Augmenter la teneur en alcool d'une boisson alcoolisée

[invite21acab38]

Bonjour à tous,

j'aimerais savoir s'il existerait un procédé scientifique permettant augmenter la teneur en alcool d'une boisson alcoolisée (vodka, whisky, etc...).
J'écris un polar et l'un de mes personnages est censé faire repartir une montgolfière en disposant uniquement d'un stock de whisky et d'aucune quantité de propane (combustible dont on se sert normalement pour faire fonctionner un brûleur).

Après un tour sur Wikipedia et je comprends qu'une distillation devrait permettre d'extraire une solution suffisamment concentrée pour palier l'absence de propane. Néanmoins, quelqu'un pourrait-il me confirmer qu'il s'agit là d'un scénario bien réaliste ? Peut-on vraiment, à partir de whisky distillé, obtenir un combustible suffisamment dense pour maintenir un brûleur allumé sur une durée relativement importante ?

Merci de vos réponses. Et désolé d'importuner ceux qui sont ici pour des raisons bien plus académiques que les miennes.
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[Shadowlugia]

Il y aura, au même endroit, une montgolfière, un stock de whisky et de quoi effectuer une distillation ? Drôle d'endroit (à prendre avec humour, j'écris aussi beaucoup et je sais ce que c'est que de savoir créer des situations réalistes je me suis cassé la tête dessus à plusieurs reprises quand j'ai écrit mon 1er roman )

Pour le reste, je laisse la parole aux experts, je n'y connais pas grand-chose en montgolfière...

[Sethy]

Oui, la distillation fourni un alcool qui est capable de brûler, même si pour des raisons particulières, il n'est pas possible de dépasser les 96% d'alcool par distillation.

Par contre, c'est un processus long, couteux en énergie et qui demande quand même un certain matériel. Les "bouilleurs" de crus utilisaient des alambics en cuivre par exemple.

[Boumako]

Bonjour

Il est possible de distiller ces alcools pour remonter le titre, mais dans l'histoire ce n'est pas forcément nécessaire étant donné qu'un alcool titrant à une 40aine de degrés pourrait déjà servir comme combustible.

[A voir en vidéo sur Futura]

[invite21acab38]

Je vous adore les gars ! Merci pour les réponses.

Effectivement Boumako. J'ai pu lire quelque part que le Whisky notamment pouvait quelques fois se situer aux alentours de 40 de degrés. Et qu'à ce niveau il était tout à fait possible de s'en servir comme combustible. Mais pour des raisons liées à l'intrigue, il me fallait dénicher un procédé qui témoignerait du génie du personnage. Il me fallait aussi trouver une chute qui capterait l'attention du lecteur standard à qui je ferais découvrir au cours de sa lecture un procédé qu'il ne soupçonnait pas forcément.

Merci Sethy pour ces précisions. J'adore l'info sur les bouilleurs de cru.
Shadowlugia, eh oui !!! C'est l'exemple parfait du privilège de l'écrivain. Inventer toujours des situations rocambolesques à la limite du foutage de gueule. (J'en ai eu marre du supplice que m'infligeait Bernard Werber. Il fallait que je me défoule sur mes lecteurs. Les pauvres ... )

[Sethy]

Le mélange eau-alcool avec de plus grandes proportions d'eau brûle effectivement, mais il ne faut pas perdre de vue que :
- le pouvoir calorifique par unité de poids est forcément plus réduit,
- une quantité de chaleur non négligeable sert à chauffer l'eau (qui est l'un des corps qui demande le plus de chaleur pour s'échauffer : il faut presque 2 fois plus d'énergie pour chauffer de l'eau d'1°C que la même masse d'éthanol),
- enfin, dès que le pourcentage d'alcool va tomber en dessous de la limite d'inflammabilité ... l'eau ... va s'éteindre.

[Sethy]

Ton histoire me rappelle celle de Jules Vernes et de l'ile mystérieuse.

[Garion]

Pour accélérer et maitriser la combustion, il pourrait bricoler un vaporisateur, ça lui permettrait de dégager suffisamment de chaleur rapidement et en plus de montrer son ingéniosité
Et puis plutôt du rhum comme boisson, c'est souvent plus haut en degré (jusqu'à 80°).

[Boumako]

Le mélange eau-alcool avec de plus grandes proportions d'eau brûle effectivement, mais il ne faut pas perdre de vue que :
- le pouvoir calorifique par unité de poids est forcément plus réduit,
- une quantité de chaleur non négligeable sert à chauffer l'eau (qui est l'un des corps qui demande le plus de chaleur pour s'échauffer : il faut presque 2 fois plus d'énergie pour chauffer de l'eau d'1°C que la même masse d'éthanol),
- enfin, dès que le pourcentage d'alcool va tomber en dessous de la limite d'inflammabilité ... l'eau ... va s'éteindre.

Ce n'est pas comme ça que ça marche... La chaleur massique n'est pas une information pertinente lorsque l'on parle d'un carburant ; la donnée essentielle est le PCI, qui dépend de la quantité d'eau qu'il faut vaporiser et que l'on forme lors de la combustion.
L'éthanol pur a un PCI de 30MJ/kg. Si on brule de l'éthanol à 40° (environ 35% massique) le PCI descend à (0.35*30) - (0.65*2.24) = 9 MJ/kg.
Le mélange ne va pas s'éteindre si la combustion est correctement gérée (dispersion du carburant et mélange stœchiométrique avec l'air)

[Boumako]

Pour accélérer et maitriser la combustion, il pourrait bricoler un vaporisateur, ça lui permettrait de dégager suffisamment de chaleur rapidement et en plus de montrer son ingéniosité
Et puis plutôt du rhum comme boisson, c'est souvent plus haut en degré (jusqu'à 80°).

Le rhum n'est jamais monté à 80° mais environ 60° tout au plus car on y perdrait en organoleptique. Par contre certaines vodka sont montée à plus de 90°.
La plupart des alcools de grains sont montés vers 65° pour vieillissement.

[Boumako]

Je vous adore les gars ! Merci pour les réponses.

Effectivement Boumako. J'ai pu lire quelque part que le Whisky notamment pouvait quelques fois se situer aux alentours de 40 de degrés. Et qu'à ce niveau il était tout à fait possible de s'en servir comme combustible. Mais pour des raisons liées à l'intrigue, il me fallait dénicher un procédé qui témoignerait du génie du personnage. Il me fallait aussi trouver une chute qui capterait l'attention du lecteur standard à qui je ferais découvrir au cours de sa lecture un procédé qu'il ne soupçonnait pas forcément.

Il n'y a pas d’intérêt à distiller l'alcool en situation, par contre cela a un sens si la purification est effectuée avant d'embarquer (réduction du poids de carburant à emporter et augmentation du PCI)

[Sethy]

Ce n'est pas comme ça que ça marche... La chaleur massique n'est pas une information pertinente lorsque l'on parle d'un carburant ; la donnée essentielle est le PCI, qui dépend de la quantité d'eau qu'il faut vaporiser et que l'on forme lors de la combustion.
L'éthanol pur a un PCI de 30MJ/kg. Si on brule de l'éthanol à 40° (environ 35% massique) le PCI descend à (0.35*30) - (0.65*2.24) = 9 MJ/kg.
Le mélange ne va pas s'éteindre si la combustion est correctement gérée (dispersion du carburant et mélange stœchiométrique avec l'air)

Merci pour le détail du calcul, que je ne connaissais pas.

Mais reconnais qu'entre 30 et 9, la différence est telle que cela peut faire qu'une montgolfière décolle ou pas.

[Boumako]

J'avoue que sur ce point je n'ai aucune idée du résultat...

[invite21acab38]

Je pense qu'avec toutes les infos que vous m'avez filé, je suis parti pour ne pas manquer d'idées.

Boumako, tu me terrifies là. Trop la classe tes démonstrations. Je pense que je vais retenir l'option de la vodka. Par contre il me sera difficile d'intégrer la purification avant embarquement. Dans l'histoire, le besoin de recourir à un combustible de fortune résulte d'un accident. Le personnage n'aurait donc pas pu songer à purifier l'alcool avant coup.
Garion, sympa l'idée du vapo. J'y songerai.
Sethy, je n'ai malheureusement pas lu l’île mystérieuse de Jules Verne mais j'espère que mon histoire restera originale. (Et ça reste flatteur pour moi de savoir qu'une histoire que je monte de toute pièce se rapproche de celle d'un écrivain tout simplement énorme. Les grands esprits se rencontrent ... )

[Sethy]

Bah, je te conseille quand même de la lire.

Car (et je l'avais oublié) le début commence avec une évasion de prison en ... montgolfière.

Ensuite, "ils" se retrouvent sur une ile et font montre d'ingéniosité (physique mais aussi chimique) mais y aurait-il (en plus) quelque chose de mystérieux dans cette ile ?

[invite21acab38]

Vu comme tu m'en parles ça devrait être un livre intéressant. Je viens d'en lire un résumé sur la toile et l'histoire parait captivante. J'imagine que c'est un ouvrage à lecture facile qui se dévore assez rapidement. Je crois que je le lirai.

[HarleyApril]

Le rhum n'est jamais monté à 80° mais environ 60° tout au plus car on y perdrait en organoleptique. Par contre certaines vodka sont montée à plus de 90°.
La plupart des alcools de grains sont montés vers 65° pour vieillissement.

Il y a cependant du rhum agricole à 70°
http://damoiseau.fr/fr/2009-08-03/4/...-Damoiseau.htm

Sans parler du rhum Stroh à 80° (mais je n'ai pas goûté pour te dire s'il a conservé du goût)

Cordialement

[Boumako]

Oui, mais si tu lis bien le rhum est recoupé avant d'être vendu. En fait tous les alcools distillés sont coulés jusqu'à un titre de 60° minimum (concentration à partir de laquelle on entraine l’alcool iso-amylique qui détériore la qualité du produit).
Si l'alcool est vieilli il est bien souvent conservé à ce titre (pour réduire le volume), mais il est ensuite recoupé pour être envoyé en consommation. L'ajout d'eau permet de révéler les arômes.