Bonjour,
Désolée: pas du tout mon avis, surtout pour les travaux de certaines célébrités du domaine qui ne sont pas biologistes (formation en psychologie, en plus du temps ou la psy n'était pas débarrassée de certaines scories et n'était pas tellement carrée côté stats...).
J'ai vu des méta-analyse horrifantesque l'on considère la rigueur des protocoles de recherche mis en place
J'ai vu des échantillons ridicules...
Parfois des biais incroyables aussi question protocole (gros contraste avec ce que j'ai pu voir dans les protocoles et méthodes de la branche psychologie sociale, où les gens sont bien plus précautionneux en ce qui concerne les biais possibles et les analyses).
Force est de constater que les revues les plus en vue (Nature en tête) publient parfois plus par rapport au retentissement possible des recherches qu'à leur qualité intrinsèque.ou les supports publiant les recherches (exemple de revues*: NAture, Science, PNAS [bulletin de l'académie des sciences américaines] …), la relative longévité des idées et le regard critique que les chercheurs ont sur leur propre champ théorique.
Pur ne citer qu'un exemple, la fameuse "synchronisation des règles" soit-disant prouvée par McClintock n'a jamais pu être reprouvée, a d'énormes problèmes statistiques (corrélation faite avec des stats linéaires, alors qu'on a affaire à des cycles, donc il fallait utiliser des stats "circulaires"). Et quand on voit les conneries qui ont été enchaînées à partir de ça (pseudo-thérapies basée sur la respiration de sueurs, qui soit-disant permettaient de "réguler" les règles, etc...).
Non, franchement, faut trouver tout ça sérieux?
Je connais des évolutionnistes (des vrais, qui ont étudié les théories de l'évolution...) qui bossent aussi sur l'humain, avancent aussi des explications basées sur l'évolution. MAIS la grande différence est que ces personnes ne se revendiquent point de la fameuse "psychologie évolutive", et ont une approche à mon sens nettement plus saine, avec du recul et des statistiques bien mieux maîtrisées.
C'est justement ce qui pèche chez une bonne part des "psychologues évolutifs" les plus célèbres...Il est cependant clair que la psychologie évolutionniste se doit de reposer sur une démarche empirique et scientifique car le risque est effectivement de raconter de belles histoires qui, pour séduisantes quelles soient, n'en sont pas moins uniquement et seulement de belles histoires (les just so story par exemple Cf. Gould).
Préoccupation majeure? Désolée, mais j'ai l'impression que pour beaucoup, la préoccupation est bien plus d'obtenir des résultats "significatifs" qui permettront de faire parler d'eux, et pour une partie de ces personnes, il est clair qu'il y a une volonté d'utilisation idéologique...Et ici il s'agit d'une des préoccupations majeures des chercheurs en psychologie évolutionniste qui régulièrement discutent quant au critères nécessaires à la validité scientifique de leur approche (Cf. les travaux de Randolph NEsse apr exemple, ceux de Steven Pinker ou encore ceux de Paul Gilbert)
Trop de relents puants dans ceci.
Les personnes qui étudient l'évolution et dont c'est la formation sont généralement bien plus prudentes dans leur analyse que les personnes se revendiquant de la "psy évolutive", où l'on voit bien plus de dérives politiques!La question de la scientificité et de la rigueur de la démarche de la psychologie évolutionniste est d'autant plus déterminante que la psychologie évolutionniste est au coeur de nombreuses controverses parmi lesquelles les relations hommes-femmes ou les dérives politiques de la pensée évolutionniste dans le champ de sciences de l'homme et de la société (cf message précédent).
Là c'est faire un faux procès aux biologistes, pour valoriser quelque chose qui présente justement les travers que vous dénoncez.
Le plus gerbant chez certains "scientifiques" se revendiquant de la "psychologie évolutive" est qu'ils prétendent lutter contre les discriminations alors qu'en fait leur démarche est justement de justifier des stéréotypes...
Je ne vois pas en quoi ce serait une preuve que les préjugés soient infondés. Tout autant que les hommes, les femmes ont souvent des idées politiques réactionnaires. Des femmes militent aussi pour le "retour de la femme à la maison" ou contre l'avortement. Des femmes aimeraient bien que "les femmes aient un rôle séparé des hommes, qu'elles se restreignent à ce qu'on considère leur destinée...". Il y a des femmes homophobes, des femmes racistes... Quand je regarde autour de moi, je réalise que les femmes sont souvent les premières à tenter de culpabiliser les autres femmes qui ont des enfants mais continuent de travailler.Concernant les relations hommes-femmes ces préjugés semblent infondés. Ainsi, que 'on considère l'identité des chercheurs impliqués dans ce champ théorique et empirique (il est toujours étonnant de constater le nombre de femmes qui s'intéressent à ce champ de recherche et même de nombreuses féministes) ou le contenu même des travaux de la grande majorité des travaux (par exemple : Mothers and Others: The Evolutionary Origins of Mutual Understanding de S. Hrdy)
De même, les africains aussi peuvent être racistes, ou les homosexuels intolérants...
Apparemment on ne lit pas les mêmes articles, ou pas avec les mêmes filtres de lecture. J'ai lu des trucs atterrants dans les discussions de papiers de journaux scientifiques, qui avaient des relents puants. Vous pouvez rechercher sur ce forum, il me semble qu'il y a des discussions édifiantes (avec analyse non comme vous le prétendez de "on-dit" mais bien du papier original en anglais).(a) D'aucuns accusent la psychologie évolutionniste d’être un outil servant à légitimer les politiques inégalitaires voire fascistes*: justification des inégalités sociales, nécessité de sélectionner les meilleurs … Si ces préjugés ont la vie dure (et ce, à juste titre , les dérives n'ont pas été minimes, bien au contraire et la prudence doit être grande quant aux possibles récupérations idéologiques de la pensée évolutionniste)... si ces préjugés ont la vie dure donc, ils ne semblent pas résister à l'épreuve des faits (cf. Rodeheffer, 2011)
Et ce que j'ai expliqué précédemment à propos de "psychologues évolutionistes dont l'idée des hommes préhistoriques où l'homme est à la chasse et la femme à pouponner" n'est pas une invention, mais bien ce qu'on retrouve régulièrement dans les analyses de résultats montrant des différences (qui parfois ont bien été remises en causes) inter-sexes..
Amen....Loin de considérer les différences entre les individus, la psychologie évolutionniste s'attache à penser ce qui les unis (Pinker, 2006).
Chercher des explications "évolutionnistes" n'a à mon sens jamais été un signe d'ouverture ni de rejet d'explications théologiques. Suffit de zieuter un peu mieux ce qui se passez particulièrement aux USA.Récusant les explications théologiques des conduites humaines, la psychologie évolutionniste s'oppose au créationnisme.
Là aussi, c'est discutable: suffit de considérer un peu mieux la structuration de la politique américaine pour comprendre que le découpage politique n'a rien à voir avec celui de l'Europe, et se garder de conclure trop vite qu'on a dans les "evopsy" des personnes particulièrement ouvertes.Quant aux orientations politiques des psychologues évolutionnistes ils semblent qu'elles soient bien éloignées des orientations les plus conservatrices (cf. Tybur et al., 2007).
Suffit aussi de voir la façon dont ces personnes utilisent les notions de races et passent allègrement sur certains résultats de génétique humaine pour faire des groupes qui, comme par magie, leur permettront d'obtenir des résultats significatifs.
Il suffit aussi de voir combien beaucoup d'"évopsy" oublient de prendre en compte des résultats pourtant édifiants issus de la psychologie sociale (effet des stéréotypes sur certaines performances, manipulation de la confiance en soi, etc...).
Euh... vous n'avez pas l'impression ici de tout mélanger et nous sortir des propos qui sonnent bien creux?(b) D'autres voit dans la psychologie évolutionniste un retour d'une pensée bobo post soixante huitarde (considérer la continuité des êtres vivants, importance du rapport à l'écosystème, critique de l’industrialisation massive, critique des expérimentations animales... à juste titre également) …
Critique de l'industralisation massive? Depuis quand?
La "continuité des êtres vivants": à part sonner joliment, ça veut dire quoi de plus que reconnaître l'évolution (ce que les biologistes ont fait avant que certains psychologues viennent prétendre appliquer les théories de l'évolution à leurs propres expériences?).
Parfaitement... et ce serait bien de laisser ceux qui ont contribué au développement des théories de l'évolution et ont déjà eu assez de démêlés avec les idéologies variées déterminer le champs d'application de leurs résultats à ceux de l'espèce humaine. La psychologie évolutive pose peut-être parfois des questions intéressantes, mais a une fâcheuse tendance à tout mélanger, à chercher à tout bout de champs des explications adaptationistes dépassées (la théorie de l'évolution a fait bien du chemin depuis le temps où on voulait voir une adaptation dans tout ce qui existe. Les "psychologues évolutifs" semblent être restés bloqués dans le temps, et n'avoir jamais entendu parler d'évolution neutre, de selective sweep ou encore de gène à pénétrance variable... ils ont aussi souvent de gros problèmes de compréhension de la génétique des populations). Bref, à mon sens, ils desservent la science et la vision par le grand public de ce qu'est l'évolution.au final se pose la question de l'idéologie plus que celle de la démarche scientifique. Or, me semble t'il, la science a pour objet l’investigation du réel et la recherche de la vérité et non de promouvoir une idéologie quelconque.
Ne pas prendre en compte les théories de l'évolution de façon réfléchie et en en ayant une bonne compréhension revient à faire des liens qui n'ont pas de base scientifique et dévoyer le lien qui existe entre les êtres vivantSi des générations de biologistes ont travaillés sur la notion d'évolution, des générations de biologistes (parmi lesquels citons Jean Gaillon) oeuvrent à étudier la nature humaine à la lumière des théories de la sélection naturelle, de même que des sociologues (E. Morin par exemple), des psychologues, des antropologues. Je considère, comme d'autres que les théories de Charles Darwins sont des théories qui permettront d'unifier le champ des sciences naturelles et des sociales. Ne pas prendre en compte notre nature revient à nous couper de nos racines.
Puisque vous êtes si fort, expliquez-moi alors ce qui se passe chez les drosophiles, et pourquoi (d'après la théorie de l'évolution...) elles sont quand même affectées par l'alcool.Quant à savoir si l'explication physiologique de l'ivresse suffit à comprendre le phénomène, il me semble que non. Elle rend compte de mécanismes d'action mais n'explique pourquoi nos conduites tendent vers l'ivresse de groupe au point de se mettre mal. ET lorsque l'on compare des groupes de sujets addictés à l'alcool avec des jeunes consommant de l'alcool de manière festives, il est clair que le mode de consommation, d'effet ainsi que l'intentionnalité de la consommation ne saurait être similaire.
Expliquez-moi pourquoi les éléphants et les blaireaux sont parfois découvert bourrés (pas loin d'arbres fournissant abondance de fruits)...
Expliquez-moi pourquoi les chiens et les chevaux apprécient le sucre qu'on leur offre (alors que ça n'est pas bon pour leur santé)...
Et pourquoi les nouvelles drogues de synthèse ont aussi des adeptes alors que notre espèce n'a pas évolué avec...
Tant que vous y êtes, vous pourriez nous pondre une explication évolutive de l'usage des sex toys, des piercings ou encore de la dégustation des crottes de nez.
Désolée, mais pour moi, la théorie de l'évolution ne mérite pas qu'on l'utilise pour ergoter sur tout et n'importe quoi, juste pour le plaisir de faire des pseudo-raisonnements.
K.
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