Dans éléments d'histoire des sciences, Michel Serres conclut le quatorzième chapitre en ces termes "Aucune différence, fonctionnelle ou structurale, ne sépare donc la foi en un dieu transcendant et la croyance qu'il existe un objet scientifique indépendant de nous et pouvant s'exprimer dans et par une vérité universelle pour tous et objective en soi. La transcendance comme telle reste la même dans les deux cas. Et la conséquence sociale demeure stable. Les fonctionnaires changeant ou à peine, la fonction reste invariante, et les sociétés actuelles ressemblent aux archaïques: ce que je voulais montrer. L'universel et le singulier se rencontrent toujours au même carrefour, ainsi que l'ouvert et le clos: y a-t-il eu vraiment une révolution?"
"Paris 1800" (Quatorzième bifurcation: savoir ou pouvoir? Quelle église?), éléments d'histoire des sciences. Ouvrage dirigé par Michel Serres. Larousse. 1997
Je souhaiterais avoir votre position sur cette interrogation qui peut avoir sa "place" dans les "débats scientifiques" car, outre le fait qu'elle croise d'autres fils de discussion de ce forum — comme celui sur "la fin de la science" — et qu'elle pourrait par là même les enrichir, elle pose justement la question cruciale de la place de la science dans la société, et donc de sa finalité, questions qui ne peuvent que susciter l'intérêt d'un scientifique.
En espérant que ce débat sera retenu et qu'il intéressera effectivement nombre d'internautes, je vous salue tous.
Rik
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