Ether, vide, et non être.

[Anonyme007]

Bonsoir,

Comment faire la différence entre Ether, vide et non être ?

Merci d'avance.
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[Anonyme007]

Pardon, je corrige la question,

Comment faire la différence entre Éther, vide et néant ?

[oualos]

Déjà le dernier n'existe qu'en philosophie: pas dans les sciences.
d'ailleurs dans ton titre tu évoques le non-être donc tu réponds toi-même en quelque sorte à ta question
Après l'expérience de Michelson on a abandonné le premier mais il est évoqué de nouveau par les physiciens notamment avec le champ de Higgs, une quintessence.
Quant à celui du milieu c'est au vide quantique que tu voudrais faire allusion ? On ne connaît que celui-là dans les sciences il me semble

[Deedee81]

Bonjour,

Je confirme, la question est purement philosophique. Pas physique. Et la philosophie n'étant pas thématique, je vais fermer.
(mais je vais ajouter un petit complément pour ne pas laisser.... un vide )

Merci,

[A voir en vidéo sur Futura]

[Deedee81]

Déjà une bonne chose serait quand même d'aller voir les définitions dans wikipedia, ça répond essentiellement à la question. Sinon petit résumé :

Le néant est en effet une notion purement philosophique voire métaphysique.

Le vide est une notion physique, ou plutôt de nombreuses notions ! Le terme est très polysémique : vide spatial, vide de laboratoire, ultravide, vide quantique...

L'éther en très bref et en trois étapes :

1) L'éther antique est une notion philosophique aussi (éther feu, éther action (pour Descartes par exemple), éther comme 5e élément, etc... C'est extrêmement varié).
2) Ca c'est cristallisé sous la forme de l'éther luminifère, le plus connu, au 19e siècle. Il fut confirmé que la lumière était une onde, or les seules ondes connues à l'époque étaient mécaniques (vibrations, son, ...) et donc ils imaginèrent spontanément que cela devait être une vibration mécanique d'un milieu nommé éther. Mais ses propriétés étaient quelque peu contradictoires : la lumière interagit très bien avec la matière et donc l'éther (puisqu'elle en est les vibrations), et l'éther devait être d'une rigidité phénoménale (plus dur que le diamant) à cause de la valeur élevée de c, et pourtant les planètes se déplacent sans ralentir ni être affectée et la lumière est une onde transverse (caractéristique des fluides sans aucune rigidité). Au fur et à mesure des expériences (il y en eut de nombreuses) l'éther se retrouva dépouillé de ses propriétés physiques jusqu'à être simplement "le référentiel privilégié dans lequel la lumière a la vitesse c" (on le retrouve dans les écrits de Poincaré par exemple) et "ce référentiel est immobile dans le système solaire et partiellement entrainé par les fluides" (selon une curieuse loi d'ailleurs qui ne fut comprise qu'avec la relativité, en 1/n n étant l'indice de réfraction donc quasi aucun entrainement par l'air). L'expérience de M&M apporta la dernière contradiction : entrainement total (par la Terre et son atmosphère). L'éther disparaissait en fumée, un comble pour un milieu éthéré Les questions sur ces comportements ont été expliquées par la relativité et la nature non mécanique de la lumière fut expliquée par la mécanique quantique (et surtout l'électrodynamique quantique relativiste, une des théories quantiques des champs).

3) Par après l'éther fut le nom donné à pleins de choses : espace-temps, champ gravitationnel, Higgs, quintessence et j'en passe. Tous très différents les uns des autres et très différents des précédents. C'est sans aucun doute le terme le plus polysémique de la langue française (le (1) + les variantes durant le (2) et le (3) doit bien donner une centaine de définitions différentes).

Pour ces raisons il est largement conseillé de ne plus utiliser ce mot :
- il est tellement polysémique que sans une explication détaillée on ne sait même pas de quoi on parle et il est fastidieux d'adjoindre un dico spécialisé à une explication
- Quand je vois un chat, je dit que c'est.... suspense.... un chat. Hé bien oui, je vais pas l'appeler Ether quand même Si je veux parler du champ gravitationnel (par exemple), je parle du champ gravitationnel (ou de ce qui en tient lieu, c'est aussi un peu polysémique, champ de l'accélération de pesanteur, champ de courbure de Riemann, champ de connexion de Riemann-Christoffel, voire la métrique). Pourquoi l'appeler éther ? Ca ne fait qu'embrouiller. C'est à tel point que chaque fois que j'ai vu un article sérieux employant ce terme (non, je ne donnerai pas de nom ) j'ai constaté qu'un mot plus consensuel, plus précis et plus juste aurait pu être employé. Donnant la furieuse impression que l'auteur n'emploie le mot éther que par ce que ça fait "bien", ou "mystérieux", ou avec un petit coté rebelle. Malheureusement pour eux la science n'est pas de la linguistique expérimentale, c'est des équations, des données expérimentales et des explications les plus claires et précises possibles. Nul besoin d'inventer ou réutiliser un mot largement éculé. (on retrouve aussi ça dans de nombreux écrits de cranks avec également des mots inventés aussi pour les mêmes raisons, comme les étérons (*) pour ne citer qu'eux, mais là c'est tout de suite moins surprenant évidemment)

(*) à l'époque cela nous a quand même permis de savoureux jeux de mots faciles à deviner