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.... et je vous invite à lui réserver un bon accueil:
Elle est simple, peu exigeante, fiable, pas chiante, stable, flexible, dure à la tâche, et cependant très économe. Ajoutons encore qu'elle n'a que ce qu'il faut, mais tout ce qu'il faut, et là où il faut.
Non, ne fantasmez pas trop, ce n'est pas le portrait de votre future petite amie.
C'est un mini-projet d'été que je vous propose, une alim version extra-light et rafraîchissante, qui se bidouille en deux heures sur un coin de table avec quelques fonds de tiroir.
Elle peut se construire en différentes versions, allant jusqu'à 30V au maximum. Le courant peut aller de quelques dizaines de mA à quelques ampères.
Le monde a-t-il besoin d'une alim 0 - 30V supplémentaire? Il n'y a pas de projet plus "bateau" que cela, le net et les bouquins d'inititiation en regorgent. Ici même, il y a déjà un tel projet, et l'alim "à la carte" que j'ai proposée peut aussi se réaliser dans ce calibre. Et c'est d'ailleurs ce que la plupart de ceux qui l'ont construite ont fait, alors que son architecture lui permettait justement d'aller au-delà de cette gamme de tension archi-courante.
Il y a donc clairement un besoin, qui semble rester partiellement insatisfait. Voici une tentative pour le combler.
Le circuit est réellement minimaliste: un double AOP banal, trois transistors et une pincée de composants courants. Malgré cela, les performances restent tout à fait décentes, et elle est aussi facile à configurer qu'à construire: une résistance détermine le calibre de courant et une autre celui de tension.
Qu'a-t-elle de plus à offrir que les alims basées sur des ICs comme le 723, le LM317, le L200, ou celles complètement discrètes? Elle permet de descendre à un vrai 0V sans artifice ni soustraction scabreuse, ce qui est de plus en plus important à l'heure où les circuits s'alimentent fréquemment avec un seul élément de pile, voire même de cellule solaire. La limitation de courant arrive également à peu près à 0 et son action est signalée par une LED, un petit confort appréciable. Elle est plus simple qu'un circuit discret, et le gain de son AOP lui donne de meilleures performances que les ICs spécialisés, ou les circuits discrets modérément complexes.
C'est donc un compromis intéréssant, surtout si l'on tient compte de son prix de revient ridicule.
Passons au circuit: c'est la version de base de chez base: elle est totalement dénudée de tout ce qui est superflu. Je ne conseille pas nécéssairement de la réaliser dans cette version, mais elle fonctionne cependant parfaitement et permettra une analyse facile et rapide du fonctionnement.
Le régulateur est un simple AOP, U1, dont la sortie est bufferisée en courant par le transistor composite Q1/Q2. Le gain en tension est fixé par R2/R3, et la consigne à amplifier provient de P1, alimenté par une référence un peu bizarre, mais qui a l'avantage d'une stabilité en béton, et d'être grossièrement compensée en T°.
Le TLO82 s'alimente directement de la tension non-régulée, il supporte 36V au maximum (on verra dans les versions un peu plus étoffées comment éviter de flirter de trop près avec cette limite). Il possède la particularité d'inclure le V+ dans son common mode range, ce qui permet la configuration employée ici (pour les puristes, toutes les caractéristiques ne sont pas garanties dans ces conditions, mais c'est sans importance ici).
La limitation de courant (il s'agit bien d'une limitation, pas d'une régulation) est assurée par Q3, qui surveille la tension apparaissant aux bornes de R1, image du courant de sortie. Son Vbe est compensé par celui de Q1, le seuil étant réglable par P2.
Lorsque Q3 conduit, il allume la LED avec au moins 10mA, et prend la régulation en charge via D2 et D3.
Voila, c'est tout, et ça suffit.
La configuration du ballast NPN dans le négatif est inhabituelle, et elle implique que le (-) de sortie est relié au boîtier du transistor. Si on n'opte pas pour une sortie complètement flottante (ce que je ne recommande pas particulièrement), on peut monter le transistor directement sur le chassis, sans isolation.
Q3 est un BD137 pour une seule raison: on peut facilement le fixer sur le radiateur de Q1, ce qui garantit une bonne compensation thermique. Ce n'est pas obligatoire, et on peut mettre un BC quelconque, mais s'il est simplement sur le PCB, le courant limité variera en fonction de la T° de Q1.
A suivre....
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