vite? A trois atmosphères, trois fois plus vite, etc?
Il me semblerait que oui, puisqu'à 2 atmosphères, on a 2 fois plus d'air. à trois atmosphères trois fois plus, etc.
Mais il reste la température de la réaction.
Si la combustion se fait deux fois plus vite, alors une quantité donnée de calories sera produite en deux fois moins de temps, donc la température du foyer de combustion devrait être deux fois plus élevée.
Si la température à laquelle se déroule la réaction d'oxydo-réduction est plus élevée, la réaction va être accélérée, ce qui à son tour va augmenter la température encore davantage. Il y a une rétroaction positive.
Peut-on alors dire que si la pression d'air est suffisante, la combustion de la cigarette va se dérouler tellement vite, qu'elle va ressembler à une déflagration?
Un peu comme dans la chanson de Joe Dassin:
"On allumait une cigarette et tout s'allumait
Et c'était la fête, le quatorze juillet"
Mais si la pression de l'air est plus élevée, la diffusion de la chaleur du foyer de combustion vers l'air ambiant par conduction et par convection va se faire de façon plus efficace.
Et si la température du foyer de combustion est plus élevée, il va rayonner davantage d'infrarouge et de lumière visible, ce qui va aussi dissiper de l'énergie.
Tout cela devrait bien freiner une hypothétique rétroaction positive.
Donc pour se résumer:
Si l'on mesure le temps de combustion d'une cigarette en fonction de la pression atmosphérique ambiante, va-t-on obtenir la courbe rouge, pour laquelle le temps de combustion est proportionnel à la pression?
Ou bien la courbe jaune, pour laquelle le temps de combustion est proportionnel au carré de la pression ( au carré, pour simuler un phénomène de feedback positif, corrélé à la température).
On voit que dans ce dernier cas, le temps de combustion devient vite très proche de zéro, autant dire que l'on a affaire à une déflagration.
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