Je ne parlais pas des avis de spécialistes (pas tous d'accord entre eux) sur la sécurité de l'application ou sur les possibilités de détournement de ses fonctionnalités (car j'avais lu le pdf avant que tu le cites, et je reconnais qu'il pose de vrais problèmes, et je pourrais t'en indiquer d'autres possibles technologiquement à partir de la spéc de ROBERT - à défaut qu'elle décrive des précautions prises pour les éviter, ce qui n'est pas sans-doute pas l'objet du document).
Mais des avis sur le fait qu'on peut se passer d'outils pour le traçage des contacts récents des patients Covid, parce que (par exemple) 2000 personnes pour faire le boulot, ça suffit en Belgique, ou 30000 en France. Ce n'est apparemment pas l'avis des épidémiologistes du conseil scientifique qui, sinon, ne parleraient pas des avantages de cet outil - sous réserve qu'il soit adopté par la majorité de la population (maintenant c'est mal parti...)
Après, c'est une question d'appréciation du rapport bénéfice / risque. Je ne nie pas qu'il y a des risques individuels (sauf que, perso, si j'étais au courant que je suis infecté, je considérerais comme parfaitement irresponsable d'essayer de le cacher, même si c'était mon intérêt égoïste). Mais à un moment donné, la balance peut pencher en faveur du bénéfice collectif. Si on a droit à une deuxième vague de l'épidémie dans quelques mois, l'effet sera bien pire à tout point de vue (y compris individuel pour la très grande majorité de la population) que celui d'un éventuel usage malveillant de l'application impactant les quelques personnes qui en seraient victimes.
Si garantie est donnée que la durée de vie du système (central + applis) envisagé ne dépassera pas celle de l'épidémie (au moins jusqu'à ce qu'on soit sûr qu'on n'a plus à craindre une deuxième vague aussi importante, voire plus, que la première) l'atteinte aux libertés individuelles (à mon avis pas plus importante que celle liée à des investigations "policières" en vue de retrouver les contacts d'un patient) sera moindre que celle que représente le confinement - et que représenterait un nouveau confinement inévitable.
Si la seule information personnelle que le système conserve est le statut (à risque / infecté) je trouve cette atteinte supportable, comme je l'ai dit ci-dessus. Question de civisme : je trouverais inadmissible qu'une personne sachant qu'elle est infectée le cache, par exemple pour éviter d'avoir à respecter la quarantaine. Et quand 10 (et par endroit beaucoup plus) de la population a eu ou a encore le Covid, et autant l'auront dans les mois qui suivent, je ne vois pas en quoi ce serait stigmatisant pour un patient quelconque que ça se sache dans son entourage, personnel ou professionnel.
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