Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee
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Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee



  1. #1
    Yvan_Delaserge

    Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee


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    Bonjour,
    Mon imprimante ne veut plus prendre les feuilles de papier du bac.
    Je suis sur que cela vous est deja arrive a tous, helas.
    Que faire? Jeter l'imprimante...Encore un cas d'obsolescence programmee!

    Un "truc" qui m'a deja permis de reparer une imprimante dans le passe est d'appliquer du WD-40 sur les rouleaux de caoutchouc qui permettent a l'imprimante de prendre des feuilles de papier dans le bac.
    Apparemment le WD 40 contient une substance qui s'infiltre dans le caoutchouc et lui redonne les proprietes necessaires. Pour un temps...

    D'autre part, j'ai eu aussi l'occasion de voir une video sur internet, qui montre un ballon de caoutchouc, comme ceux que l'on gonfle lors des fetes. Si on le spraye avec du WD40, il eclate presque tout de suite.

    J'aimerais donc poser deux questions sur ce forum:

    1) Comment est-ce que cela s'explique, chimiquement? Quel peut etre le compose qui infiltre ainsi le caoutchouc?

    2) Ma seconde question est plus physico-chimique: J'avais entendu parler de certaines proprietes du caoutchouc, en particulier de sa propriete d'absorber ou non un choc (peut-on parler de viscosite?), qui varie fortement en fonction de la temperature ambiante, et qui est la raison pour laquelle il existe des pneus d'ete et des pneus d'hiver.
    Mais dans le cas d'une imprimante, je pense que l'on se base sur une autre propriete, celle qui permet d'entrainer une feuille de papier par frottement. C'est une caracteristique de surface. Comment peut-on la definir?

    -----
    Un civet, un plat de côtes et puis, glissez-moi une petite paupiette avec.( Lino Ventura)

  2. #2
    40CDV20

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Bsr,
    En se limitant aux élastomères "vrais" et pour faire simple, on distingue trois classes :
    -les élastomères d'usage courant, dérivés des caoutchoucs naturels (NR) et de copolymères (SBR, IIR, EPDM,...)
    -les élastomères à usage ciblé, présentant des inerties chimiques diverses et variées (PU, SI, CR, NBR,....)
    -les élastomères thermoplastiques, tels les mix EPDM-PP, TPU, TPO,...
    Je ne m'en suis jamais inquiété, mais j'imagine que le revêtement élastomérique des rouleaux appartient à la première classe. Ceci dit on obtiendra le même résultat avec un white spirit, et la "restauration du tack" sera du même type que celle produite par le WD40, mais peu durable.
    Le matériau des rouleaux d'entrainement, tout comme une bonne vieille gomme à papier ou un train de pneumatiques subit dans le temps un vieillissement(*) qui progressivement altère ses propriétés.
    L'effet du WD40 est dû à une absorption du/des solvant(s), qui va un temps restituer du "tack", mais in fine accélérer la dégradation de l'élastomère. Curieusement (au premier abord), l'absorption de solvant est identifié comme un vieillissement physique. Bien entendu tout ceci est plus subtil que cette présentation, car dans un premier temps (c'est en relation avec l'épaisseur cas du ballon), l'interaction physique est souvent réversible. Absorption et désorption. Principalement, cette absorption va provoquer un gonflement et une plastification, qui produira à terme fissuration et craquelure.

    (*) on distingue les vieillissements physique (absorption de solvants/migration d'additifs/dégradations sous contrainte), chimique (thermo/photo/radio/bio-chimique,...) et un cas particulier l'action de l'eau.
    Cdt

  3. #3
    Yvan_Delaserge

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Excellent! Merci 40CDV20!
    La propriete du caoutchouc qui permet d'entrainer une feuille de papier, cette adhesivite transitoire, s'appelle donc le "tack". Voila donc deja une chose que j'ai apprise ce soir.
    Effectivement, l'application de WD 40 est a renouveler au bout d'un certain temps, c'est ce que j'ai du faire avec l'imprimante que j'avais reussi a reparer.
    Ce que je lis entre les lignes de votre reponse, c'est que les pieces en caoutchouc des imprimantes sont realisees avec de l'elastomere d'entree de gamme et qu'il s'agit bien donc d'obsolescence programmee?
    Un civet, un plat de côtes et puis, glissez-moi une petite paupiette avec.( Lino Ventura)

  4. #4
    Yvan_Delaserge

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Un essai de decodage des sigles que vous citez:
    NR natural rubber?
    SBR styrene butadiene rubber?
    PU: polyurethane?

    Pour les autres, je seche!

    Dans une imprimante laser, le rouleau elastique qui presse la feuille de papier contre le fuser, qui est tres chaud, est probablement en caoutchouc silicone.
    Y a-t-il une trea grande difference de prix entre les elastomeres que vous citez?
    De toutes facons, dans une imprimante, il n'y a au total que quelques grammes d'elastomeres. Si on realisait toutes les pieces en elastomere durable, le prix ne serait pas beaucoup plus eleve.
    C'est vraiment de l'obsolescence programmee...
    Un civet, un plat de côtes et puis, glissez-moi une petite paupiette avec.( Lino Ventura)

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    40CDV20

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Citation Envoyé par Yvan_Delaserge Voir le message
    Un essai de decodage des sigles que vous citez:
    NR natural rubber?
    SBR styrene butadiene rubber?
    PU: polyurethane?

    Pour les autres, je seche!

    Dans une imprimante laser, le rouleau elastique qui presse la feuille de papier contre le fuser, qui est tres chaud, est probablement en caoutchouc silicone.
    Y a-t-il une trea grande difference de prix entre les elastomeres que vous citez?
    De toutes facons, dans une imprimante, il n'y a au total que quelques grammes d'elastomeres. Si on realisait toutes les pieces en elastomere durable, le prix ne serait pas beaucoup plus eleve.
    C'est vraiment de l'obsolescence programmee...
    Bjr,
    C'est toute la magie de la codification en langue anglaise, et le foisonnement "d'espèces". Pour les élastomères (ou plus exactement les composites-élastomères), la première mise en ordre date de 1987 avec l'ISO 1629-1987, qui alliait nomenclature et symboles.
    De façon générale pour ces derniers c'est plus compliqué et moins intuitif que pour les thermoplastiques et thermodurcissables, encore que c'est de moins en moins vrai. Par ex. dans la famille élastomères, AU polyester-uréthane, NBR caoutchouc nitrile, EPDM (facile !), VMQ méthylsilicone à groupement vinyle,......
    Dans la famille thermoplastiques, citons la montée "en gamme" des polyéthylènes, PE, PEBD, PEHD, UHMWPE (pour haute ou ultra haute densité). Idem pour les PA (polyamides), avec 6-6, MXD 6, 6-T/6-I/6-6, et autre PAMXD6 !
    Bien entendu, il existe des différences de prix de production, c'est faible entre un NR et sa version de synthèse l'IR (les deux étant du polyisoprène cis 1-4), ça commence à croître avec le NBR le "nitrile" des automobiles et autre semelle des chaussures de sécurité résistant aux hydrocarbures, et tout en haut les élastomères fluorés FPM tel le Viton qui résiste à quasi tout, ou mieux son neveu le Kalrez (perfluoré) qui affiche une santé insolente après 10 000 heures à +260°C !

    Effectivement le marché des jets d'encre est "bien encadré", une conception simple (il suffit d'en ouvrir une), la partie "noble" se limite à la tête d'impression, un racket organisé sur la fourniture d'encre dont le prix au litre ridiculise celui du n°5 de Mme Chanel !
    C'est moins vrai pour les lasers dont la diffusion dans le domestique est peu significative, ceci pouvant expliquer un racket plus délicat à organiser !
    Cdt

  7. #6
    RomVi

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Citation Envoyé par Yvan_Delaserge Voir le message
    J'aimerais donc poser deux questions sur ce forum:

    1) Comment est-ce que cela s'explique, chimiquement? Quel peut etre le compose qui infiltre ainsi le caoutchouc?

    2) Ma seconde question est plus physico-chimique: J'avais entendu parler de certaines proprietes du caoutchouc, en particulier de sa propriete d'absorber ou non un choc (peut-on parler de viscosite?), qui varie fortement en fonction de la temperature ambiante, et qui est la raison pour laquelle il existe des pneus d'ete et des pneus d'hiver.
    Mais dans le cas d'une imprimante, je pense que l'on se base sur une autre propriete, celle qui permet d'entrainer une feuille de papier par frottement. C'est une caracteristique de surface. Comment peut-on la definir?
    Bonjour

    Le polymère qui forme les rouleaux de ton imprimante est une structure qui ressemble un peu à un filet de pêche l’échelle moléculaire, mais en 3 dimensions avec des gros vides entre les mailles. C'est ce qu'on appelle une réticulation (en opposition à un polymère non réticulé, dont les molécules ne sont pas attachées les unes aux autres. C'est cette structure particulière qui donne procure ces caractéristiques physique.
    Des petites molécules peuvent alors s'infiltrer entre les mailles et se diffuser dans la matière, et remplacer certaines liaisons de la réticulation, ce qui va modifier le comportement du polymère (le rendre cassant, collant etc).

    La propriété du caoutchouc d'absorber un choc dérive directement de la structure en réticulation, mais les chaines de molécules ne sont libres de se déformer qu'au dessus d'une température définie, qu'on appelle "transition vitreuse". En dessous de cette température les barrières de potentiel deviennent plus forte que l'agitation des molécules, et elles sont bloquées ; le matériaux devient dur et si on force il se casse.

  8. #7
    Yvan_Delaserge

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Cette reticulation du caoutchouc, c'est ce que l'on appelle la vulcanisation?
    Les ponts entre les chaines de polymeres, c'est ce que l'on appelle les ponts disulfure?
    A propos des molecules de petite taille qui se glissent entre les mailles, c'est peut-etre ce qui permet un "rajeunissement " des rouleux de l'imprimante comme promettent de le faire certains produits miracle proposes sur internet.
    Le prix de ces produits n'a rien a envier a celui du Chanel No5, lui non plus!
    Comme le disait 40CDV20, il doit s'agir tout simplement de white spirit.
    Je me demande si d'autres produits que le WD40 ou le white spirit pourraient "rajeunir " les rouleaux d'imprimante. Je pensais par exemple a de l'huile de penetration, celle que l'on utilise pour devisser les vis rouillees.
    En plus d'etre de petite taille, faut-il que les molecules soient liposolubles? Est-ce que de l'alcool, de l'acetone ou de l'eau peuvent se glisser a l'interieur des mailles du polymere?
    Un civet, un plat de côtes et puis, glissez-moi une petite paupiette avec.( Lino Ventura)

  9. #8
    RomVi

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    La vulcanisation est effectivement un moyen de produire une réticulation, mais ce n'est pas la seule, de même qu'il est possible de réticuler avec des ponts disulfure, mais ce n'est qu'une des méthodes possible.
    En effet il faut une certaine affinité entre les molécules et le polymère, ainsi de l'eau aura du mal à pénétrer si celui ci est hydrophobe. Inversement l'huile de silicone se glisse sans problème dans les élastomères de silicone, à tel point qu'il devient impossible de l'en faire partir. Je ne pense pas que l'huile soit un très bon moyen pour favoriser l'accroche des feuilles, il faudrait déjà commencer par bien les nettoyer à l'alcool.

  10. #9
    40CDV20

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Bsr,
    Les élastomères sont des plastomères présentant quelques particularités. A t° ambiante ils sont résilients, déformables et présentent une faible rigidité. Ils possèdent tous deux particularités qui sont :
    -une température de transition vitreuse (Tv) inférieure à la température ambiante, ce qui est l'inverse des thermoplastiques (hors cas d'espèce des polyoléfines PP et PE). Pour disposer de quelques repères Tv est de l'ordre de -70°C pour les NR, de -10 à -40°C pour les nitriles (selon le taux d'acrylonitrile), -120°C pour les polysiloxanes, -20°C pour les fluorocarbonés. Ils possèdent donc tous un comportement élastique (plus ou moins marqué) au voisinage de l'ambiante.
    -un enchevêtrement "naturel" des chaines. Ce sont des composés macromoléculaires à longues chaines (homo ou co-poly), linéaires, ramifiées et enchevêtrées. A l'état repos, ces chaines sont "repliées", mais sous l'action d'une contrainte elles se déploient aisément. les conformations sont quasi infinies en raison des possibilités de rotation des liaisons C-C. C'est la présentation la plus simple d'un élastomère.
    Néanmoins en l'état, ces matériaux sous déformations importantes seraient peu exploitables, par une inévitable et rapide décohésion du système et l'impossibilité d'un retour à l'initial
    C'est ici qu'intervient la vulcanisation. Il s'agit en fait de discipliner et de limiter le glissement des chaines macromoléculaires pour un retour à l'initial hors contrainte. Cette vulcanisation va créer un nombre optimisé de liaisons covalentes entre les chaines, dit autrement, on bloque les chaines en leur laissant la souplesse requise à une déformation pilotée. Selon l'existence ou la facilité de création de sites sur les chaines, cette vulcanisation peut s’opérer au soufre/donneurs de soufre thiazoles ou sulfénamides (insaturations), ou de type radicalaire (hydrogène labile), aux peroxydes organiques (liaisons C-C), aux oxydes métalliques (groupements polaires), aux amines,...

    Dans la vraie vie ce n'est pas aussi simple car les conditions doivent êtres optimisées, si le soufre est la technique largement dominante, elle nécessite la présence d'activateurs et de catalyseurs. Toujours pour disposer d'un repère, de façon nominale dans une vulcanisation au soufre une double liaison sur 50 est concernée.

    Pour en revenir à ces rouleaux, j'imagine qu'ils ne sont pas de type pleine masse ce qui complique singulièrement l'affaire. Curieusement il s'agirait alors d'un matériau composite (élastomère/armature/support) avec toute une panoplie de problèmes, traitement du support, adhérisation, support-armature, mise en forme,....

    En terme d'inertie/performances, si on considère les NR et les IR de synthèse :
    -bonne adaptation à la fonction mécanique d'entrainement
    -résistance aux huiles et solvants hydrocarbonés médiocres
    -résistance satisfaisante aux solvants oxygénés, acides et bases dilués
    -faible résistance au vieillissement (O2, O3, confinement, à T° > 50/60°C

    Bref, de quoi s'occuper un temps !
    Cdt

  11. #10
    Yvan_Delaserge

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    En regardant sur Wikipedia de quoi est constitue le white spirit, je trouve: *

    "Ses principaux constituants sont des*hydrocarbures*paraffinique s de C8 à C12 (teneur comprise entre 40 et 60*%), des hydrocarbures cycloparaffiniques de C9 à C12 (teneur comprise entre 30 et 70*%) et des*hydrocarbures aromatiques*(teneur comprise entre 1 et 20*%, ne contient pas de*benzène)."

    Plusieurs remarques a ce propos:

    1) On retire le benzene, parce qu'il est cancerigene??

    2) Le white spirit est un distillat juste plus lourd que l'essence de voiture? Cette derniere est constituee de quoi? hexane, heptane et octane? Plus des cycloparaffiniques et des aromatiques?

    3) Et donc, pour en revenir au caoutchouc, si j'ai bien compris, tous ces hydrocarbures vont l'infiltrer, le faire gonfler, le ramollir, mais pas le dissoudre, parce que les liaisons des chaines de polymeres et les reticulations vont resister aux hydrocarbures?
    Un civet, un plat de côtes et puis, glissez-moi une petite paupiette avec.( Lino Ventura)

  12. #11
    40CDV20

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Bsr,
    Oui le benzène est un cancérogène avéré pour l'homme. Pour le WS il s'agit de coupe pétrolière avec un taux d'aliphatiques > en C8 important qui est réputé laisser un film gras résorbable. Quant à l'essence SP 95, je n'ai pas d'idée précise de sa composition, si ce n'est que 5% d'éthanol sont incorporés et que la préférence est donnée aux hydrocarbures ramifiés.

    Non c'est pas si simple, il faut considérer le matériau, son élaboration en produit fini, son épaisseur, le substrat, le/les solvants mis en jeu, la température, le nombre "d'imprégnations",......On va constater deux formes de vieillissements, d'une part par absorption de solvant et d'autre part par migration des adjuvants. A terme le polymère sera détruit. Les molécules de solvant absorbé vont s'insinuer entre les chaines, et d'une certaine façon les écarter en produisant une sorte de feuilletage
    Par vieillissement on entend une altération lente mais néanmoins passée un certain seuil, irréversible. Si le polymère est strictement insoluble, c'est plus favorable. IL va se produire un gonflement avec cycle d'absorption-désorption et une plastification. Cette dernière est plus redoutable car elle va impacter de façon concomitante la température de transition vitreuse et le seuil de plasticité. Evidemment, l’endommagement sera accéléré et rapidement irréversible si une contrainte est appliquée (fissurations et craquelures)
    Cdt

  13. #12
    Yvan_Delaserge

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Formidable, j'ai beaucoup appris ici.
    Merci a tous!
    Un civet, un plat de côtes et puis, glissez-moi une petite paupiette avec.( Lino Ventura)

  14. #13
    Yvan_Delaserge

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Je repense a la fois ou j'avais eu besoin d'un joint elastique pour assurer l'etancheite de la pompe a essence de ma vieille Triumph de 1968.
    Dans un premier temps j'avais pense a en decouper un dans une vieille chambre a air de velo. Mais je m'etais mefie de la resistance de ce type de caoutchouc lorsqu'il est mis au contact de l'essence. J'avais donc decoupe un petit morceau de chambre a l'air et je l'avais laisse tremper toute la nuit dans un flacon ferme contenant de l'essence. Au matin, le petit morceau de caoutchouc avait double de voljme et il se dechirait comme du papier.
    En cherchant un peu, j'avais appris l'existence du caoutchouc nitrile, dont on a parle plus haut.
    Comment explique-t-on que ce type de caoutchouc ne soit pas penetre par l'essence?
    Cela ne peut pas venir simplement d'un nombre de reticulations plus eleve, car dans ce cas, on aurait affaire a un caoutchouc tres peu flexible??
    Est-ce parce que l'on a des molecules azotees (nitrile...) qui viennent combler les mailles entre les chaines de polymere?

    Il y a aussi une autre question qui me vient a l'esprit:
    Les voitures anciennes fonctionnaient a l'essence plombee. Or, l'essence commercialisee de nos jours a remplace le plomb tetraethyle par l'ethanol. Et on se rend compte que l'ethanol attaque les tuyaux et les joints des voitures anciennes.
    De quel type de caoutchouc parle-t-on? Le caoutchouc nitrile?

    Comment expliquer qu'un solvant (l'alcool) que l'on imagine a priori moins agressif que l'essence, attaque un caoutchouc resistant a l'essence?
    Un civet, un plat de côtes et puis, glissez-moi une petite paupiette avec.( Lino Ventura)

  15. #14
    invite718cec2d

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Bonsoir,

    Pour "l'agressivité" du solvant, elle dépend de la molecule à solubiliser, l'essence ne dissout pas le sel de table alors que l'eau si. C'est pas que l'un est plus agressif que l'autre( comme on pourrait avoir avec les bases et acides) mais plus des affinités mutuelle entre le solvant et le soluté.

    On distingue deux grand groupe de solvant (pour faire simple) les solvant polaire comme l'eau et apolaire comme l'essence. Du même coup, les solvaire polaire vont dissoudre les entite polaire (comme l'eau et le sel) et pas les composer apolaire (comme l'huile qui n'est pas soluble dans l'eau) et inversement pour l'essence qui ne va pas dissoudre le sel mais va dissoudre l'huile ou la graisse.

    Or le caoutchouc nitril a des propriétés plutôt polaire, donc non attaqué par l'essence.

    https://en.wikipedia.org/wiki/Nitrile_rubber

  16. #15
    Yvan_Delaserge

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Citation Envoyé par kimist Voir le message
    Bonsoir,

    Pour "l'agressivité" du solvant, elle dépend de la molecule à solubiliser, l'essence ne dissout pas le sel de table alors que l'eau si. C'est pas que l'un est plus agressif que l'autre( comme on pourrait avoir avec les bases et acides) mais plus des affinités mutuelle entre le solvant et le soluté.

    On distingue deux grand groupe de solvant (pour faire simple) les solvant polaire comme l'eau et apolaire comme l'essence. Du même coup, les solvaire polaire vont dissoudre les entite polaire (comme l'eau et le sel) et pas les composer apolaire (comme l'huile qui n'est pas soluble dans l'eau) et inversement pour l'essence qui ne va pas dissoudre le sel mais va dissoudre l'huile ou la graisse.

    Or le caoutchouc nitril a des propriétés plutôt polaire, donc non attaqué par l'essence.

    https://en.wikipedia.org/wiki/Nitrile_rubber
    Oui, c'est évident.
    Et dans le cas de l'ethanol, est-il considéré comme un solvant polaire ou apolaire?
    Probablement les deux, puisqu'on le trouve en solution aqueuse dans le cas du vin et qu'on peut le mélanger à de l'essence sans qu'il se dépose au fond ni à la surface du réservoir. Malgré les différences de masse volumique.

    L'éthanol serait donc apolaire du côté C2H5 et polaire du côté OH?
    Un peu comme un savon? Sauf que la molécule est plus petite?
    Un civet, un plat de côtes et puis, glissez-moi une petite paupiette avec.( Lino Ventura)

  17. #16
    invite718cec2d

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Exactement! D'ailleur il possible de rendre des molécules apolaires solubles dans l'eau en ajoutant de l'éthanol ou d'autre alcools.
    On se laisse facilement tromper mais la masse volumique n'intervient pas dans la solubilite, le sel a une densité de 2.2 et est soluble dans l'eau alors que l'huile a une densité de 0.9, donc bien plus proche de l'eau.

  18. #17
    Yvan_Delaserge

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    J'ai regarde en detail la page wikipedia consacree au NBR, le caoutchouc nitrile et je n'y ai pas trouve d'elements concernant une eventuelle vulnerabilite a l'ethanol.
    Par contre, j'ai vu que le NBR est extremement vulnerable a l'ozone. Une concentration de 1 ppm suffit a le fissurer.
    Donc, est-ce que l'essence a l'ethanol contiendrait des traces d'ozone??
    Ou bien est-ce que la vulnerabilite des pieces en caoutchouc des voitures anciennes, lors de l'utilisation d'essence contenant de l'ethanol, ne serait qu'une legende urbaine?
    On parle aussi sur wikipedia des fissures provoquees par l'ozone, qui apparaissaient sur les pneus. Et ils disent que ce probleme a ete corrige sur les pneus actuels. Y aurait-il un additif permettant d'obtenir ce resultat?
    Un civet, un plat de côtes et puis, glissez-moi une petite paupiette avec.( Lino Ventura)

  19. #18
    40CDV20

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Bjr,
    Ce n'est pas le choix de la facilité que d'avoir retenu le NBR pour débuter une relation affective avec les élastomères
    Le NBR présente de nombreuses particularités, dont la première est qu'il appartient en toute rigueur au groupe des caoutchoucs thermoplastiques, famille des polymérisation radicalaires en émulsion, avec une mise en oeuvre sous forme de latex tels les SBR et CR. Il faut savoir également que sa composition est très variable avec un taux d'ACN de 18 à 50% ce qui a pour effet direct de faire valser sa Tv de -48° à +5°C. Ajoutons qu'il est délicat à vulcaniser et toujours en déficit car solubilisant mal les soufres, et pour en conclure son vulcanisat possède des propriétés quasi nulles (classé 5/6) en l'absence d'adjuvants.
    C'est donc un élastomère difficile.
    Ceci étant, une fois additivé et adjuvanté et correctement mis en oeuvre il possède des propriétés dignes d’intérêt. La résistance à la rupture est classée 2/6 (1/6 étant le Graal)
    1/6 pour la tenue aux carburants (essences)
    2/6 aux huiles moteur minérales
    3/6 en atmosphère oxydante
    3/6 aux UV et à l'ozone,.....

    Les spécialistes ont dépassé depuis des lustres les recettes miracles à base de carbon black et de silice colloïdale, ce que la tisane multi-plante est à l'infusion de verveine . Certaines formulations dépassent la vingtaine d'ingrédients.
    Considérons les UV.
    Les anti-UV, couche de finition opaque ou fortement chargée en pigments réfléchissants dans les longueurs d'ondes utiles, le blanc et le noir dominent,...
    Les absorbeurs d'UV, molécules organiques présentant des bandes d'absorption dans la bande 300 nm,...(salicylates, benzoates, benzotriazoles,...)
    Les quenchers, (complexes de nickel, cobalt, manganèse,...)

    Pour l'ozone,
    Les antiozonants, soit des barrières physiques (cires micro-cristallines,...), soit chimiques (quinoléines, naphtylamines,....)

    En fait, de la résistance à la rupture,..... à la tenue au froid, pour les solutions, il n'est pas faux de dire "y'en a !) dixit les tontons flingueurs et le fameux test de résistance du NBR à l'eau de vie de prune .
    Cdt

  20. #19
    Yvan_Delaserge

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Ok, donc il s'agit bien d'additifs...qui modifient les proprietes du NBR dans le sens desire.
    Il y a 30 ans, on n'avait pas de raison de rendre le NBR resistant a l'ethanol. Mais de nos jours, oui, car dans l'essence y'en a!☺
    Un civet, un plat de côtes et puis, glissez-moi une petite paupiette avec.( Lino Ventura)

  21. #20
    40CDV20

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Citation Envoyé par Yvan_Delaserge Voir le message
    Ou bien est-ce que la vulnerabilite des pieces en caoutchouc des voitures anciennes, lors de l'utilisation d'essence contenant de l'ethanol, ne serait qu'une legende urbaine?
    Bjr,
    Wiki est un remarquable outil de vulgarisation, néanmoins il est toujours utile de valider les informations.
    Je ne suis pas particulièrement intéressé par ces conversions "miracles" aux biocarburants, car comme toujours en France le débat est orienté quand in fine il s'agit de taxer. Dans le cas présent de la TIPP parler de racket organisé serait plus juste Je doute que la "plaisanterie" du E85 à bas coût dure bien longtemps
    Il n'y a aucun problème technique à l'utilisation d'alcools purs, voire de cétones au contact d'élastomères, c'est réglé de longue date sur les motorisations au méthanol pur (Indy-cars, speedway,...ou à l'éthanol pur du parc auto du Brésil)
    Qu'il y ait des difficultés au niveau de l'optimisation des motorisations flexfuel, peut être, mais il s'agit plus me semble t-il d'un manque criant de confiance dans l'engagement des politiques ! Il n'est pas contestable non plus qu'avec des formulations d'essences aussi alambiquées (on cherche désespéramment une justification !), il faudra sans doute prendre 15 mn de réflexion pour développer un élastomère "bon partout" et de fait taxable

    Cdt

  22. #21
    Yvan_Delaserge

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Ah, OK, je n'avais pas bien compris, alors.
    Donc, vous me dites que l'ethanol, melange a de l'essence ou meme pur, n'attaque pas les durites en caoitchouc NBR, telles qu'on les produisait il y a 20 ou 30 ans.
    Il s'agirait donc bien d'une legende urbaine. Les defaillances constatees seraient alors a mettre sur le compte non pas de l'ethanol, mais plutot du vieillissement du NBR??
    Un civet, un plat de côtes et puis, glissez-moi une petite paupiette avec.( Lino Ventura)

  23. #22
    40CDV20

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Bjr,
    Non, cette conclusion quant au NBR est un peu précipitée
    .
    Par contre, ce que l'on peut affirmer est que le marché des élastomères sait depuis des lustres répondre à quasi toutes les exigences des utilisateurs. Pour les essences et huiles qui sont des coupes pétrolières le NBR fait l'affaire, l'EPDM n'est pas ridule non plus selon le diène retenu. S'il s'agit de motorisations au méthanol (genre Indy-cars où les exigences sont draconiennes du fait des départs de feux à flammes non visibles), on retiendra préférentiellement les polysulfures (Thiokol), les caoutchoucs d'épichlohydrines (CO-ECO), les polyéthylènes chlorés (CM),....et certains grades de NBR haut ACN. En ce qui concerne les motorisations à l'éthanol 100 (Brésil) c'est du même ordre, mais étant relativement récent je ne connais pas exactement le contenu des DET (Dossier d'Exigences Techniques).
    Pour le choix, le DET doit être satisfait, mais il est bien entendu également considéré le coût. Pour un ordre d'idée et en €/kg (résine seule), le NR est 3, les NBR et EPDM à 4, le CR à 5(*), le TPU à 8, le FKM à 9, le PVMQ à 10.
    Pour en revenir au NBR, on sait que l'inertie chimique croit avec la teneur en ACN, en contre partie la tenue au froid et la tenue mécanique décroissent. Il faut rappeler que les adjuvants sont partie équivalente au vulcanisat. Les ingrédients doivent constituer avec le polymère une suspension colloïdale (ce qui implique des granulométries de qq dizaines de nm), pour que les "renforçants" soient en liaison de contact avec les chaines pour répartir et transmettre les efforts. Une addition faite sur "le genou" provoquera inévitablement des hétérogénéités qui entraînera la ruine rapide du matériau.
    Antérieurement à la décade 70, faute de normalisation suffisante, la traçabilité était "élastique" chez les donneurs d'ordre, alors que dire de celle des transformateurs.
    (*) d'où le prix élevé des combinaisons de plongée en eau froide (Néoprène)
    Cdt

  24. #23
    Yvan_Delaserge

    Re : Imprimante, caoutchouc et obsolescence programmee

    Magnifique. Voila une reponse magistrale. Merci encore une fois, 40CDV20.
    Un civet, un plat de côtes et puis, glissez-moi une petite paupiette avec.( Lino Ventura)

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