Jeux vidéos... enfin la confirmation
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Jeux vidéos... enfin la confirmation



  1. #1
    invitef0c99235

    Jeux vidéos... enfin la confirmation


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    Bonjour, l'étude est sortie il y a quelques jours: voici un lien sur radio-canada.

    http://www.radio-canada.ca/nouvelles...u.shtmlvideo-c

    Bien avant que cette étude sorte, il était clair à mon esprit que les jeux vidéos violents entraînent un automatisme de la violence, faisant appel aux fonctions les plus primaires du snc. Sans oublier la banalisation de la violence en tant que telle.

    ...non non les jeunes sont capables de faire la différence entre un jeu vidéo et la réalité....nous disais-t-on. Le phénomène de la violence est juste exponentiel depuis les dernières années. Il est temps que les parents commencent à se responsabiliser un peu, et cessent d'acheter à leurs enfants cette merde qui les détruit tant psychologiquement que physiologiquement.

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  2. #2
    invite21964698

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Le lien donné ne marchait pas, j'espère que celui-là fonctionnera: http://www.radio-canada.ca/nouvelles...-cerveau.shtml

    Il existe cetet recherche également:
    Mental models: Understanding the impact of fantasy violence on children's moral reasoning. Krcmar, Marina; Curtis, Stephen; Journal of Communication, Vol 53(3), Sep 2003. pp. 460-478

    Voilà l'abstract:
    This study utilized a reinterpretation of the priming hypothesis to understand the effect of fantasy violence on children's moral reasoning. A posttest-only control group experimental design was used. A total of 121 children were randomly assigned to 1 of 3 conditions. Children saw 1 of 2 nearly identical versions of a fantasy violence program with the ending manipulated. In the clip, the main character either used physical violence to solve a conflict or the violence was edited out and the main character appeared to walk away from the conflict. A third group of children was in the no-treatment control condition. Subsequently, children were administered the Moral Interpretations of Interpersonal Violence (MIIV) scale, which assesses children's judgments of violent dilemmas and their reasoning about those judgments from a developmental perspective. It was found that children who saw the violent ending judged subsequent violent stories as more correct and utilized less advanced moral reasoning strategies when explaining their answers. Neither age nor empathy mediated the main effect. The findings suggest that the activation of mental models regarding violence is an automatic process that occurs somewhat independently of other potential mediators. (PsycINFO Database Record (c) 2006 APA, all rights reserved)(from the journal abstract)

    C'est un peu dommage que l'article de Radio canada ne donne pas la référence de la recherche... C'est peu crédible sans référence.

  3. #3
    invitef0c99235

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Désolé pour le lien non fonctionnel

    Reste que je trouve cette situation très grave et scandaleuse.

    On interdit la consommation d'alcool aux jeunes pourquoi (bien que j'approuve)?

    1- pour leur bien être psychologique
    2- pour leur bien être physiologique
    3- pour leur éviter de développer une telle dépendance
    4- pour assurer une certaine paix sociale
    5- pour une question de morale admise par toutes les cultures

    ...commençons à y songer sérieusement, car les conséquences médicales et psychosociales sont peut-être encore plus grandes que nous le croyons.

  4. #4
    [PSO]Fabrice.g

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Il reste un tas de questions que cette recherche laisse en suspens.

    Tout d'abord, la question la plus générale est, pourquoi, depuis le temps que les jeux vidéos existent, avec des degrés de violence différents, certes, et avec cette polémique qui est en vogue depuis des années (au moins 10 ans)[1], n'arrive-ton à une confirmation que maintenant ?

    Puis des questions plus d'ordre méthodologique. Quel était le jeu de la condition contrôle ? Pas besoin d'être Damasio pour se douter qu'un jeu comme Medal of Honor n'excite pas les mêmes zones du cerveau que Tetris, ou à un jeu de précision comme un jeu de course automobile.

    Après vérification, il semble que le jeu de la condition expérimentale soit Medal of Honor, et que celui du contrôle soit Need For Speed Underground (Source)
    Ce dernier jeu n'est pas non plus reconnu pour sa "non-violence".

    Ensuite, il me semble qu'il y a un manque certain de contrôles expérimentaux. Oui, un jeu vidéo active certaines zones du cerveau, comme la lecture, les mots-croisés, ou faire la cuisine... La belle affaire. Par exemple, dans quelle mesure un jeu vidéo active plus certaines zones de l'encéphale qu'un livre, une BD, un film, ou une série télé ?

    Dernière chose. Cette étude ne montre qu'une chose, c'est une activation de certaines zones émotionnelles du cerveau. Elle n'indique pas dans quelle mesure ces zones du cerveau sont responsables de comportements violents, qui auraient eu lieu à la suite d'un temps passé à jouer au jeu vidéo.

    Bref... Il ne faut pas tirer des plans sur la comète. A mon avis, cette étude ne montre rien de plus qu'une relation entre la nature du jeu et certaines zones du cerveau. Une utilisation politique de ces résultats pourrait sûrement amener à interdire les jeux vidéos, mais ce serait aller bien plus loin que la démonstration de cette étude.

    [1] Petit rappel : Le jeu Doom, probablement pionnier en matière de violence, date de 1993.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    Garion

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Citation Envoyé par '[PSO
    Bref... Il ne faut pas tirer des plans sur la comète. A mon avis, cette étude ne montre rien de plus qu'une relation entre la nature du jeu et certaines zones du cerveau. Une utilisation politique de ces résultats pourrait sûrement amener à interdire les jeux vidéos, mais ce serait aller bien plus loin que la démonstration de cette étude.
    Je me fais la même réflexion. Je ne vois pas en quoi le fait que cela active des zones différentes du cerveau peut amener à une quelconque conclusion sur un effet négatif des jeux vidéos violents.

  7. #6
    Rhedae

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    salut,

    Certain jeux videos sont utilisés dans des centres de soins pour autistes par exemple . Cela serait benefique pour eux parait-il . Donc tout n'est pas a jeter dans les jeux...

    Cela dit sans entrer dans les details neuroscientifiques, je pense qu'il suffit de regarder autour de soi pour s'appercevoir que les jeux videos craient de l'addiction chez certaine personnes et comme toute forme d'addiction, cela est pathologique . Ces personnes ont tout interet a consulter un bon psy si ils ne veulent pas sombrer dans le coté obscur de la force

    Pour la question des jeux violents , je trouve le terme inaproprié , puisque dans ce genre d'activité on ne fait mal a personne , certain jeux de recreations par contre sont preoccupant car tres cruels et violents physiquement parlant. Cela dit on peut s'inquiéter du manque d'originalité de ces jeux dont le principe est toujours le meme en sans aucun interet culturel . C'est a mon sens de ce coté là qu'ils sont le plus criticables .
    "Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité de tous."

  8. #7
    invitef0c99235

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Je suis loin d'être en accord avec vos interventions les amis. J'ai posté le sujet dans ce bloc, et je ne suis pas dans mon champ de spécialité. Mais d'un autre côté la psychologie est loin d'avoir le monopole de cette question.

    Premièrement, lisez bien les conclusions de l'étude: il n'était pas question que d'identifier les zones cérébrales actives durant les jeux vidéos, mais aussi d'en venir à cette conclusion:

    "Notre recherche laisse à penser que le fait de jouer à certains jeux vidéo violents pourrait avoir des effets différents à court terme sur les fonctions cérébrales que des jeux non violents, mais intéressants. — Dr Vincent Mathews"

    Ceux qui doutent de la qualité scientifique de cette étude, peuvent s'adresser directement au Dr Mathews et en débattre avec lui.

    Deuxièmement, on sait très bien comment la plasticité du cerveau en est à un stade crucial chez l'enfant. Outre la question amenée par l'étude, à savoir que de tels types de jeux priviliégient l'utilisation de zones cérébrales plus primitives au détriment de zones supérieures (en l'occurence le lobe frontal) - ce qui est grave en soit - cela met également en relief la non utlisation tout court du lobe frontal. À cela seul, il y a problème. Et ce problème était déjà identifié en ce qui concerne la télévision. Autrement dit, le temps passé à jouer à ces jeux ou à écouter la télévision, est du temps que l'enfant devrait normalement mettre dans des activités faisant appel au lobe frontal. Ainsi, nonobstant la question stricte de la violence, l'équation est évidente et il est clair que cela peut mener à un sous-développement du lobe frontal (ce qui distingue l'homme des animaux en passant). Je serais très curieux de voir au micoscope certaines coupes cérébrales de ces nouveaux enfants vs les générations précédentes. Mais d'un point de vue neurologique il est incontestable que la sous-utilisation de quelque région corticale que ce soit, à un stade aussi crucial, engendre une sous-développement des circuits neuronaux.

    Par ailleurs, dire qu'il ne faut pas condamner les jeux vidéos violents sous prétexte qu'il n'y a pas suffisamment d'études, relève de l'irresponsabilité. D'une part l'on sait très bien qu'il n'y a rien de bénéfique là-dedans, et qu'à peu près toutes les activités qu'un jeune peut faire, aussi anodines puissent-elles être, sont potentiellement plus bénéfiques que de jouer à de tels jeux. Et tenir cette position irresponsable, a pour parallèle cette autre position selon laquelle nous n'avons pas à modifier nos activités économiques car l'incidence humaine sur le réchauffement climatique n'est pas encore totalement démontré. Ce genre de position du statu quo n'a rien de productif socialement, et est à la limite de la mauvaise foi.

    Finalement, même si cette étude n'existait pas, je dirais que l'utilisation de jeux vidéos (les meilleurs vendeurs étant les jeux violents, et non les jeux de mathématiciens en herbes comme fantasment certains) est un problème de santé publique. Nous savons maintenant que le changement des habitudes de vie de cette nouvelle génération a des conséquences très graves d'un point de vue physiologique (hyperglycémie, obésité, troubles de comportement). Juste à cela, ces jeux sont largement condamnables. Maintenant, cette étude confirme que outre les problèmes de santé physique que ces jeux apportent, il y a un potentiel de problèmes neuropsychologiques sérieux...et par extension, sociaux.

    Bref, étude ou non, ceux qui proposent le statu quo ou pire qui ne reconnaissent en rien la dangerosité de ce type de jeux, ont au moins le fardeau de démontrer en quoi ces jeux sont d'un point de vue médical, social et pychologique, mieux pour le développement de l'enfant, que les jeux des générations antérieures. Et en l'absence d'une telle démonstration, tout nous indique qu'il y a un déclin général de l'enfance; le statu quo est donc un cautionnement de ce déclin.

  9. #8
    Garion

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Citation Envoyé par Vésicule Voir le message
    Premièrement, lisez bien les conclusions de l'étude: il n'était pas question que d'identifier les zones cérébrales actives durant les jeux vidéos, mais aussi d'en venir à cette conclusion:

    "Notre recherche laisse à penser que le fait de jouer à certains jeux vidéo violents pourrait avoir des effets différents à court terme sur les fonctions cérébrales que des jeux non violents, mais intéressants. — Dr Vincent Mathews"

    Ceux qui doutent de la qualité scientifique de cette étude, peuvent s'adresser directement au Dr Mathews et en débattre avec lui.
    Je ne vois toujours pas dans la phrase cité où il est dit que l'effet est négatif. Il est juste dit que c'est différent. Cela pourrait très bien être positif.
    De plus, on ne parle que de court terme, pas de long terme. C'est normal, même après certains films on se sent des fois plus excités qu'après d'autres. Il n'y a rien d'extraordinaire.

    En tout cas, en regardant le milieu des hardcore gamer, on se rend compte qu'ils ont beau jouer toute la journée à des jeux violents, ce sont des gens "cool" qui ont beaucoup moins d'agressivité que d'autres populations n'ayant pas le moyens de jouer.

    Moi même je suis adepte de jeux violent ou non (depuis 22 ans !), et je trouve que c'est un défouloir qui permet d'être plus zen dans la vie. Je ne suis ni obèse et je n'ai aucun trouble du comportement et les autres joueurs que je connais non plus.
    Dernière modification par Garion ; 01/12/2006 à 20h15.

  10. #9
    invitef0c99235

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Citation Envoyé par Garion Voir le message
    Je ne vois toujours pas dans la phrase cité où il est dit que l'effet est négatif. Il est juste dit que c'est différent. Cela pourrait très bien être positif.
    De plus, on ne parle que de court terme, pas de long terme. C'est normal, même après certains films on se sent des fois plus excités qu'après d'autres. Il n'y a rien d'extraordinaire.

    En tout cas, en regardant le milieu des hardcore gamer, on se rend compte qu'ils ont beau jouer toute la journée à des jeux violents, ce sont des gens "cool" qui ont beaucoup moins d'agressivité que d'autres populations n'ayant pas le moyens de jouer.

    Moi même je suis adepte de jeux violent ou non (depuis 22 ans !), et je trouve que c'est un défouloir qui permet d'être plus zen dans la vie. Je ne suis ni obèse et je n'ai aucun trouble du comportement et les autres joueurs que je connais non plus.
    Peut-on demeurer dans la rigeur et dans la science: l'activation ou la non activation d'une zone cérébrale, surtout en période de développement cérébral où "plasticité du cerveau" est le concept clé à retenir, est déterminante et a des effets à long terme. S'il y a une zone inférieure qui est privilégiée au détriment d'une zone supérieure (dans un tel contexte), c'est qu'il y a régression. C'est une marche arrière de l'évolution cérébrale de l'homme. Le comportement primitif est privilégié par rapport au comportement associatif....et oui, il y a nécessairement des effets à long terme, lesquels effets seront certainement visibles au microscope.

    Peut-être que dans votre discipline vous êtes habitués à penser en termes abstraits, mais la réalité étant que la plupart des comportements humains s'expliquent non seulement sur le plan physiologique (puisque la neuro fait partie de la physiologie), mais également et plus précisémment sur le plan anatomique. Or il est clair ici que cette sous-utilisation du lobe frontal peut amener à des modifications ou à un sous-déveleppement de cette zone cérébrale.

    Pourquoi croyez-vous la pertinence de cette étude? Ce n'est certainement pas pour le simple plaisir de voir l'activation des zones cérébrales sous imagerie médicale: il y a une équation qui est implicite à cette étude, et qui est scienfiquement connue et reconnue depuis fort longtemps par la communauté scientifique. Cette équation devrait pourtant facilement être comprise.

  11. #10
    invite73192618

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Grrr pas facile à trouver!
    SESSION: Neuroradiology/Head and Neck (Brain: Functional MR)
    Short-term Effects of Violent Video Game Playing: An fMRI Study


    DATE: Tuesday, November 28 2006
    START TIME: 10:30 AM
    END TIME: 10:40 AM
    LOCATION: N227



    DISCLOSURES
    V.M. - Consultant, Schering AG (Berlex Inc), Montville, NJ
    Y.W. - Nothing to disclose.
    A.K. - Nothing to disclose.
    K.M. - Author, Amirsys Inc, Salt Lake City, UT
    D.D. - Nothing to disclose.
    W.K. - Nothing to disclose.

    PURPOSE

    To determine the short term effect of video game playing on brain function, fMRI during two modified Stroop tasks was carried out immediately after playing a violent or nonviolent video game.

    METHOD AND MATERIALS

    Thirty four healthy adolescents were randomly assigned to two experimental groups, seventeen per group. These two groups did not differ on gender, age or IQ. Immediately before the fMRI scan, one group played a violent video game for half hour, while another group played a nonviolent video game. All subjects and their parents rated the subjects’ violent media exposure (VME) in the past. Two tasks were performed in an event-related manner. During the emotional Stroop task, subjects pressed different buttons according to the color of the visually presented word. Words indicating violent actions (e.g. hit, harm) were interspersed among the non-violent action words (e.g. run) in a pseudorandom order. The second task, a counting Stroop task, required subjects to press buttons to indicate number of displayed objects. X’s were presented as control events while numerals were shown as activation stimuli. FMRI data were acquired on a 3T MR scanner using 2D gradient echo EPI sequence (TR/TE=2000/30ms; 33 slices with 3.5mm). Functional data were analyzed using AFNI. Using VME score as covariate, ANCOVA was implemented to generate group maps.

    RESULTS

    After controlling for effect of VME, the group playing the nonviolent game showed robust BOLD response associated with ON > Off events in the bilateral DLPFC and ACC during both Stroop tasks. The group playing the violent game demonstrated less activation in prefrontal lobes for both tasks and more activation in bilateral amygdala during the emotional Stroop task.

    CONCLUSION

    This fMRI study using modified Stroop paradigms demonstrated that following violent video game playing subjects produced relatively less activation in regions associated with executive function but more activation in regions associated with emotional arousal. Further study is needed to determine if this combination of effects could make these individuals more likely to engage in violent behavior.

    CLINICAL RELEVANCE/APPLICATION

    Using fMRI to determine effects of violent video game playing on brain function.
    Donc en gros il s'agit d'une démonstration que l'exposition à un certain type de film abouti à cours terme à une activation différentielle dans les cortex préfrontaux, cingulaires, et l'amygdale. Perso ça me fait immédiatement penser aux travaux de Clémentine, qui montre avec d'autres méthodes que l'activation d'un stéréotype (par une exposition préalable) change la façon dont notre cerveau travaille.

    [mode HS mais c'est génial]
    C'est frappant ces convergences entre la psychologie sociale et ce qu'on peut trouver dans ma discipline en fMRI. Vu les différences de culture scientifique et de méthodes qu'on peut avoir, c'est très excitant!

    [mode HS mais puisqu'il le faut]
    Les conséquences de cette étude sur les politiques que l'ont devrait adopter sont... néant. Il s'agirait (en attendant de lire le papier pour en être sur) d'un intéressant travail de recherche fondamental qui ne répond à aucune des deux questions suivantes: est-ce qu'il y a un effet à long terme? Est-ce que l'effet est négatif ou positif? Il n'y a d'ailleurs pas à en blâmer les auteurs, puisqu'ils ne le prétendent nullement. Comme tout bon professionnel dans le domaine, ils savent très bien que c'est un sujet complexe où les à priori ne feraient qu'entraver le travail.

    @ vésicule

    "Demeurer dans la rigeur et dans la science" est un bon conseil. Se contenter de lire une vulgarisation sur radio-can ou avoir son opinion faite "Bien avant que cette étude sorte", est incompatible avec ce conseil. Parler d'un "effet à long terme" ou d'un "sous-développement du lobe frontal" à partir d'une étude qui ne comporte aucune donnée à cet égard, est également incompatible avec ce conseil. Parler de "comportements primitifs" de "cortex primitif" ou de "marche arrière de l'évolution", faire passer son opinion personnelle pour une chose "scienfiquement connue et reconnue depuis fort longtemps par la communauté scientifique", c'est n'importe quoi. Utiliser une réthorique passant du changement climatique à l'obésité (qui soit-dit en passant commence bien avant les jeux vidéo) ou dénigrer la qualité de psychologues en parlant de leur supposées mauvaises habitudes, est également indigne. Je suis physiologiste de formation, spécialisé en neuroimagerie, et il n'y a rien que je trouve à redire des propos des psychologues qui sont intervenus sur ce fil.

  12. #11
    invitef0c99235

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Citation Envoyé par Jiav Voir le message

    @ vésicule

    "Demeurer dans la rigeur et dans la science" est un bon conseil. Se contenter de lire une vulgarisation sur radio-can ou avoir son opinion faite "Bien avant que cette étude sorte", est incompatible avec ce conseil.
    Merci pour la leçon. D'autant que vous n'avez aucune idée de mon rapport à cette étude. J'ai mis sur ce forum le lien d'un média qui en parlait, et dans votre esprit la conclusion qui vous vient spontanément, pour ne pas dire bêtement, est celle que vous exprimez. Or, elle est fausse. Vous rendez mon appel à la rigueur encore plus pertinent.


    Parler d'un "effet à long terme" ou d'un "sous-développement du lobe frontal" à partir d'une étude qui ne comporte aucune donnée à cet égard, est également incompatible avec ce conseil. Parler de "comportements primitifs" de "cortex primitif" ou de "marche arrière de l'évolution", faire passer son opinion personnelle pour une chose "scienfiquement connue et reconnue depuis fort longtemps par la communauté scientifique", c'est n'importe quoi.
    En passant je n'ai jamais utilisé le terme "cortex primitif". Vous citez faussement des paroles que je n'ai jamais tenues. Je fais appel à la rigueur une fois de plus.

    Vous dites que je fais passer mon opinion personnelle et ce que j'affirme est "n'importe quoi"!!! Tranchons la question ici. Je remets ma phrase (la partie de l'équation), et dites qu'elle est fausse ici publiquement, sur ce forum:

    "l'activation ou la non activation d'une zone cérébrale, surtout en période de développement cérébral où "plasticité du cerveau" est le concept clé à retenir, est déterminante et a des effets à long terme." VRAI OU FAUX.



    dénigrer la qualité de psychologues en parlant de leur supposées mauvaises habitudes, est également indigne
    Vos propos sont diffamatoires et irresponsables. Voici ma phrase: " Peut-être que dans votre discipline vous êtes habitués à penser en termes abstraits".

    Dans votre tête j'ai parlé de "mauvaises habitudes" et j'ai dénigré la qualité des psychologues.....

    Dans les faits je n'ai fait qu'une remarque sur une approche qui est de toute évidence beaucoup plus directrice en psychologie qu'en physiologie par exemple. La philsosophie a une approche encore plus abstraite, et je la cautionne. Mais pour vous la simple allusion à cette approche constitue un dénigrement.

    Je suis physiologiste de formation, spécialisé en neuroimagerie, et il n'y a rien que je trouve à redire des propos des psychologues qui sont intervenus sur ce fil.
    sans commentaires

  13. #12
    [PSO]Fabrice.g

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Quoi qu'il en soit, ce n'est pas là la question de ce fil.

    Pour ma part, je n'ai jamais nié le potentiel impact de l'utilisation des jeux vidéos sur le bien-être des adolescents. Tout ce que j'ai dit, c'est que les études faites jusque là ne doivent pas "prouver" pas grand chose, étant donné que la polémique n'est pas récente, et que ce type de jeux est toujours sur le marché.

    L'étude reportée ici n'est pas des plus concluantes. On ne peut certainement pas en tirer la conclusion suivante :
    Bien avant que cette étude sorte, il était clair à mon esprit que les jeux vidéos violents entraînent un automatisme de la violence, faisant appel aux fonctions les plus primaires du snc.
    Comme il l'a été reporté, cette étude permet seulement de conclure qu'un jeu particulier ("Medal of Honor" n'est pas seulement un jeu violent, de type FPS, mais l'environnement de ce jeu se situe dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale) entraîne une activation des zones émotionnelles du cerveau supérieure à celle induite par un autre jeu vidéo (particulier, lui aussi).

    Toutes considérations concernant la plasticité du cerveau, etc., même si elles ne sont pas dénuées de sens, ou de véracité, vont bien au delà des conclusions de cette étude. Et c'est uniquement là ou je voulais en venir. Donc, pour ma part, l'étude présentée ici ne confirme pas grand chose, et certainement pas cet automatisme de la violence que tu dénonces. Je cite les conclusions de l'étude :

    This fMRI study using modified Stroop paradigms demonstrated that following violent video game playing subjects produced relatively less activation in regions associated with executive function but more activation in regions associated with emotional arousal. Further study is needed to determine if this combination of effects could make these individuals more likely to engage in violent behavior.

  14. #13
    invitef0c99235

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    ...entièrement d'accord avec toi Fabrice.

    Mais pour avoir vu ce qu'en disaient des spécialistes, c'est que l'étude permet d'émettre au moins l'hypothèse que j'ai amenée, ou à tout le moins la problématique d'une recherche future. Là est la question. Et c'est d'ailleurs là toute la pertinence de l'étude, à savoir d'explorer éventuellement les conséquences à long terme de cette sous-utilisation du lobe frontal.

    Je ne nie pas que j'ai de par mon opinion dépassé l'étude - volontairement et consciemment ceci dit. Par contre, ce que je dis, c'est que l'équation est à mon avis facile à faire, et prise isolément, la 2e variable de cette équation est que...la sous utilisation d'une région x lors du développement (principalement) entraîne nécessairement un sous-développement. Ca c'est largement reconnu en neuro. S'il faut que je sorte les études, je vais les trouver. Mais cela m'étonne que je doive le faire, car c'est assez basic comme concept pourtant.

  15. #14
    invitef0c99235

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Bon pour simplifier la chose et la rendre plus concrète.

    A: lorsqu'un sujet x joue à un jeu violent, il y a sous utilisation du lobe frontal (conclusion de l'étude)

    B: lorsqu'il y a sous utilisation d'une zone corticale durant le développement, il y a sous développement associé (fait reconnu en neuro)

    A + B = C

    ...non effectivement le C, en lien avec les jeux vidéos, n'est pas encore démontré dans une quelconque étude....tout comme le rôle déterminant de l'activité humaine sur le réchauffement climatique n'est pas encore entièrement prouvé. Cela ne nous empêche pas de faire preuve d'un minimum de réflexion scientifique ceci dit.

  16. #15
    invitede6c8193

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    jeux videos

    enfin......... pas d'autres confirmations

    si ce n'est celle de l'importance du choix educatif

    et du contenu des programmes

    qu'il soit télé jeux ou autres

    la meilleure qualité s'impose bien sur

    mais surtout le choix

    mes enfants ont toujours préféré aller faire un foot ou jeu de société avec leurs parents plutôt que de regarder un film ou jouer à un jeu vidéo

    mais lorsqu'on est seul n'a t-on pas tous eu l'envie
    de faire des choses plus simples (voire connes)

    c'est le mal de notre époque: la solitude
    il devient de plus en plus difficile de trouver des partenaires de jeux ou de pensée

    Les jugements de valeur quand à la qualité d'activité de délassement pur sont de l'élitisme
    s'il fallait interdire tout ce qui rend con

    J 'ai remarqué que quand un enfant a le choix
    il va bien souvent vers le meilleur de ce qui lui est proposé





    La vie est trop courte pour être petite

  17. #16
    [PSO]Fabrice.g

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Citation Envoyé par Vésicule Voir le message
    Bon pour simplifier la chose et la rendre plus concrète.

    A: lorsqu'un sujet x joue à un jeu violent, il y a sous utilisation du lobe frontal (conclusion de l'étude)

    B: lorsqu'il y a sous utilisation d'une zone corticale durant le développement, il y a sous développement associé (fait reconnu en neuro)

    A + B = C

    ...non effectivement le C, en lien avec les jeux vidéos, n'est pas encore démontré dans une quelconque étude....tout comme le rôle déterminant de l'activité humaine sur le réchauffement climatique n'est pas encore entièrement prouvé. Cela ne nous empêche pas de faire preuve d'un minimum de réflexion scientifique ceci dit.
    Excuse-moi d'être aussi tétu, mais encore une fois, tu dépasses un peu les résultats. Cela a un rapport avec les remarques que j'ai faites dans mon premier message. Jetons un oeil aux résultats de l'étude :

    After controlling for effect of VME, the group playing the nonviolent game showed robust BOLD response associated with ON > Off events in the bilateral DLPFC and ACC during both Stroop tasks. The group playing the violent game demonstrated less activation in prefrontal lobes for both tasks and more activation in bilateral amygdala during the emotional Stroop task.
    Il y est dit que les participants ayant joué au jeu violent (groupe Expé) montrent une moindre activation de la zone préfrontale, et une plus grande activation de l'amygdale relativement aux participants ayant jouer à un autre jeu (groupe Témoin). On est d'accord ?

    Voilà les questions que cela soulève :
    1 - Est-ce que cette différence entre les deux groupes expérimentaux est due à :
    A) une sous-utilisation du lobe frontal par les participants du groupe E comme tu sembles le penser?
    B) une sur-utilisation du lobe frontal par les participants du groupe T ?

    2 - Est-ce que cette l'activation du lobe frontal chez les joueurs du groupe E est :
    A) plus basse que chez une personne se livrant à une activité autre que le jeu vidéo ?
    B) plus élevée que chez une personne se livrant à une autre activité ?
    C) égale à celle d'une personne se livrant à une autre activité ?
    D) différente (plus faible ou plus élevée) que celle d'une personne regardant un documentaire sur la 2e guerre mondiale, lisant un livre sur cette période historique, etc.

    Les réponses à ces questions sont nécessaires pour pouvoir conclure réellement que "lorsqu'un sujet x joue à un jeu violent, il y a sous utilisation du lobe frontal". En l'état, la présente étude ne permet pas de conclure autre chose que : Il existe une différence dans l'activation des lobes préfrontaux entre les individus qui jouent à un jeu violent comparativement à des individus jouant à un autre type de jeu.

    Donc, en raison d'un certain nombre de lacunes du paradigme expérimental, comme je l'ai indiqué sur mon premier message, l'hypothèse que tu émets (même si elle est très intéressante) n'est pas directement dérivée des conclusions de cette étude, mais de ton interprétation de ces conclusions. L'étude ne permet pas de dire si la différence observée est due à un effet inhibiteur (néfaste) des jeux vidéos violents dans l'utilisation des lobes préfrontaux, ou à un effet facilitateur (bénéfique ?) d'autres types de jeux.

    Mon entêtement n'est absolument pas lié à une volonté de promotion des jeux vidéos, mais uniquement à une volonté de voir les gens (scientifiques compris) interpréter correctement les résultats d'une étude (et éviter ainsi certaines dérives).

  18. #17
    invite84d98912

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Je ne compte pas continuer votre débat parce que je suis largement dépassé par vos connaissances. En revanche j'aimerais bien apporter mon témoignage.

    J'ai découvert les jeux vidéos vers mes 6 ans, à l'époque c'était need for speed en version demo, c'est pour vous dire à quel point ça remonte
    Puis deux ans plus tard j'ai découvert Doom.

    J'ai été aspiré par le jeu, d'un point de vue joueur, mais surtout psychologique. Je ne vais pas vous raconter ma vie, disons que mes parents sont divorcés et qu'à cette époque je le vivais très mal, je ne sais pas si un mal etre me rongeait mais ce qui était sur c'est que j'étais dépendant à la violence et à l'angoisse que me procurait ce jeu.

    Et pourtant je n'ai jamais été un enfant violent. Depuis ce temps j'enchaine les jeu à caractère sanguin et compagnie Mais ça me déstresse plus que ça me rend dingue.
    MAIS, il y a quelque chose que j'ai remarqué il y a quelques années: je deviens agressif quand je suis collé devant l'écran. Les heures que je passe après avoir joué sont assez difficiles pour mes parents car je deviens agressif et m'enferme dans un léger mutisme.

    Je joue plutot à des jeux de roles comme neverwinternights maintenant, et j'ai remarqué que cette tendance à l'agressivité à disparue.

    Est-ce le type de jeu, ou est-ce simplement parce que je commence à quitter l'adolescence?

    Il faut je pense ne pas oublier que le cerveau des enfants et surtout des adolescents ne réagit pas de la meme façon que les adultes. Peut etre qu'aujourd'hui j'arrive à gérer cette agressivité parce qu'il y a un taux moins important d'hormones dans mon sang

    Les jeux vidéos violents stimulent évidemment des zones liées à la récompense pour le plaisir du jeu mais aussi la violence elle meme. Cela dit je n'ai jamais cherché à nuire à mon prochain (du moins comme ça, spontanément), j'ai toujours fait la différence entre jeu et réalité, et c'est d'ailleurs pour ça qu'à l'époque j'étais frustré: la réalité ne correspondait pas au jeu: déception --> je m'enfermai encore plus devant un écran, et c'est cette overdose d'ordinateur qui me rendait agressif, pas le jeu (c'est mon avis).

    Bref tout ça pour dire les jeux vidéos n'ont pas à etre blamés, il y a bien marqué derrière la boite les avertissements nécessaires tel que le "coup de poing" ou le "-16", je pense que le progrès à faire est plutot de montrer aux accros agressifs que la vie dehors, meme si elle est pénible parfois, est beaucoup plus gratifiante que de gagner un niveau avec un personnage qu n'existe pas.

  19. #18
    invite3bf510e4

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Et pourquoi simplement les personnes qui ont un problème psychologique avec le jeu vidéo n'auraient-elles pas un problème psychologique tout court?

    Je vais vous surprendre, je suis dans une école de jeux vidéo, et c'est pas pour autant qu'on se tape dessus hein...

    Minimum de réflexion scientifique...

  20. #19
    Invité

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Bonjour

    Il est assez "amusant" de constater que sont reproduits ici des arguments analogues à ceux qu'énonçaient platoniciens et aristotéliciens sur les effets du théatre, et particulièrement sur la violence qui y était représentée (qui n'avait rien à envier d'ailleurs à celle qu'on observait dans le théatre romain où on assistait à de réelles mises à mort).

    Le débat est resté aporétique, y compris lorsqu'il s'est réveillé avec la télévision et le cinéma (cf la polémique autour de "tueurs nés")...

    Un nouveau point toutefois: le recours aux neurosciences... mais je ne suis pas sûr que l'examen du cerveau soit instructif si on ne parvient pas à distinguer l'agressivité naturelle de la haine de l'autre qui caractériserait la violence... mais l'avenir nous le dira.

    En revanche on peut constater que les effets d'un même film ou d'un même jeu violent sur des sujets différents... l'évaluation statistique risque de n'être pas très instructive (?)

    Je crois qu'on ne peut sortir de l'aporie qu'en examinant la structure psychique (qui est différent de la structure cérébrale qui en est le support matériel nécessaire) des sujets concernés et qui permettrait de repérer les sujets plus enclins à l'identification imaginaire des sujets susceptibles de s'en libérer.

  21. #20
    [PSO]Fabrice.g

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Citation Envoyé par quantat Voir le message
    Un nouveau point toutefois: le recours aux neurosciences... mais je ne suis pas sûr que l'examen du cerveau soit instructif si on ne parvient pas à distinguer l'agressivité naturelle de la haine de l'autre qui caractériserait la violence... mais l'avenir nous le dira.
    Certains facteurs sont contrôlés statistiquement, comme l'exposition chronique à la médiatisation de la violence (VME), etc. Il ne me parait pas trop difficile de faire de même avec une tendance 'naturelle' à l'agressivité.

    En revanche on peut constater que les effets d'un même film ou d'un même jeu violent sur des sujets différents... l'évaluation statistique risque de n'être pas très instructive (?)

    Je crois qu'on ne peut sortir de l'aporie qu'en examinant la structure psychique (qui est différent de la structure cérébrale qui en est le support matériel nécessaire) des sujets concernés et qui permettrait de repérer les sujets plus enclins à l'identification imaginaire des sujets susceptibles de s'en libérer.
    Le problème de cette approche, à mon avis, c'est qu'elle consiste à étudier l'(les) exception(s) avant d'étudier la règle. En d'autres termes, il est nécessaire, à mon sens, avant de vouloir déterminer si des structures psychologiques, ou neurologiques, particulières sont plus susceptible à la violence que d'autres, de déterminer l'ampleur de l'effet de la violence sur le comportement.
    Enfin, ce n'est que mon avis.

  22. #21
    [PSO]Fabrice.g

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Une petite référence qui apporte de l'eau au moulin de ce débat.

    Citation Envoyé par ScienceNOW du 19/09
    Do As I Say

    By Greg Miller
    ScienceNOW Daily News
    19 September 2006
    Read an Ian Fleming novel, and your brain may be preparing to pull the trigger every time James Bond has a villain in his sights. New research suggests that reading about actions activates the brain regions that plan those actions.

    In the new study, researchers used functional magnetic resonance imaging (fMRI) to examine brain activity in 12 volunteers as they silently read phrases on a monitor inside the scanner. Each phrase described movements involving one of three body parts: the mouth (as in "biting the peach"), the hand ("grasping the pen"), or the foot ("pressing the car brake"). All of the phrases activated movement-related regions in the left frontal cortex, says lead author Lisa Aziz-Zadeh, a cognitive neuroscientist at the University of Southern California in Los Angeles. And just as different subregions of these motor areas plan mouth, hand, and foot movements, phrases mentioning different body parts preferentially activated different subregions--presumably the ones responsible for moving the body part in question, Aziz-Zadeh says.

    The researchers saw a similar pattern of brain activation when subjects viewed video clips of a person performing some of the actions described by the phrases. This type of "mirror" activity has been described previously (ScienceNOW 23 February, 2005), and many researchers view it as a neural mechanism for interpreting the actions of other people by recreating them in one's own brain. The new findings suggest that mirror activity not only reflects directly observed actions, but also extends to inherently more abstract verbal descriptions of actions, Aziz-Zadeh says.

    But there may be a limit to how much abstraction the brain's mirror mechanisms can handle: the researchers found that metaphorical phrases like "kick the bucket" did not activate motor planning regions. Even so, says Aziz-Zadeh, the findings suggest that the brain processes language--in part--by cueing up its own representations of the actions conveyed by the words. "Language is often thought of as a higher cognitive function, but it's actually rooted in these motor representations," says Aziz-Zadeh, whose team reports its findings today in Current Biology.

    "This strengthens the idea of the mirror system having something to do with language," agrees Christian Keysers, a neuroscientist at the University of Groningen in the Netherlands. However, Keysers thinks the study would have been more compelling if the researchers had asked the subjects to perform the movements themselves to confirm that the brain regions that plan a given action are in fact the same as those that respond to the action when it's observed in a video clip or described in words. "That would be really convincing," he says.
    Voilà, il me semblait que c'était dans le même ordre d'idée que la recherche sur les jeux vidéos.

  23. #22
    invite21964698

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    C'est effectivement le même principe "idéomoteur". La perception directe, l'imagination ou la réalisation d'action activent les même zones du cerveau, ce sont les neurones miroirs.

    Un élément intéressant dans l'étude 'do as I say", c'est le fait que les phrases métaphoriques n'évoquent pas l'activation neuronale attendue. Ca en apprend un peu sur l'organisation des représentations mentales (un sens premier vs. second aux mots n'a pas les mêmes enracinements dans notre corps par ex.)

    Le problème avec les effets idéomoteurs, c'est qu'effectivement, on peut les reproduire un millier de fois en laboratoire. Voir un film violent augmentera probablement un peu la tendance au comportement violent parce que les chercheurs mettent en place les circonstances pour voir apparaître ce comportement (normal, sinon ils se tireraient dans le pied...)
    Mais dans la vie réelle, les conditions ne sont pas favorables aux principes idéomoteurs, donc on ne sait pas quelle est l'ampleur des effets idéomoteurs dans la vie de tous les jours. Pour cela, il faudrait une étude de terrain, en milieu naturel. Faudrait que je le fasse un jour...

    Il y a une étude qui pourrait cependant s'en rapprocher (je ne sais plus la référence, honte sur moi). Les participants étaient "amorcés" avec le concept d'altruisme (on rend accessible la représentation mentale d'altruisme sans que le participant s'en rende compte ou bien on ne l'amorçait pas) puis l'expérimentateur faisait tomber ses stylos devant le participant. On comptait alors le nombre de stylos que le participant ramassait selon qu'il avait été activé ou non avec l'altruisme.
    Evidemment, quand ils étaient amorcés, ils ramassaient plus de stylo que ceux qui ne l'étaient pas.

    Dans une autre condition, les stylos fuyaient et répandaient de l'encre un peu partout. Si les stylos fuyaient, les participants amorcés avec l'altruisme ramassaient aussi PEU de sytlos que ceux de la condition contrôle.

    Donc les effets d'amorçage, les principes idéomoteurs (tout ça) ça marche effectivement, mais des facteurs aussi bêtes que la propreté des stylos peuvent empêcher ses effets.

    La conclusion, c'est que: les jeux vidéos ou les films violents peuvent amener des individus "inoffensifs" à avoir un comportement plus violent qu'à l'ordinaire si aucun facteur ne vient contrer cette influence. Les jeux vidéos et films violents sont donc à prendre au sérieux, il faut surveiller nos enfants et grands enfants, mais arrêtons la paranoia.

    Le premier problème lié aux jeux vidéos (et films violents), à mon avis, c'est l'isolement social et le statut des femmes (mais ça c'est mon côté féministe).

    Bonne nuit les petits!

  24. #23
    Invité

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Citation Envoyé par (PSO)Clémentine Voir le message

    Un élément intéressant dans l'étude 'do as I say", c'est le fait que les phrases métaphoriques n'évoquent pas l'activation neuronale attendue. Ca en apprend un peu sur l'organisation des représentations mentales (un sens premier vs. second aux mots n'a pas les mêmes enracinements dans notre corps par ex.)

    Bonjour
    Voilà qui est effectivement crucial, je crois...
    Cela suggère notamment que Changeux se trompe lorsqu'il affirme que les "signifiés" sont un état du cerveau...
    Et c'est sans doute en creusant cette voie que l'on pourra peut être en savoir un peu plus long sur l'"altruisme" (le rapport à l'autre n'est pas prédéterminé biologiquement) et la divergence des effets des jeux selon les sujets...

    Bonjour Fabrice

    je ne crois pas qu'il faille parler de la règle et de l'exception
    Une exception ne confirme jamais la règle, sauf pour satifaire quelque commodité doctrinale

  25. #24
    [PSO]Fabrice.g

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Bonjour Quantat,

    Citation Envoyé par quantat Voir le message
    (...) l'"altruisme" (le rapport à l'autre n'est pas prédéterminé biologiquement) (...)
    Ben, ça dépends des points de vue.
    Puisque l'altruisme (notamment quand il s'agit de personnes similaire à moi) permet la "survie" du gène, les psychologues évolutionnistes émettent l'hypothèse que les comportements altruistes ont été sélectionnés et que ceux-ci sont désormais inscrit dans le patrimoine génétique. De plus certaines observations empiriques vont complètement dans le sens de cette hypothèse : par exemple, le fait qu'on adopte plus fréquemment un comportement d'aide face à une personne similaire (ce que les adeptes de l'évolution nomment kin) ou qu'on aide plus aisément une femme que l'on trouve attractive. Ces deux observations (parmi d'autres) appuient l'idée que les comportements d'aide servent un but de réplication des gènes (soit par le pendant de la sélection naturelle pour l'aide apportée à un autrui similaire, soit par celui de la sélection sexuelle, dans le cas d'une aide apportée à une femme attirante).
    J'imagine que, comme moi, tu n'es pas fan de ce point de vue, mais cependant, cela ne donne pas le droit d'affirmer de manière péremptoire, quand tu prends l'exemple de l'altruisme, que "la relation à autrui n'est pas prédéterminée biologiquement".

    Bonjour Fabrice

    je ne crois pas qu'il faille parler de la règle et de l'exception
    Une exception ne confirme jamais la règle, sauf pour satisfaire quelque commodité doctrinale
    Ce n'était qu'une métaphore. Cependant, il n'est pas possible de nier que les êtres humains ont entre eux des modalités de fonctionnement - neurologique et psychologique - communes (ou alors, aucune théorie psychologique ne tiendrait, pas même la psychanalyse, malgré son insistance sur l'intersubjectivité). Je pense donc qu'il est plus sage de dégager les traits communs, avant de s'intéresser aux particularités du fonctionnement d'un sujet.

    Même si elle est intéressante, je pense que cette divergence de point de vue dépasse le sujet de ce fil. Il serait souhaitable, si des personnes sont prêtes à participer, d'ouvrir un fil différent dans lequel on pourrait partager et confronter nos représentations de la psychologie et de ces disciplines. Qu'en dis-tu ?

  26. #25
    Cendres
    Modérateur

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    C'est faible, tout ça comme "confirmation"...une étude sur un seul jeu, et des interprétations qui dépassent les conclusions de l'étude (de l'aveu de l'initiateur du sujet).

    Vu le nombre de personnes jouant à des jeux vidéos dits violents, depuis des années, ce devrait être une hécatombe...

  27. #26
    invitef0c99235

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Citation Envoyé par Cendres Voir le message
    C'est faible, tout ça comme "confirmation"...une étude sur un seul jeu, et des interprétations qui dépassent les conclusions de l'étude (de l'aveu de l'initiateur du sujet).

    Vu le nombre de personnes jouant à des jeux vidéos dits violents, depuis des années, ce devrait être une hécatombe...
    Ce qui est faible, c'est lorsqu'une réflexion scientifique est mise de l'avant, et lorsque celle-ci est discréditée sans que ses variables ne puissent être contredites, et sans que leur agencement logique ne puisse être non plus contredit:


    Bon pour simplifier la chose et la rendre plus concrète.

    A: lorsqu'un sujet x joue à un jeu violent, il y a sous utilisation du lobe frontal (conclusion de l'étude)

    B: lorsqu'il y a sous utilisation d'une zone corticale durant le développement, il y a sous développement associé (fait reconnu en neuro)

    A + B = C


    Démentez A et B; expliquez scientifiquement pourquoi C serait inexact, et nous en reparlerons après.

    La vérité étant que personne ici n'a été capable de le faire.

  28. #27
    invite73192618

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    D'abord mes excuses pour mon ton agressif dans mon précédent message. Je me suis bêtement laissé énerver par l'écart qui sépare tes réflexions et ta croyance injustifiée d'avoir une démarche scientifiquement saine en neuroimagerie.

    Citation Envoyé par vésicule
    Démentez A et B; expliquez scientifiquement pourquoi C serait inexact, et nous en reparlerons après.

    La vérité étant que personne ici n'a été capable de le faire.
    La vérité est que Fabrice t'as déjà pointé le coeur du problème: tu surinterprêtes une diminution relative d'activité en terme de "sous-utilisation", et deuxièmement tu extrapoles des effets à long terme non démontrés.

    Comme tu n'as apparemment pas compris, essayons par l'absurde avec cette étude. C'est une étude que j'ai pris un peu au pif, avec comme simple critère que les résultats sont en partie similaires à ceux de l'étude dont tu as parlé. On peut lire:

    the left dorsolateral prefrontal cortex (Brodmann's area 9) was more active for color naming than for word reading
    En français: quand on fait de la lecture (versus de la dénomination de couleur), il y a une diminution de l'activité du cortex préfrontal dorsolatéral (PFDLC) -celui dont l'activité est moindre suite à des jeux violents.

    Avec ton raisonnement par A+B=C, on devrait conclure qu'il faut immédiatement arrêter toute activité de lecture chez les enfants, car sinon ils vont avoir un sous développement associé à une sous utilisation d'une zone frontale pendant le développement. A la place, on leur fera nommer des couleurs.


  29. #28
    [PSO]Fabrice.g

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Citation Envoyé par Vésicule Voir le message
    Ce qui est faible, c'est lorsqu'une réflexion scientifique est mise de l'avant, et lorsque celle-ci est discréditée sans que ses variables ne puissent être contredites, et sans que leur agencement logique ne puisse être non plus contredit:
    Il ne s'agit pas de discréditer quoi que ce soit, mais simplement de pointer sur des erreurs d'interprétation dans le but de corriger. Si tu veux, je reprends.

    Tu dis :
    [I]A: lorsqu'un sujet x joue à un jeu violent, il y a sous utilisation du lobe frontal (conclusion de l'étude)
    J'ai déjà infirmer cette affirmation. L'étude ne montre pas ce que tu dis ici. Cette étude ne montre qu'une moindre utilisation des lobes frontaux chez les participants jouant à un jeu violent en comparaison à ceux qui jouent à un jeu non violent.

    Donc, on a V < NV, et c'est tout ce que conclut l'étude.

    Imaginons qu'il y ait eu un groupe contrôle (C) dans l'expérience (un groupe sans jeu vidéo). on peut observer V < NV dans 2 cas :
    a) V < NV = C : Ce qui permettrait de dire qu'il y a une sous utilisation des lobes frontaux pas les utilisateurs de jeux vidéos violents, ou
    b) C = V < NV : Ce qui amènerait à postuler une sur-utilisation des lobes frontaux par les utilisateurs du jeu non violent.

    En l'absence de condition contrôle, l'observation V<NV peut être autant expliqué par a) que par b). En conséquent, ton affirmation A est infirmée.

    La vérité étant que personne ici n'a été capable de le faire.
    Personnellement, j'ai l'impression de l'avoir fait.

  30. #29
    [PSO]Fabrice.g

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Cette surinterprétation me fait penser à d'autres sur-interprétations d'études scientifiques. Comme l'effet Mozart.

    Une étude de l'Université de Californie, met en évidence un "effet Mozart". Rauscher et coll. (1993) a observé que 36 étudiants au baccalauréat en psychologie avaient obtenu des résultats de 8 ou 9 points plus élevés lors de leur test de QI spatial après l'écoute, pendant 10 minutes, de la Sonate pour 2 pianos en ré majeur , K.448, de Mozart. L'effet observé n'avait duré que 10 ou 15 minutes (Rauscher, Shaw, & Ky, 1993). Cette étude a lancer une véritable ligne de recherche avec des résultats plutôt mitigés. Une méta-analyse faite en 1999 a montré que cet effet était assez négligeable (Chabris, 1999). En parallèle, un autre auteur a profité de l'engouement des gens pour publier un livre (Campbell, 1999).

    Les médias se sont emparés des résultats. Une fois interprétés par les médias, se sont transformés en « L'écoute de la musique classique augmente l'intelligence ». On est passé d'une conclusion scientifique très précise (que la sonate pour 2 pianos de Mozart induisait une augmentation temporaire des scores à un test de QI visuo-spatial) à une ré-interprétation non scientifique par la masse ("l'écoute de la musique classique augmente l'intelligence").

    Pour ma part, ta sur-interprétation des résultats de l'étude sur les jeux vidéos relève probablement de mécanismes similaires.

    Je vous joins une référence sur l'étude de l'effet Mozart faite par Adrian Bangerter (Université de Neuchatel) et Chip Heath (Université de Stanford) :
    http://faculty-gsb.stanford.edu/heat...t%20Effect.pdf

  31. #30
    invitef0c99235

    Re : Jeux vidéos ...enfin la confirmation

    Citation Envoyé par Jiav Voir le message
    tu surinterprêtes une diminution relative d'activité en terme de "sous-utilisation", et deuxièmement tu extrapoles des effets à long terme non démontrés.
    La question est que cette diminution est ici assez marquée. Je présume par ailleurs que le temps moyen que les jeunes passent devant des jeux videos doit être relativement élevé. Je n'ai pas de tels chiffres ceci dit. Cependant, si l'on calcule par exemple une moyenne de 3 /24h, on parle d'une diminution au moins temporelle de 12,5 % de l'activité du lobe frontal.

    Maintenant, si tu affirmes qu'une sous-utilisation corticale a des effets non démontrés, je t'invite à consulter les études suivantes sur la plasticité du cerveau:

    ROSEINZWEIG, M.R. 1984. "Experience, memory, and the brain". American Psychologist 39: 365-376

    HUBEL & WIESEL. 1962. "Receptive fields, binocular interaction, and functionnal architecture in the cat's visual cortex". Journal of Physiology 160: 106-154

    Par ailleurs, comme tu le sais surement, bien que tu ne fasses pas le lien avec le sujet présent:

    "Des expériences en laboratoire ont montré que la stimulation répétée d'une voie nerveuse entraîne une réponse des neurones beaucoup plus forte lors d'une stimulation unique ultérieure. Cette capacité de plasticité, découverte initialement dans l'hippocampe, région du cerveau impliquée dans la formation des souvenirs, mais qui a depuis été trouvée dans de nombreuses régions cérébrales" http://www2.cnrs.fr/presse/journal/1541.htm

    Il y a aussi et ainsi une hiérarchisation des réponses à un stimulus x, selon le développement du cerveau, d'où la raison pour laquelle un humain par exemple pourra avoir une réponse différente qu'un mammifère "inférieur" pour un même stimulus (la distinction étant justement au niveau de l'utilisation (et plasticité) du lobe frontal vs les régions plus primitives).




    Comme tu n'as apparemment pas compris, essayons par l'absurde avec cette étude. C'est une étude que j'ai pris un peu au pif, avec comme simple critère que les résultats sont en partie similaires à ceux de l'étude dont tu as parlé. On peut lire:



    En français: quand on fait de la lecture (versus de la dénomination de couleur), il y a une diminution de l'activité du cortex préfrontal dorsolatéral (PFDLC) -celui dont l'activité est moindre suite à des jeux violents.

    Avec ton raisonnement par A+B=C, on devrait conclure qu'il faut immédiatement arrêter toute activité de lecture chez les enfants, car sinon ils vont avoir un sous développement associé à une sous utilisation d'une zone frontale pendant le développement. A la place, on leur fera nommer des couleurs.


    L'exemple que tu donnes sur la dénomination de la couleur vs la lecture, n'est pas pertinent. Il y a une notion ici qu'il faut inclure dans ce débat, à savoir la "normalité" de l'utilisation du cerveau. La question est donc de savoir s'il est anthropologiquement "normal" que certains enfants passent par exemple 3 heures par jour dans un état où il y a diminution de l'activité du lobe frontal. C'est dans ces termes je crois qu'il faut surtout considérer la notion de "sous-utilisation". Et donc, la question de la lecture vs la domination des couleurs s'inscrit dans une certaine normalité anthropologique, ce qui fait que nous ne pouvons pas à partir de cet exemple parler de "sous-utilisation" ou de régression.

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