Merci pour ta réponse, Jess. Elle rectifie ta réponse qui en effet ne devait porter que sur quelques élèves se présentant d'eux-mêmes sans mesurer la difficulté.
Je suis impatiente de voir ton plan .
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Merci pour ta réponse, Jess. Elle rectifie ta réponse qui en effet ne devait porter que sur quelques élèves se présentant d'eux-mêmes sans mesurer la difficulté.
Je suis impatiente de voir ton plan .
Perso, j'ai mit comme problématique "Peut on exprimer l'ineffable avec le langage dont nous disposons" enfin, un truc du genre En première partie j'ai dit que OUI c'etait possible ac le "langage parfait" dont parle Hegel, en II) j'ai dit que NON avec l'aide de Wittgenstein et enfin en 3ème partie, j'ai cité le "second" Wittgenstein qui nous permet de dire qu'on ne peut pas vraiment exprimer l'ineffable, mais seulement l'indiquer avec le langage dont nous disposons…En intro j'ai cité Jankélévitch et Platon pour son "monde des Idées" (allégorie de la caverne et co )
Et vous, vos plans ? =)
Voici pour vous tous le sujet du concours général de français deuxième édition :
Henri Thomas écrit ( la Chasse aux trésors, Gallimard 1961, p210 ) :
"Les œuvres puissamment imaginaires ne vont jamais, même les plus noires, sans un rayonnement de joie difficile à définir."
Vous confronterez à cette affirmation votre propre expérience de la lecture.
Je l'ai passé au lycée Carnot à Dijon, d'autres de ce forum sont-ils dans le même cas ?
Bonjour, j'ai également passé (ou plutôt repassé) l'épreuve de composition française (au Lycée Jean Zay à Aulnay-sous-bois)
Qu'avez vous pensé du sujet ?
Bonsoir,
J'ai moi aussi participe a l'epreuve de composition francaise et j'ai ete particulierement deroutee par le sujet, qui m'a beaucoup moins inspiree que le premier...les oeuvres puissamment imaginaires? Le "difficile a definir" s'est aussi ressenti de ma copie je crois... qu'en avez vous pense?
Ce "difficile à définir" est tout simplement ineffable !Bonsoir,
J'ai moi aussi participe a l'epreuve de composition francaise et j'ai ete particulierement deroutee par le sujet, qui m'a beaucoup moins inspiree que le premier...les oeuvres puissamment imaginaires? Le "difficile a definir" s'est aussi ressenti de ma copie je crois... qu'en avez vous pense?
Je pense m'en être relativement bien sorti, nous pourrions échanger ce que nous avons mis dans nos copies si vous le désirez.
Pareil, l'autre sujet me semblait moins délicat.
Parce que :
- Soit le "difficile à définir" était une provocation pour justement définir l'origine de ce rayonnement de joie. Alternative prétentieuse, puisque si un grand auteur n'a pas su le faire, qu'en serait-il de nous...
- Soit il faut faire preuve de modestie et expliciter les raisons pour lesquelles le rayonnement de joie est difficile à définir, et s'appesantir sur l'assertion propre à la phrase : qu'aucune oeuvre puissamment imaginaire n'existe sans qu'elle ne soit accompagnée d'une rayonnement de joie.
Choisir l'une ou l'autre des alternatives était risqué. Personnellement, j'ai péché par outrecuidance et me suis lancée dans la première des deux.
Je vous invite à taper votre plan, ou du moins l'idée générale de votre exposé. Pour ma part, je suis vraiment déçue du travail que j'aurais accompli. Je sais bien que la quantité ne compte pas, mais je n'aurais écrit qu'une huitaine de pages (en comparaison à la douzaine écrite à la première séance - oui, j'écris gros). Je n'ai pas pu dépasser l'apparente stérilité de la question, mais je serais ravie de connaître vos réalisations.
Bonjour! Suis toute nouvelle ici, je viens tout juste de RE passer ce fameux concours général... J'ai surtout traité l'imagination,pouvoir créateur, générateur de ce "rayonnement de joie", et j'ai développé en suivant cette piste là...
J'ai malheureusement passé sur le "difficile à définir"... Et je suis évidemment très déçue de mon travail, mais, étrangement, j'ai trouvé le sujet plus accessible que le précédent...
C'est bien sympathique de trouver des gens qui ont baigné dans la même galère que nous
Personnellement, j'ai trouvé le sujet vraiment intéressant ; j'ai même été assez impressionné par les méthodes mises en oeuvre pour la datation des oeuvres d'art. Ensuite, niveau difficulté, je ne l'ai pas trouvé très élevé, même si certains points demandaient quelques connaissances en dehors de la Terminale je pense (je pense notamment à la force de Lorentz qui n'était pas définie) ; j'ai simplement été déçu par la longueur du sujet, parce que je n'ai pas pu aller jusqu'au bout, j'ai simplement traité toutes les questions du début jusqu'à la modélisation de la molécule de monoxyde de carbone, que je n'ai pas pu terminer faute de temps...Pour la physique chimie, ca m'étonne que vous disiez que le sujet n'etait pas intéressant! je trouve d'ailleurs que c'est un des meilleurs sujets, parmi ceux que j'ai pu voir des années précédentes.
Ensuite, concernant le concours général de mathématiques, j'ai été vraiment déçu, trouvant le sujet inintéressant...
If your method does not solve the problem, change the problem.
J'ai bâti ma dissertation globalement comme toi je pense:Je vous invite à taper votre plan, ou du moins l'idée générale de votre exposé. Pour ma part, je suis vraiment déçue du travail que j'aurais accompli. Je sais bien que la quantité ne compte pas, mais je n'aurais écrit qu'une huitaine de pages (en comparaison à la douzaine écrite à la première séance - oui, j'écris gros). Je n'ai pas pu dépasser l'apparente stérilité de la question, mais je serais ravie de connaître vos réalisations.
I Je m'attache à démontrer ce que sont les oeuvres puissament imaginaires, et les differents degré qu'il en existe
II Je tente de définir ce rayonnement de joie, qui exprime bien plus la jouissance que la gaieté selon moi
Bonsoir,
En effet le fameux difficile a definir etait bien "ineffable"...! J'ai failli en parler (je l'avais ecrit sur mon brouillon) mais etant donne que j'avais deja enonce une partie du sujet 1 de francais dans ma copie, je me suis arretee la!
J'ai opte aussi pour la premiere alternative proposee par Calembour, en tentant de definir d'un cote l'oeuvre puissamment imaginaire puis en evoquant les raisons "evidentes" qui justifient le rayonnement de joie et enfin j'ai explique que le rayonnement de joie pouvait etre pratiquement invisible...mais qu'il existait neanmoins.
J'ai ete decue par mon travail, et je n'ai apparemment pas reussi a cerner la problematique. J'ai aussi ete moins productive...et comme j'avais l'impression qu'il me restait du temps apres avoir redige pratiquement la totalite de ma reflexion, je suis partie dans une explication douteuse sur le rayonnement invisible des oeuvres noires...n'importe quoi.
Tant pis...quelqu'un a t'il reussi a definir correctement l'oeuvre puissamment imaginaire et son rayonnement de joie?
Bingo, c'est bien ce que j'ai fait. Je copie-colle mon plan :
Introduction :
Montre paradoxe de la mise en échelle de la quantité d'imaginaire d'une oeuvre. Invite à savoir ce qu'est qu'une oeuvre puissamment imaginaire puisque toute oeuvre est par définition imaginée. M'interroge sur les mécanismes de la joie exotique qu'entraîne celle-ci.
I - L'oeuvre puissamment imaginaire possède un univers d'images auto-complété
1 - ... par la création propre de l'image
Ceci est l'imaginaire à proprement dire de l'oeuvre. La création pure et simple. Récits de science-fiction, fantasy, ou délires surréalistes en sont des exemples.
2 - ... par la modification du souvenir
Lorsque le souvenir devient expression d'une subjectivité, sa modification permet la perversion du réel perçu lorsqu'elle est exprimée à son tour. Alain-Fournier, Proust, Vian, Céline...
3 - ... par l'irréductibilité de la compréhension primaire
Eléments imaginaires => éléments irrationnels=> participation du lecteur à la construction de l'image de l'oeuvre => univers auto-créé. Je prends l'exemple de la Dame de Pique de Pouchkine, il me semble, une nouvelle dont le personnage principal est à peine suggéré et pourtant dont la profondeur s'inscrit en filigrane tout le long du texte. Le lecteur décèle (avec l'aide d'un bon annoteur ) les indices de sa véritable nature, et complète l'image par lui-même.
II- Un univers dont émane une joie de la complétude
Je montre dans un premier temps que l'univers imaginaire est irrationnel (dérèglement de la Raison). Dans un deuxième temps, je montre également la cohérence supérieure de l'agencement de ces éléments irrationnels (je prends pour exemple la mort de l'héroïne dans l'Ecume des Jours : la maison rapetisse, la souris pleure...Autant d'éléments irrationnels pris individuellement, mais dont la survenance simultanée expose une logique intérieure rationnelle). Enfin, j'affirme que du paradoxe entre irrationalité de l'élément et rationalité de l'ensemble nait un confort de la raison primitive, abandonnée au profit d'une raison supérieure. "L'art est ce qui trouble" écrivait Braque. L'oeuvre puissamment imaginaire est en cela puissante qu'elle apporte le trouble en en omettant la gêne.
Je peux vous taper la tram de mon intro:
Lire, c'est s'oublier et abolir son "moi" au profit d'une vérité autre. Dans l'acte spontanée qu'est la lecture, l'Homme accèpte l'immersion spirituelle et absolue dans un Univers particulier, structure unique, figée dans l'espace et dans le temps du réel communautaire, mais en perpetuel mouvement à travers lui-même: "le livre est auto-suffisant" disait Alain Robbe-Grillet. Mais l'oeuvre, quelle qu'elle soit, est un accord tacite entre une entité consciente de la dimension abstraite de son acte (lire), et un "tout", Objet étrange, en cela qu'il fait un monde de mots. Le premier offre au second l'occasion d'une existence concrète tandis que, en retour, le livre nourrit le lecteur d'une substance indicible, rayonne sur lui avec puissance. Suite à l'instant sublime de la projection dans "l'oeuf lisse et plein" de Gide, l'Homme voit sa rationalité le conquérir de nouveau, laissant libre cours à une rétrospection, origine de tentatives de compréhension de ce qui nous touche, nous fait jouir, non pas sensuellement mais spirituellement: Qu'est-ce-qui, dans la puissance de l'imaginaire d'une oeuvre d'une oeuvre, me ravit et m'émeut?
Bon, j'ai tenté de la reconstituer à partir de mes notes mes je l'avais bien allégé il me semble.
Ensuite, je tente de définir la puissance imaginaire, qui n'existe qu'en rapport avec le réel, selon trois degrés selon moi, lorsque l'imaginaire semble calquer sur le réel (robbe grillet), lorsqu'il le cotoie (stendhal, zola,...) et lorsqu'il le depasse (kafka, ionesco, beckett,...) Je m'attache à retranscrire la place de l'imaginaire, son rôle, comment il se manifeste,...
Puis j'essaies de donner un sens au rayonnement de joie, qui peut etre un cri, un hurlement, un pleur,... en parlant de la poésie (Baudelaire particulierement, ce qui me permet de parler des "oeuvres noires"). Puis de l'archi conscience de dostoievski, qui participe à ce rayonnement, puis le Beau, non pas le Beau esthétique, mais un beau qui même Ionesco et Diderot.
Enfin, je conclue qu'on ne peut réllement le définir et que c'est un mystere nécessaire, même si j'ignore son fonctionnement.
Je finis par une petite citation de barthes et puis voilà.
J'ai grandement résumé la chose mais si vous avez des remarques/ questions, n'hesitez pas...
Donc tu te réclames de l'alternative 2.
Comment relies-tu plus précisément l'archi conscience de Dostoïevski à ton plan? (c'est mon auteur préféré, et toute analyse de lui m'intéresse)
Alors, c'est bien simple, je ne sais pas si tu as lu Notes d'un souterrain de cet auteur, mais il avoue (le narrateur) être incapable d'accomplir certains actes car il se "voit" en train de les faire, il s'agit d'une double conscience ou archi conscience, la conscience de base, celle de faire un acte, et l'archi conscience, celle de se projeter en train de le faire et l'etat de conscience normal dans lequel tu seras durant cet acte. DONC j'applique ceci à l'acte de la lecture, pour que "le rayonnement" opère il faut ne pas utiliser passer outre cette archi conscience, lire sans se rendre compte que tu lis afin de laisser l'imaginaire de l'oeuvre t'absorber pleinement, à commencer par ta conscience...
Je ne sais pas si j'ai été claire...
Oui, tu l'as été. C'est simplement une autre formulation de l'"œil qui se voit".
Est-ce que Dostoïevski se projette également en train de réfléchir à son archi conscience?
Par contre, je ne suis pas précisément d'accord avec ton application à l'acte de lire. Souvent, c'est le fait de prendre conscience de la valeur de l'œuvre lue qui provoque un rayonnement de joie. Après, en effet, ce n'est peut-être pas le sentiment qui prime en lisant des univers particulièrement imaginaires.
Je pense au contraire que la valeur de l'œuvre ne s'estime pas durant la lecture, car l'esprit est au delà de toute estimation qualitative durant l'immersion, cet "évaluation" est selon moi postérieur à l'œuvre, et s'oppose au rayonnement de joie, qui ne fait nullement appel à la raison ni aux sentiments (cet œuvre est-elle un chef d'œuvre?), mais plutôt un instinct ineffable justement, qui rayonne de sa puissance...
Dur d'exprimer clairement une idée
C'est un point de vue qui se tient, mais concrètement, l'esprit n'est jamais au delà de toute estimation qualitative durant l'immersion, justement parce que la projection de la conscience en train de lire intervient. Il n'y a pas seulement l'exaltation du texte, il y a tout le meta texte qui entre en jeu lors de la lecture (préface, biographie, "côte" du livre...). Une sorte de corruption de la joie irrationnelle à laquelle tu fais appel.
Il faudrait essayer une lecture pure (id est - un auteur inconnu, un livre sans préface...) pour que le rayonnement de joie ne puisse provenir que de celle-ci.
D'ailleurs, la citation concernait les oeuvres en général. Comment avez-vous traité d'autres domaines que l'écriture? (La musique par exemple, qui, par essence, est totalement imaginaire?)
Je ne les ai évoqué que brièvement dans ma démonstration, afin d'appuyer certains arguments, particulièrement dans la partie sur le beau.
Quand à l'influence de la préface et du nom, je suis d'accord, mais cette "espèce de corruption" comme tu dis, n'a qu'une influence limitée selon la puissance de l'imaginaire...
D'accord. C'est tout ce que j'avais à te demander comme précision :P.
Bonjour,
En voyant vos plans, j'hésites à poster le mien, beaucoup moins intéressant et très basique. Je n'étais absolument pas préparer à ce concours... Donc, ce plan reste très scolaire et très insatisfaisant !
Intro :
- j'ai comparé cette citation avec une opposition de forces (ying yang - blanc noir - obscur lumière) ...
I - Thèse : confirmation de l'affirmation avancée par Thomas
-1) L'imaginaire, un élément d'évasion
J'ai ici soutenu l'idée selon laquelle toute oeuvre imaginaire permet l'évasion donc la joie (relation un peu simpliste d'ailleurs)
-2) L'imaginaire : un éclaireur sur le réel
d'où "rayonnement de joie". L'idée étant que le lecteur, lors de sa lecture cohabitent avec un univers étranger, parfois effrayant pour les romans noirs. De fait, il relativise sa vision du réel, sa vision de sa propre vie. Celle-ci n'étant pas si dure qu'il aurait pu le penser. En gros, il y a pire ailleurs. Clivage imaginaire/réel
- 3)Tout rayonnement à un reflet : Le mécanisme de communication littéraire
A l'origine, c'est l'auteur qui crée ce "rayonnement de joie". Il se reflète sur le lecteur lors de la lecture et l'intrigue imaginaire n'est alors qu'un messager, un intermédiaire, un miroir pour transmettre cette gaieté.
II - Antithèse : Contestation de la thèse avancée par Thomas
- 1) L'atmosphère obscure étouffe toute possibilité de rayonnement
Une partie qui avance l'idée selon laquelle aucun "rayonnement de joie" ne peut voir le jour, puisque l'atmosphère dérangeante du roman imaginaire voire noir, est omniprésente et étouffante.
- 2) Un rayonnement qui n'atteint pas le lecteur
Le roman imaginaire est trop loin du lecteur. Celui-ci n'a donc aucune possibilité de rattachement au réel (cf. mécanisme d'identification par exemple). Il ne peut percevoir ce "rayonnement de joie".
- 3) Une joie obscure
obscur & joie = relation oxymorique : peut-on trouver de la joie dans une oeuvre obscure -> Joie étrange, sadisme ?
III - Synthèse où j'introduis "puissamment" & "difficile à définir"
- 1) Une question de quantification : degré d'imagination proportionnel à l'intensité du "rayonnement de joie" ?
Idée selon laquelle, plus l'oeuvre est imaginaire, plus le rayonnement de joie est intense --> oeuvre imaginaire font acceder à la joie/bonheur, à la différence d'un roman réaliste.
- 2) Une question d'opinion et d'interprétation personnelles
. sensibilité, capacité à prendre de la distance, lecture réflexive ou non, but de la lecture --> autant de facteurs qui dépendent du lecteur et qui peuvent "augmenter" ou "réduire" cette perception de joie.
. de plus : chaque lecteur à une définition différente de la joie
- 3) L'implicite ou l'explicite de l'auteur : une question de décryptage
il faut savoir déceler ce "rayonnement de joie" dans un cadre "opposé": le lecteur comprend plus ou moins les subtilités de l'auteur. Cela nécessite : culture littéraire ? détachement de l'intrigue (prise de distance) ? ou, au contraire, nécessité de rentrer totalement dans l'intrigue, dans son cadre (imaginaire) pour se détacher du réel ?
--> d'où le "difficile à définir"
Pour la conclu, je ne me rappelle vraiment plus. J'ai juste terminé sur l'idée qu'il fallait, pour une compréhension totale de la citation, savoir où commence et finit l'imaginaire.
Je n'ai malheureusement pas eu le courage de recommencer l'épreuve, et je suis parti au bout de deux heures, sans ne rien rendre, moitié par manque d'envie moitié, par manque de connaissances.
Mon raisonnement avait cependant abouti.
Les "oeuvres puissamment imaginaires": ces oeuvres qui sont la recréation d'un monde, plus beau, plus édifiant, plus noir ou plus merveilleux, un monde qui dépasse de bien loin le notre en terme d'intensité. Il ne s'agissait donc pas, comme le souligne l'adverbe "puissamment", des oeuvres qui proposent le simple "arrangement nouveau de faits vrais" que Camus attribue au roman en général. La découverte d'un monde nouveau s'accompagnerait donc d'un "rayonnement de joie difficile à définir".
Qu'est-ce alors que ce rayonnement de joie? Première distinction , à opérer: la joie ne peut être assimilée au simple plaisir. Joie, le mot a un sens : il se situe au delà de toute considération technique, au dela de tout l'appréciation d'un style, d'une technique. Calembour, tu dis: "c'est le fait de prendre conscience de la valeur de l'œuvre lue qui provoque un rayonnement de joie": je ne suis pas d'accord ; tu parles ici de plaisir. La joie, elle, comme le dit Ionillet, ne fait appel ni à la raison ni aux sentiments. Ce pourquoi, justement, elle est si difficile à définir.
Restait alors à s'attarder sur cette joie. Non à en expliquer la cause, car cela, c'est à la psychologie qu'il appartient d'en débattre. Mais à réfléchir au moyen par lequel cette joie rayonnante est véhiculée.
Voila tout ce que j'ai réussi à faire dire à l'auteur dans ces deux lignes, que j'ai trouvé bien trop élitistes, bien trop sélectives. Je n'avais aucune oeuvre à l'appui. Peter Pan, de James M. Barrie, Tolkien tout entier, et puis les contes: voilà tout ce qui, à mes yeux, pouvait prétendre au titre d'oeuvre "puissamment imaginaire"...
C'est toi qui, il me semble, est trop séléctif et subjectif, tu prends le mots imaginaires dans un sens trop limité, alors que la puissance imaginaire est partout, il suffit de prendre la citation en sens inverse: si il y a rayonnement de joie, alors l'oeuvre est puissamment imaginaire. Et ce rayonnement est loin d'être unique, tant les degrés de "puissance" imaginaires sont variés...Peter Pan, de James M. Barrie, Tolkien tout entier, et puis les contes: voilà tout ce qui, à mes yeux, pouvait prétendre au titre d'oeuvre "puissamment imaginaire"...
Enfin, cela n'est que mon "humble" avis...
Non, il me semble que tu as mal compris. Ce n'est parce que "les œuvres puissamment imaginaires ne vont jamais, même les plus noires, sans un rayonnement de joie difficile à définir" que les oeuvres qui s'accompagnent d'un rayonnement de joie similaire sont toutes, de façon syllogistique, des oeuvres puissamment imaginaires...
Toute oeuvre est, dans une certaine mesure, une oeuvre imaginaire, mais pour autant toute oeuvre ne s'accompagne pas d'une joie indicible. Ici intervient l'adverbe "puissamment". Ceux qui ont englobé toutes les oeuvres dans leur réflexion se sont donc parfaitement foruvoyés. C'est du moins mon avis.
Je n'y adhère pas
Le "puissamment" est une manifestation particulière chez le lecteur qui n'est pas unique, cette puissance, au contraire, est pour moi, multiple.
C'est du moins ce que je retire de mon experience de lecteur.
En ce qui me concerne, j'ai décrit en temps que puissamment imaginaire une oeuvre porteuse d'un univers consistant et cohérent, dont le cadre n'est pas strictement celui du réel. Ce qui me permet d'englober dans la même catégorie l'Ecume des Jours de Boris Vian, ou Fondation d'Isaac Asimov. Certains cas restent indicernables tels que ceux du fantastique. Pour ce cas précisément, j'ai décrété que les oeuvres fantastiques (telles que le Horla) dont l'explication peut être strictement rationnelle ne sont pas "puissamment imaginaires" a contrario d'autres comme la Dame de Pique de Pouchkine (dont le fantastique est irréductible).
Par contre, Ionillet, tu fais une erreur de logique (ce que je ne pardonne pas, étant passionnée de logique constructiviste et gödelienne :P) en affirmant que la citation et sa réciproque ont même table de vérité. Mais je reste d'accord avec toi : Tolkien, les contes et Peter Pan ne sont pas les seuls possibles à une oeuvre puissamment imaginaire. Boris Vian en est un exemple. Par contre, je suis d'accord avec Robin Wood lorsqu'il soutient que "ceux qui ont englobé toutes les oeuvres dans leur réflexion se sont donc parfaitement foruvoyés".
Sinon, Robin Wood, ton raisonnement se tient tout à fait. Je trouve dommage que tu n'aies pas eu certaines connaissances pour lui faire prendre corps - ce qui a été en partie mon cas également.
OMDC, j'ai trouvé intéressante ton idée du reflet du rayonnement.
OMDC, je ne suis pas d'accord avec plusieurs points de ton raisonnement.
"-2) L'imaginaire : un éclaireur sur le réel
d'où "rayonnement de joie". L'idée étant que le lecteur, lors de sa lecture cohabitent avec un univers étranger, parfois effrayant pour les romans noirs. De fait, il relativise sa vision du réel, sa vision de sa propre vie. Celle-ci n'étant pas si dure qu'il aurait pu le penser. En gros, il y a pire ailleurs. Clivage imaginaire/réel."
>>> La joie peut-elle venir de la banalisation de son propre univers? Beaucoup recherchent-ils, dans la lecture-évasion, l'assurance de la platitude de leur monde? Il me semble putôt que le goùt à ces lectures provient justement du constat de cette platitude, d'où le désir d'évasion.
"- 1) L'atmosphère obscure étouffe toute possibilité de rayonnement
Une partie qui avance l'idée selon laquelle aucun "rayonnement de joie" ne peut voir le jour, puisque l'atmosphère dérangeante du roman imaginaire voire noir, est omniprésente et étouffante."
>>> L'obscurité d'un monde fictif pourrait au contraire décupler le rayonnement de joie. Le lecteur est confronté à un univers d'une intensité phénoménale, d'autant plus intense encore qu'il est empreint d'une noirceur fondamentale qui n'existe pas dans le sien ; il tourne autour, le contemple ; il est fasciné, d'où la joie. Ce n'est donc pas une "Joie étrange" ou du "sadisme", c'est la joie de celui qui vit par procuration, et sans encourir le moindre risque, de grandes aventures dans un monde extraordinairement riche.
Calembour, cela fait deux fois que tu te réfères à la logique gödelienne, la première référence aboutissant, tu dois t'en souvenir, à actualiser son incomplétude à la Littérature, pour finalement en faire un critère de différenciation entre vrais livres et autres livres.
Est-ce que tu pourrais développer, nous expliquer ce que tu en sais, ou est-ce que cela prendrait trop de temps?
Merci ROBIN WOOD pour tes critiques constructives, je trouve cela très enrichissant.
Pour la ta première "contestation" (imaginaire = éclaireur du réel) je comprends ton raisonnement, très juste il me semble. Je n'avais pas pensé à ce genre de possibilité.
Pour le seconde, je pense que ce que tu avances est tout à fait justifiable. Néanmoins, dans cette partie, j'ai voulu mettre en avant le fait que le lecteur, dans un cadre fictif, ne peut percevoir ce "rayonnement de joie" puisque celui-ci n'existe qu'à l'état de bribe. De fait, le rapport de force fiction/rayonnement est déséquilibré et le cadre fictionnel "étouffe" toute possibilité de perception.
Mon raisonnement s'appuie sur le fait que fiction et joie sont deux choses distinctes, ce qui peut justifier un éventuel rapport de forces. Mais si l'on considère qu'ils ne font qu'un, alors ton raisonnement est tout à fait pertinent !