Bonjour.
Le fonctionnement du cerveau et la conscience me taraudent. Il y a tellement de neurones, tellement de synapses qu'on peut être tenté de jeter l'éponge quant à essayer d'y comprendre quelque chose de façon rationelle mais faut-il vraiment modéliser des milliards de synapses pour comprendre la conscience ?
Tel que je comprends les choses, l'avancée de la physique est guidée par des principes. Est-ce qu'on ne pourrait pas s'inspirer d'un principe variationnel pour essayer de modéliser le fonctionnement cérébral ? Idée fumeuse du moment: le cerveau fonctionne de telle façon qu'il cherche à maximiser la corrélation entre les informations.
Un exemple. Un enfant en classe. La maitresse lui montre un carton avec un trait vertical et un point pas loin au dessus. La maitresse présente un ensemble de graphismes (signal visuel donc) qu'il peut qualifier car il a déja acquis dans la petite enfance les notions de continuité (une ligne n'est pas un nuage de points), de topologie (la ligne et le point ne sont pas les mêmes objets), de position spatiale (la ligne est verticale, pas horizontale, le point est au dessus, pas en dessous). Il mémorise déja le "i" car il arrive à corréler les caractéristiques du graphisme avec les notions de continuité (il a vu et parcouru de ses doigts un fil), de topologie (deux cubes ne sont pas un cube), de positionnement spatial (il a essayé de mettre un crayon sur la pointe et il est tombé à plat) préalablement acquises. Elle lui dit que c'est la lettre "i" (signal sonore donc) et présente des mots avec le son "i": l'enfant commence à correler le signal visuel au signal sonore, la maîtresse lui a fait établir un lien, l'enfant s'approprie de plus en plus la lettre "i" et il le retiens d'autant mieux que plus de groupements neuronaux du cortex ont été mise en oeuvre (aire visuelle, aire auditive, etc). Apprendre impliquerait l'interfaçage de multiples groupement neuronaux et la mémorisation serait d'autant meilleure que les groupements mis en relation seraient nombreux. L' exemple pour l'apprentissage d'une lettre se généraliserait à l'apprentissage des mots, des phrases, des concepts abstraits (qui ne sont pas directement lié à des signaux de l'environnement). Bref le cerveau serait une machine à correler, une machine massivement parallèle, sans bouton "On/Off". L'attrait pour la religion pourrait s'expliquer dans ce cadre: l'introduction du divin permettrait de corréler les histoires (un fait vécu serait aussi une histoire pour le cerveau d'un individu). Ca expliquerait l'attrait pour les drogues aussi: la béatitude viendrait du fait qu'on ait l'impression d'avoir corrélé pleins d'histoires entre elles, qu'on a compris des choses, qu'on sait où on est dans la société ou l'environnement... une fois la drogue métabolisée, on déchante, forcément. Bon, j'arrête de "taquiner" l'article 6 de la charte.
Questions:
- est-ce que mes élucubrations se rapprochent de modèles étudiés en neurosciences ? j'imagine que j'ai enfoncé un paquet de portes ouvertes
- si oui, comment le cerveau évaluerait-il la correlation et comment les groupements neuronaux valideraient ou invalideraient-ils la pertinence de connexions entre groupements neuronaux ?
- si oui, est-ce que ce principe de maximisation pourrait s'appliquer du niveau cellulaire au niveau de l'organe ?
Fishbed Fan
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