J'ai trouvé sur le site "Winkler's Webzine", une lecture commentée par une magistrate du code de santé publique. Je trouves qu'il y a des choses interresantes: http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=274
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J'ai trouvé sur le site "Winkler's Webzine", une lecture commentée par une magistrate du code de santé publique. Je trouves qu'il y a des choses interresantes: http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=274
"Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable". Karl Popper
Etant étudiant en médecine, risquant dans 6 ans mon avenir à un concours que la seule façon de préparer est d'affronter des cas cliniques, je dois répondre : et comment on apprend alors?J’invite tous les patients à se prévaloir de ces articles pour refuser les " visites publiques " dans les hôpitaux, où il est courant d’être examiné(e) sans ménagement ni aucun respect de notre dignité devant une dizaine personnes (étudiants, infirmiers, aides soignants...).
Ca me fait penser à l'institut d'anatomie qui fonctionne avec 10 fois mois de cadavres que ce qu'il faudrait. Mais bien sur, quand le chirurgien tranche un nerf parce que le patient avait une variation anatomique présente dans 1/25ème de la population et que son enseignant de premier cycle ne lui a pas dicté, on le traite de charlatan, on le traine dans la boue... Devra t on en arriver à la situation du 13ème siècle où les moines de St Denis accueillaient les étudiants en médecine avec une arbalette la nuit quand ils venaient voler des cadavres?
Normalement, tout le monde devrait avoir assez de fierté pour savoir ce qui viole sa dignité ou pas. Commencer un texte par une incitation enfonçant les portes ouvertes est de mauvaise augure... L'auteur aurait pu au moins citer le mythe des 32 externes s'étant entraîné au toucher rectal sur le même patient encore dans le coltar. On serait resté dans le domaine du mythe, mais au moins ça aurait été chatoyant, truculent.
On m'a toujours dit que la clinique représentait LE pas de géant de la médecine, le seuil au-dela duquel les médecins ont vraiment commencé à être aptes à soigner et pas simplement à mirer l'urine pour dire au patient "speciabus bidulum... un dérèglement des humeurs... reposez vous pendant une lune, et faites une saignée à la nouvelle" sans l'approcher à moins de deux mètres.
"klinein" veut dire : "se pencher". Se pencher au lit du malade pour écouter son récit, relever les signes de la maladie au lieu de farfouiller dans ses bouquins sans même daigner regarder le malade dans les yeux. Pour moi, ça ne relève pas de l'ignominie. Juste d'un pacte : l'hôpital offre de vrais soins et non le mourroir odieux pré-révolutionnaire. En échange le patient donne son cas comme enseignement aux jeunes médecins.
Bien-sûr. ******* (revue scientifique disons populaire) va publier un article comme quoi le Machinantin du laboratoire Pharmaventurix donne la peau verte donc le premier patient qui va voir de la Biduline (dont la molécule a un nom proche) dans son dossier va arrêter son traitement parce que son médecin est un filou. Eh oui, je pense très fort aux statines ou aux traitements hormonaux de la ménopause. J'aurais été intéressé par une étude épidémiologique sur l'augmentation du nombre d'infarctus chez les lecteurs de ladite revue ayant arrêté leur traitement anticholéstérolémiant...Cet article consacre l’accès direct du patient à son dossier médical, sans être obligé de passer par l’intermédiaire d’un médecin de son choix. (médecin de famille, en général). Cet article a fait du bruit, à la fois parce qu’il laisse entendre que les patients sont suffisamment intelligents pour avoir accès directement à l’information, mais aussi parce qu’il oblige les professionnels de la santé à " soigner " le dossier en le rendant lisible, compréhensible et en supprimant les mentions péjoratives. Les patients qui lisent leur dossier posent en effet des questions ; y répondre prend du temps. Ils peuvent alors également participer aux choix thérapeutiques, ce qui remet en cause la toute-puissance des mandarins
On va arriver à cause de cette idéologie à la situation américaine : formulaire explicatif. Tant pis pour ta pomme, tout était écrit en petit fin de la page 34. Alors que la solution est dans le serment médical et dans le code de déontologie : dire au patient TOUT (toujours un moyen de vulgariser l'information) mais moduler en fonction de ce qu'il est émotivement près à entendre. Pour éviter les réactions irraisonnées...
Soit l'auteur n'a connu que Mengele comme médecin dans sa vie soit elle a été traumatisée par une blague carabine sur une dissection de foetus par un externe en salle de garde. Mais en tous cas elle me fait peur à écrire des choses pareilles. Le manque d'information et pire, les soins sans consentement sont tellement punis que le jeu ne vaut vraiment pas la chandelle. Le consentement du malade est quelque chose de tellement évident... les médecins laissent mourir les gens refusant la transfusion... sans pour autant les traiter d'idiots irrationnels.Par manque de temps ou d’envie d’expliquer, il peut être facile de déclarer que le patient n’a pas voulu être informé. Qui peut le vérifier ? Il peut être tentant pour le soignant d’informer la famille (cf L 1110-4) plutôt que le principal intéressé, ce qui évite d’avoir à le rassurer et à lui fournir des explications pour qu’il consente à un certain nombre de soins, qu’on aimerait parfois lui infliger sans son accord, soit par routine, soit à titre expérimental.
Oui les mentalités de méchants médecins qui refusent de se déplacer au chevet du patient qui fait une sépticémie foudroyante après le charcutage effectué sans consentement (et sans anesthésie puisque l'anesthésiste était au ski), tout ça pour ne pas interrompre leur tournoi de golf. C'est alors un remplaçant gauche et à l'éthique douteuse qui se charge de soigner le patient avec un antibiotique révolutionnaire, mais hélas expérimental et jamais testé autrement que sur des souris.même si sur le terrain, les mentalités sont longues à évoluer
Je suis outré de tant de bêtise alors que je viens d'avoir sous les yeux le recensement des plaintes ordinales et pénales contre les médecins en 2002. N'importe quelle faute est durement réprimée... Le corps de santé a besoin de tout sauf de se faire traiter de charcuteurs ou empoisonneurs sans éthique... Surtout de la part de quelqu'un qui commente un texte étant délibérément assez clair pour être intelligible par le patient de base que les méchants médecins veulent transformer en cobaye.
Salut Neutrino,
Tu défends les médecins, et c'est normal. Mais le respect du patient que tu décris n'est pas toujours de mise. Il y a quelques années, j'avais entendu Martin Winckler (c'est "il", pas "elle") dans une émission sur France Inter, consacrée à la contraception. Et les témoignages des auditrices étaient glaçants. Une telle disait que, lorsqu'elle demandait un moyen de contraception alors qu'elle avait 40 ans, son gynéco lui répondait : attendez quelques années et vous serez ménauposée (il faut savoir que beaucoup d'IVG concernent des femmes de 40 ans et plus, qui croyaient ne plus pouvoir tomber enceinte). Telle autre, qui n'a jamais eu d'enfant, réclame un stérilet car elle ne supporte pas la pilule. Le médecin lui refuse (alors que de nombreuses études ont prouvé que la pose du stérilet à des femmes n'ayant jamais eu d'enfant n'est pas contreindiqué). Résultat, plusieurs grossesses non désirées et plusieurs IVG.
Certainement pas en étant 10 à écouter un chef de service pérorer et à le regarder examiner, mais en examinant soi-même sous l'oeil du chef de service, pas à 10 d'un coup, et en respectant la dignité du malade.Etant étudiant en médecine, risquant dans 6 ans mon avenir à un concours que la seule façon de préparer est d'affronter des cas cliniques, je dois répondre : et comment on apprend alors?
Tu crois vraiment que quand tu es malade, tu es en position de savoir à l'avance si une telle visite violera ta dignité ? J'imagine ce genre de "visite publique" quand je me souviens de quelques épisodes personnels à l'hôpital. Quand j'avais eu une entorse du genou, le chef de service qui m'examinait avait appelé l'interne pour lui montrer mon genou (sans bien sûr me demander mon avis). Il lui expliquait de a à z, sans me regarder, sans s'adresser à moi, je n'étais plus une personne, j'étais une patiente, voire un simple genou. Et il recommençait le geste (douloureux) pour montrer que je n'avais pas de "tiroir" (caractéristique d'un ligament croisé cassé). Tu appelles ça du respect de la personne ???Normalement, tout le monde devrait avoir assez de fierté pour savoir ce qui viole sa dignité ou pas.
(résultat : j'avais bel et bien un "tiroir", mais le genou était trop gonflé pour pouvoir examiner quoi que ce soit ... et l'interne reproduira cette erreur avec ses futurs patients).
PS : je n'ai rien contre le personnel médical en général, la plupart des fois, ils ont été géniaux. Mais il y a quelques uns qui continuent à ne pas considérer le patient comme un humain, et c'est inacceptable.
Le problème, c'est que les écarts de conduite et les dysfonctionnements sont des cas uniques, alors les critiquer en faisant le commentaire d'un texte de loi est une généralisation explicite!Tu défends les médecins, et c'est normal. Mais le respect du patient que tu décris n'est pas toujours de mise.
Le texte est écrit par Mme Salomé Viviana, pas par M. Winckler, c'est écrit en haut de pageIl y a quelques années, j'avais entendu Martin Winckler (c'est "il", pas "elle") dans une émission sur France Inter, consacrée à la contraception. Et les témoignages des auditrices étaient glaçants. Une telle disait que, lorsqu'elle demandait un moyen de contraception alors qu'elle avait 40 ans, son gynéco lui répondait : attendez quelques années et vous serez ménauposée (il faut savoir que beaucoup d'IVG concernent des femmes de 40 ans et plus, qui croyaient ne plus pouvoir tomber enceinte). Telle autre, qui n'a jamais eu d'enfant, réclame un stérilet car elle ne supporte pas la pilule. Le médecin lui refuse (alors que de nombreuses études ont prouvé que la pose du stérilet à des femmes n'ayant jamais eu d'enfant n'est pas contreindiqué). Résultat, plusieurs grossesses non désirées et plusieurs IVG.
Votre exemple renvoit à la médecine libérale (gynécologie de ville) où la concurrence joue toujours. Les médecins ne sont pas indemnes des croyances quasi-occultes (le mieux que j'ai entendu c'est un ami dont les douleurs au foie ont été imputées aux ondes du portables...) mais pour autant, s'il y a refus irraisonné, on peut toujours aller chez l'"aimable confrère" plus accomodant. C'est l'avantage (le seul?) de la médecine libérale, hors le texte de Mme Viviana cible essentiellement la médecine hospitalière.
10? Avec l'explosion du numérus clausus, 10, ce sera peu dans quelques années (d'ailleurs je me demande qui a éclairé le consentement du ministre sur cette affaire). Alors on peut faire comme pour la génération actuelle de généralistes : on réinstitue le concours d'externat donc on évacue une partie des étudiants en médecine de l'enseignement clinique. Quitte à se retrouver de nouveau avec des docteurs en médecine n'ayant jamais approché de patients. De toutes façons, si c'est pour attendre dans le couloir ce n'est pas la peine.Certainement pas en étant 10 à écouter un chef de service pérorer et à le regarder examiner, mais en examinant soi-même sous l'oeil du chef de service, pas à 10 d'un coup, et en respectant la dignité du malade.
On m'a appris (pas à la fac) à écrire en vert "message de la modération [...]" dès que quelqu'un oublie le bonjour, le merci et l'au revoir de rigueur. Le manque de politesse et le comportement irrespectueux sont problématiques (mais si on n'est pas dans un hôpital), mais ce texte incite explicitement les gens à refuser les visites d'une "dizaine de personnes". Pas d'indication numérique fixe : allez 8 c'est aussi une dizaine donc on refuse. Sauf que 8 ça peut correspondre à une infirmière, le chef de service, le PH, deux internes, trois externes. Oups, bah les check-lists (2ème/3ème années) peuvent attendre dans le couloir...Tu crois vraiment que quand tu es malade, tu es en position de savoir à l'avance si une telle visite violera ta dignité ? J'imagine ce genre de "visite publique" quand je me souviens de quelques épisodes personnels à l'hôpital. Quand j'avais eu une entorse du genou, le chef de service qui m'examinait avait appelé l'interne pour lui montrer mon genou (sans bien sûr me demander mon avis). Il lui expliquait de a à z, sans me regarder, sans s'adresser à moi, je n'étais plus une personne, j'étais une patiente, voire un simple genou. Et il recommençait le geste (douloureux) pour montrer que je n'avais pas de "tiroir" (caractéristique d'un ligament croisé cassé). Tu appelles ça du respect de la personne ???
[QUOTE]PS : je n'ai rien contre le personnel médical en général, la plupart des fois, ils ont été géniaux. Mais il y a quelques uns qui continuent à ne pas considérer le patient comme un humain, et c'est inacceptable. /QUOTE]
Le problème est que le texte est beaucoup moins nuancé et retenu que vous...
J'ai oublié de tiquer là-dessus : c'est bien connu, les médecins écrivent mal, comme des cochons. Je pense que c'est le sommet du texte quand-même.Envoyé par le textemais aussi parce qu’il oblige les professionnels de la santé à " soigner " le dossier en le rendant lisible, compréhensible et en supprimant les mentions péjoratives