Intégrer une grande école de commerce en 2ème année

[vonvondupountic]

Bonjour
Je suis un papa inquiet
Ma fille vient de terminer sa licence de droit et intègre une école de commerce en 2ème année (CAD en Master1) programme grande école
Elle n'aura donc pas vu les fondamentaux que les étudiants qui intègre la même filière après les classes prépa aurons étudiés (gestion, management , marketing, etc)
(A part quelques cours de compta en 2ème année de licence de droit)
Quelqu'un ici a t'il vécu cela ou connait t'il quelqu'un qui a vécu la même expérience ?
Elle aussi admise dans des IAE parcours management général
N'aurait elle pas intérêt a faire ce dernier choix ?
Merci de vos réponses
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[invitec0ffcc8a]

bonjour,
non au contraire les meilleures licences pour intégrer une ecole de commerce hors prepa sont licences de maths, economie et de droit. J'ai un ami qui a fait une L2 droit et qui est ensuite aller dans la 7eme ecole de france. Il est en 4eme année et s'en sort très bien et n'a vraiment aucun retard ! je pense qu'elle pourra très vite s'adapter et réussir !

[agitateur]

Si elle est acceptée, c'est bien que l'école estime qu'elle réussira.
Qu'elle manque de fondamentaux, certainement. Que celà la gêne pour son diplôme, pas sûr....en plus, en arrivant en 2éme année PGA, elle va arriver sur du contenu théorique plus "impalpable", ou certains remplissent très bien avec de l'air ( mais il faut avoir cette capacité ).

Attention toutefois:
Les écoles de commerce sont plus que nombreuses, et le plus grand nombre ne remplit pas les effectifs. L'équilibre financier des écoles reposant sur la masse des frais d'inscription, il est tentant de ratisser large en admis, ça fait toujours des € en plus, qu'elle réussisse ou pas étant assez secondaire ...même s'il est probable qu'elle réussisse.
En absence de pré-requis un peu sérieux en éco, stats, compta, etc...Et en plus étant issue d'une filière plutôt littéraire ( enfin - droit ) et avec un background zéro en math, elle sera de toute façon destinée à aller typiquement vers une spé type marketing, et pas une Spé type finance, bien sûr. En entreprises, beaucoup de salariés montrent très bien tous les jours qu'on peut être non connaissant du sujet, incompétent, mais...remplir le poste ( j'ai de l'estime pour cette discipline, juste qu'elle est souvent mal occupée...). Son diplôme sera finalement assez secondaire, tout se jouera sur sa personnalité.

Concernant le classement de la dite école:
La course au classement de l'école est à relativiser fortement dans certains cas de formation "scientifique", les grandes généralistes recourant les "petites" spécialistes. Sans que ces dernières ne soient dé méritantes.
En école de commerce, depuis l'explosion des admis chaque année dans le TOP10 et la course au gigantisme, la question est de savoir si l'école vaut le coup et surtout le coût.

Dur de comparer la valeur de l'IAE à une école qu'on ne connait pas. En management général, elle va devoir se cogner de la compta, stats, finances, etc...et là en général pas mal de juristes en bavent.

Je reviens sur le marketing, puisqu'il y a de fortes chances qu'elle s'y dirige: C'est la voie qui est la voie la moins rémunératrice. C'est donc peu attractif pour les diplômés Top Ecoles, et seuls ceux ceux ( celles ci ) seront admis(es) dans des grands groupes typés luxe, très attractifs pour trop de jeunes diplomées en commerce.
C'est sans doute trop tard, mais une autre option pas dégueu serait la suivante: continuer en droit jusqu'au M2, juriste entreprise, puis école de commerce ou mastère ( 2 ans ou un an ) pour ajouter un vernis justifiant la connaissance des rouages larges de l'entreprise ( pas seulement en droit ).

Attention aussi à la fonction RH, la concurrence est féroce pour trouver un poste.

Plus encore qu'en science, il lui faudra bâtir un projet d'étude qui constitue une suite logique ( stages, spécialisations, etc...). Cet ensemble permet de trouver un "bon" premier poste, qui détermine le deuxième, etc...

[agitateur]

J'ai un ami qui a fait une L2 droit

Et qui a donc intégré la 1ere année PGA, avec les fondamentaux.
Ce qui ne sera pas le cas de la fille vonvon.

Et puis faut voir aussi dans quelle spécialité.

[A voir en vidéo sur Futura]

[vonvondupountic]

Oui mais ssddz votre ami a donc fait la première année PGE et n'a donc pas râté les cours de fondamentaux

[invitec0ffcc8a]

ah oui effectivement il ne les a pas raté. vous pouvez également vous renseignez je pense sur le contenu des cours de sa rentrée disponible sur le site de l'école ou bien avec son compte personnel étudiant donné par l'école ? elle pourra éventuellement revoir ce qui peut lui sembler important

[agitateur]

Une fois l'admis; l'echec est quand même rare.
De rares écoles peuvent virer ou faire redoubler 10% d'une promo ( en cumulatif ), mais jamais plus. Très souvent bien moins, sauf changement de direction ou autre cause abrupte. En gros, on revient sur la facilité d'un parcours lycéen, ce qui est assez inédit dans le supérieur. Il ne faut pas trop froisser ceux qui payent non plus....
L'échec est le plus souvent d'ordre psychologique, en étant présent et écoutant un peu les cours, ça doit passer.

Une admission en 2eme année après une L3, je suppose que l'école est assez cool, sélectionne assez peu, et que ça devrait aller.

[grenadine95]

Ne vous inquiétez pas. Tout est prévu pour.

En M1, il y aura certainement quelques cours complementaires de prévu (signalé sur certains sites d'école). Et en M2 chacun choisit sa spécialité.

Evidemment, pour un parcours finance (déficit de maths) c'est plus compliqué mais pas en marketing.

[vonvondupountic]

AGITATEUR "Dur de comparer la valeur de l'IAE à une école qu'on ne connait pas"
En fait, elle va intégrer Rennes school of business

[vep]

Le site de l'étudiant propose un classement des écoles de commerce.
https://www.letudiant.fr/palmares/pa...5423&criterias

Si on choisit le critère de l'excellence académique, Renen school of business est classée 11eme. Mais il peut être intéressant de regarder par spécialité.

Quelle spécialité veut elle choisir ?

[vonvondupountic]

En fait elle voudrait acquérir une formation pluridisciplinaire pour, à terme, manager des équipes (management de projet)

[agitateur]

C'est une maladie récurrente, mais on lui en voudra pas. Tous les jeunes veulent manager une équipe avant même de maîtriser le sujet.
C'est probablement accessible à un jeune diplômé de Rennes, assez vite, dans un environnement de retail ( soit en gros gérer des vendeurs / vendeuses dans un magasin d'enseigne ).
Pour la gestion de projet, il faudra beaucoup patienter vraiment longtemps et / ou viser une formation plus ambitieuse. Enfin, faudrait voir ce qu'on met dans le terme projet.

Ca reste une école relativement moyenne. Beaucoup des diplômés d'écoles de ce rang font une année supplémentaire post PGE, avec une double finalité:
- faire une dernière année en plus dans une école plus prestigieuse, pour faire briller un peu plus le CV ( un MS ou un master )
- se spécialiser après une cursus trop généraliste.

En considérant qu'il faudra une année de plus, et si elle veut pas plaquer le droit, j'insiste sur le fait de pousser droit au M2, puis de faire une année commerce / gestion ensuite. Même durée, un CV pas forcément plus bankable à la fin immédiate, mais plus riche en contenu pour l'évolution ensuite, à moyen terme.

[grenadine95]

Entièrement d'accord.

[vonvondupountic]

Tous les jeunes veulent manager une équipe avant même de maîtriser le sujet.

J'avais bien précisé à terme
En fait, ces années de droit et diverses expériences associatives lui font prendre conscience qu'elle ne souhaite pas être une personne de dossier qui passe des heures seule a analyser et synthétiser diverses problématiques mais plutôt quelqu'un qui aime travailler en équipe et qui a des aptitudes naturelles au leadership !
Le choix d'une école de co ou d'un IAE est donc parfaitement cohérent

[agitateur]

Attention, mon but n'est pas d'être dur.
Beaucoup de jeunes se voient avec du leadership naturel, en fait à peu près tous ceux qui vont dans ces écoles....
Voir l'effet Dunning Kruger, d'ailleurs rappelé dans une autre discussion de ce forum, il les touche particulièrement. Ils atteignent souvent la montage de stupidité ( le terme n'est pas de moi ) assez vite dans les trimestres qui suivent le diplômes, et ont du mal à le quitter. Le problème c'est qu'ils ne voient pas leur propre réalité d'expérience.

Le leadership naturel, en entreprise, c'est de la couillonnade. Le goût de l'équipe et le leadership ne vont pas sans connaissances, et les 2 ans ne lui fourniront pas grand chose. Très clairement, les JD d'écoles de commerce qui s'en sortent le mieux commencent à bosser quelques années le nez dans le cambouis, à analyser et synthétiser, avant d'évoluer. Et pour tout dire, celà ne concerne guère les profils management généraliste ni le marketing.
Le caritatif et les stages / job de licences, ce n'est pas le monde du travail, qui est cruel.

Avec une école moyenne, elle aura toujours quelqu'un de plus jeune qu'elle mais sortant d'une meilleure école qui lui passera devant. Il aura d'emblée un meilleur stage, et prendra le poste qu'elle convoitera après 3 ans à ruminer dans l'ombre. Ou bien un bac+2 plus expérimenté, qui a démontré ses capacités progressivement ( 1 sur 10 ou 1 sur 50, mais les viviers sont importants dans un grand groupe ).
Les petits groupes sont exclus, ils savent que ces profils sont opérationnels et le resteront trop longtemps pour eux.
Par contre, et je l'ai dit, un poste terrain du genre resp. de boutique doit être accessible pour elle. Moi j'appelle ça garde chiourme, mais je conçois que ça puisse plaire. Mais l'évolution sera limitée. Tout vient d'en haut: stratégie, merchandising, etc...et le resp. régional qui fait son inspection, et le resp. magasin garde le doigt sur la couture. Elle ne gerera que CDD qui ne sont pas venus au travail le matin, controlera les stocks, la caisse, et ouvrira des cartons en coups de bourre.
Une école "moyenne" sans une spé technique en background, il y a de quoi remplir les océans, ils sont trop nombreux. Ca peut être dur de faire un stage chez L'Oreal au siège en market, et ensuite à l'heure du CDI de ne trouver qu'un job de vendeuse.

Bien sûr, l'école lui vendra du rêve: c'est le propre des écoles de commerce. L'apprentissage commence du côté client, en se faisant plumer après avoir cru une plaquette publicitaire.

[agitateur]

L'IAE lui permettrait d'avoir "pas moins bien", avec moins de frais de scolarité.
Et un choix de spécialisation potentiellement plus large en changeant ensuite d'écoles. Une école reste centrée sur elle même.

[agitateur]

des aptitudes naturelles au leadership !

Je reviens là dessus, c'est un point primordial en auto évaluation, et elle est absolument catastrophique chez les jeunes ( de toute façon ils ne peuvent pas savoir, ils n'ont pas expérimenté )
Le leadership en entreprise, y'a pas 50 000 manières de l'avoir.
Politique: on existe par un réseau sous marin, on peut passer des décisions en dehors du circuit hiérarchique habituel. C'est réservé aux vieux briscards, ou au moins un vécu sérieux, seulement quelques uns dans une boite, et bien sûr ça peut s'effondrer avec un directoire qui prend la porte.
Paternaliste: on protège ses troupes, on prends la grêle pour eux, et en retour ce sentiment de protection amène une bienveillance de leur part. C'est absent chez les jeunes, qui sous la première pression venue trouveront un coupable interne.
Visionnaire, stratège: on voit pas comment ça peut arriver chez un jeune, qui ne connait pas son secteur d’activité et ses produits, en tout cas bien moins que des milliers d'autres personnes.
Les galons: le sergent chef est chef, ça se voit sur le col et les épaules. On est d'accord, en dehors de l'armée, c'est pas ça qui crée l'émulation, ni ne lève les foules en liesse.
L'expertise: un type qui sait ( vraiment - pas juste qui croit savoir ) quand tous les autres ne savent pas. Et on revient toujours vers les mêmes personnes, assez rares, pour avoir de bonnes réponses. Possible chez un jeune en domaine ultra pointu et ultra évolutif, exclu partout ailleurs.

Le reste ( positive attitude sans tomber Bisounours, fermeté si nécessaire, dialogue, déléguer et organiser les tâches, etc.... ), c'est le minimum opérationnel et psychologique en termes attendus. Mais ça ne crée absolument pas du leadership. Si un jeune ou moins jeune, en cadre asso par exemple, prend les rennes pour organiser, celà sera perçu comme un leader mais en fait c'en est pas, à part chez les boy scout.
Un jeune manager formé en management général commence uniquement donc avec les galons, et un banc de requin autour. C'est la vraie vie, et c'est pas de l'associatif.
Par contre, se laisser pousser le poil aux pattes sur un poste plus analytique, ça permet d'apprendre et d'observer. C'est un tremplin idéal, en plus on choisit mieux les postes.