Non, pas du tout. L'espace 3D associé à un référentiel n'est pas forcément un espace vectoriel d'une part (c'est une variété 3D) et, d'autre part, il n'est pas associé à un seul observateur, mais à un feuilletage en feuillets 1D d'une variété 4D pseudo-Riemanienne. Chaque feuille 1D, si elle est de type temps, y représente un observateur (un "point en mouvement dans l'espace-temps"). La variété 3D est donc une famille d'observateurs "jointifs" (une sorte de "botte de foin" dans une variété 4D).
On ne peut pas définir la longueur d'un objet vu par un seul observateur (un point), mais seulemement la longueur d'un objet mesurée de proche en proche par une famille d'observateurs formant cet objet. Pour définir la longueur d'une courbe, il faut mettre des "petits mètres" les uns derrière les autres en allant "d'un observateur au suivant infiniment proche" (et ainsi de suite) le long de cette courbe.
Si, dans un référentiel donné (un feuilletage 1D d'une variété 4D pseudo-riemanienne) la distance dl entre observateurs "voisins" (dl = c/2 x le temps dt d'aller retour) reste constante au cours du temps (sous-entendu, au cours du temps propre de ces observateurs), la variété 3D formée par ces observateurs peut-être munie d'une métrique spatiale. Une courbe dans cet espace 3D (chaque point y étant un observateur) y possède alors une longueur indépendante de toute considération de simultanéité et invariante au cours du temps. C'est le cas, par exemple, du référentiel tournant dans l'espace-temps de Minkowski ou encore du référentiel de Schwarzschild dans l'espace-temps de Schwarzschild.
Il existe un autre cas où il est possible de définir la longueur d'objets au repos dans un référentiel : celle pour laquelle un feuilletage 1D de type temps (d'une variété 4D pseudo-riemanienne) possède un feuilletage orthogonal en feuillets 3D de simultanéité (c'est le cas ssi la dérivée extérieure du champ de vecteurs unitaires tangents à ce feuilletage 1D est nulle, c'est à dire, en gros, ne tourne pas).
Dans ce cas, les observateurs de ce référentiel partagent une même notion de simultanéité (contrairement au cas du référentiel tournant). Il devient alors possible de définir une notion de longueur d'un objet au repos dans ce référentiel à un instant donné même si la métrique spatiale n'y est pas statique (cas du référentiel des observateurs de Lemaître dans l'espace-temps de Schwarzschild) et même pire à savoir une métrique spatio-temporelle non stationnaire (c'est le cas, par exemple, du référentiel comobile dans les espace-temps de Friedmann-Lemaître, espace-temps en expansion ou en expansion puis contraction).
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