Oui, bien sur que les scientifiques ont un devoir de restituer du mieux possible le contenu de leur recherche au grand public. A mon sens c'est correctement fait. Les contenus qui vulgarise la science sont assez abondants.
Mais une fois quitté les bancs de l'école, ca ne peut etre qu'une demarche qui vient du public vers la science (au sens large : lecteur qui va acheter le dernier H. Reeves, ou media grand public qui invite un chercheur a une emission, ou qui finance un documentaire). Et a un moment, si tu veux vraiment comprendre ca passe obligatoirement par un investissement personnel. Il faut forcement acheter quelques bouquin de cours, acquerir de l'aisance en anglais pour fouiller le net, trouver des cours sur YT....
Avec internet il y a de plus de contenus parfaitement gratuits et d'excellent niveau. En vulgarisation pure, Je peux citer, bon Futura bien sur mais j'ai envie aussi d'en citer d'autre comme l'excellent blog et la chaine YT de David Louapre (Science Etonnante)
Mais c'est vrai aussi a plus haut niveau. Je pense par exemple a l'integralite des cours de Susskind (un chercheur de premier plan) a Standford (universite de premier plan).
Exemple : Lecture 1 | String Theory and M-Theory
Ca il y a encore dix ans fallait payer (cher) pour l'avoir. Et pour commencer, etre admis a Standford.
Et bien sur "notre" Richard Taillet (modo sur Futura) qui a un podcast vraiment tres pedagogique et bien produit :
Par exemple son Cours de cosmologie a l'universite de Savoie.
On aborde un rivage un peu trop politique pour Futura.Mais je ne pose pas le problème dans le sens de savoir si c'est un droit pour le commun, mais s'il est de l'intérêt de la science d'intéresser le commun, voir surtout si ça l'indifère.
Nous allons droit vers une catastrophe planétaire, et je me suis intéressé aux possibles conséquences sociales afférentes. Or l'histoire nous apprend que la première chose que fait le peuple dans ces cas c'est de massacrer ses élites censées veiller au bon fonctionnement social (mochicas, mayas, révolution Française (oui un volcan islandais était en éruption depuis plusieurs années et le peuple avait faim suite aux mauvaises récoltes afférentes)). Et comme tu le fais remarquer (4.) le commun se fout un peu de la science tant qu'elle lui procure confort et sécurité. Tout va bien tant que ça marche, mais la sociologie nous indique qu'il a fort à craindre de réactions irraisonnées* quand ça s'arrête. J'ai même peur que même si la science se met à leur portée en bousculant les élites à réagir, et non apparemment "chamanique", ce ne soit suffisant que dans un premier temps (si elle se révèle incapable dans un second temps à redresser la situation). La question n'est même pas qu'elle soit "chamanique" en soi, mais qu'elle soit perçue comme telle (maint scientifiques travaillent ainsi au bien commun la tête dans le guidon, sans se préoccuper de l'opinion que le public a d'eux : ils oeuvrent utilement et ça va de soi pour eux, mais pas forcément pour le commun qui ne sait trop ce qu'ils font... tant que ça leur profite comme tu dis).
La question n'est d'ailleurs pas pour la science d'être exhaustive, en particulier dans les domaines les plus difficiles à vulgariser, mais de faire comprendre au moins sa pertinence par rapport à son objet, et les limites de l'exercice : ils ne sont pas des chamans intercédant auprès des dieux de la nature, mais juste des "savants". Car oui le commun risque de s'illusionner sur une toute puissance imaginaire et impropre. Qu'il ne lui reproche pas de le lui avoir fait croire (alors qu'il l'aura cru tout seul).
On va traiter l'aspect purement conceptuel du problème. Considérons la cosmologie. C'est une science pas comme les autres parce qu'elle traite un objet qui englobe tous les autres. Et dans son aspect historique, elle traite de l'origine de tout ce qui existe. Tout un chacun peut s'en trouver intéressé.
Et je vois historiquement deux phases. Dans la cosmologie archaïque (celles des mythes) puis dans la première cosmologie scientifique qui va perdurer deux millénaires sur l'ensemble du monde méditerranéen on a un schéma stable et consensuel. L'image que se fait l'homme du commun et celle du savant different peut-être concernant la rotondité de la terre mais tout ceci globalement respire l'unité.
Puis avec la fin de l'aristotélisme et l'avènement de la science newtonienne, on observe un phénomène paradoxal : l'astronomie va faire des bons de géant et la mécanique céleste deviendra le joyau de la couronne de la Science en matière d'exactitude et de précision. Mais la cosmologie devient impossible, car tout est infini : l'espace, le temps et aucune origine du monde ne peut-être conceptualisée sans aboutir à une aporie.
La cosmologie renaît en 1916 avec la publication du modele d'Einstein base sur la relativité générale. Puis l'idée d'expansion va rapidement s'imposer.
Et ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que les gens, bien sûr, connaissent la thorie du Big Bang, mais qu'ils l'appréhendent avec les concepts spatio temporels du XIXe siècle. Pour la première fois, on dispose d'une cosmologie correcte, mais celle qui règne dans les esprits est une forme de chimère incohérente.
Et on constate sur Futura la tension et la frustration que ca fait naitre dans pas mal d'esprits.
Oui, je ne pretend pas extraire l'homme de la Nature. J'individualise simplement dans le phenomene humain, la sphere du langage, qui doit s'exprimer a l'aide du langage lui meme. Les mots du langage de la Nature (celui que la science a invente avec le succes que l'on sait) sont des grandeurs (l'union d'un nombre et d'une dimension physique exprime en une certaine unite comme par exemple 30 metre/seconde ou 600 Kelvin). Et c'est tout. C'est parfait pour exprimer les realite de la Nature mais ca ne convient pas pour exprimer tout ce que les hommes disent et pensent.3. Philo humaine et philo nature ? J'ai un peu de mal, comme si l'humain n'était pas un pur produit naturel de la nature, intrinsèquement lié à un environnement dont il n'est q'un élément. Mais bon il est vrai que l'orang outan de service à notre dernière soirée philo n'avait aucune opinion pour sortir du réchauffement climatique (on a cru comprendre qu'il préférerait juste qu'on laisse tranquille sa forêt : il a grimpé sur notre yucca).
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