En effet, le symptôme infectieux n'est que le résultat de la colonisation d'une blessure. Fragilisée par le développement de la population bactérienne, la blessure devient un site idéal où les bactéries trouvent nutriments, place suffisante, température adaptée et chimie idéale.
En réalité c'est durant la phase d'incubation, donc dès les premières minutes, qu'il faut traiter une plaie. Sinon la colonisation du site entraine l'infection, et à ce stade, il est déjà un peu tard.
Alors oui le Staph doré est un commensal, un résident de la peau, mais s'il est inerte sur une peau saine, il devient le plus dangereux en cas de plaie non aseptisée ou non soignée, de part sa rapidité de reproduction et d'adaptation aux environnements hostiles.
Alors sur une personne saine en bonne santé, il peut déjà causer beaucoup de problèmes, mais sur un malade ou un accidenté, qui est déjà affaibli par ses autres affections, c'est un danger réel.
Même si la situation s'améliore depuis quelques années, les chiffres sont encore dramatiques en terme d'infections nosocomiales dans les hopitaux français.
Maintenant une réaction sur les pratiques à risque : tatouage, piercing et scarifications.
Je vois cité l'étude de 2007 de l'Académie de Médecine. Cette étude n'a absolument aucune valeur pratique ni fondamentale. Rédigée par un collège d'institutionnels ignorants des réalités des pratiques, elle s'appuie sur des chiffres tirés d'études anciennes et étrangère (à aujourd'hui aucune étude statistique n'a été menée à terme en France sur le sujet), et souffre d'un parti-pris flagrant en cataloguant tatoués et percés comme "marginaux, pervers et déviants". C'est dire sur l'objectivité du document. Donc rien ne justifie de la prendre en référence, tout au plus comme un pamphlet dégradant (à tel point que les rares professionnels de santé français ayant travaillé sur ce sujet l'ont acceuillie avec un sourire amusé).
Les deux principaux syndicats professionnels de tatouage et de piercing, le SNAT et le SPPF (dont je suis vice-président), ont d'ailleurs réagit auprès du Ministère de la Santé à l'époque.
En tous cas c'est toujours amusant de lire les amalgames et conclusions rapidement faites face à ces pratiques... Si certaines personnes expriment un mal-être particulier par ces actes, il est impossible de faire des généralités, malgré les discours bien formatés des facs de psy...
edit par etoile : discussion séparée de la discussion d'origine car HS.
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