Salut,
Une confirmation (anecdotique mais quand-même...) de ce que je craignais à propos du foyer d'infection qu'est la région parisienne dans son ensemble:
dans mon entourage une personne a des symptômes depuis hier soir, essoufflement anormal ressenti quand il est allé courir (c'est un sportif), fatigue et essoufflement même au repos depuis. Il a consulté un médecin ce matin, qui lui a évidemment prescrit un test PCR.
Mais pas moyen d'avoir rendez-vous dans un des labos figurant sur la liste (dans le Val d'Oise) avant mardi, tellement (je suppose) ils sont surchargés. Autrement dit, le résultat du test n'arriverait probablement qu'une semaine après l'apparition des symptômes.
Bon, cette personne a des amis qui travaillent à l'hôpital du coin et qui ont pu lui obtenir un rendez-vous cet après-midi, il a été testé et aura les résultats sous 48h, donc 3 jours après les premiers symptômes. Mais ce n'est certainement pas le cas de tout le monde - et si tout le monde en faisait autant les hôpitaux ne suivraient pas.
Entre temps, quid de ses contacts ? La procédure prévoit-elle que les équipes chargées de les identifier et de les rechercher le fassent dès qu'un cas possible est détecté, sans attendre le résultat du test (qui d'ailleurs a d'autant plus de chances de donner un faux-négatif qu'il est tardif) ? En fait non, j'ai trouvé la réponse, cf. plus bas.
Et en tant que contact d'un "cas possible", que faire ? Tout le monde se met en quarantaine, et, dans le doute, prévient ses propres contacts ? De fil en aiguille, par progression exponentielle à partir de quelques milliers de cas de ce genre, ce sont des centaines de milliers de personnes qui pourrait être en quarantaine (la plupart sans que ce soit justifié) en quelques semaines; on aurait aussi bien pu rester confinés...
Donc on ne va pas faire ça systématiquement tant qu'on n'a pas eu la confirmation du cas ou qu'on n'a pas soi-même de symptômes. Ce n'est en tout cas pas ce que demande le "Guide méthodologique d’investigation des cas et des personnes-contacts (...) durant la période suivant le confinement" mis en ligne par le ministère de la santé pour les contacts d'un "cas possible" - ce qu'est la personne dont je parle, selon la "définition de cas d’infection au SARS-CoV-2 (COVID-19) - Mise à jour le 07/05/2020" (sources). Elle ne prévoit une investigation des contacts que pour les cas probables ou confirmés.
Mais avec un délai de N jours entre la consultation et le résultat du test (3 dans le meilleur des cas, mais visiblement jusqu'à 7 dans le pire), si on a été contaminé il est probable qu'on soit contagieux (même voire surtout sans symptôme) avant ces N jours...
Conclusion : autant je veux bien croire que la politique consistant à identifier les cas contacts au plus tôt pour casser les chaînes de contamination pourra fonctionner pour enrayer des petits foyers d'infections bien localisés dans des régions à faible circulation du virus, autant ce à quoi j'assiste en ce moment renforce mon impression que c'est inapplicable - ou que les moyens sont largement insuffisants - quand c'est la région entière qui est un foyer d'infection, avec plusieurs milliers de nouveaux cas par jour (150 hospitalisations par jour en région parisienne avec un ratio hospitalisés/infectés de 3,6% => environ 5000 nouveaux cas par jour, la plupart a- ou peu symptomatiques et ignorant qu'ils sont contagieux => plusieurs dizaines de milliers de contacts à identifier et tester chaque jour).
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