Compatilibité eau osmosée et structure d'aluminium

[Claire Boivin]

1. Y a-t-il a une réaction non désirable entre l'eau osmosée et l'aluminium. Nous refroidissons présentement nos luminaires en aluminium avec l'eau du robinet à pH 7,2 et CE de 1,48 milliSiemens et nous aurions la possibilité d'utiliser de l'eau osmosée...
2. Nous observons la présence d'algues présentement et nous sommes en train d'opacifier les réservoirs d'eau en circulation. Y aurait-il un traitement algicide non dommageable pour l'aluminium?
Merci beaucoup de partager vos connaissances!
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[RomVi]

Bonjour

Non pas de corrosion, on peut en effet utiliser de l'eau purifiée pour stopper le développement des algues et bactéries.
Une étude de cout est à réaliser, tout dépend du taux de renouvellement d'eau (qui fera consommer de l'eau osmosée) ; il faudra faire un suivi par conductimétrie pour l'estimer.
Une autre solution consiste à faire un traitement par lampe UV. Il faut auparavant bien nettoyer les cuves, sinon les algues présentes vont continuer à croitre.
Sinon en dernier recours on peut utiliser un biocide.

[Cytosporone]

Avant de passer à l'eau osmosée peut-être pourriez-vous envisager dans un premier temps de l'eau déminéralisée (comme pour les fers à repasser), il faut savoir que l'eau du robinet contient un certains nombre de minéraux ainsi que des bactéries (tout comme l'eau déminéralisée!), ou encore de l'eau distillée qui est (en théorie) exempte de tout minéraux et microorganismes..

[40CDV20]

Bonjour,
Cette affaire de refroidissement gagnerait à être précisée ? Est ce proche d'un dispositif tel le refroidissement des moteurs automobiles ? Si c'est le cas, pourquoi ne pas utiliser un fluide caloporteur zéro souci ?
Dans le secteur d'activité du luminaire il est couramment utilisé du 6061 T4 (ex AGSUC). Dans votre cas (toujours avec l'information réduite), il est à rappeler que l'eau osmosée, distillée, déionisée,....n'est pas un modèle de stabilité chimique dans le temps. Il serait exagéré de parler d'électrolyte mais ça en prend le chemin.
Au plan électrochimique, dans votre "bain caloporteur", pour qu'une corrosion s'installe il doit y avoir deux métaux dont les potentiels de dissolution présentent un écart d'au moins 75 mV. Ne pas perdre de vue que si le contenant du bain est métallique il fait office de second métal. Attention également aux sous ensembles ou ensembles mécaniques constitués intégrant un second métal. Un exemple, une tige de parapluie 6061 T4/un verrou en acier, -740mV/-610mV, le 6061 s'oxydera.
Si vous ajoutez divers ingrédients à votre eau, vous constituez à coup sûr un électrolyte. Tout ceci doit faire l'objet d'une réflexion d'ensemble (condition thermodynamique/cinétique électrochimique) et quelques mesures de potentiels devraient y être associées.
Cdt

[A voir en vidéo sur Futura]

[moco]

C'est quoi, le 6061 T4, et le AGSUC ?

[40CDV20]

Bsr Moco,
C'est un alliage d'aluminium de la série 6xxx silicium-magnésium, de type ASG. T4 est l'état métallurgique (traitement thermique avec ou sans écrouissage supplémentaire. Existent également les états F, 0, H, et W) Ceci permet d'obtenir une Rm (MPa) de l'ordre de 230. Il y a des dizaines d'autres nuances qui pourraient tout aussi bien convenir.
Ceci pour rappeler à Claire B, que l'aluminium pur (> 99.5 H 0) est d'une utilisation industrielle relativement réduite et ciblée en raison d'une Rm particulièrement faible à 70/75 MPa et d'une limite élastique quasi nulle. Pour faire court car ce n'est pas l'objet du post, les alliages d'aluminium se caractérisent, par une addition principale importante conditionnant les propriétés de résistance et diverses additions secondaires faibles, à actions ciblées. Normativement, on distingue les séries 1xxx à 7xxx.

En matière de tenue à la corrosion chimique et électrochimique, un écart important sépare l'aluminium pur, relativement bon (ex 1080), d'un alliage au cuivre, médiocre (ex 2017 A ou AU4G) ou de l'alliage de référence "Airbus", un série 7000, passable (zinc-magnésium) tel le 7075 ou AZ5GU).
Cdt