Redshift cosmologique -> vitesse

[Nicophil]

Bonsoir à tous,

Poussé dans mes retranchements, j'ai écrit hier à propos de la loi de Hubble-Lemaître : https://forums.futura-sciences.com/q...ml#post7079683

Chaque galaxie est mesurée sous deux aspects:
- sa vitesse actuelle, ce qui est facile.
- sa distance actuelle, ce qui est très difficile (et pas parce qu'elle aurait changé "entre temps", on s'en fout, c'est négligeable).

1) Le caractère actuel de la distance constitue bien une approximation satisfaisante jusqu'à 2 milliards d'années en arrière (ce qui est le contexte de la "constante" de Hubble).

Mais
2) Parler de vitesse actuelle était une aberration, mea culpa ! C'est forcément la vitesse passée.

Curieusement, au lieu de dire que nous mesurons la vitesse de la galaxie lointaine par rapport à nous, il m'apparaît maintenant préférable de dire que nous mesurons notre vitesse par rapport à la galaxie lointaine :
notre vitesse actuelle par rapport à la galaxie (lointaine dans l'espace et le temps) à la date où elle a émis le rayonnement qui nous parvient actuellement.
Qu'en pensez-vous ?
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[Lansberg]

Mais
2) Parler de vitesse actuelle était une aberration, mea culpa ! C'est forcément la vitesse passée.

Ben non. C'est bien la vitesse actuelle qui est calculée : V = Ho.D = c.z (pour z ~ 0,4 max).

[Mailou75]

Qu'en pensez-vous ?

La même chose que je t'ai déjà répondu : on ne mesure pas de vitesse !

Ce qu'on mesure le mieux c'est le redshift, mais ce n'est pas un simple Doppler qui donnerait un équivalent de vitesse (radar), c'est autre chose.
On mesure aussi la luminosité des objets (~flux de photon reçus)
Pour les galaxies pas trop lointaines, on peut mesurer la distance angulaire (~taille sur le champ de vision)
Et pis c'est tout

Il faut alors établir une relation entre ces données :

On suppose que l'objet était à la distance angulaire (Da) au moment ou il a émis la lumière qu'on reçoit aujourd'hui
et qu'il se trouve aujourd'hui à une distance qu'on nommera "comobile" (Dc)
Le redshit reçu, cad le décalage spectral, (z+1) donne une première relation :

z+1=Dc/Da

Parce qu'on suppose que l'objet ne s'est pas déplacé mais qu'il a bougé avec l'espace
et que le facteur qui a fait passer l'objet de Da à Dc est le même que celui qui a étiré la longueur d'onde du photon : z+1

Ensuite on a une autre relation qui fait intervenir la distance de luminosité (Dl)
cad la lumière que l'on recevrait d'un objet connu s'il se trouvait à cette distance

z+1=Dl/Dc

On a donc, grâce à ces deux formules, relié les trois données essentielles que l'on peut mesurer : redshift, taille, luminosité
Ensuite, on peut fournir une valeur : la vitesse de récession d'un objet, la vitesse relative de l'espace par rapport à nous, fixée par la relation

V=H.D

qui nous dit que plus les objets sont loin plus ils vont vite avec un coefficient, la constante (de Hubble), entre les deux.
Mais ça ne se mesure pas par l'observation, c'est une donnée de la "cinématique" de l'Univers.