Bonjour,
est-ce que la consommation de poisson d'un individu peut modifier son adn de sorte par exemple que sa descendance ait un plus grand besoin en iode ?
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Bonjour,
est-ce que la consommation de poisson d'un individu peut modifier son adn de sorte par exemple que sa descendance ait un plus grand besoin en iode ?
La consommation de certains aliments peut entraîner des modifications de l'ADN de certaines cellules, c'est ce qui fait qu'il y a des cancers liés à l'alimentation. Mais quelle mutation entraînerait un besoin accru en iode? mystère. Et pourquoi la consommation de poisson serait-elle liée à cette mutation, si elle existe? Enfin pour qu'une mutation soit transmise à la descendance il faut qu'elle ait lieu dans une cellule germinale. Tout ça fait que ce que tu proposes me semble très très peu probable.
Ceci dit, si on prend le point de vue de la population (et non de l'individu), et qu'une consommation particulière est commune à la population et persiste dans le temps, cela peut effectivement amener une évolution dans la descendance (de la population, pas d'un individu particulier) consistant à la perte de la capacité de pallier un manque pour une partie significative de la descendance. C'est comme cela qu'on explique les vitamines (et d'autres besoins nutritifs dits "essentiels). C'est une forme d'évolution adaptative comme une autre (et cela suppose que la "modification de l'ADN" pré-existe, ou tout du moins n'est pas "causée" par l'alimentation).
Dernière modification par Amanuensis ; 17/12/2019 à 10h14.
Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.
Cela s’appelle la transmission à sa descendance des caractères acquis, concept qui a été réfuté depuis déjà fort longtemps. Par définition un organisme ne modifie pas son ADN. De plus il faudrait que ces modifications aient lieu dans les gonades, les organes qui produisent les gamètes. Il peut y avoir des modifications de l’ADN de certaines cellules sous l’action de produits chimiques ou de rayonnements mais c’est pratiquement toujours délétères et ça ne se transmet pas à la descendance.
Nico
Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.
Bonjour,
Pas de transmission par l'ADN, mais attention à ne pas extrapoler : il y a bien des possibilités de transmission de caractères acquis : tout ce qu'on recouvre par le terme épigénétique...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Épigénétique
Why, sometimes I've believed as many as six impossible things before breakfast
Et puis ça arrive quand-même que les mutations soient transmises, sinon il n'y aurait pas beaucoup d'évolution.
Est ce que 5 000 ans est suffisant pour voir des individus dans une population dont l'alimentation est riche en poisson avoir un plus grand besoin en iode ?
Je ne pense pas qu'on puisse répondre à cette question. Certains traits évoluent vite et d'autres moins. Déjà il faudrait savoir si effectivement les populations qui consomment beaucoup de poisson ont plus de besoins d'iode, ça ne me paraît pas si évident.
Dans cet article (qui ne traite pas la question posée) il y a de la biblio, tu y trouveras peut-être la réponse à ta question : https://www.ign.org/cm_data/2011_Ven..._of_Iodine.pdf
je ne comprends pas la question initiale. Avant de savoir si c'est biologiquement possible, pourquoi les consommateurs de poisson auraient un plus grand besoin en iode ?
La vie trouve toujours un chemin
Je suppose que l'idée de iodine est que dans une population de consommateurs de poisson, la capacité d'extraire l'iode d'autres sources se serait perdue ou amoindrie par dérive génétique. Du coup un individu issu d'une telle population mais ne consommant pas de poisson aurait besoin d'une plus grande quantité d'iode "non-poissoneuse" qu'un individu non issu de cette population.
j'imagine aussi cette idée, mais c'est quand même peu fondé...
La vie trouve toujours un chemin
l'idée générale que les populations acquièrent des adaptations pour exploiter leurs sources de nourriture n'est pas fausse. Il y a le cas de la tolérance au lactose chez les Européens, qui serait relativement récente puisque liée à la domestication des chèvres ou vaches (10000 à 12000 ans je crois). Mais pour ce qui est de l'iode on sait au moins que les populations européennes des zones montagneuses n'ont pas développé d'adaptation leur permettant d'exploiter les quelques sources d'iode qu'ils ont à disposition, d'où la fréquence (passée) du crétinisme dans ces régions (le fameux "crétin des Alpes").
oui je connais l'exemple du crétin des Alpes, il y a aussi un exemple connu qui illustre le "phénotype d'épargne" chez les indiens Pima, mais là l'hypothèse est ici assez différente qu'une consommation accrue entrainerait un besoin accru. Et même au niveau du métabolisme de l'iode je ne vois pas comment le besoin pourrait augmenter.l'idée générale que les populations acquièrent des adaptations pour exploiter leurs sources de nourriture n'est pas fausse. Il y a le cas de la tolérance au lactose chez les Européens, qui serait relativement récente puisque liée à la domestication des chèvres ou vaches (10000 à 12000 ans je crois). Mais pour ce qui est de l'iode on sait au moins que les populations européennes des zones montagneuses n'ont pas développé d'adaptation leur permettant d'exploiter les quelques sources d'iode qu'ils ont à disposition, d'où la fréquence (passée) du crétinisme dans ces régions (le fameux "crétin des Alpes").
La vie trouve toujours un chemin
Pourquoi?
N'est-ce pas ce qui a dû arriver pour la vitamine C, que la plupart des espèces de mammifère savent synthétiser mais pas certaines dont les ancêtres consommaient des fruits (ou autre source)?
La différence serait que l'iode est un élément, et non une molécule synthétisable ? Un défaut sur la capacité de synthèse serait "fondé", mais pas un défaut sur la capacité d'absorption? Ou autre raison?
Dernière modification par Amanuensis ; 18/12/2019 à 14h40.
Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.
Plus généralement, sans discuter un exemple précis, je n'arrive pas à imaginer que ce qui est consommé régulièrement par une population n'amène pas une pression de sélection suffisante pour faire évoluer la manière de trouver (et traiter) sa nourriture!
Je ne sais pas si la question était d'ordre général sur l'évolution, et l'exemple plus ou moins bien trouvé ; ou si la question était spécifique à l'élément iode ?
Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.
Il y a aussi les crétins de sicile. Un de mes parents vient d'une région de sicile précise où il y a eu une épidémie de goitre dans le passé, ça avait été réglé en supplémentant la population en iode. Et il y a peu j'ai fait une prise de sang qui m'a décelé une thyroide qui sous fonctionne à la limite de la normalité. Du coup j'ai fait le lien. Est ce que c'est tiré par les cheveux ? Puis c'est une région où l'on consomme beaucoup de poisson... Je trouve que ça fait beaucoup de coincidence...
Enormément de personnes ont une thyroïde qui fonctionne mal, il n'y a qu'à voir le pataquès lié à la nouvelle formulation du levothyrox. Tu ne peux pas dire que ton problème de thyroïde vient de tes origines siciliennes. Et d'ailleurs les dysfonctionnements de la thyroïde ne sont pas forcément liés à un déficit en iode.
Donc à la limite de la norme c'est normal et un rien en dehors c'est l'hyper/hypothyroïdie ? Est ce qu'une hypothyroïdie congénitale peut donner une ossature légère et donc des os moins longs comme certain ont une ossature lourde avec de longs membres ?
C'est le problème des limites...c'est pareil pour toutes les constantes en biologie et en médecine. Mais on n'interprète jamais un résultat biologique en-dehors du contexte clinique.
https://www.orpha.net/data/patho/Pro...FRfrPro760.pdfEst ce qu'une hypothyroïdie congénitale peut donner une ossature légère et donc des os moins longs comme certain ont une ossature lourde avec de longs membres ?
C'est un article qui fait le point. Il date de 2006 mais les constatations cliniques ( qui sont celles qui vous intéressent) restent les mêmes.