Spaghetti fixation et trou noir hypermassif

[Sax Russel]

Bonjour,
Un trou noir hypermassif n’ayant pas une densité élevée, l’effet «*spaghetti*», l’étirement extrême dû aux effets de marée se manifestent-il à petite échelle?
Prenons pour exemple un objet de 130 millions de masses solaires, de 400 millions de km de rayon, et donc une densité proche de celle de l’eau.
Intuitivement, j’aurais tendance à penser que non, car le différentiel de gravitation ne doit pas être très important sur de courtes distances, au regard de la faible courbure du trou noir, du fait de ses dimensions.
Mais j’aimerais avoir l’avis et l’explication de spécialistes.
Merci
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[pm42]

L'effet est faible sur l'horizon pour les très gros trous noirs en effet mais ensuite, il augmente au fur et à mesure qu'on se "rapproche" de la singularité jusqu'à la spaghettification.

[Sax Russel]

Ok, merci pour la réponse. Et quel est la dimension de la singularité ? (Dans l’exemple que je donne)

[pm42]

La singularité n'a pas de dimension et ce n'est pas un endroit. Voir les nombreux messages de mach3 sur le sujet.

[A voir en vidéo sur Futura]

[Sax Russel]

Ok , merci

[papy-alain]

...il augmente au fur et à mesure qu'on se "rapproche" de la singularité

La singularité n'a pas de dimension et ce n'est pas un endroit.

Comment peut on se rapprocher de ce qui n'est pas "un endroit" ?

[Deedee81]

Comment peut on se rapprocher de ce qui n'est pas "un endroit" ?

Salut,

Je suppose que pm42 a voulu dire que c'est une singularité de type temps (dans le futur) et non un endroit dans l'espace (bien qu'en toute rigueur ben elle est au centre ). Il précisera éventuellement.
Notons qu'on atteint bien la signularité en un temps (propre) fini, ce n'est pas une "limite asymptotique". Enfin, en RG bien sûr (en gravité quantique pas de singularité mais bien malin celui qui peut décrire ce qui se passe dans ce cadre là).

[pm42]

Je confirme et comme je le disais c'est ce qu'explique mach3 régulièrement et il est infiniment plus compétent sur le sujet que moi.

[Mailou75]

Comment peut on se rapprocher de ce qui n'est pas "un endroit" ?

Question piège, quand on est en chute libre, trou noir ou pas, et que l'on tombe vers un "centre", parcourt-on :

A- de l'espace ?
B- du temps ?
C- les deux ?
D- la réponse D

[papy-alain]

Question piège, quand on est en chute libre, trou noir ou pas, et que l'on tombe vers un "centre", parcourt-on :

A- de l'espace ?
B- du temps ?
C- les deux ?
D- la réponse D

Réponse piège : quelles sont les notions d'espace et de temps quand on parle de la singularité d'un TN ?

[mach3]

Comment peut on se rapprocher de ce qui n'est pas "un endroit" ?

d'où les guillemets à "rapprocher".

repost :

En relativité générale, l'espace-temps est courbé et cette courbure varie de place en place. Physiquement, elle est liée à ce qu'on appelle l'effet de marée : deux particules, initialement immobiles l'une par rapport à l'autre, vont spontanément se mettre en mouvement l'une par rapport à l'autre sans pour autant subir la moindre accélération propre (c'est ce que mesure un accéléromètre), c'est à dire qu'elles vont s'approcher ou s'éloigner (suivant les cas) de plus en plus vite tout en se croyant en mouvement rectiligne uniforme (c'est impossible en espace-temps plat). La courbure augmente quand on s'approche d'un corps massif, il y a donc des régions de l'espace-temps avec des courbures plus ou moins fortes. Une particule, le long de sa ligne d'univers, traversera diverses régions, la courbure augmentant, puis diminuant, puis augmentant de nouveau, au fur et à mesure de son histoire, par exemple en s'approchant, s'éloignant puis s'approchant à nouveau d'un astre, car la plupart du temps, la courbure autour d'un astre augmente strictement de façon centripète jusqu'à atteindre sa surface.
La particularité avec un trou noir, c'est qu'il s'agit d'une région de l'espace-temps où la courbure augmente strictement vers le futur (jusqu'à la singularité où la courbure tend vers l'infini). A l'extérieur du trou noir, on peut choisir de s'approcher ou de s'éloigner pour augmenter ou diminuer la courbure : il y a une partie du cône de lumière future où la courbure croit, l'autre où elle décroit et on peut choisir entre les deux en choisissant notre mouvement. A l'intérieur on ne peut pas car la courbure croit dans tout le cône futur : toutes les lignes d'univers possible ne peuvent se poursuivre que vers une région de courbure plus forte et elles finissent toutes à la singularité. Peu importe le mouvement qu'on choisira, comme une ligne de genre temps ou de genre nul ne peut pas sortir d'un cône futur, il est impossible de sortir de ce cône dans lequel la courbure augmente strictement vers le futur.

m@ch3