Question sur l'obésité

[invite6b8652ed]

Bonjour,
J’ai une question à propos du surpoids. Depuis quelques années on voit une tendance au « body positive » (l’acceptation de son corps et de celui de l’autre, l’acceptation de l’imperfection), que je trouve à la fois positif et négatif.
Positif : car nous avons tous des défauts physiques. Rêver de l’apparence parfaite nous rend parfois dingues (chirurgie, complexes, opérations, anorexie, régimes à répétitions…).
Négatif : car on met de plus en plus en avant l’obésite, voire l’obésite extrême, jusqu’à la magnifier.
C’est sur ce point que j’aimerais vous interroger : les gens réellement obèses sont-ils généralement des personnes souffrant d’une maladie physique, ou bien des gens qui ne prennent pas soin d’eux ?
Je précise que je ne parle pas des femmes pulpeuses, ni des gens larges d’épaule / à l’ossature lourde / petites rondeurs / bien en chair / ou quoi que ce soit d’autre mais bien la vraie obésité, comme par exemple le mannequin XXL Tess Holliday (https://www.google.com/search?q=Tess...w=1366&bih=625 )
Qu’en pensez-vous ? Cette femme, par exemple, a-t-elle un trouble biologique (je ne sais pas si ce terme a du sens) qui l’empêche d’avoir un poids normal, ou bien est-ce dû à des actes de sa part ?
Merci et bonne journée,
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[albanxiii]

Bonjour,

Je vais faire une réponse dont je n'aime pas le contexte, mais qui résume ce que je pense : on n'a jamais vu d'obèse sortir d'un camp de travail forcé.
Cela dit, je voudrais bien connaître le nombre de personnes obèses réellement atteinte d'un trouble du métabolisme.
D'un point de vue physique (de physicien), il me paraît difficile de gagner du poids (8000 kcal / kg de graisse) sans se suralimenter.

Et j'étais à la limite de l'obésité à 25 ans, 95 kg, voire un peu plus, pour 1,75 m. Je suis descendu à 60 kg 2 ans plus tard.

[Amanuensis]

a-t-elle un trouble biologique (je ne sais pas si ce terme a du sens) qui l’empêche d’avoir un poids normal, ou bien est-ce dû à des actes de sa part ?

Ce n'est pas incompatible, l'un affecte l'autre. I.e., une légère différence biologique (par rapport à la «normale», pas nécessairement quelque chose qu'on peut appeler «trouble») peut affecter le comportement, et le comportement (suralimentation) peut amener des «troubles biologiques».

Par ailleurs, le comportement de chacun est affecté par son environnement et donc par la «société», et parler «d'actes de sa part» peut être mal compris, comme posant une causalité strictement liée à la volonté, en ignorant donc l'effet de la société (disponibilité de la nourriture, modes, publicités, images que renvoient les autres, etc.).

Bref, la question est fort complexe, elle est étudiée par des spécialistes, ce n'est pas sur un forum comme celui-ci qu'on arrivera à des conclusions solides.

[invite6b8652ed]

Il y a quelque chose qui me gêne dans ton schéma… L’obésité se définit à partir d’une personne vivant dans des conditions un minimum normales, en tout cas ayant accès à la nourriture. Parler des camps (j’avais déjà entendu la comparaison… qui ne m’avait déjà pas convaincue) ce serait comme dire « je n’ai jamais vu quelqu’un venant de faire une grêve de la faim de 50 jours être obèse ».

Ma question est plutôt : à quantité de nourriture égale, un humain A peut-il grossir très largement plus qu’un humain B ? Si un obèse fait par jour 3 repas classiques, je pense que son apparence s’explique au moins en bonne partie par un souci "biologique", et non une suralimentation.

Au final, que penser du mouvement body positive ? J'avoue avoir des doutes... n'est-il finalement pas dangereux de "magnifier" l'obésité, qui est par nature mauvaise pour la santé ?

[A voir en vidéo sur Futura]

[Amanuensis]

je pense que son apparence s’explique au moins en bonne partie par un souci "biologique", et non une suralimentation.

Dépend de la définition de "suralimentation". Si on la définit à partir de la prise de poids, cela fait nécessairement partie de l'explication. Par contre, si on la définit à partir d'une définition (nécessairement assez arbitraire, et de toute manière statiistique) de "normalité", cela amène nécessairement l'idée que l'effet d'une "suralimùentation" dépend de la personne (biologie ou autre).

Bref, assez tautologique, quelle que soit la définition choisie!

[Amanuensis]

Au final, que penser du mouvement body positive ? J'avoue avoir des doutes... n'est-il finalement pas dangereux de "magnifier" l'obésité, qui est par nature mauvaise pour la santé ?

Peut-être... Mais les aspects "sociaux" peuvent très bien passer devant les questions de santé. (Du moins pour les individus concernés, ainsi que pour la notion très à la mode de lutter contre des "discriminations" ; peut-être bien moins pour le coût social de la santé, mais c'est tout le monde qui paye, donc faible problème...)

[antek]

Ma question est plutôt : à quantité de nourriture égale, un humain A peut-il grossir très largement plus qu’un humain B ?

Oui, les besoins sont individuels.