J'ai été interviewé pour ce numéro, et c'est la seule grosse réserve que j'ai émise sur le concept présenté.
1/ l'antimatière n'est pas un carburant natif mais un carburant qu'il faut synthétiser, avec un rendement dérisoire en l'état de l'art (1 antiproton produit pour 400 millions de collisions dans les grands accélérateurs...). Il est bien entendu possible d'augmenter ce rendement mais on ne vois pas par quelle voie on pourrait simplement s'approcher du rendement théorique (qui limite en tout état de cause le taux de transformation à 0,5 par collision). Sachant que l'entreprise représente plusieurs milliers d'années de consommation d'énergie terrestre 2010, le rendement de la source d'énergie n'est pas un détail mais un des fondements de la réflexion sur la pertinence de la solution retenue.
2/ les quantités citées ("quelques centaines de tonnes") sont loin de la réalité. La vitesse d'éjection attendues pour l'antimatière est de l'ordre de ve = c/2 et la vitesse du vaisseau donnée dans l'article de v = c/10. Avec une masse de départ M0 et une masse de structure M pour un départ et une arrivée à vitesse nulle on a une masse de carburant :
M0-M = M [exp(2v/ve) - 1] = M (e2/5 - 1) ~ 0,5 M
Le ratio de carburant antimatière serait donc de l'ordre de 0,5 kg par kg de structure. Le vaisseau étant kilométrique, ça va chercher dans les millions de tonnes.
a+
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