Bonjour,
Ce "j'espère que l'organisation va suivre" fait un peu peur... Comme à chaque changement du calendrier (et de la stratégie) de la campagne de vaccination, les décisions annoncées sont censées prendre effet immédiatement sans que leur impact en termes d'organisation ait été anticipé.
Il me semble totalement anormal que les personnes de moins de 55 ans qui ont été primo-vaccinées AZ par leur médecin ou leur pharmacien soient ainsi lâchées dans la nature et supposées se débrouiller toutes seules.
A partir du moment où il est recommandé d'utiliser le vaccin Pfizer ou Moderna pour leur deuxième injection, pour garantir qu'elles y aient bien accès dans la période préconisée (12 semaines après la première injection AZ) un rendez-vous devrait leur être proposé systématiquement, comme c'est fait obligatoirement lors de la première injection de ces vaccins dans les centres habilités.
Les moyens existent : afin de permettre le suivi, toutes les infos concernant les personnes vaccinées sont remontées à l'Assurance-Maladie (y compris par les médecins de ville et pharmaciens). L'Assurance-Maladie pourrait donc proposer automatiquement aux primo-vaccinés AZ de moins de 55 ans un rendez-vous dans le centre de vaccination le plus proche de leur domicile, qu'elles n'auraient qu'à confirmer (et pour les personnes qui ne pourraient pas accepter la date ou le lieu proposés, prévoir une procédure leur permettant d'obtenir un autre rendez-vous). Et il faudrait bien sûr tenir compte de ces rendez-vous dans la planification des livraisons de doses aux différents centres, en les priorisant puisque, dans ce cas, il y a clairement une contrainte de délai.
A défaut, vu le rythme auquel sont livrées les doses de vaccins et le nombre de personnes croissant à qui la vaccination est ouverte(*), ça sera la loterie : rien ne garantit que les primo-vaccinés AZ arriveront à se faire injecter une deuxième dose Pfizer ou Moderna dans le délai préconisé (je connais des personnes de plus de 80 ans qui ont dû patienter plus de 6 semaines entre le moment où elles ont commencé à chercher un rendez-vous pour la première injection et le moment où elles sont enfin arrivé à se faire vacciner).
(*) Encore que... L'annonce faite ce matin par Olivier Véran de l'ouverture de la vaccination à toutes les personnes de plus de 55 ans "sans conditions", soit 4 millions de plus que prévu initialement, ne concerne que les vaccins AZ et Johnson (mais celui-ci ne sera disponible qu'en quantité les deux premiers mois). Signe que le ministère est conscient du problème ?
En revanche il n'est pas revenu sur l'annonce faite précédemment de l'ouverture aux plus de 60 ans sans comorbidités à partir du 16 avril, qui n'incluait pas cette restriction aux vaccins AZ et Johnson. Au contraire, dans l'interview publiée ce matin et citée par (entre autres) Le Monde,
Près de 8 millions de primo-vaccinés Pfizer et Moderna n'ont pas encore reçu leur deuxième dose et il reste au moins 1 million de personnes déjà éligibles et souhaitant se faire vacciner qui n'ont pas encore reçu la première. Il faut y ajouter environ 6 ou 7 millions de personnes de 60 à 74 ans (sur un total de 11 millions, mais une partie d'entre elles était déjà éligible à cause de leurs comorbidités), à qui il va falloir fournir deux doses de ces vaccins.Olivier Véran a par ailleurs rappelé dimanche que, dès le 16 avril, les 60 ans et plus bénéficieront de « l’extension de la campagne vaccinale par Pfizer et Moderna ».
Au total cela représente environ 25 millions de doses, soit déjà 6 ou 7 de plus que les livraisons Pfizer et Moderna qui seront disponibles dans les deux prochains mois (en comptant les livraisons du 11/4 au 6/6 selon le calendrier du ministère). Et cela sans compter les primo-vaccinés AZ de moins de 55 ans qui devraient impérativement recevoir une dose Pfizer et Moderna entre mi-mai et fin juin pour respecter le délai de 12 semaines.
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