Bonjour !
Je viens vous embêter avec un trèèès long post et un problème d’infiltration d’eau dans l'argile…
Avec ma longère normande du XVIIIe siècle, il y a une ancienne grange (cellier) aux murs en moellons 60cm tenus à la terre avec de très anciens joints chaux. Le sol est une vieille chappe béton avec une petite partie au centre qui est probablement un bout de chappe plus ancien et qui semble plus poreux.
C'est une annexe contigüe à la longère, qui n'est pas isolée, mais dans laquelle nous avons notre chaudière fuel, nos bouteilles butagaz et qui nous sert de débarras.
J'ai un gros problème d'humidité essentiellement sur le mur Est et à l'angle Nord-Est :
- mur Est : les pierres et la terre autour des pierres sont très imprégnées d'eau (couleur, toucher), mais ça ne suinte pas du tout, jusqu'à une hauteur de 150cm,
angle N-Est : ça suinte quand il y a une journée où il pleut beaucoup (et il y en a, car je suis près de Cherbourg ), jusqu'à faire une fine flaque sur deux mètres de large le long du mur, en tout 1 ou 2 m² peut-être,
J'attribue cette humidité à plusieurs facteurs :
- la toiture à refaire qui n'a actuellement de gouttière ni sur le mur gouttereau Nord, ni d'ailleurs sur le mur Sud (j'ai 5 devis de charpente/couverture et je suis en train de m'occuper de la demande de permis de contruire),
- le mur Est est enterré sur 120cm en moyenne et non drainé,
- le mur Nord est enterré sur 70cm avec Delta Ms posé (à l'envers) par proprio N-1 mais avec un retour après le regard d’évacuation d’eaux pluviales en attente, pas tout à fait jusqu’au muret de soutènement, et puis probablement pas jusqu'à -70cm... (l'enduit ciment à l'intérieur sur ces 70cm, appliqué par le précédent propriétaire aussi, ne résoud rien, laisse suinter de l'eau dans le bâtiment),
- la jonction du "terrain Est" et du "terrain Nord" avec un muret de soutènement en parpaings qui sont poreux (mousses +++),
- pente du "terrain Est" vers le Sud -c'est-à-dire vers la jonction avec le muret poreux et le cellier et tout le long du mur humide- (j’ai mesuré pente de 3,3% ju’squ’à l’angle NE, 3,7% ensuite),
- le patûrage au Nord et à l'Est est en léger surplomb de l'ensemble de mon terrain, mais en surface, ruissele totalement plus au sud que le cellier en question,
- la nappe phréatique n'est probablement pas très loin car je suis en zone rapprochée de captage des eaux.
Mon projet est de rénover ce volume d'environ 40m² au sol, avec partie technique/rangements (Rdc) et une chambre et une salle d'eau (à l'étage, pour lequel il y a a un plancher récent et visiblement bien fait).
(je donne ces détails car ça aura une incidence sur la manière dont je gérerai plus tard le problème d'humidité, pour le Rdc on ne chauffera peut-être pas et les solutions respirantes sont plus envisageables)
Une particularité du sol du cellier : il y a une ancienne bande de terre d'un mètre de large sur toute la longueur du mur le plus enterré (le mur Est), irrégulière en hauteur, jusqu'à 40cm plus haut que le niveau du sol en béton (voir coupe). Il y a aussi quelques centimètres de ciment de chaux, une ancienne chappe sans doute, sous quelques millimètres de petits morceaux de charbon eux-mêmes recouverts de quelques millimètres de terre/poussière.
Quand il pleut beaucoup sur plusieurs jours, la chappe béton fonce, elle est humide (4-5cm max) sur toute la longueur de la bande.
Je pensais que cette bande de terre toujours un peu humide avait été laissée un peu par négligence.
Comme je projette de faire absolument un drainage extérieur, j'ai voulu évaluer la profondeur des fondations pour plus tard les reprendre pan par pan.
Il y a 10 jours, j'ai (délicatement) décaissé un peu au raz du mur Est, à peu près au milieu de ce mur pignon, sur 40cm de large, dans cette bande de terre (à cet endroit, il y avait moins d'épaisseur de terre, comme si on avait déjà creusé il y a très longtemps, mais la terre à cet endroit était très tassée et semblable au reste de la bande de terre, il y en avait juste un peu moins en hauteur).
A environ 20cm de la surface de la bande de terre (c'est à dire à peu près au niveau du terre-plein), j'ai trouvé une terre plus humide et un peu moins fine (présence de sable ?), moins rouge et plus marron (présence d'humus ?) et un peu moins gluante. J'ai cru voir qu'il y n'y avait plus de moellons au-delà de 30cm (en gros le sol béton du bâtiment) et me suis arrêté de grattouiller. En tout j'ai dû décaisser environ 35-40cm max de la bande de terre, à peu près profond comme le sol béton.
J'ai remis un peu de terre la plus sèche possible en bas des deux ou trois joints que j'avais dégarnis en creusant, mais je n'ai pas rebouché. Après coup : c'était une sottise.
Le lendemain (J+1), le fond s'était humidifié et gorgé d'eau, de l'eau était apparue au fond sur 4 ou 5cm de profondeur. Il avait beaucoup plu ce jour-là.
Le surlendemain (J+2), il n'a quasiment pas plu, il y avait du vent et, comme tous les après-midi où je suis à la maison, j'en ai profité pour ventiler un max en ouvrant les deux portes (car flaque sous le mur Nord près de l'angle NE dès qu'il pleut pas mal toute une journée). Plus du tout d'eau au fond de mon trou, mais fond encore humide. J'étais plutôt confiant : il avait beaucoup plu sur la semaine précédente et pourtant ça séchait !
Le soir et la nuit : beaucoup de pluie. Au matin (J+3) ? 30cm d'eau dans ma cavité et de l'eau qui a suinté à travers la terre déblayée pour faire une flaque jusqu'au milieu du cellier.
J'ai immédiatement tout écopé (mais ça ruisselait légèrement entre les pierres) puis colmaté la cavité avec en premier la terre la plus argileuse et la plus sèche qu'il y avait dans le déblai, puis en mettant ce qu'il restait (gorgée d'eau).
J'ai tassé et plaqué un maximum contre les moellons et contre les côté secs de la bande de terre (pour sécher le plus possible par capillarité).
Ai-je bien fait en colmatant ainsi ?
J'ai l'impression que l'eau qui a encore coulé du tas de terre gorgée d'eau vient de cette terre et pas de derrière le mur, mais je n'en suis pas sûr et je ne suis pas rassuré...
Je pense maintenant que cette bande de terre a été laissée intentionnellement, avec pour fonction essentielle de faire tampon pour réguler l'humidité.
Est-ce que ce n'est pas aussi carrément un ancien système connu pour étanchéifier un soubassement humide, ce soubassement du mur Est/en partie enterré, comme un bouchon lentement poreux ? Quelqu'un a-t-il déjà vu une large bande de terre laissée ainsi le long d'un mur très humide ?
J'espère surtout que je n'ai pas créé une "faille" durable... Quelqu'un peut-il m'éclairer au sujet de la barrière que pourra constituer l'argile détrempée que j'ai replacée dans le trou ?
- Il me semble que l'argile est quasi-imperméable : 1mm/h, ai-je lu ; mais sèche ou déjà détrempée ?
- Est-ce que la terre argileuse gorgée d'eau et pâteuse comme un mortier ne va pas faire comme une éponge une fois qu'elle est détrempée : laisser passer l'eau qui arrive du jardin encore et encore ? Est-ce qu'elle va sécher jusqu'au niveau d'hygrométrie d'avant mon intervention et retrouver son pouvoir étanchéifiant ?
- Faut-il que je rajoute de l'argile (je n'en ai pas plus, à moins peut-être de creuser dans le jardin...) ? Que j'ajoute n'importe quelle terre pour pomper le trop-plein d'eau par capillarité ?
- Faut-il envisager de mettre un chauffage pour mieux sécher mon pansement (je n'ai que des radiateurs à bain d'huile : efficacité dérisoire vers le sol ?) ? Carrément un sèche-cheveux ? Dommage mais notre seul ventilateur a été détruit lors de l'occupation de la Sorbonne en 2006... Je vais demander à des connaissances : en cette saison, croyez-vous qu’on m'en prêtera ?
- Faut-il sécher progressivement, par couches, du plus profond que j'ai surhumidifié au moins profond, après avoir rouvert ? En tassant bien au passage ?
Je précise que je ne cherche pas à chasser toute humidité du mur, car j'ai lu et compris l'importance d'une humidité relative pour faire tenir les pierres... mais je cherche à colmater cette zone totalement détrempée de peur que ça ne ruisselle sans jamais s'arrêter !
- En attendant je vais essayer de tasser la terre régulièrement au fur et à mesure du séchage (si séchage il y a) et surtout ventiler un maximum, tant pis si l'air extérieur est humide, je crois qu'il ne l'est pas plus que l'air quasi-stagnant dans le bâtiment plein de trous, à peine chauffé par la chaudière et l'inertie des murs et avec sa toute récente flaque d'eau de 3m²... Ca vous semble convenir ?
Merci d'avance (aux spécialistes des enduits terre, à ceux qui ont des connaissances en géologie, etc.) de m'éclairer sur les points précédents au sujet desquels je sèche
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