La concentration du méthane dans l’atmosphère est actuellement de l’ordre de 2 ppm. Cette concentration, en augmentation depuis le début de l’ère industrielle, est préoccupante car le méthane absorbe fortement l’infrarouge et de ce fait génère un effet de serre bien plus intense que le gaz carbonique. On estime que le méthane atmosphérique est responsable de 20% de l’effet de serre global.
Il existe peut-être un moyen pour réduire la concentration du méthane présent dans l’atmosphère : le dioxyde de titane. Depuis quelques années l’oxyde de titane est utilisé pour constituer des surfaces autonettoyantes. La variété cristalline anatase de l’oxyde de titane, exposée au rayonnement solaire, à l’oxygène et l’humidité de l’air, a la propriété de catalyser la formation de radicaux hydroxyles. Ces radicaux hydroxyles sont très oxydants pour les molécules organiques qui entrent en contact. Les peintures autonettoyantes à base de nanoparticules de dioxyde de titane actuellement commercialisées ont la propriété de dégrader les salissures organiques en eau et gaz carbonique. Les molécules de méthane qui entrent en contact avec les surfaces revêtues de ces peintures devraient elles aussi être dégradées.
Pour être efficace contre le méthane atmosphérique, les surfaces revêtues de ce catalyseur doivent être exposées à la lumière solaire, à l’oxygène et l’humidité de l’air. Il me semble que les surfaces qui remplissent le mieux ces conditions sont les pales des éoliennes :
- les éoliennes sont construites sur des surfaces dégagées où l’exposition à la lumière solaire est maximale,
- lorsque le vent met en mouvement l’éolienne, les pales sont mises en contact avec un grand volume d’air.
Le traitement des pales d’éoliennes avec une peinture autonettoyante pourrait être une méthode efficace d’élimination du méthane atmosphérique.
Il y a peut-être plus. La réaction d’oxydation de la molécule de méthane qui se produit à la surface du grain de TiO2 est très exothermique. Les produits de la réaction quittent la surface solide avec une grande vitesse et déposent donc sur celle-ci une forte impulsion. La combustion catalytique du méthane devrait se traduire par une surpression sur la surface traitée. Du fait de la teneur du méthane dans l’atmosphère, cette surpression devrait être faible. J’estime qu’elle pourrait être de l’ordre d’une fraction de Pa. L’énergie libérée par la combustion catalytique du méthane atmosphérique pourrait être récupérée avec des sortes d’éoliennes adaptées à cet usage. L’adaptation d’une éolienne à la récupération de cette énergie pourrait se faire par les actions suivantes :
- peindre une seule face des pales avec une peinture à oxyde de titane pour que la surpression mette les pales en mouvement,
- utiliser un grand nombre de pales sur chaque éolienne puisque la force à récupérer est faible.
Si cet effet de surpression est bien réel, peut-être verra-t-on un jour apparaître des éoliennes à méthane.
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