En effet. Je crois avoir compris que la démarche scientifique pourrait être grosso modo schématisée en trois phases :
- la phase inductive : partir de faits observés, et en induire une hypothèse ;
- la phase déductive : déduire de cette hypothèse le plus grand nombre de faits possibles ;
- la phase expérimentale : vérifier si ces faits envisageables existent bel et bien.
Si la deuxième phase, la "déductive", fait intervenir une certaine rigueur, une grande rationnalité, donc un mode analytique, la première phase, l"'inductive", relève d'une alchimie plus mystérieuse où ce sont l'intuition et l'imagination qui prévalent.
Quand je mets mon nez dans un article (de vulgarisation) sur les théories de la relativité, quantiques ou de cosmologie, je me dis que les physiciens qui ont inventé cela ont une imagination qui n'a rien à envier à, et même dépasse, celle de beaucoup d'écrivains ! On est parfois au bord d'un sacré vertige.
C'est en cela, d'ailleurs, que je plains parfois ceux qui ne s'intéressent pas du tout aux sciences, même de façon vulgarisée : ils ne savent vraiment pas ce qu'ils perdent...
Pour en revenir à l'analyse et à l'intuition, elles apparaîtraient par conséquent complémentaires, "l'une n'étant rien sans l'autre" pour faire une phrase (voir citation de Koestler donnée par Rincevent) :
Je crois même que certains physiciens se laissent plus ou moins guider par l'aspect esthétique de leurs équations, quasiment considéré comme un critère a priori de justesse. J'exagère peut-être un peu.
Je crois que la réalité est trop complexe pour négliger une voie ou une autre. Raison, émotion, sciences dites "exactes", sciences humaines, philosophie, littérature, arts, je crois que tout est bon pour notre Weltanschauung. Sauf tout ce qui relève de la croyance (autre débat).
Pour ma part, je dirais plutôt le contraire, mais ce n'est sûrement pas si tranché.
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