Bonjour,
Je me suis mis à faire le chemin inverse. Normalement, en bon scientifique, on part de l'étrangeté du réel pour aller à sa modélisation mathématique.
Je tente donc d'écrire le contraire sous forme de textes très courts : partir de ce que je comprends de la physique pour en remonter un texte poétique, métaphorique.
Il y a beaucoup de forum d'écriture, mais les gens qui y trainent sont hermétiques à la physique, encore moins quantique. Alors si je veux un retour sur "l'intelligibilité" de ce que j'écris, il faut que je vienne ici.
Je laisse le soin aux modérateurs de dégager mon post si cela n'est pas pertinent et n'a rien à faire ici.
En voici 2, caractéristiques, en vous remerciant d'être sans détours :
Interférence
Je lis : « Le phénomène d'interférence ne se produit uniquement lors de la combinaison de deux ondes de même fréquence »
Deux vagues jumelles se cognent et se fracassent pour faire ici un calme plat, un tsunami là-bas. Si je me croise au détour d’une boucle dans le carrefour du temps d’un moi présent avec celui que j’ai été, il est possible que je m’annule ou me double au hasard d’un demi-pas. Dans tous les autres temps, sans canon en stricte mesure, je serais flou dans les deux sens, décalé et brouillé, sans intuition pour lui du futur, ni pour moi repère du passé. Mes souvenirs marqués sont ma note au carré; mes dénis et mes troubles, les instants effacés par mon onde qui se rencontre en contre-pied.
Le problème n’est plus l’autre, mais la démesure de son temps. A présent je crains l’alter ego, non plus dans l’affront de son existence, mais dans le possible accident en contretemps de sa présence, une moitié décalée trop ou pas assez de moi.
Je pense : Schopenhauer avait raison de dire la providence des enfants sur des parents opposés. On se complète, on s’attire, de cette courbe qui nous permet d’être droits.
-Koondera-
Marcheur
J’ai dans la tête une minuscule gouttelette, petite sphère d’un millimètre. Elle est fine, pure et transparente. Elle est comme suspendue au dessus de sa mère, son océan, et en dessous d’elle les cercles de son onde, c’est cette image de la goutte qui plouf, immobile dans le temps.
Mais elle ne tombe pas, elle flotte, et le temps n’est pas au passé, il s’écoule en toute liberté. Elle est un « marcheur », nom de la science à son étrangeté, elle est onde et particule grâce à Faraday. Elle est dans sa petitesse l’unique monstre qui fait l’écho de ce qui est invisible ici bas, près des quanta : la masse et la courbe, les deux à la fois.
Espiègle gouttelette qui rebondit en corpuscule et s’échappe en biais aux portes entrouvertes.
Fière gouttelette qui s’en fiche qu’on la regarde ou pas, elle, car son spectacle est un mime, certainement une danse pour Monsieur Tesla.
-Koondera-
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