De l'origine des espèces
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De l'origine des espèces



  1. #1
    invitef4b6f6d6

    De l'origine des espèces


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    Je voudrais avoir un ou des avis sur le livre de Vincent Fleury traitant de l'évolution des especes!
    Je suis en train de lire sous livre et je trouve sa théorie tres seduisante!
    Quelqu'un à t'il lu celui ci?
    Livre : De l'oeuf à l'éternité chez Flamarion.

    Merci

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  2. #2
    invite70ad78f0

    Re : De l'origine des especes

    Pour avoir lu ce livre, et presque en même temps celui d'André Pichot, "Histoire de la notion de vie" (éd. Gallimard, coll. TEL, 1993) et particulièrement les chapitres sur Lamarck et Darwin, je crois pouvoir dire que V. Fleury, très probablement sans le savoir et sans s'en rendre compte, vient là d'apporter des éléments scientifiques qui viennent appuyer fortement la théorie de l'évolution telle que Lamarck l'a exposée dans sa "Philosophie Zoologique" !!!

    Je pense qu'il serait assez surpris de savoir cela…

    Contrairement à une des multiples légendes qui émaillent l'histoire de la biologie, Lamarck n'a pas proposé de "théorie de la transmission des caractères acquis". Depuis l'Antiquité et jusqu'à la fin du XIXe siècle, la "transmission des caractères acquis" était quelque chose d'admis par tout le monde et L. n'a fait qu'intégrer cette évidence de son temps à sa théorie. Par contre, c'est Darwin, dans "L'origine des espèces", qui proposera une véritable "théorie de la transmission des caractères acquis". Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle qu'August Weismann rejettera cette "théorie", d'abord en critiquant celle de D., puis en s'opposant aux quelques néo-lamarckiens qui la défendaient encore. La postérité (c'est-à-dire les biologistes qui ignorent l'histoire de leur discipline et préfèrent jeter à la figure de leurs contradicteurs des clichés et des arguments qu'ils n'ont jamais pris la peine d'étudier) attribuera donc injustement cette fameuse "théorie de la transmission des caractères acquis" à Lamarck lui-même.

    Revenons maintenant à la véritable théorie lamarckienne de l'évolution que Fleury est venue étayer bien malgré lui :

    I. L'évolution selon Lamarck
    Lamarck constate que la classification des êtres vivants est également généalogique : des êtres les plus simples, apparus par génération spontanée, dérivent des êtres de plus en plus complexes jusqu’à, et y compris, l’homme. Le transformisme lamarckien met alors en avant deux principes. Tout d’abord, il postule que les êtres vivants ont une tendance à la complexification. Deuxièmement, il imagine que cette tendance à la complexification se heurte aux circonstances externes. Sans ces circonstances, la complexification des êtres vivants serait linéaire et régulière.
    En raison de ce heurt avec les circonstances externes, la complexification perd de sa régularité. Elle est perturbée : des vides se créent dans la série et celle-ci se diversifie en plusieurs rameaux, comme si la tendance à la complexification éclatait en se heurtant aux circonstances externes. C’est ce qui implique, selon Lamarck, que l’ordre naturel de complexité croissante des espèces ne soit jamais parfaitement réalisé.
    La modification des résistances externes joue donc indirectement le rôle de déclencheur de l’adaptation des êtres vivants, adaptation qui est assurée par la tendance à la complexification. La tendance à la complexification apparaît comme une force poussant les êtres vivants à la meilleure occupation possible de leur milieu extérieur.
    Pour lui, cet "ordre naturel" est simplement celui qu'il a constaté dans ses classifications ; c'est une donnée, un fait empirique à expliquer ; ce n'est jamais la preuve de quoi que ce soit.

    II. La biologie de Lamarck
    Lamarck est véritablement l’inventeur de la biologie, en tant que science de la vie ou science des êtres vivants. Il fut non seulement l’inventeur du mot mais aussi le premier à comprendre la biologie comme une science autonome.
    - L’organisation des êtres vivants
    Pour Lamarck, les êtres vivants diffèrent radicalement des objets inanimés, et il n’y a aucune continuité entre eux. Les lois physiques sont certes immuables et s’appliquent à toute la nature, aussi bien au règne inanimé qu’au règne vivant. Mais ces lois s’appliquent à des entités matérielles différentes dans des situations différentes. Le propre de la biologie est justement d’étudier quelles sont les conditions pour que les lois physiques produisent des êtres vivants plutôt que des objets inanimés (Lamarck n'est donc pas vitaliste).
    Lamarck considère également que la vie et la pensée sont inhérentes à l’organisation de la matière, et non à la matière en elle-même. La matière est la même partout, seule l’organisation diffère. Une condition essentielle à la vie est donc l’organisation des êtres vivants, ce que Lamarck appelle une certain ordre des choses.
    Lamarck définit la vie comme «un ordre et un état de choses» (une organisation) qui permet les «mouvements vitaux», c’est-à-dire les mouvements de fluides organiques, mouvements auxquels sont ramenés les processus vitaux. La vie est le résultat des interactions entres trois termes: des parties contenantes, des fluides contenus et une «cause excitatrice» qui provoque le mouvement des fluides dans les parties contenantes.
    - L’irritabilité des êtres vivants
    Par ailleurs, Lamarck différencie l’animal et le végétal par le fait que les tissus du premier sont irritables, alors que ceux du second ne le sont pas. L’irritabilité est la faculté de répondre, par une contraction, à une stimulation quelconque. Chez les animaux, nous dit Lamarck, la principale conséquence de l’irritabilité des tissus est une intériorisation de la cause excitatrice des mouvements de fluides, surtout chez les animaux supérieurs.
    Ceux-ci sont alors beaucoup moins dépendants du milieu extérieur que les animaux inférieurs et les végétaux, pour tout ce qui concerne les mouvements de fluides. Ainsi la vie des animaux supérieurs acquiert-elle une plus grande autonomie par rapport au milieu, ce qui aura des conséquences importantes pour la transformation des espèces.
    - L’interaction entre fluides et parties contenantes
    Lorsque Lamarck envisage les interactions entre fluides et parties contenantes, il reprend non plus l’animal-machine, mais l’embryologie cartésienne, sa conception n’est pas une physiologie mais une biologie. Il n’explique jamais le fonctionnement d’aucun organe, et s’en préoccupe assez peu.
    Lamarck ne conçoit plus le corps comme une machine fonctionnant, mais comme une masse matérielle qui s’organise progressivement sous l’action du mouvement des fluides. Il relie le mouvement des fluides organiques et l’organisation du corps. Ces mouvements de fluides ne sont plus censés assurer diverses fonctions physiologiques, mais ils sont la cause d’une organisation des parties contenantes, lesquelles réagissent à leur tour sur ces fluides. (Ici, on est très proche de ce qu'expose V. Fleury)
    Dans la biologie lamarckienne, jamais le corps ne fonctionne comme une machine, il se construit et se complexifie peu à peu, jusqu’à ce que soient épuisées ses possibilités en ce domaine, alors il vieillit en s’endurcissant, et meurt. Dans cette conception, les parties contenantes ne sont plus de simples tuyaux où circuleraient les fluides.
    Fluides et parties contenantes interagissent donc entre eux. L’organisation des parties contenantes est provoquée par le mouvement des fluides en elles, mais cette organisation facilite et accroît ce mouvement. Ce sont les fonctions qui déterminent les organes.

    Chez Lamarck, la transformation des espèces et l’adaptation au milieu extérieur ont ainsi le même moteur, la tendance à la complexification. Chez Darwin, qui combat toute idée d’une tendance à la complexification (sous prétexte que l'existence d'un tel "ordre naturel" impliquerait l'intervention d'un Dieu), c’est la nécessité d’adaptation (passive et non plus active) qui sert de moteur à la transformation des espèces. Cette différence s’explique par la différence des projets lamarckien et darwinien.
    La transformation des espèces, chez Lamarck, sert à expliquer la formation des êtres vivants complexes à partir des seules lois de la physique. Chez Darwin, la transformation des espèces sert à expliquer leur diversité et leur adaptation au milieu. Il n’est jamais question pour ce dernier de ramener la biologie sous les lois de la physique et moins encore de donner à l'existence des êtres vivants complexes une explication historique ; tout est le produit du hasard des variations et de la sélection naturelle. Darwin fait des êtres vivants de simples jouets, inertes et passifs, des circonstances extérieures ? ce qui est pour le moins réducteur et incomplet.
    Chez Lamarck, l’adaptation est expliquée non pas par la sélection naturelle des formes les mieux adaptées, mais soit par l’action directe du milieu sur l’organisme (cas des végétaux), soit par son action indirecte «déclenchante» combinée avec la tendance à la complexification que limitent les circonstances externes (cas des animaux). L’adaptation au milieu, loin d’être le moteur de l’évolution, ne fait qu’introduire des irrégularités dans la complexification des espèces, qui sans cela serait linéaire et régulière.
    Pour Lamarck, il y a donc des contraintes internes propres à la structure des êtres vivants qui participent à l'évolution des espèces et l'orientent dans une certaine direction.

    Vincent Fleury a donc apporté une confirmation assez importante à la théorie de Lamarck, ce qui n'empêche pas que celle-ci ait sérieusement besoin d'être actualisé en fonction des connaissances de la biologie moderne. Mais qui fera un tel travail ? Qui voudra ébranler le "dogme" néo-darwinien si confortable aux esprits paresseux ? Rassurez-vous adorateurs du hasard, chantres de l'adaptation, vous avez encore de beaux jours devant vous. Mais un jour, qui sait, votre vision misérable du vivant fera rire tout le monde…

    Rédigé avec l'aide de cette page:
    < http://www.cnam.fr/lipsor/dso/articles/fiches.php? >

  3. #3
    JPL
    Responsable des forums

    Re : De l'origine des especes

    Citation Envoyé par Sonia Dickin Voir le message
    Qui voudra ébranler le "dogme" néo-darwinien si confortable aux esprits paresseux ? Rassurez-vous adorateurs du hasard, chantres de l'adaptation, vous avez encore de beaux jours devant vous. Mais un jour, qui sait, votre vision misérable du vivant fera rire tout le monde…
    Le rappel historique de la vision de Lamarck est intéressant et, en effet, peu de gens savent que Darwin n'était pas opposé à l'hérédité des caractères acquis (même si ce point est de faible importance dans sa théorie). Mais la fin de ce message se situe au niveau d'une basse polémique qui ruine tout espoir d'avoir un dialogue utile.
    Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac

  4. #4
    invite70ad78f0

    Re : De l'origine des especes

    Quand on voit comment vous avez discuté des ouvrages de Gérard Nissim Amzallag sur ce forum, on se demande s'il est réellement possible d'avoir ici un "dialogue utile" avec quelqu'un sur un média pareil...

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    JPL
    Responsable des forums

    Re : De l'origine des especes

    Je ne vois pas l'intérêt de discuter avec quelqu'un qui, dans ses deux premiers messages, exprime son mépris pour l'opinion des autres. Personne ne t'a forcée à venir "sur un média pareil" pour reprendre tes termes. Si ce médium ne te convient pas, au revoir.
    Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac

  7. #6
    invite78d2ef62

    Re : De l'origine des especes

    Sonia, quel rapport exact entre Fleury et Lamarck? C'est bien de rappeler des choses sur le second (injustement enfermé aujourd'hui dans ca caricature posthume lyssenkiste, il fut un grand savant, lui), mais la question posée concerne le premier. Que je n'ai pas lu, donc les réponses m'intéressent.

  8. #7
    invite1d867aac

    Re : De l'origine des especes

    Bonjour Sonia,

    Je me demande quand même où est la science dans toutes ces suppositions...
    Le principe même de la science n'est-il pas de partir d'un fait scientifique prouvé ?
    Or qu'y a t'il de prouvé dans tout celà, d'expérimenté ?
    Qu'y a t-il de prouvé dans le fait que la matière se structurerait d'elle même ?
    La théorie de l'évolution se résume t-elle à une série de suppositions invérifiables ?

    Amicalement

    Fred

  9. #8
    piwi

    Re : De l'origine des espèces

    La discussion aurait pu être intéressante mais le ton n'invite pas à s'y engager..... Dommage!

  10. #9
    invite70ad78f0

    Re : De l'origine des especes

    Citation Envoyé par cosmostroumph Voir le message
    Qu'y a t-il de prouvé dans le fait que la matière se structurerait d'elle même ?
    La théorie de l'évolution se résume t-elle à une série de suppositions invérifiables ?

    ben, si vous ne voyez pas comment la matière n'est pas capable de se structurer elle-même, je vous conseille amicalement de sortir de chez vous, de regarder le soleil, d'aller faire un tour en forêt, voir comment l'univers et la vie se sont contruits dans la réalité vraie... et pas seulement sur le papier, dans un labo ou sur un écran.

    Les êtres vivants ne sont pas une "matière brute", simple jouet passifs et soumis aux forces de l'environnement. Tout les paysans et les éleveurs savent ça. Il serait temps de s'en souvenir et d'en tenir compte, ne pensez-vous pas?

    Bonsoir.

  11. #10
    piwi

    Re : De l'origine des espèces

    Citation Envoyé par Sonia Dickin
    ben, si vous ne voyez pas comment la matière n'est pas capable de se structurer elle-même, je vous conseille amicalement de sortir de chez vous, de regarder le soleil, d'aller faire un tour en forêt, voir comment l'univers et la vie se sont contruits dans la réalité vraie... et pas seulement sur le papier, dans un labo ou sur un écran.

    Les êtres vivants ne sont pas une "matière brute", simple jouet passifs et soumis aux forces de l'environnement. Tout les paysans et les éleveurs savent ça. Il serait temps de s'en souvenir et d'en tenir compte, ne pensez-vous pas?

    Bonsoir.
    Bonsoir,
    Je n'ai compris ni à qui vous vous adressez, ni quel est l'objectif de votre intervention.
    Que voulez vous dire exactement?

    Cordialement,
    piwi

  12. #11
    invite01e752d8

    Re : De l'origine des espèces

    Bonsoir,


    Je suis sûr que l'on peut discuter sans polémiquer sur les opinions de chacun. J'aimerais prendre part à cette discussion, mais je n'ai que feuilleté le livre de V. Fleury (De l'oeuf à l'éternité). Quelqu'un pourrait-il me résumer les idées maîtresses de ce bouquin , ce qu'il apporte de nouveau et/ou de contradictoire avec la théorie néo-darwinienne (et non pas avec celles de Darwin ou de Lamarck eux-même -c'est trop facile- ce n'est pas ce qui m'intéresse).
    Si chacun pense que la théorie avancée par V. Fleury ou celle par les "néo-darwiniens" est si importante que ça, il serait dommage que l'on se prive d'en discuter.

    Cordialement,

    Apus.

  13. #12
    inviteee8fe909

    Re : De l'origine des espèces

    On peut encore écouter Fleury exposer ses idées sur le site de France Culture , émission "continent science" du 12 février , vous pouvez aussi la podcaster.
    C'est interessant , j'ai pas tout compris, il parle surtout de biologie du développement, de morphologie....

  14. #13
    invite01e752d8

    Re : De l'origine des espèces

    Bonjour,

    Merci pour l'info Tourres! Je vais jeter un coup d'oreille.

  15. #14
    jiherve

    Re : De l'origine des espèces

    Bonsoir
    Personellement je trouve cette théorie un peu trop mécaniste, l'auteur est très brillant mais son approche trop physicienne à mon gout!
    Ceci dit la bio n'est pas mon domaine.
    JR
    PS :Et l'émmergence dans tout ça?

  16. #15
    invite01e752d8

    Re : De l'origine des espèces

    Bonsoir,


    J’ai écouté l’entretien avec Vincent Fleury (à défaut d’avoir lu ses bouquins) à cette adresse :
    http://www.radiofrance.fr/chaines/fr...?emission_id=9

    J’y ai trouvé des conceptions intéressantes mais rien qui ne m’a semblé nouveau ou de spécialement plus développé que ce qui a déjà pu être dit par des biologistes. (je ne me base que sur cet entretien diffusé sur France Culture).

    V. Fleury est physicien de formation et son approche a donc comme avantage (qu’on doit lui concéder, il est vrai) de ne pas être influencé a priori par les positions des biologistes. S’il est vrai qu’il trouve un certain « sens » à l’évolution des organismes, il avertit d’emblée qu’il ne faut pas du tout le confondre avec les Créationnistes (on l’aurait déjà accusé de cela en pleine conférence), que sa théorie ne s’apparente pas du tout à celle du dessein intelligent (intelligent design en anglais).

    Ce qu’il entend par « sens » dans l’évolution me semble assez particulier, je ne suis pas sûr qu’il se soit bien exprimé là-dessus ce jour-là... (ou alors c’est simplement moi qui capte pas bien ! ) Il parle du « sens » de l’orientation des tissus. C’est à dire (je pense) que l’orientation des tissus ne se fait pas au hasard, mais répond à des lois physiques. De là, cela impliquerait un « sens » à l’évolution ( !). J’avoue que le raccourci rhétorique qu’il exprime me semble « un peu » court. V. Fleury admet dès le début, qu’il n’a pas l’intention de polémiquer sur l’évolution… Mais qu’il le veuille ou non, le titre de son livre porte à cela. Peut-être est-ce plus un titre aguicheur qu’une réelle annonce de discussion ?

    Si je comprends bien sa vision des choses, les possibilités de développements des organismes prédétermineraient l’évolution de ceux-ci. Jusque-là, je suis plus ou moins d’accord avec lui et le fait que les organismes aient des possibilités d’évolution qui soient limitées ne me semble pas si révolutionnaires : toutes les mutations ne donnent pas forcément des formes viables, et quand bien même viables, encore faut-il que l’organisme mutant puisse être assez compétitif dans son milieu. Aussi, le fait que le développement embryonnaire (c’est principalement à travers cette discipline que V. Fleury aborde le « sens » de l’évolution apparemment) soit sujet aux contraintes physiques n’est pas nouveau en biologie. Les travaux de D’Arcy Thompson (On growth and form) ont largement traité du fait que la forme et la croissance des organismes devaient répondre à des contraintes physiques (aussi me semble-t-il que lorsque j’avais feuilleté le bouquin de V. Fleury, ce livre était en référence bibliographique). Ces considérations sur la croissance et la forme sont, à ma connaissance, tout à fait acceptées par les biologistes (mais peut-être pas assez pris en considérations ? ça, je ne sais pas).

    Ensuite, Fleury dit que Darwin (du moins sa théorie) ne peut expliquer comment s’allonge le doigt mammalien pour devenir celui de la chauve-souris. En réalité, il me semble qu’il confond un peu embryologie et phylogénie (j’y reviendrai plus bas) ! Je crois qu’il s’agit simplement d’un manque de recul. J’ai l’impression qu’il extrapole le déterminisme embryologique à l’évolution des espèces…

    D’après lui, l’évolution s’apparenterait à une échelle de complexité. Là, je crois sincèrement que sa position est tout à fait dépassée ! Je ne sais même pas si la notion d’échelle évolutive circule encore parmi les biologistes… Il me semble là, que le physicien a une certaine idée de l’évolution qui n’est pas tout à fait à jour ou alors sa position est voulue en toute connaissance du sujet, mais cela m’étonne un peu. Bien sûr, il le dit lui-même, son but n’est pas de polémiquer, mais dans ce cas, il lui serait utile de s’informer un peu plus auprès de biologistes (parce qu’il doit certainement travailler avec des biologistes, pour bosser sur le développement embryonnaire). Cela dit, je ne veux surtout pas dénigrer ses travaux, je suis sûr que ceux-ci peuvent apporter beaucoup à la biologie (si ce n’est pas déjà fait). Je pense que tout biologiste peut comprendre que le développement embryonnaire répond d’abord aux expressions génétiques et ensuite à des phénomènes biochimiques et cellulaires, auxquels enfin viennent s’ajouter des contraintes physiques. Mais il me semble, que V Fleury a tendance à donner une prédominance aux composantes physiques. S’il est vrai que celles-ci agissent directement sur les phénotypes (là-dessus, biologistes et physiciens ne peuvent que s’accorder, je crois), en quoi celles-ci influencent le génotype ? La théorie darwinienne, prédisait le caractère aléatoire de ces changements génétiques et que la sélection naturelle faisait ensuite le tri. Nous savons aujourd’hui que les mutations affectant les cellules reproductrices sont généralement aléatoires. C’est pourquoi, les biologistes pensent qu’il n’y a pas de sens à l’évolution. Pour qu’il y ait un sens, il faudrait que ces contraintes physiques atteignent directement les gènes à l’intérieur des cellules reproductrices et ça, ça serait du néo-lamarckisme pour peu que j’en sache. Mais là-dessus, V. Fleury ne s’est pas explicité. Malgré tout, je ne sais pas trop s’il est partisan d’une théorie néo-lamarckienne (ou alors il aurait pu le dire franchement !). J’ai plutôt l’impression que sa vision est biaisée, mais là encore il m’est difficile de dire de telles choses alors que je me base uniquement sur une seule interview (c’est pourquoi j’attends que d’autres ayant lu ses bouquins me précisent un peu plus les choses).

    Pour donner des exemples, il affirme que la forme du lapin, d’une certaine façon, est déjà latente chez la grenouille (rappelez-vous sa vision d’une échelle des organismes, et là-dessus, oui, ça s’apparente franchement à du lamarckisme) ; ou encore que le doigt allongé de la chauve-souris était d’une certaine manière pré-déterminée (selon les possibilités d’évolution restreinte). Encore une fois, je vais me répéter, le fait que les possibilités d’évolution ne soient pas illimitées est tout à fait logique. Toutes les aberrations ne peuvent pas être « admises » dans la compétition des organismes ou ne serait-ce parce que celles-ci ne sont pas viables. Par contre, le fait que les possibilités de variations soient limitées à une génération n’induit pas un sens, une direction déterminée de l’évolution, une convergence. Et ce, parce que comme le disait si bien François Jacob, la nature « bricole ». Elle peut faire du neuf avec du vieux, ses possibilités se voient moins restreintes qu’à première vue. Par ailleurs, même si une espèce avait une quelconque tendance évolutive restreinte par les conditions physiques, comment peut-on négliger les autres espèces ? Comment peut-on faire abstraction de la pression sélective due aux organismes concurrents ? C’est là je crois, que la vision de V. Fleury est quelque peu biaisée (de plus avoue-t-il ne s’intéresser qu’aux vertébrés -si je comprends bien- c’est sans doute un autre facteur réducteur de sa vision du vivant…). J’ai vraiment l’impression qu’il ne considère que l’aspect ontogénique et qu’il néglige la dimension phylogénique…

    Autre point, V. Fleury explique notamment que les articulations des bras et des jambes (coude et genou) chez l’homme se développent dans des orientations opposées simplement parce que les moignons de membres croissent de façon opposée. Ce qu’il affirme est sans doute vrai -mes cours de développement/embryologie m’ont peu passionné et me sont un peu lointains- mais cela explique-t-il aussi pourquoi, chez d’autres quadrupèdes, ces articulations sont orientées pareillement et non pas à l’opposée ? Je suis sûr que la biologie du développement sait répondre de façon satisfaisante à cette question (cela dit, là comme ça, je dois admettre mon préjugé et mon ignorance…). Je suppose que V. Fleury a bien étudié l’influence des contraintes physiques sur l’embryon mais comment peut-il omettre qu’en premier lieu, les gènes (à travers leur expression en protéines qui vont interagir de façon plus ou moins concertée ou au travers de boucles de rétroaction etc.) apportent la matière sur laquelle s’opèrent ces lois physiques ? Or les gènes des cellules germinales varient de façon aléatoire et ne sont pas soumis aux lois physiques, en tout cas pas en leurs répondant de façon adéquate ! Si les gènes des fois mutent à cause de facteurs extérieurs, ils le font totalement au hasard et non de façon appropriée (c’est-à-dire favorable à l’organisme) vis-à-vis de ces facteurs !

    Si Fleury, ne se mêle pas aux Créationnistes, il admet cependant qu’un de leurs arguments lui paraît tout à fait pertinent contre la théorie darwinienne. La théorie néo-darwinienne (dans sa forme « classique ») explique l’évolution par des changements lents et progressifs. L’un des points que soulignent les Créationnistes est la (soi-disant) soudaineté d’apparition de certains caractères (argument déjà avancé du temps de Darwin par Mivart, à propos de l’aile notamment). Fleury prend en exemple la patte du cloporte : comment celle-ci a pu apparaître progressivement ? Un quart de patte ne donne aucun avantage sélectif ! Selon lui, la formation d’une patte ne serait pas si complexe, elle serait même plutôt simple étant donné que cela répondrait naturellement (si je puis dire) aux lois physiques. C’est pourquoi il pense que la patte a très bien pu apparaître « d’un coup d’un seul », en « une génération » (il le dit vers la 30è minute de l’interview). Je ne saurais juger des arguments physiques qu’il avance (mes connaissances dans ce domaine sont trop ridicules). Mais en ce qui concerne la soi-disant soudaineté de l’apparition de la patte du cloporte, je crois que le regard de la biologie est plus pertinent. Je pense que Fleury ignore tout de la phylogenèse des appendices articulés chez les arthropodes. Aussi peut-on rappeler que Darwin supposait déjà le fait que les organes « intermédiaires » n’ont pas forcément eu la même fonction qu’ils ont dans leur forme définitive. La logique de Fleury est un raisonnement a posteriori (des causes finales) auquel on peut s’accrocher et qui est classique (je ne le jugerai pas). Quant au fait qu’un organe ou une fonction puisse apparaître « d’un coup d’un seul », cela n’est pas non plus nouveau, c’est toujours l’histoire du « monstre prometteur » de Richard Goldschmidt. Le fait que la vitesse d’évolution des organismes ne soit pas continue (comme le voudrait par contre les néo-darwinistes « classiques ») est une question sur laquelle discutent déjà depuis au moins deux décennies des biologistes (cf. Gould et son ponctualisme). Ainsi, je ne vois pas trop ce que Fleury apporte de convaincant et de nouveau à la discussion…

    En ce qui concerne les cellules souches, toujours dans l’interview (vers la 33è minute), Fleury dit qu’il ne croit pas vraiment en l’espoir qu’apportent ces cellules. Il ajoute qu’on « dit une chose et son contraire ». Mais en l’écoutant, j’ai bien l’impression que c’est lui qui dit le contraire de son énoncé, quand finalement il admet que les ces cellules pourraient avoir un intérêt ???… Et je crains également que ces connaissances en biologie cellulaire ne sont pas assez consistantes pour lui permettre de préjuger de l’opinion des biologistes à ce sujet (aussi a-t-il l’humilité de l’admettre).

    Enfin voilà, ce que j’en ai tiré. Discutons-en.

  17. #16
    invite01e752d8

    Red face Re : De l'origine des espèces

    Citation Envoyé par Apus apus
    Mais qu’il le veuille ou non, le titre de son livre porte à cela. Peut-être est-ce plus un titre aguicheur qu’une réelle annonce de discussion ?
    Je retire cette phrase! Je ne sais pas ce qu'il m'a pris! C'est du n'importe quoi!

  18. #17
    ulyss

    Re : De l'origine des espèces

    Citation Envoyé par Apus apus Voir le message

    Mais il me semble, que V Fleury a tendance à donner une prédominance aux composantes physiques. S’il est vrai que celles-ci agissent directement sur les phénotypes (là-dessus, biologistes et physiciens ne peuvent que s’accorder, je crois), en quoi celles-ci influencent le génotype ? La théorie darwinienne, prédisait le caractère aléatoire de ces changements génétiques et que la sélection naturelle faisait ensuite le tri. Nous savons aujourd’hui que les mutations affectant les cellules reproductrices sont généralement aléatoires. C’est pourquoi, les biologistes pensent qu’il n’y a pas de sens à l’évolution. Pour qu’il y ait un sens, il faudrait que ces contraintes physiques atteignent directement les gènes à l’intérieur des cellules reproductrices et ça, ça serait du néo-lamarckisme pour peu que j’en sache. Mais là-dessus, V. Fleury ne s’est pas explicité. Malgré tout, je ne sais pas trop s’il est partisan d’une théorie néo-lamarckienne (ou alors il aurait pu le dire franchement !). J’ai plutôt l’impression que sa vision est biaisée, mais là encore il m’est difficile de dire de telles choses alors que je me base uniquement sur une seule interview (c’est pourquoi j’attends que d’autres ayant lu ses bouquins me précisent un peu plus les choses).
    Bonjour,

    Ce sujet a attiré mon attention.
    Je ne suis pas biologiste, mais le raisonnement de V. Fleury me paraît pourtant acceptable tel que tu le présentes :
    Si j’ai bien compris certaines mutations vont occasionner la formation d’une nouvelle protéine, qui va faire croître un nouveau type de tissu, qui lui-même va s’organiser « tout seul » en un nouvel organe et la modification du phénotype va s’opérer d’un seul coup, en une génération, avec l’apparition d’un membre ou d’un organe.
    Que l’évolution procède d’une échelle de complexité n’est pas forcément en contradiction avec le fait que les mutations aléatoires ne touchent que le génotype, et pas le phénotype.
    Prenons une population d’individus ayant une séquence du génome en commun.
    Mettons qu’il y est dix mutations possibles concernant cette séquence du génome. Parmi elles neuf donnent des évolutions très faibles ou nulles du phénotype, et une donne une modification conséquente et intéressante en terme d’apparition d’un nouvel organe.
    Toutes ces mutations possibles vont avoir lieu sur différentes cellules reproductrices des individus ayant cette séquence en commun, elles vont avoir lieu de façon aléatoire, mais comme la population est grande et en considérant un intervalle de temps long (en termes de nombre de reproduction), elles vont toutes plus ou moins avoir lieu.
    La pression de sélection va alors faire apparaître le nouveau tissu. Les gènes ne seraient alors que le biais utilisé par la « nature », si j’ose dire, pour faire émerger un nouveau caractère qui était déjà prédéterminé au rang (n-1). Les mutations aléatoires sur les gènes ne seraient qu’un « leurre », car la sélection se ferait bien sur les phénotypes, tous les caractères phénotypiques possibles étant déterminés par le nombre de tissus capables de croître en s’ « auto-organisant » en organes. Si une séquence de génome codant ce nouveau tissu est possible, celle-ci va forcément apparaître à un moment ou un autre au gré des mutations.

    Qu’en penses tu ?

  19. #18
    invite01e752d8

    Re : De l'origine des espèces

    Citation Envoyé par ulyss Voir le message
    Bonjour,
    [...]
    Si j’ai bien compris certaines mutations vont occasionner la formation d’une nouvelle protéine, qui va faire croître un nouveau type de tissu, qui lui-même va s’organiser « tout seul » en un nouvel organe et la modification du phénotype va s’opérer d’un seul coup, en une génération, avec l’apparition d’un membre ou d’un organe.
    Et ensuite:
    Que l’évolution procède d’une échelle de complexité n’est pas forcément en contradiction avec le fait que les mutations aléatoires ne touchent que le génotype, et pas le phénotype.
    Oui et oui encore pour le 2è paragraphe . Mais je dirais plus "certaines mutations vont occasionner la formation d'une nouvelle protéine qui pourrait faire croître un nouveau type de tissu, qui s'organisera par ses propriétés biologiques propres ainsi qu'en répondant aux contraintes physiques (qui sont d'ailleurs toujours le cadre implicite de tout évènement qui met en jeu la matière) en formant éventuellement un nouvel organe". Par contre, que l'apparition puisse s'effectuer en une génération, on peut en discuter (cf. plus bas). Et en ce qui concerne la prétendue échelle évolutive, le débat ne se situe pas au niveau auquel tu fais allusion, Ulyss. Et si j'ai été ambigu de ce côté, c'est de ma faute, je reviendrai sur cette discussion plus bas également.

    La pression de sélection va alors faire apparaître le nouveau tissu. Les gènes ne seraient alors que le biais utilisé par la « nature », si j’ose dire, pour faire émerger un nouveau caractère qui était déjà prédéterminé au rang (n-1). Les mutations aléatoires sur les gènes ne seraient qu’un « leurre », car la sélection se ferait bien sur les phénotypes, tous les caractères phénotypiques possibles étant déterminés par le nombre de tissus capables de croître en s’ « auto-organisant » en organes. Si une séquence de génome codant ce nouveau tissu est possible, celle-ci va forcément apparaître à un moment ou un autre au gré des mutations.
    Le fait de considérer le facteur génotypique comme un "leurre" est un argument dont il me semble en avoir déjà lu quelques lignes (il me semble aussi que c'est un argument souvent avancé par les physiciens, peut-être saurais-tu me répondre là-dessus? ). Je ne sais plus trop si d'autres ont déjà répondu à cela, je ne sais pas non plus si mon argumentation sera convaincante à ceux qui me liront... Aussi, me pardonneras-tu, je l'espère, si j'ai mal compris ta question ou tes suppositions.
    Je prendrais l'exemple des pins en hautes altitudes pour essayer de te (Ulyss) convaincre que l'évolution (en espèce-> la spéciation) se fait bien au niveau des gènes et que ce n'est pas les contraintes physiques qui agissent sur les génotypes.
    Certains pins en haute montagne peuvent se rencontrer sous leur forme "naine". Celle-ci est représentée par des spécimens un peu rabougris, pas très grand avec un déploiement limité. Effectivement le vent, le froid (etc.) "obligent" ou "contraignent" ces pins à être nains -contrairement à leurs semblables des plaines qui peuvent être grands, forts, beaux etc.... Malgré tout, si l'on prélèvent des graines de ces pins "frustrés" (désolé pour cet écart anthropomorphique, je veux juste essayer d'être pédagogue... peut-être ai-je tort...) et qu'on les replante en plaine (ou autres conditions plus clémentes), les plans obtenus ne seront pas chétifs, ils auront la possibilité de croître avec exubérance. Les facteurs physiques agissent sur le phénotype et non sur le génotype. Un organisme possède tout de même une certaine adaptabilité quant à son environnement sans qu'il ait forcément besoin d'une mutation avantageuse pour survivre et se pérenniser. Cependant, si ces pins -semblables génétiquement à ceux des plaines- s'étaient avérés incapables à être contraints dans leur forme générale, il est vraisemblable qu'une mutation qu'il les aurait rendu "nains" génétiquement (c'est à dire que même de retour en plaine, ils seraient tout petits) aurait pu être un avantage sélectif et que cette mutation se serait répandu (pour former une sous-espèce, et à long terme une espèce différente éventuellement).
    Je dois avouer que dans mon exemple, ce sont des facteurs physiques (vent, froid) qui agissent et qui des fois auraient pu donner lieu à une spéciation. Mon exemple n'est sans doute pas le meilleur qui soit (mais il est classique, c'est pourquoi je l'ai repris). Ainsi, il ne faut surtout pas oublier que l'environnement d'un organisme ne se limite pas aux conditions physiques. Il faut prendre en compte les autres espèces en compétition de la même niche écologique. De même, dans l'exemple que j'ai pris, les facteurs nutritifs (s'il peuvent être vus comme des facteurs physiques, peuvent l'être également comme facteurs biologiques, me semble-t-il), les éventuelles symbioses bactériennes ou fongiques (au niveau des racines) n'ont pas été pris en compte, mais auraient pu jouer un rôle limitant similaire aux conditions physiques quant au développement plus ou moins épanoui.

    La sélection se fait bien sur des phénotypes (apparemment et à première vue), nous sommes d'accord là-dessus, mais l'on voit bien dans l'exemple des pins nains que la pression sélective a appuyé sur la plasticité relative du phénotype et a rebondi. Ce que j'entend par là, c'est qu'un phénotype donné n'est pas strictement lié au génotype (la forme naine n'est pas celle codée à l'origine mais a été modelé par l'environnement physique). Ainsi, les phénotypes potentiels d'un même génotype peuvent être "adoptés" (et non sélectionnés) selon leur avantage, mais ne feront jamais évolué l'espèce en une autre! J'insiste là dessus, il faut que la sélection se fasse sur le génotype!!! Dans l'exemple des pins, un phénotype particulier (le nanisme) semble avoir été sélectionné, et on a l'impression qu'on a sélectionné un génotype. Il s'avère finalement, qu'il n'en est rien, nous n'avons rien sélectionner du tout! Parce que les contraintes physiques n'ont pas atteints les gènes! Lorsque plusieurs génotypes présentent chacun un seul phénotype stricte (schématisons un peu), là effectivement, sélectionner les phénotypes avantageux est pareil à sélectionner les génotypes avantageux!
    Pour qu'il y ait évolution, il faut que les gènes mutent et soient sélectionnés. Une forme particulière qui n'est pas codé par une (ou des) gène(s) particulier(s), n'est en rien une nouveauté (ou alors seulement en apparence). Voilà pourquoi, je pense que la sélection s'opère bien sur le génotype avantageux et non sur le phénotype avantageux (même si au finale ce dernier sera atteint, l'inverse n'est pas toujours vrai: cf. notre exemple, les gènes sont les même mais le phénotype différent selon le milieu).
    Les contraintes physiques, il me semble, ne sont que le cadre rigide dans lequel la vie évolue et doit se conformer, non pas un cadre mobile qui serait le moteur de l'évolution. Le moteur de l'évolution est bien, à mon avis, la sélection naturelle qui fait le tri parmi les mutations aléatoires que les organismes lui proposent.


    A propos de le vitesse d'apparition de certains organes. C'est un débat brûlant parmi les théoriciens de l'évolution. Les néo-darwiniens classiques pensent (comme Darwin) que les changements évolutifs se font progressivement, étapes par étapes, que "la nature ne fait pas de saut" (d'après l'aphorisme attribué à Leibniz "Natura non saltus facit") contrairement à l'idée de "saltationisme". Ils expliquent l'avantage des formes intermédiaires par le fait que ces organes aient été adaptés à une fonction différente de celle qu'il leur est "attribuée" dans leur forme finale. Non en voulant s'opposer à cette idée, Stephen Jay Gould a repris le concept du "monstre prometteur" de Richard Goldschmidt pour compléter la théorie classique (et non pour l'écraser, du moins c'est ce que j'ai compris de ce que j'ai lu de Gould jusque là, il me reste à lire sa "Structure de la théorie de l'évolution" pour voir si ses idées n'ont pas voulu prendre plus de place depuis...). En effet, de petites mutations touchant les gènes architectes (ou dits "gènes homéotiques", ayant un rôle essentiel lors du développement embryonnaire et dont V. Fleury fait allusion dans son interview et dont il doit sûrement traiter dans ses bouquins...) induisent des "malformations" importantes. C'est notamment en trafiquant ou en jouant sur la propriété de ces gènes qu'on arrive à faire pousser des pattes à la place d'antennes chez certains insectes, ou qu'on arrive à faire pousser des dents sur des poules (du moins sur leurs tissus)...
    Là dessus, je prend tout à fait en compte l'avis de Fleury (je critiquais seulement son histoire de sa patte de cloporte au 1/4, je ne crois absolument pas qu'elle soit apparu en une génération). D'ailleurs, j'aurais tendance à me joindre à l'idée de Gould (sa théorie de l'équilibre ponctué ou ponctualisme qu'on rejoint au concept de saltationisme), mais je ne suis qu'un amateur, j'en ai bien conscience. C'est pourquoi à ce sujet, je crois qu'il faut suivre les débats et que l'on peut également en discuter sur les forums ici.

    En ce qui concerne maintenant la notion d'échelle évolutive, je ne peux que conseiller le bouquin de Gould "La vie est belle". Même si certains points de son interprétation de la Faune du Burgess doivent être actualisés (ce qu'il a lui-même fait dans ses essais ultérieurs), je pense que les idées fondamentales ne s'en sont pas trouvées plus ébranlées que ça (avis personnel)... Les espèces ne s'enchaînent pas comme les barreaux d'une échelle. Il n'y a pas de chaînon(s) (manquant(s)) entre l'homme et la chauve souris! La notion de buisson évolutif pour représenter la phylogénie des espèces (si elle n'est pas parfaite) est tout de même plus adéquate que le concept d'échelle à barreau. (essayons donc de placer sur une échelle ne serait-ce que les différents ordres de mammifères...on serait bien embêtés je pense...)
    Et je conseillerais également le bouquin de Gould "L'éventail du vivant" (il n'est pas très long à lire, et vous pouvez sauter les passages sur les règles de Baseball qui ne sont pas indispensables à la compréhension du livre) pour ce qui est de sa discussion sur la prétendue complexité croissante des organismes. De façon légitime, nous avons tendance à focaliser notre attention, comme objet de complexité, la structure cérébrale qui finit en "beauté" par notre cerveau d'Homo sapiens. C'est là, d'une part, une vision bien anthropocentrique et totalement arbitraire. Et d'autre part, c'est négliger notre insifiance dans l'écosystème planétaire!!! Dans la diversité du vivant, que représente la ridicule ramille des homininés dont nous sommes les derniers malheureux représentants? Evidemment, on est en droit d'avoir une vision "theilardienne" de l'évolution, dans ce cas, qu'il n'y ait plus qu'une minuscule branche d'homininés qui tendrait vers le point Oméga peut être compréhensible (mais encore une fois anthropocentrique). Cela est discutable, je ne prétend pas de façon péremptoire que Gould a raison. Ce n'est que le "camp" que j'ai choisi (pour le moment...).
    Dans cette essai, Gould discute également de la notion de "tendance". Selon lui, les organismes n'ont aucune tendance à la complexification. La plupart de la masse vivante (et même en nombre de règnes!) est resté très simple dans ses formes (et donc adaptable). Une catastrophe planétaire (type nucléaire par exemple et/ou climatique) décimerait sans aucun doute la plupart des vertébrés (dont notre fragile espèce), mais le règne bactérien ne sentirait qu'une chatouille et continuera sans complexe (si je puis dire)...

    Voilà pour le moment... (j'espère et je t'ai bien compris, Ulyss, et que ma réponse est compréhensible-> je n'ai jamais particulièrement été bon en Français, malgré mes efforts! )

  20. #19
    ulyss

    Re : De l'origine des espèces

    bonjour,
    Citation Envoyé par Apus apus Voir le message
    Le fait de considérer le facteur génotypique comme un "leurre" est un argument dont il me semble en avoir déjà lu quelques lignes (il me semble aussi que c'est un argument souvent avancé par les physiciens, peut-être saurais-tu me répondre là-dessus? ).
    Le (petit) raisonnement que je faisais est, comme tu l’as vu, plus un raisonnement de probabilité que de physique.
    Pour évaluer si un nouveau caractère génotypique est du uniquement à un pur aléas, il faudrait faire une sorte d’étude statistique sur l’ensemble des mutations et essayer d’y retrouver une loi normale parmi les mutations sélectionnées.
    Si l’irruption d’un bassin d’attraction correspond à un biais, un défaut de cette loi normale, alors la sélection naturelle ne procède pas uniquement d’un pur aléas de mutation génétique.
    Mais çà devient un peu fumeux, je n’ai pas les idées claires sur la chose.

    Citation Envoyé par Apus apus Voir le message
    Je prendrais l'exemple des pins en hautes altitudes pour essayer de te (Ulyss) convaincre que l'évolution (en espèce-> la spéciation) se fait bien au niveau des gènes et que ce n'est pas les contraintes physiques qui agissent sur les génotypes.
    ……
    ….

    Ce que j'entend par là, c'est qu'un phénotype donné n'est pas strictement lié au génotype (la forme naine n'est pas celle codée à l'origine mais a été modelé par l'environnement physique). Ainsi, les phénotypes potentiels d'un même génotype peuvent être "adoptés" (et non sélectionnés) selon leur avantage, mais ne feront jamais évolué l'espèce en une autre
    D’accord, le phénotype a une marge d’adaptation à son environnement sans modification du génotype. Mais la spéciation correspond uniquement à une évolution du génotype.
    Citation Envoyé par Apus apus Voir le message
    Les espèces ne s'enchaînent pas comme les barreaux d'une échelle. Il n'y a pas de chaînon(s) (manquant(s)) entre l'homme et la chauve souris! La notion de buisson évolutif pour représenter la phylogénie des espèces (si elle n'est pas parfaite) est tout de même plus adéquate que le concept d'échelle à barreau. (essayons donc de placer sur une échelle ne serait-ce que les différents ordres de mammifères...on serait bien embêtés je pense...)
    Et je conseillerais également le bouquin de Gould "L'éventail du vivant" (il n'est pas très long à lire, et vous pouvez sauter les passages sur les règles de Baseball qui ne sont pas indispensables à la compréhension du livre) pour ce qui est de sa discussion sur la prétendue complexité croissante des organismes. De façon légitime, nous avons tendance à focaliser notre attention, comme objet de complexité, la structure cérébrale qui finit en "beauté" par notre cerveau d'Homo sapiens.
    La notion de buisson évolutif n’est peut-être pas en contradiction avec la notion de bassin d’attraction. Mais quant à savoir si les bassins d’attractions successifs ou coexistants se classifient selon une échelle de complexité, alors là…intuitivement je dirais que non mais bon
    Prenons l’apparition de la patte (tous mes exemples vont peut-être te faire rire), n’était-elle pas presque absolument prévisible dès lors que les animaux ont envahi les terres ? L’évolution invertébrés=> vertébrés ne correspond-elle pas à un avantage sûr du point de vue de la solidité/résistance d’un animal ? La surreprésentation des mammifères/marsupiaux par rapport aux reptiles aujourd’hui ne correspond-elle pas à l’apparition d’un nouvel organe : l’utérus ? Cette évolution n’aurait-elle pas pu être prédite juste avant la disparition des dinosaures ?

    Citation Envoyé par Apus apus Voir le message
    Dans la diversité du vivant, que représente la ridicule ramille des homininés dont nous sommes les derniers malheureux représentants? Evidemment, on est en droit d'avoir une vision "theilardienne" de l'évolution, dans ce cas, qu'il n'y ait plus qu'une minuscule branche d'homininés qui tendrait vers le point Oméga peut être compréhensible (mais encore une fois anthropocentrique). Cela est discutable, je ne prétend pas de façon péremptoire que Gould a raison. Ce n'est que le "camp" que j'ai choisi (pour le moment...).
    Je ne sais pas si tu situes l’évolution actuelle de l’homme dans le cadre de la sélection naturelle, mais à mon sens ce qui le différencie n’est pas tant son hominisation que son humanisation. Je ne sais pas si l’hominisation relève d’une échelle de complexité (d’ailleurs il faudrait définir cette notion précisément), mais son humanisation clairement… c’est plutôt de la philo là.

  21. #20
    invite01e752d8

    Re : De l'origine des espèces

    Citation Envoyé par ulyss Voir le message
    Le (petit) raisonnement que je faisais est, comme tu l’as vu, plus un raisonnement de probabilité que de physique.
    [...] il faudrait faire une sorte d’étude statistique sur l’ensemble des mutations et essayer d’y retrouver une loi normale parmi les mutations sélectionnées.
    [...]
    Bonsoir,


    Ton raisonnement est en effet plus basé sur les probabilités que sur des considérations physiques, je suis d'accord! Et sûrement me suis-je mal exprimé (à essayer de taper "vite" je ne m'exprime pas aussi clairement que ce que je pourrais, bon il ne s'agit pas d'écrire un essai! ), lorsque je parlais des physiciens, je ne faisais pas allusion à ton raisonnement mais à la notion de "leurre" dont certains usaient apparemment pour parler des gènes. (Et ce n'étais pas spécialement un reproche! Mon ton était peut-être maladroit...). Mais je ne peux absolument pas me rappeler de ce qu'il me semble avoir lu à ce sujet il y a déjà bien des années...
    En ce qui concerne une étude statistique des gènes, les travaux du Japonais Motoo Kimura (auteur de la théorie dite "neutraliste" = le "Neutralisme") tendaient justement à montrer que la plupart des mutations n'entraînaient aucun avantage particulier aux organismes (pour peu que j'en sais). Je lirais bien son bouquin, mais en le feuilletant j'y ai vu plein de maths (!!) et depuis la fin du lycée, je suis devenu une vraie "bille" dans ce domaine (dans lequel, jusqu'en terminale, je n'étais pas excessivement bon, mais pas mauvais pourtant...). Du coup, je ne peux pas tellement en dire plus sur ce point (pour le moment).

    La notion de buisson évolutif n’est peut-être pas en contradiction avec la notion de bassin d’attraction. Mais quant à savoir si les bassins d’attractions successifs ou coexistants se classifient selon une échelle de complexité, alors là…intuitivement je dirais que non mais bon
    En ce qui concerne la notion de "bassin d'attraction", je ne sais pas comment V. Fleury (si c'est bien de son point de vue dont il est précisément question) le définit exactement. Cela dit, d'après la formulation et ce qu'il en dit dans l'interview, je comprendrais qu'il s'agit d'une tendance évolutive, vers laquelle les organismes ne pourraient que se diriger...
    Encore une fois, je pense que cela dépend du recul que nous prenons. Connaissant certaines données de départ, on peut prévoir certaines tendances évolutives, ce n'est que du déterminisme à "court terme". S'il parait vraisemblable que l'on pouvait prévoir une tendance évolutive des Australopithèques vers quelque chose qui ressemble à Homo sapiens (et là je ne tiens pas compte des contingences historiques...), pouvait-on prévoir à partir des bactéries (c'est tout de même à partir d'elles ou de quelque chose d'extrêment proche que la vie a évolué) que cela donnerait toutes les formes vivantes que l'on connaît?

    Bon, admettons que l'on se focalise sur la période après que toutes les contingences cataclysmiques aient eu lieu. En gros, il y a 65 millions d'années, après que les extinctions massives connues aient joué leur part de hasard sur un grand nombre d'espèces. Est-il invraisemblable que certaines strutures mammaliennes -parce qu'à partir de la crise Crétacé-Tertiaire, on considère que ce sont surtout les mammifères qui ont joui d'une riche évolution- auraient pu être prévisibles? Si l'on fait encore fi des contingences de l'histoire, je crois effectivement que certaines fonctions-organes auraient pu être imaginés... Et je dis bien "imaginés". Si aujourd'hui, a posteriori, il nous semble aisé de dire que certaines formes auraient pu être prévues à l'avance en tenant compte des données de départ, combien de celles qu'on auraient pu imaginer ne seraient pas apparues? Est-ce que les études de V. Fleury permettraient (au moins théoriquement et même toujours sans tenir compte des aléas historiques) que l'on puisse un jour dire à coup sûr, que telle forme apparaîtra mais pas une autre? C'est sans conteste, je dois l'avouer, un préjugé de ma part, mais je ne le crois pas.
    Néanmoins, l'évolution étant toujours en marche de nos jours, certaines formes ont encore le temps d'apparaître. Il faut alors se donner une limite dans le temps...
    Admettons que l'on se donne plus de temps (géologiquement parlant) et que des poils mammaliens puissent converger vers la plume (ce n'est peut-être pas possible, Fleury pourrait peut-être répondre à cela? mais ce n'est que pour l'exemple), on pourrait donc s'attendre à ce que des chauves-souris voient leur patagium (membrane alaire) être moins étendu (leur hypothétiques poils "plumoïdes" compenseraient la perte de surface portante). Mais pourquoi essayer de prévoir à long terme lorsque l'on sait que pour des tas d'autres raisons (facteurs climatiques, biotiques, astronomiques...) ce que l'on prévoit ne correspond pas à la réalité.
    Si je lâche une bille en haut d'une montagne conique, dans un référenciel terrestre (désolé si mes notions de physiques sont très approximatives, ça fait longtemps...), compte tenu des forces physiques (frottement, gravité etc.), de la vitesse initiale et de la direction (suivant la plus forte pente pour faire simple) sur les premiers mètres, je peux déterminer que la trajectoire de la bille sera linéaire du haut du sommet jusqu'en bas. Mais dans la réalité, la surface de la montagne n'est pas toute lisse. La bille, si elle ne finit pas dans un creux et parvient miraculeusement en bas, aura décrit une trajectoire bien chaotique et pas du tout linéaire.

    Je ne rejette pas en bloc l'idée de bassin d'attraction (enfin cela dépend de l'importance donnée au phénomène ou de sa définition...). Stephen Jay Gould, dans "L'éventail du vivant" explique la "tendance" apparente d'une partie des espèces vivantes à la complexification par son histoire de l'homme ivre qui sort du bar qui vient de fermer. A gauche, le bar constitue le mur de gauche. A droite se trouve un caniveau. L'ivrogne n'a pas de tendance à finir dans le caniveau, mais si on lui donne suffisamment de temps il finira par tomber dedans. Pour qu'il ait tendance à finir là-dedans il faudrait qu'il ait tendance à faire des pas vers la droite. Or même s'il fait statistiquement autant de pas vers la gauche que vers la droite, buttant à gauche contre le mur (la porte fermée du bar), il y aura un moment où il fera suffisament de pas succéssifs vers la droite pour tomber dans le caniveau. Et pourtant, il ne tendait pas particulièrement à marcher à droite.
    Si l'on considère le mur de gauche comme étant les formes de vie dites "simples" et le(s) caniveau(x) comme étant des stades plus complexes on a l'impression que les êtres vivants tendent à se complexifier. Pourtant les bactéries sont toujours là et bien là. On sous-estime leur présence et leur importance mais n'empêche, qu'on en héberge des milliards dans nos intestins, que nos mitochondries sont vraisemblablement des endosymbiotes bactériens, que la masse vivante est sans doute plus représentée (et de très loin) par les organismes unicellulaires...
    Je ne dis pas cela spécialement pour toi, Ulyss! Je ne sais pas exactement quelles sont tes vues par rapport à la soi-disant complexité croissante des organismes. Mais c'était juste pour préciser les choses. Aussi, un certain nombre de biologistes (si ce n'est pas la plupart? je ne saurais pas dire) ne sont-ils pas d'accord avec les idées de Gould en ce qui concerne la non tendance à la complexification...

    Prenons l’apparition de la patte (tous mes exemples vont peut-être te faire rire), n’était-elle pas presque absolument prévisible dès lors que les animaux ont envahi les terres ? L’évolution invertébrés=> vertébrés ne correspond-elle pas à un avantage sûr du point de vue de la solidité/résistance d’un animal ? La surreprésentation des mammifères/marsupiaux par rapport aux reptiles aujourd’hui ne correspond-elle pas à l’apparition d’un nouvel organe : l’utérus ? Cette évolution n’aurait-elle pas pu être prédite juste avant la disparition des dinosaures ?
    Ne t'inquiète pas, je ne suis personne pour pouvoir rire des idées de quelqu'un! Et si tel en était le cas, j'aurais bien tort de le faire!
    En ce qui concerne la patte, elle est apparue avant que les animaux aient sautillé ou rampé sur terre. Elle est (selon ce que j'en sais) apparue très tôt dans l'histoire des animaux. C'est avec les premiers arthropodes marins de la faune du Burgess (encore une fois, cf. "La vie est belle" de S.J. Gould) que les appendices articulés locomoteurs sont apparus, et ce de façon tout aussi brutale que les organismes de cette faune qui les portent. (il faudrait toutefois que je revois plus en détails cette période, pour être sûr que je ne te sors pas d'âneries... ou si quelqu'un peut des fois me corriger...).

    "L'évolution" invertébrés=>vertébrés peut-elle être considérée comme un avantage sûr en ce qui concerne la résistance/solidité? Bon, j'ai déjà trop écrit, alors je vais pas trop étayer. En ce qui concerne la terre ferme, avec de grandes dimensions, certes les structures internes dures (les os) sont plus efficaces que les exosquelettes (ces derniers s'effondreraient sur eux-même, c'est pourquoi on ne verra jamais sur Terre, dans les conditions actuelles, des insectes de plusieurs mètres d'envergure). Mais pour les petites dimensions, l'exosquelette n'a rien à envier à l'os.
    La surreprésentation des mammifères et marsupiaux n'a sûrement rien avoir avec l'internalisation de l'oeuf. Elle est due à l'Histoire. Si les dinosaures qui étaient les vertébrés les plus représentés sur terre ne s'étaient pas éteint à cause d'un cataclysme planétaire (même si c'est toujours discuté de nos jours...), les mammifères n'auraient certainement pas pu exploiter les niches écologiques occupés par les dinosaures: ils ne l'ont pas fait durant les 165 millions d'années durant lesquelles ils ont cohabités discrètement avec ces "lézards terriblement grands" avant que ceux-ci disparraissent brutalement... Et encore, les oiseaux d'aujourd'hui sont les descendants des théropodes. Il y en a plus de 9000 espèces différentes, le double des espèces de mammifères...


    Je ne sais pas si tu situes l’évolution actuelle de l’homme dans le cadre de la sélection naturelle, mais à mon sens ce qui le différencie n’est pas tant son hominisation que son humanisation. Je ne sais pas si l’hominisation relève d’une échelle de complexité (d’ailleurs il faudrait définir cette notion précisément), mais son humanisation clairement… c’est plutôt de la philo là.
    En ce qui concerne l'humanisation, euh... là je dois admettre que ça me semble être un peu autre chose... Quoique... Edward O. Wilson a théorisé la "sociobiologie" pour expliquer le comportement humain en établissant un rapport avec les sociétés animales (j'ai un bouquin de lui en attente sur l'une de mes piles de livres...). Cela dit, là comme ça, je ne serais pas trop enclin à le suivre dans sa théorie, mais j'attends de me faire une idée personnelle suite à la lecture de ses écrits...
    (je m'arrête là, parce que j'ai TROP écrit déjà!!!! la question peut être discutée sur nouveau sujet)

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