Bonsoir
Avant de vous soumettre trois petites questions, je tiens à préciser que je ne suis pas chimiste du tout (mais imprimeur). Le métier me pousse à poser deux questions et à contextualiser un peu… désolé du pavé.
Je rappelle rapidement que dans les techniques d'imprimerie il y a, entre autres, un grand principe sur lequel repose de nombreux procédés: celui de la répulsion des corps gras (les encres grasses, à base d'huile de lin) avec les corps humides — ou en tout cas avec des zones qui ne "gardent" pas l'encre (zones qui resteront vierge après l'impression). De façon plus générale, on cherche un moyen de retenir l'encre (grasse) dans certaines zones et pas dans d'autres. Bien.
Dans une vieille revue, j'ai trouvé un moyen folklorique d'imprimer sur du verre dépoli. Voici le principe, un peu différent du grand principe sus-cité:
1) On sensibilise le verre dépoli en l'humectant avec une solution d'alun de potassium (le verre semble plus transparent, rien d'anormal).
2) On écrit sur la zone sensibilisée avec une encre non-grasse très basique (encre de stylo + ammoniaque par exemple)
3) On essuie le dessin avec un coton imbibé d'une solution de benzoate de sodium, appelé "fixateur" (benzoate + eau + glycérine)
4) Avec un autre coton enduit d'encre grasse, on frotte la plaque et l'écriture apparait. Dans le jargon, on appelle cette "apparition" un cliché.
Cela ne marche pas très bien, mais j'ai eu quelques résultats: le cliché apparaît (mais il est un peu sale); j'imagine qu'il faille un peu de pratique; cependant j'aimerais comprendre comment, chimiquement, cela fonctionne?
Voici les explications dans la dite revue, mais elles ne me semblent pas très claires:
«La réaction entre la solution d'alun de potassium avec l'encre basique donne une «alumine gélatineuse», issue de la précipitation.
Cette alumine adhère bien au verre dépoli et retient la solution de benzoate de sodium qui, elle, retient l'encre d'imprimerie.»
Et là j'ai l'impression que l'explication et le vocabulaire est un peu troublant. Voici mes questions:
A) J'ai fait une recherche sur le terme d' "alumine gélatineuse", cette expression ne semble pas très scientifique; j'ai juste trouvé quelques occurrences sur G**gle dans des vieux traités de chimie du 19e siècle… Quel est le nom réel de cette alumine? Pourquoi l'avoir appelé comme ça?
B) Cette alumine retient-elle vraiment le benzoate de sodium?
C) Est-ce bien la solution de benzoate de sodium qui retient vraiment l'encre d'imprimerie? Car pourtant cette solution est composé d'eau (50ml d'eau, 50ml de glycérine pour 10gr de benzoate) et devrait donc justement repousser l'encre (grasse)? Je n'ai rien trouvé sur le benzoate et sa capacité a retenir des corps gras…
Merci beaucoup de votre attention.
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