Bonjour,
Depuis Isaac Barrow on définit la tangente à une courbe (qui va bien) en un point A (de cette courbe) comme une sécante à la courbe passant par le point A et un point B de cette même courbe, quand B se rapproche de A.
Analytiquement, on définit la pente de cette tangente en calculant le taux de variation pour une sécante quelconque (conséquence de la définition précédente) :
où est différent de 0 (sinon ce quotient n’est pas défini).
Par exemple pour la courbe définie par , on obtient :
Et puis là on déclare que , pour obtenir la pente de la tangente, notée .
Autrement dit, on commence par utiliser un en précisant qu’il est non nul (et c’est essentiel), avant de conclure en disant que finalement il est nul.
Cette façon de faire est au minimum troublante voire gênante, elle à d’ailleurs gêné des gens très bien :
Berkeley disait à propos de cet « incrément évanescent » qu’il était le « fantôme d’une quantité défunte ».
Cantor, à propos des infinitésimaux : « l'infection des mathématiques par le bacille du choléra des infinitésimaux ».
Russell, toujours à propos des infinitésimaux : « non nécessaires, erronées et auto-contradictoires ».
Bien sur, l’introduction des hyperréels et de l’analyse non standard par Robinson règle définitivement le problème en donnant une définition propre des infinitésimaux, néanmoins, peu voire très peu de mathématiciens (de mon temps en tout cas) connaissent l’analyse non standard, et continue d’utiliser la formule ci-dessus sans se poser de question.
Je serais curieux de connaître vos réactions, et si cela vous gêne ou non …
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