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dissonance cognitive



  1. #31
    shokin

    Re : dissonance cognitive


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    Citation Envoyé par (PSO)Clémentine
    Mais il existe d'autres formes de réduction de la dissonance comme: l'ajout de cognitions consistantes, qui diminue la proportion d'éléments inconsistants vis-à-vis des éléments consistants, ou qui diminue l'importance subjective des éléments inconsistants vis-à-vis des éléments consistants.
    Tiens... je n'avais pas pensé à ajouter des cognitions (à celles en situation de dissonance), croyant que cela n'aiderait pas à réduire la dissonance. Aurais-tu un exemple ?

    [A une porte d'entrée, on pouvait lire "Sonnez et trébuchez." ]

    Shokin

    -----
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  2. #32
    invite5162c8e2

    Re : dissonance cognitive

    Bonjour,

    Bressan, dans son travail sur le principe de déformation pousse plus loin encore l'idée de dissonnance cognitive en postulant une déformation (dûe à une activité cognitive: le principe de déformation) entre la "réalité réelle" et la réalité proche au sein de laquelle s'inscrit le sujet afin que celui-ci y adhère.

    Il me semble que cette idée (d'un travail transdisciplinaire (philosophie, sciences cognitives, esthétique)) en cours pousse plus loin encore cette idée de dissonance puisque, dans le travail de recherche de Bressan, nous sommes clairement dans l'ontologie et dans notre rapport d'être humain au réel (que nous percevons) mais peut-être ais-je fait fausse route? quoiqu'il en soit il est toujours bon d'explorer les chemins de traverses.

    pour un portrait de Bressan et un rapide topos sur son travail (en cours) voir: ici

  3. #33
    invite21964698

    Re : dissonance cognitive

    Pour te répondre Shokin, je vais prendre un exemple qui est souvent utilisé lors des recherches. Celui de l'essai contre-attitudinel en faveur de l'augmentation des frais d'inscription à l'université française.

    Les étudiants sont en général tous contre l'université payante et malgré tout, on arrive à leur faire écrire des arguments pour l'université payante.

    Les arguments que je vais donner sont tous réfutables, mais peu importe, c'est pour l'exemple. et dans le cas des recherches sur la dissonance, l'individu est "seul" donc personne pour le réfuter.

    En rédigeant l'essai, disons que tu as trouvé 2 arguments allant dans le sens de l'augmentation.

    L'acte contre-attitudinel t'as mis en dissonance. Pour réduire cette dissonance, tu vas ajouter des éléments consonnants, par exemple:

    "cela permettra d'avoir davantage de matériel audio-visuel et informatique à l'université.
    cela permettra d'avoir des TD moins surchargés (puisque moins de monde accèdera à l'université)
    cela permettra de mieux rémunérer les profs qui vont donc faire de meilleurs cours
    cela permettra de rénover les batiments
    etc..."

    Là, il s'agit d'ajout simple de cognition consonnante.
    mais tu peux aussi réduire l'importance subjective des éléments inconsistants.

    "Par exemple, l'accès payant à l'université n'est pas problématique pour ceux qui ne pourraient pas payer les frais d'inscription puisqu'ils sont boursiers et qu'ils en sont exonérés. Donc finalement ce n'est pas grave si l'université est payante"

    Là, tu diminues l'importance "subjective" du pbl.

    Est-ce que c'est clair?

  4. #34
    invitec950cde9

    Re : dissonance cognitive

    Bonjour,

    Je découvrais hier ce fil et du même coup cette de notion de dissonance cognitive (associée au nom de Festinger). Après vérification, il me semble que l’accent n’a pas été assez mis dans cette discussion sur le fait que ce phénomène se manifeste essentiellement dans des situations où l’individu est soumis à l’influence d’un groupe (plus ou moins grand, de la petite cellule familiale jusqu’au plus grand groupe social) auquel il va "naturellement" adhérer, autrement dit se laisser influencer autant dans ses opinions, que ses valeurs, ses points de vue et attitudes.

    Petit récapitulatif encyclo Encarta - art. cognition Depuis le milieu des années 1960, la psychologie sociale s'est attachée à définir la cohérence cognitive, c'est-à-dire la tendance à la cohérence logique des croyances et des actions de chacun. En cas de diminution de cette cohérence (ou dissonance cognitive), l'individu va inconsciemment chercher à la rétablir en modifiant ses comportements, ses croyances ou ses perceptions. Le mode d'organisation des cognitions d'un individu constitue son style cognitif.
    Cette dissonance cognitive correspond donc au déséquilibre provoqué dans son for intérieur (par ce qui n’est autre finalement qu’un changement d’avis comme disait si bien PhilHugos...) étant précisé que tout cela démontre :

    - d’une part qu’il y a, en chaque individu confronté à un groupe, une propension à se ranger à l’avis de la majorité, dans le sens d’une certaine homogénéisation du groupe, mais qui va varier selon le degré d’incertitude ou d’ignorance qu’a le sujet sur la question (confrontation entre réalité objective et réalité sociale) ou selon l’aspect plus ou moins caractériel du sujet (moins d’influençabilité dans le cas de convictions très profondes – ex. donné : antisémitisme). Mais dans touts les cas il y aura calcul du moindre coût psychologique apporté par ce changement d’avis, c'est-à-dire calcul de son gain personnel. C’est pourquoi on a pu se rendre compte dans le cadre expérimental qu’un sujet très bien rémunéré pour changer d’avis n’avait plus aucun mal à changer de camp.

    (Bonjour la moralité ! N’en déplaise aux moralistes du genre exemplarité de la pauvre "Cosette" dans les Misérables. )

    - cela démontre d’autre part que chaque subjectivité ressent au fond d’elle-même, un besoin psychologique de cohérence et d’équilibre dans son système global d’intériorité (le moi), voire un besoin de s’auto justifier après coup, de se procurer des satisfactions à posteriori d’avoir fait tel ou tel choix, autant dans une opinion que dans une action….
    Ce qui démontre d’ailleurs bien une forme d’engagement total de l’individu (dans tout ce qu’il dit ou fait) mais qui tient surtout à se valoriser à ses propres yeux, autrement dit un besoin de toujours se convaincre qu’il a fait une bonne affaire !

    PS : ces données de psychologie sociale cadrent finalement assez bien avec les données plus philosophiques de croyance-opinion qui avaient filtré dans mes remarques du fil dénommé "épistém’opinion"
    … que l’on ne savait pas trop bien où classer entre épistémologie et éthique, d’autant plus qu’il aurait aussi bien pu se situer en psychologie.

    - Pour ce qui est d’explorer les "chemins de traverses" Yanh67 devrait être satisfait.

  5. #35
    shokin

    Re : dissonance cognitive

    Merci, Clémentine ! je n'avais pas songé à cette méthode (pas identifié).

    Et si je me dis, pour le cas des frais universitaires augmentants, que la bonne gestion de l'infrastructure implique des coûts, du bon personnel motivé, lequel consacre du temps.



    Au fait, Primavera, un individu peut résister à son insertion (assimilation ) dans un groupe, non ? dès le moment où il sait que son insertion dans ce groupe n'est pas nécessaire. Après tout, s'il est en dissonnance cognitive avec les règles du groupe, une des manières de réduire cette dissonnance cognitive est "simplement" de se détacher du groupe (couper les ponts).

    Citation Envoyé par Primavera
    Mais dans touts les cas il y aura calcul du moindre coût psychologique apporté par ce changement d’avis, c'est-à-dire calcul de son gain personnel.
    En effet, en d'autres termes, on dit qu'un individu tend à réduire sa dissonnance cognitive, qu'il en ait conscience ou non.

    Citation Envoyé par Primavera
    C’est pourquoi on a pu se rendre compte dans le cadre expérimental qu’un sujet très bien rémunéré pour changer d’avis n’avait plus aucun mal à changer de camp.
    Rémunéré psychologiquement ?

    S'il n'a aucun mal, il n'y a pas de dissonnance cognitive. Il change de camp, mais garde ses convictions (un peu pragmatique ).

    Shokin
    Pardon, humilité, humour, hasard, tolérance, partage, curiosité et diversité => liberté et sérénité.

  6. #36
    invite6a26c75d

    Re : dissonance cognitive

    Il me semble voir une petite erreur d'interprétation de la notion de dissonance cognitive dans les propos de Primavera. Corriges-moi si je me trompe.

    Citation Envoyé par Primavera Voir le message
    Bonjour,
    Après vérification, il me semble que l’accent n’a pas été assez mis dans cette discussion sur le fait que ce phénomène se manifeste essentiellement dans des situations où l’individu est soumis à l’influence d’un groupe (plus ou moins grand, de la petite cellule familiale jusqu’au plus grand groupe social) auquel il va "naturellement" adhérer, autrement dit se laisser influencer autant dans ses opinions, que ses valeurs, ses points de vue et attitudes.
    Bien que la divergence d'avec un groupe ou un autrui important puisse être la source d'une dissonance cognitive, dans la plupart des études classiques, le participant est seul quand il émet un acte contre-attitudinal, et il réduit de lui même la dissonance sans aucune pression extérieure.

    Pour te donner un exemple d'expérience type ayant mis à jour cette notion.
    Au temps t-1, les chercheurs vont faire une sorte de sondage d'opinion sur la population concernant un fait précis (augmentation des frais d'inscription à l'université, intervention de la police sur le campus, etc.). Généralement, les sujets de sondage choisis sont relativement consensuels (tout le monde ou presque à l'université s'oppose à l'augmentation des frais, ou à l'intervention de la police).
    Au temps t, les chercheurs sélectionnent un ensemble d'étudiants (qui ont été préalablement sondés) et leur demandent, sous un prétexte quelconque de rédiger un essai qui soit favorable à ce sujet (pour lequel, je te le rappelle, tous ou presque tous les étudiants étaient opposés). C'est ce que l'on nomme l'acte contre-attitudinal (parce qu'il va à l'encontre de l'attitude, ou opinion, des participants).
    Enfin, au temps t+1, on demande à ces mêmes participants d'évaluer l'évènement pour lequel ils ont du rédiger cet essai. Il en résulte que l'évaluation (ou attitude) des participants au temps t+1 est bien plus favorable que celle qu'ils avaient au temps t-1.

    Cette dissonance cognitive correspond donc au déséquilibre provoqué dans son for intérieur (par ce qui n’est autre finalement qu’un changement d’avis comme disait si bien PhilHugos...) ...
    Ce n'est pas un simple changement d'avis. La notion de dissonance cognitive met en avant le ressenti psychologique des participants. Il existe un tas de mesures différentes, variant de l'échelle et jusqu'aux mesures physiologiques qui montrent que la dissonance se traduit par un véritable inconfort psychologique.

    ...étant précisé que tout cela démontre :

    - d’une part qu’il y a, en chaque individu confronté à un groupe, une propension à se ranger à l’avis de la majorité, dans le sens d’une certaine homogénéisation du groupe, mais qui va varier selon le degré d’incertitude ou d’ignorance qu’a le sujet sur la question (confrontation entre réalité objective et réalité sociale) ou selon l’aspect plus ou moins caractériel du sujet (moins d’influençabilité dans le cas de convictions très profondes – ex. donné : antisémitisme). Mais dans touts les cas il y aura calcul du moindre coût psychologique apporté par ce changement d’avis, c'est-à-dire calcul de son gain personnel. C’est pourquoi on a pu se rendre compte dans le cadre expérimental qu’un sujet très bien rémunéré pour changer d’avis n’avait plus aucun mal à changer de camp.
    Si il y a potentiellement un calcul du "coût psychologique" engendré par le changement, il me semble que tu as fait une mauvaise lecture concernant la rémunération. Dans le cadre des études sur la dissonance, il est observé que plus les individus sont rémunérés, et moins ils changent d'attitude (ce qui est contraire à la théorie du renforcement), parce que cette rémunération leur permet de faire une attribution externe à leur comportement contre-attitudinal. De même, plus un individu est soumis à une forte pression externe (légale, sociale, etc.) moins il ressentira de dissonance, parce qu'il pourra attribuer l'incohérence qu'il existe entre ses actions et son attitude à ces pressions externes.

    - cela démontre d’autre part que chaque subjectivité ressent au fond d’elle-même, un besoin psychologique de cohérence et d’équilibre dans son système global d’intériorité (le moi), voire un besoin de s’auto justifier après coup, de se procurer des satisfactions à posteriori d’avoir fait tel ou tel choix, autant dans une opinion que dans une action….
    Ce qui démontre d’ailleurs bien une forme d’engagement total de l’individu (dans tout ce qu’il dit ou fait) mais qui tient surtout à se valoriser à ses propres yeux, autrement dit un besoin de toujours se convaincre qu’il a fait une bonne affaire !
    La psychologie sociale a également su démontrer que ce besoin de cohérence intra-individuelle est quelque chose de normatif, et pas quelque chose d'essentiellement psychologique. Cette notion de cohérence intra (quelle soit synchronique ou diachronique) est liée de très près à la norme d'individualisme.

  7. #37
    invitec950cde9

    Re : dissonance cognitive

    Citation Envoyé par shokin Voir le message
    Au fait, Primavera, un individu peut résister à son insertion (assimilation ) dans un groupe, non ? dès le moment où il sait que son insertion dans ce groupe n'est pas nécessaire. Après tout, s'il est en dissonnance cognitive avec les règles du groupe, une des manières de réduire cette dissonnance cognitive est "simplement" de se détacher du groupe (couper les ponts).
    Ben oui, mais.... il s'avère que ces phénomènes sont surtout très inconscients, faits machinalement pour ainsi dire. Ce qui révèle que l'humain est aussi - pour ne pas dire surtout - un être de calculs.
    C'est pour cela peut-être que nous faisons si bien corps avec notre PC...

    Rémunéré psychologiquement ?

    S'il n'a aucun mal, il n'y a pas de dissonnance cognitive. Il change de camp, mais garde ses convictions (un peu pragmatique ).
    Shokin
    Ben oui, et je n'ai fait que résumer ce que j'avais lu. Je vous soumets un extrait d'un des textes auxquels je me suis référée :
    …théorie de la dissonance cognitive... Elle concerne les opinions et attitudes moins profondément enracinées dans la personnalité que les précédentes. Son propos est d'analyser le processus de changement d'opinion chez le sujet incité à adopter, par la pression de la réalité sociale ou de la réalité objective, des jugements qui se trouvent en contradiction avec ceux qu'il acceptait jusque-là. Les expériences construites dans le cadre de cette théorie montrent que, dans les situations de ce genre, le sujet a tendance à modifier ses opinions, attitudes et jugements, de manière à obtenir au moindre coût psychologique un ensemble de jugements cohérents. On peut conclure de cette théorie que, même dans les cas des attitudes superficielles, il existe une tendance psychologique à résoudre les contradictions au moindre coût. On peut donc supposer que lorsque l'entrée dans un groupe entraîne une modification de nombreux jugements, il faut que la rémunération produite par cette adaptation soit élevée.
    Art : Adaptation sociale - Raymond Boudon – encyclo Universalis

  8. #38
    invitec950cde9

    Re : dissonance cognitive

    Citation Envoyé par [PSO]Fabrice.g Voir le message
    Il me semble voir une petite erreur d'interprétation de la notion de dissonance cognitive dans les propos de Primavera. Corriges-moi si je me trompe.
    Oh je ne pense pas qu’il s’agisse d’erreurs ni de rivalité, mais disons que chacun attribue à une théorie un regard un peu différent selon ses propres repères et centres d’intérêt. D’où l’utilité que plusieurs interprétations se superposent pour donner comme un relief aux choses.
    Bien que la divergence d'avec un groupe ou un autrui important puisse être la source d'une dissonance cognitive, dans la plupart des études classiques, le participant est seul quand il émet un acte contre-attitudinal, et il réduit de lui même la dissonance sans aucune pression extérieure.
    D’abord je n’ai pas parlé de pression car cela dénoterait un acte volontaire de la part du groupe, alors qu'il s'agit simplement d’influences plutôt inconscientes.

    D’autre part, il est logique que le participant soit seul – ou plutôt face à lui-même - quand il va opérer cette 2ème étape d’auto correction pour rétablir sa cohérence interne (que tu désignes par acte contre-attitudinal), mais le plus important à mes yeux c’est qu’à l’origine la dissonance a été provoquée par un changement d'opition ou d’attitude pour s’adapter au groupe.
    Et si je m’attache particulièrement à cet aspect c’est qu’il met en évidence la relation permanente qui s’établit entre individu et société. Et cela, d’un point de vue ontologique ou au regard de l’intersubjectivité, me semble plus important.
    Pour te donner un exemple d'expérience type ayant mis à jour cette notion.
    Au temps t-1, les chercheurs vont faire une sorte de sondage d'opinion sur la population concernant un fait précis (augmentation des frais d'inscription à l'université, intervention de la police sur le campus, etc.). Généralement, les sujets de sondage choisis sont relativement consensuels (tout le monde ou presque à l'université s'oppose à l'augmentation des frais, ou à l'intervention de la police).
    Au temps t, les chercheurs sélectionnent un ensemble d'étudiants (qui ont été préalablement sondés) et leur demandent, sous un prétexte quelconque de rédiger un essai qui soit favorable à ce sujet (pour lequel, je te le rappelle, tous ou presque tous les étudiants étaient opposés). C'est ce que l'on nomme l'acte contre-attitudinal (parce qu'il va à l'encontre de l'attitude, ou opinion, des participants).
    Enfin, au temps t+1, on demande à ces mêmes participants d'évaluer l'évènement pour lequel ils ont du rédiger cet essai. Il en résulte que l'évaluation (ou attitude) des participants au temps t+1 est bien plus favorable que celle qu'ils avaient au temps t-1.
    Dans cet exemple il s’agit tout de même bien d’influence du groupe sur l’opinion individuelle.
    Si il y a potentiellement un calcul du "coût psychologique" engendré par le changement, il me semble que tu as fait une mauvaise lecture concernant la rémunération. Dans le cadre des études sur la dissonance, il est observé que plus les individus sont rémunérés, et moins ils changent d'attitude (ce qui est contraire à la théorie du renforcement), parce que cette rémunération leur permet de faire une attribution externe à leur comportement contre-attitudinal. De même, plus un individu est soumis à une forte pression externe (légale, sociale, etc.) moins il ressentira de dissonance, parce qu'il pourra attribuer l'incohérence qu'il existe entre ses actions et son attitude à ces pressions externes.
    Voir l’extrait que j’ai indiqué plus haut. Malheureusement il me semble que j’ai bien compris.
    La psychologie sociale a également su démontrer que ce besoin de cohérence intra-individuelle est quelque chose de normatif, et pas quelque chose d'essentiellement psychologique. Cette notion de cohérence intra (quelle soit synchronique ou diachronique) est liée de très près à la norme d'individualisme.
    Oui bien sur, ces mécanismes opèrent aussi dans la sphère de la morale (moi/surmoi) et du normatif, c’est pourquoi au début j’ai fait allusion aux opinions mais aussi aux valeurs.

  9. #39
    invite21964698

    Re : dissonance cognitive

    Citation Envoyé par Primavera Voir le message
    D’autre part, il est logique que le participant soit seul – ou plutôt face à lui-même - quand il va opérer cette 2ème étape d’auto correction pour rétablir sa cohérence interne (que tu désignes par acte contre-attitudinal),
    L'acte contre-attitudinel (ou contre-attitudinal) désigne le comportement émis qui va à l'encontre de son attitude soit le fait d'écrire un essai en faveur de l'augmentation des frais d'inscription.
    comme nous avons besoin (et tu l'as bien dit Primavera) besoin de cohérence, de consistance, cet acte provoque de la dissonance, c'est à dire un malaise, un sentiment de tension désagréable.

    Ceux qui ont moins besoin de consistance ressentent moins de dissonance.

    La tension que nous ressentons étant désagréable, nous cherchons à la réduire. Pour la réduire, nous disposons de plusieurs modes à savoir le changement d'attitude, l'ajout de cognitions consonnantes avec l'acte, la diminution de l'importance subjective de l'acte ou de la cognition dissonante.
    Ce n'est pas le changement d'attitude qui pose problème puisque c'est même la solution.

    Citation Envoyé par Primavera Voir le message
    mais le plus important à mes yeux c’est qu’à l’origine la dissonance a été provoquée par un changement d'opition ou d’attitude pour s’adapter au groupe.
    Ce phénomène est intra-individuel mais nous sommes d'accord, tout a une dimension sociale.
    La consistance étant un norme (sociale et culturelle), la dissonance bien que phénomène premièrement cognitif a une portée d'adaptation sociale à la norme sociale de consistance.


    Concernant le problème de rémunération, encore une fois, ceci est lié à la norme d'individualisme.
    L'individu dans nos sociétés accorde la plus grande valeur à la liberté individuelle. Il est libre de penser, d'agir etc. comme bon lui semble.
    C'est malheureusement ce qui le perd et le rend manipulable ( à souhait oserais-je dire).
    Pour plus d'information, voir Joulé et Beauvois, petit traité de manipulation.

    Voilà la situation: on vous demande si vous accepteriez de recopier le bottin pendant 5 minutes. C'est une tache fastidieuse, ennuyeuse et inintéressante au possible.
    Il suffit de dire "vous êtes libre de refuser" pour augmenter le taux d'acceptation.
    Cette déclaration de liberté nous engage dans notre acte. Il permet de placer (artificiellement) l'origine de nos actes dans notre précieuse liberté. C'est ce qui rend l'acte contre-attitudinel d'autant plus problématique. Nous avons décidé tout seul de faire qqch contre lequel on n'est pas d'accord.

    Si par contre, on est rémunéré, payé, forcé d'une quelconque manière à effectuer l'acte contre-attitudinel, il n'est plus problématique. Nous avons une explication, une cause toute trouvée à notre acte et n'avons plus besoin de changer d'attitude.

  10. #40
    invitec950cde9

    Re : dissonance cognitive

    Citation Envoyé par (PSO)Clémentine
    L'acte contre-attitudinel (ou contre-attitudinal) désigne le comportement émis qui va à l'encontre de son attitude soit le fait d'écrire un essai en faveur de l'augmentation des frais d'inscription.
    comme nous avons besoin (et tu l'as bien dit Primavera) besoin de cohérence, de consistance, cet acte provoque de la dissonance, c'est à dire un malaise, un sentiment de tension désagréable.

    Ceux qui ont moins besoin de consistance ressentent moins de dissonance.
    Oui, il est manifeste que certains sujets ont moins de scrupules que d’autres et se moquent totalement des fausses notes dissonantes, n’ayant pas d’attrait particulier pour la mélodie de leur symphonie interne... pourvu qu’ils parviennent à leur sombre fin. Car finalement qu’est-ce d’autre que ce besoin de cohérence interne que l’exigence même de la conscience dite réflexive, ou encore éthique.
    Concernant le problème de rémunération, encore une fois, ceci est lié à la norme d'individualisme.
    L'individu dans nos sociétés accorde la plus grande valeur à la liberté individuelle. Il est libre de penser, d'agir etc. comme bon lui semble.
    C'est malheureusement ce qui le perd et le rend manipulable ( à souhait oserais-je dire).
    Pour plus d'information, voir Joulé et Beauvois, petit traité de manipulation.
    Rien trouvé sur ces deux personnages qui n'ont visiblement pas encore mérité d’être répertorié en encyclopédie pour leur formidable thèse sur l'"individualisme" … Mais je donnerais à parier que la manipulation dont il font état dans leur bouquin est surtout celle des publicités et méthodes commerciales, comme si seul ce type de manipulation méritait d’être souligné… étant observé d’ailleurs que les bénéfices du commerce qu’il font de leur bouquin ne sera sûrement pas donné à des œuvres de charité.

    Ceci dit, autant j’ai trouvé le concept de dissonance cognitive intéressant et scientifique (c'est-à-dire objectif), autant je trouve cette extrapolation à un "drôle d'individualisme" tout à fait tiré par les cheveux, subjective et tendancieuse pour ne pas dire carrément idéologique.
    D’ailleurs il s’agit plus de propension naturelle à vouloir croire à son libre arbitre que de liberté individuelle à proprement parler.
    Pour tout dire, je trouve que ces remarques ne volent pas plus haut que de constater qu’un enfant capricieux aura un malin plaisir à déjouer un ordre et faire tout le contraire uniquement pour se convaincre que c’est lui qui décide. Mais a-t-on besoin de science sociologique pour mettre en évidence cela ?
    Cela me rappelle d'ailleurs un ami qui ayant une enfant très capricieuse (car gâtée pourrie) lui donnait ordre de rester debout et éveillée quand il voulait qu'elle fasse la sieste. Et cela fonctionnait très bien.
    Voilà la situation: on vous demande si vous accepteriez de recopier le bottin pendant 5 minutes. C'est une tache fastidieuse, ennuyeuse et inintéressante au possible.
    Il suffit de dire "vous êtes libre de refuser" pour augmenter le taux d'acceptation.
    Cette déclaration de liberté nous engage dans notre acte. Il permet de placer (artificiellement) l'origine de nos actes dans notre précieuse liberté. C'est ce qui rend l'acte contre-attitudinel d'autant plus problématique. Nous avons décidé tout seul de faire qqch contre lequel on n'est pas d'accord.
    Ah oui, en fait se revendiquer "libre" poserait problème... ... alors autant se revendiquer "esclave" pour voir si c'est plus efficace...
    Si par contre, on est rémunéré, payé, forcé d'une quelconque manière à effectuer l'acte contre-attitudinel, il n'est plus problématique. Nous avons une explication, une cause toute trouvée à notre acte et n'avons plus besoin de changer d'attitude.
    Finalement se revendiquer libre conduit à se faire acheter. Alors autant faire du bénévolat, ce sera sans doute mieux... surtout pour l'employeur...

  11. #41
    invite6a26c75d

    Re : dissonance cognitive

    Citation Envoyé par Primavera Voir le message
    Rien trouvé sur ces deux personnages qui n'ont visiblement pas encore mérité d’être répertorié en encyclopédie pour leur formidable thèse sur l'"individualisme" …
    C'est quasiment normal, étant donné que ces 2 "personnages" sont des chercheurs en psychologie sociale français, et qu'ils sont tous deux vivants. Nombre de chercheurs, quelque soit leur discipline, sont absent des différentes encyclopédies, malgré l'importance de leurs recherches. Beauvois et Joulé sont les experts français de la dissonance cognitive. Ils ont critiqué et étendu les travaux de Festinger. Tu imagines bien que la connaissance du phénomène a évolué depuis 1957. Une petite recherche sur Google Scholar (accessible depuis n'importe quel poste connecté à internet) nous donne environ 300 résultats pour Beauvois et Joulé (http://scholar.google.com/scholar?q=...Rechercher&lr=).

    Je pense qu'il est trompeur de n'utiliser qu'une seule source d'information, même ci celle-ci est la plus grande des encyclopédies. Les encyclopédies et autres dictionnaires sont avant tout un outil de vulgarisation de la connaissance, et ne contiennent que très rarement le savoir expert.

    Mais je donnerais à parier que la manipulation dont ils font état dans leur bouquin est surtout celle des publicités et méthodes commerciales, comme si seul ce type de manipulation méritait d’être souligné… étant observé d’ailleurs que les bénéfices du commerce qu’il font de leur bouquin ne sera sûrement pas donné à des œuvres de charité.
    Il faut savoir que "l'audimat" des publications spécialisées est tellement important que la plupart des chercheurs (francophones) qui publient dans le domaine de la psychologie (sociale) abandonne souvent jusqu'à l'idée de toucher des droits d'auteurs afin que le livre puisse être publié.

    Ceci dit, autant j’ai trouvé le concept de dissonance cognitive intéressant et scientifique (c'est-à-dire objectif), autant je trouve cette extrapolation à un "drôle d'individualisme" tout à fait tiré par les cheveux, subjective et tendancieuse pour ne pas dire carrément idéologique.
    L'individualisme est une norme culturelle. Cela est prouvé "scientifiquement" par un bon nombre d'études depuis des dizaines d'années. Certains pays sont de "culture individualiste", et d'autres de "culture collectiviste". Au sein d'une même culture, les niveaux d'individualisme varient en fonction de certains facteurs (par exemple, le sexe, le statut socio-économique, etc.). L'individualisme, et les facteurs qu'il regroupe font donc bien partie d'une norme sociale.
    De plus, il a été démontré que les effets de dissonance cognitive apparaissaient moins chez les individus les moins individualistes.

    Ce n'est pas idéologique, c'est simplement empirique.

    D’ailleurs il s’agit plus de propension naturelle à vouloir croire à son libre arbitre que de liberté individuelle à proprement parler.
    Ce n'est pas une "propension naturelle à..." ni même un invariant psychologique. C'est une donnée culturelle, dont l'American Dream (ou American Way of Life) est un exemple frappant.
    Afin de faire de la recherche, ou même d'avoir une réflexion (philosophique) non biaisée, il est important de se départir de cette croyance (que la volonté de croire en son libre arbitre est universelle, naturelle, invariante, etc.) qui est sous-jacente à une forme d'ethnocentrisme qui caractérise les pays occidentaux.

    Ah oui, en fait se revendiquer "libre" poserait problème... ... alors autant se revendiquer "esclave" pour voir si c'est plus efficace...

    Finalement se revendiquer libre conduit à se faire acheter. Alors autant faire du bénévolat, ce sera sans doute mieux... surtout pour l'employeur...
    Amener les gens à croire qu'ils sont libres de leurs actions, les conduit effectivement à se soumettre plus à une requête que de ne pas le faire. C'est aussi prouvé empiriquement. Maintenant, tu es libre de ne pas me croire.

    Quelques sites dans lesquels il est possible de trouver des références bibliographiques de Beauvois et de Joulé :
    http://liberalisme-democraties-debat...3?id_article=2
    http://www.cenego.com/publications/t_joule.pdf

  12. #42
    invitec950cde9

    Re : dissonance cognitive

    Citation Envoyé par [PSO]Fabrice.g Voir le message
    C'est quasiment normal, étant donné que ces 2 "personnages" sont des chercheurs en psychologie sociale français, et qu'ils sont tous deux vivants. Nombre de chercheurs, quelque soit leur discipline, sont absent des différentes encyclopédies, malgré l'importance de leurs recherches. Beauvois et Joulé sont les experts français de la dissonance cognitive.
    Ils ont critiqué et étendu les travaux de Festinger. Tu imagines bien que la connaissance du phénomène a évolué depuis 1957. Une petite recherche sur Google Scholar (accessible depuis n'importe quel poste connecté à internet) nous donne environ 300 résultats pour Beauvois et Joulé (http://scholar.google.com/scholar?q=...Rechercher&lr=).

    Je pense qu'il est trompeur de n'utiliser qu'une seule source d'information, même ci celle-ci est la plus grande des encyclopédies. Les encyclopédies et autres dictionnaires sont avant tout un outil de vulgarisation de la connaissance, et ne contiennent que très rarement le savoir expert.
    Ah oui "chercheurs" bien sur... et il nous faudra attendre quelque temps encore pour qu'ils parviennent à la postérité... mondiale.
    Mais pour ce qui est de mes sources d’information, elles sont très variées, mais c’est surtout que je sais faire le bon tri.
    Il faut savoir que "l'audimat" des publications spécialisées est tellement important que la plupart des chercheurs (francophones) qui publient dans le domaine de la psychologie (sociale) abandonne souvent jusqu'à l'idée de toucher des droits d'auteurs afin que le livre puisse être publié.
    Ah oui bien sur, nécessité oblige, étant spécialistes de dissonance cognitive ils n’ont aucun problème avec leur conscience, et surtout aucun besoin de rémunération.
    L'individualisme est une norme culturelle. Cela est prouvé "scientifiquement" par un bon nombre d'études depuis des dizaines d'années.
    Et je parie que ces deux auteurs font partie de ces honorables scientifiques.
    Certains pays sont de "culture individualiste", et d'autres de "culture collectiviste".
    Ah oui c'est évident, la liberté c’est une culture.... faut croire que les autres ont préféré la prison….
    Mais il semble pourtant que partout dans le monde il a été bien compris que l’une de ces deux "cultures" s’était fourvoyée… sauf en France.
    Au sein d'une même culture, les niveaux d'individualisme varient en fonction de certains facteurs (par exemple, le sexe, le statut socio-économique, etc.). L'individualisme, et les facteurs qu'il regroupe font donc bien partie d'une norme sociale.

    De plus, il a été démontré que les effets de dissonance cognitive apparaissaient moins chez les individus les moins individualistes.
    Ce n'est pas idéologique, c'est simplement empirique.
    Eh oui, je m'en doute, cette analyse est purement scientifique et objective.
    Ce n'est pas une "propension naturelle à..." ni même un invariant psychologique. C'est une donnée culturelle, dont l'American Dream (ou American Way of Life) est un exemple frappant.
    Afin de faire de la recherche, ou même d'avoir une réflexion (philosophique) non biaisée, il est important de se départir de cette croyance (que la volonté de croire en son libre arbitre est universelle, naturelle, invariante, etc.) qui est sous-jacente à une forme d'ethnocentrisme qui caractérise les pays occidentaux.
    Sauf que même en Inde et en Chine ils commencent à s'occidentaliser.
    Amener les gens à croire qu'ils sont libres de leurs actions, les conduit effectivement à se soumettre plus à une requête que de ne pas le faire. C'est aussi prouvé empiriquement. Maintenant, tu es libre de ne pas me croire.
    Puisque tu disais plus haut que tes affirmations étaient scientifiquement fondées... alors inutile de faire appel à ma croyance, n’est-ce pas, puisque c’est prouvé.
    Quelques sites dans lesquels il est possible de trouver des références bibliographiques de Beauvois et de Joulé :
    http://liberalisme-democraties-debat...3?id_article=2
    http://www.cenego.com/publications/t_joule.pdf
    Il m’a suffit de voir, sur la 1ère page du 1er lien, que la liberté était une idéologie... bon Ok merci j'irai voir, ça a l'air passionnant …

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