paradoxe sur le grossissement des Trous Noir
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paradoxe sur le grossissement des Trous Noir



  1. #1
    mobs2000

    paradoxe sur le grossissement des Trous Noir


    ------

    Bonjour,
    On dit que les TN grossissent en avalent la matière environnante
    Pourtant, de notre point d'observation, compte tenu de la dilatation du temps aux abords du TN, il nous est impossible de pouvoir assister a la chute d'un corps dans un TN
    Et cela quel que soit le temps d'observation que l'on puisse disposer (même de plusieurs milliards d'années)
    Nous ne pouvons donc pas observer le grossissement d'un TN, juste l'augmentation de matière de son disque d’accrétion.

    Il semblerait donc qu'un TN à une masse intangible dès sa formation ?

    -----

  2. #2
    Amanuensis

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Bonjour, et bienvenue sur le forum,

    Citation Envoyé par mobs2000 Voir le message
    Pourtant, de notre point d'observation, compte tenu de la dilatation du temps aux abords du TN, il nous est impossible de pouvoir assister a la chute d'un corps dans un TN
    Et cela quel que soit le temps d'observation que l'on puisse disposer (même de plusieurs milliards d'années)
    Nous ne pouvons donc pas observer le grossissement d'un TN, juste l'augmentation de matière de son disque d’accrétion.
    Oui, "de notre point d'observation", cette précision est essentielle.

    Il semblerait donc qu'un TN à une masse intangible dès sa formation ?
    On ne peut pas tirer une telle conclusion.

    1) De notre point d'observation, nous n'avons pas accès à autre chose que la masse de la région d'accrétion, pas à la masse du TN, et donc parler de la variation ou non de la masse à partir des observations n'a pas de sens.

    2) On peut proposer des modèles physiques qui décrivent le phénomène TN non seulement comme vu "de notre point d'observation", mais "vu de tout point d'observation possible. Dans le cadre de ces modèles physiques décrivant un TN, on peut donner un sens à "la masse augmente".

    Il faut donc distinguer ce qui est observé d'un point d'observation, et ce qu'on peut inférer via les modèles.
    Dernière modification par Amanuensis ; 01/09/2015 à 06h27.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  3. #3
    invite73192618

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    1) De notre point d'observation, nous n'avons pas accès à autre chose que la masse de la région d'accrétion, pas à la masse du TN, et donc parler de la variation ou non de la masse à partir des observations n'a pas de sens.
    Tu es en train de dire qu'un trou noir sans disque d'accrétion n'est pas perceptible. C'est vraiment ta position?

  4. #4
    Amanuensis

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Citation Envoyé par Jiav Voir le message
    Tu es en train de dire qu'un trou noir sans disque d'accrétion n'est pas perceptible. C'est vraiment ta position?
    Non, je ne reconnais pas dans cette reformulation ce que j'essayais d'exprimer.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    Deedee81
    Modérateur

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Salut,

    Citation Envoyé par Jiav Voir le message
    Tu es en train de dire qu'un trou noir sans disque d'accrétion n'est pas perceptible. C'est vraiment ta position?
    Pour préciser ce point. On peut déterminer la masse du TN en observant le mouvement des corps avoisinant, par application des lois de Kepler, tout bêtement.

    Mais comment savoir si cette masse est celle du TN nu, du TN avec de la matière "collée" à l'horizon (dans le sens du message 1), ou d'un TN plus un disque d'accrétion non visible ?

    Ce dernier cas reste discutable (on pourrait envoyer une sonde aller vérifier de près s'il y a un disque d'accrétion).

    Mais tout indique que les deux premiers n'ont pas lieu d'être distingués. Pour deux raisons :
    - Une raison extérieure. On calcule facilement que toute lumière émise par une matière tombant dans le trou noir est émise en un temps assez court. Ceci est essentiellement dû au fait que la lumière est quantifiée (photons). Donc, malgré le décalage vers le rouge faramineux, il n'y a pas une diminution constante de l'énergie émise mais bien, à un moment donné, un "dernier photon". Du point de vue extérieur, rien ne permet de distinguer un TN "nu" d'un TN avec de la matière collée dessus. Pour une référence, voir le livre Gravitation de MTW, dans la partie om Kip Thorn discute des noms "trou" et "noir". https://fr.wikipedia.org/wiki/Gravitation_%28livre%29
    - Une raison plus globale. Si on regarde l'espace-temps complet (par exemple avec un diagramme de Penrose) avec la trajectoire du corps qui chute ainsi que les trajectoires des signaux que pourrait émettre le corps vers l'extérieur on voir clairement que le corps pénètre bel et bien dans le trou noir et que le fait que nous le voyons se rapprocher sans franchir l'horizon est une "illusion géométrique". Un raisonnement plus intuitif permet de mieux comprendre. Supposons que Charles fonce vers un trou noir. Son frère Robert l'observe au télescope et le voit se rapprocher du trou noir mais sans jamais franchir l'horizon. Il se dit alors "je peux encore le sauver car il ne va jamais franchir l'horizon. Je fonce là bas à vitesse maximale (c - un pouillème), je l'attrape, et je le ramène". Que se passe-t-il alors s'il essaie ? Deux cas possible : s'il part assez tôt, il va réussir. Mais s'il attend trop longtemps, il va rattraper Charles.... sous l'horizon !!!! Trop tard. Là aussi on peut tracer les diagrammes pour voir quantitativement pourquoi.

    Je discute un peu plus en détail de certains "paradoxes" des trous noirs ici :
    http://fr.scribd.com/doc/204166860/V...es-etoiles-pdf
    Je n'ai pas tracé tous les diagrammes mais celui qui est un peu curieux peut s'y essayer. C'est assez instructif pour "visualiser" l'espace-temps d'un TN. Même si notre pauvre cerveau aristotélicien et newtonien est bien mal loti pour ça
    Il y a des trucs assez sympa, comme l'inversion de la force centrifuge près du trou noir. Un effet purement géométrique là aussi.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  7. #6
    invite73192618

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Mais tout indique que les deux premiers [TN nu versus du TN avec de la matière "collée" à l'horizon] n'ont pas lieu d'être distingués.
    Curieusement les deux raisons que tu donnes me semblent des arguments pour exclure le second scénario plutôt que de le considérer comme équivalent.

    Deux autres arguments:
    -le second scénario est à peu près incompatible avec le théorème "no hair", qui stipule que les charges électriques seraient rapidement rejetées si on bombardait un trou noir avec, par exemple, un canon à électron
    -si on bombarde un trou noir avec des balles en rotation, le second scénario devrait amener une prédiction non standard sur la quantité d'énergie qu'il est possible d'extraire par le mécanisme de Penrose

    Bref, tout ça pour redire ce que j'ai déjà mentionné ailleurs: présenter les trous noirs comme des étoiles gelées me semble plus proche d'une erreur conceptuelle que d'un choix interprétatif raisonnable.
    Dernière modification par Jiav ; 02/09/2015 à 16h20.

  8. #7
    Deedee81
    Modérateur

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Salut,

    Citation Envoyé par Jiav Voir le message
    Deux autres arguments:
    Oui. Dans la mesure où on admet l'équivalence physique des deux scénarios, ces deux arguments supplémentaires sont très bons.

    Citation Envoyé par Jiav Voir le message
    Bref, tout ça pour redire ce que j'ai déjà mentionné ailleurs: présenter les trous noirs comme des étoiles gelées me semble plus proche d'une erreur conceptuelle que d'un choix interprétatif raisonnable.
    C'est aussi mon avis, bien qu'il soit assez difficile à "prouver" ou à valider par l'expérience (l'observation plutôt).

    Vivement qu'on observe (bientôt) un TN en direct. Ce sera sympa de voir s'ils ont vraiment la tête auquel on s'attend (le disque d'accrétion, l'anneau brillant dû à la déviation des rayons lumineux et la forte asymétrie dans l'image due à la rotation).
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  9. #8
    Amanuensis

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Citation Envoyé par Jiav Voir le message
    Bref, tout ça pour redire ce que j'ai déjà mentionné ailleurs: présenter les trous noirs comme des étoiles gelées me semble plus proche d'une erreur conceptuelle que d'un choix interprétatif raisonnable.
    J'ai bien peur que ce soit une incompréhension. Qu'il existe des manières de comprendre "présenter les trous noirs comme des étoiles gelées" comme une erreur conceptuelle, je n'en doute pas. Mais que toutes les manières de comprendre "présenter les trous noirs comme des étoiles gelées" soit des erreurs conceptuelles, j'en doute.

    Faudrait mieux préciser quelle signification précise de "présenter les trous noirs comme des étoiles gelées" est utilisée dans la citation.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  10. #9
    Amanuensis

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    le fait que nous le voyons se rapprocher sans franchir l'horizon est une "illusion géométrique".
    Ca, c'est n'importe quoi.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  11. #10
    Deedee81
    Modérateur

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Ca, c'est n'importe quoi.
    Si tu le dis, ça doit être vrai.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  12. #11
    invite73192618

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Oui. Dans la mesure où on admet l'équivalence physique des deux scénarios, ces deux arguments supplémentaires sont très bons.
    Non. Mon point est précisément que je ne vois pas comment le second scénario pourrait amener aux mêmes prédictions physiques, en particulier pour le no-hair et le mécanisme de Penrose.

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Qu'il existe des manières de comprendre "présenter les trous noirs comme des étoiles gelées" comme une erreur conceptuelle, je n'en doute pas. Mais que toutes les manières de comprendre "présenter les trous noirs comme des étoiles gelées" soit des erreurs conceptuelles, j'en doute.
    J'avais pris la précaution de dire que les étoiles gelées me semblent plus proches et non sont en tout temps des erreurs conceptuelles. Mais tu as raison que le second est plus proche () de ce que je pense.

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Faudrait mieux préciser quelle signification précise de "présenter les trous noirs comme des étoiles gelées" est utilisée dans la citation.
    Ok, ma prédiction opérationnelle est que les personnes qui considèrent comme valide la notion de trou noir en tant qu'étoile gelée auront en moyenne d'avantage de difficultés avec plusieurs prédictions standards telles que:
    -un trou noir émet des particules
    -on peut extraire de l'énergie d'un trou noir
    -on peut jouer avec un trou noir chargé et un aimant
    -un trou noir formé initialement par des particules chargées expulse ensuite ses charges
    -les objets traversent l'horizon
    -il est possible d'observer de l'extérieur un événement physique témoignant du franchissement de cette frontière

    A contrario je ne vois pas de prédiction physique pour laquelle l'interprétation 'étoile gelée' aiderait à la compréhension.

  13. #12
    Deedee81
    Modérateur

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Salut,

    Citation Envoyé par Jiav Voir le message
    Non. Mon point est précisément que je ne vois pas comment le second scénario pourrait amener aux mêmes prédictions physiques, en particulier pour le no-hair et le mécanisme de Penrose.
    D'autant que dans ce scénario, aucun trou noir ne se forme jamais dans la mesure ou le raisonnement menant à cette "matière gelée" s'applique aussi à la matière de l'étoile qui s'effondre pour donner un trou noir. D'un point de vue extérieur, la matière se fige juste sur le point de former un horizon et donc un TN.

    Je pense toutefois que le théorème de no-hair et le mécanisme de Penrose doivent pouvoir se démontrer dans cette optique. C'est un peu se compliquer la vie amha mais je n'y vois pas de contre-indication.
    Par exemple, pour le mécanisme de Penrose, on peut prendre une métrique de Schwartzchild (qui est bien adaptée au point de vue extérieur, et en conservant uniquement la partie de l'espace-temps au-dessus de la zone singulière de l'horizon, singulière dans cette métrique évidemment). Les calculs doivent pouvoir s'y mener sans grosses difficultés et aboutir au même résultat puisque essentiellement le résultat se déduit sur la trajectoire approchant puis s'éloignant du "TN" (avec des guillemets ici ).
    Pour le théorème no-hair, je ne me souviens plus du tout comment on fait la démonstration, ça m'est sorti de la tête. Mais je suis persuadé qu'on doit pouvoir refaire la démonstration aussi dans ce cadre.

    De même pour le rayonnement de Hawking dont tu parlais ensuite. Le calcul classique s'illustrant avec un diagramme de Penrose concerne essentiellement ce qui se passe au-dessus de l'horizon. Peu importe que la particule d'énergie négative rentre réellement dans le TN ou se "fige" sur l'horizon.

    Pour des objets traversant l'horizon, évidemment, pas de traversée dans ce scénario. Mais le fait qu'ils traversent est assez difficile à vérifier de toute façon : "Allo, tonton ? Ca y est ? Tu as franchi l'horizon ? Tonton ? T'es gelé ou dans l'trou ? Pourquoi tu tousses plus ?"

    Mais je suis entièrement d'accord avec ta conclusion. Je ne vois pas en quoi ce scénario, ou plutôt cette interprétation, aide à comprendre les TN.
    Je le répète, pour l'étude de tout ce qui précède c'est franchement se compliquer la vie.
    Et je trouve que la présentation géométrique des trous noirs (géométrie différentielle, notations "géométriques" (sans indices aux tenseurs), diagrammes de Penrose) est très claire (même si un TN reste difficile à visualiser, mais c'est bien normal).
    Je ne vois pas l'intérêt de raisonner avec les étoiles gelées.
    Si de plus, toute prédiction physique "extérieure" est identique, emballé c'est pesé. Enfin, pour moi en tout cas.
    Dernière modification par Deedee81 ; 04/09/2015 à 08h15.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  14. #13
    mach3
    Modérateur

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    A contrario je ne vois pas de prédiction physique pour laquelle l'interprétation 'étoile gelée' aiderait à la compréhension.
    Pour moi ça aide à faire passer le traditionnel marronnier qui est grossièrement du genre "comment les trous noirs peuvent-ils avoir une attraction gravitationnelle, rien ne peut en sortir, pourtant il faut bien que des gravitons en sortent pour qu'il y ait attraction?...". L'étoile gelée est du même acabit que le "champs gravitationnel fossile", autre réponse souvent évoquée pour répondre à cette question. C'est plus un outil de vulgarisation.

    cela dit, du point de vue d'un observateur lointain (qui est le notre), les trous noirs sont bel et bien des astres gelés. Heureusement on a tout l'arsenal de la RG pour pouvoir adopter n'importe quel autre point de vue, par exemple celui de l'observateur chutant dans le trou noir et atteignant son centre en un temps propre fini.

    m@ch3
    Never feed the troll after midnight!

  15. #14
    Deedee81
    Modérateur

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Citation Envoyé par mach3 Voir le message
    Pour moi ça aide à faire passer le traditionnel marronnier qui est grossièrement du genre "comment les trous noirs peuvent-ils avoir une attraction gravitationnelle, rien ne peut en sortir, pourtant il faut bien que des gravitons en sortent pour qu'il y ait attraction?...". L'étoile gelée est du même acabit que le "champs gravitationnel fossile", autre réponse souvent évoquée pour répondre à cette question. C'est plus un outil de vulgarisation.
    Bonne remarque (à condition bien sûr de préciser ce qu'on entend par là et les limites du raisonnement).
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  16. #15
    invite73192618

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Je pense toutefois que le théorème de no-hair et le mécanisme de Penrose doivent pouvoir se démontrer dans cette optique.
    Je ne pense pas que ce soit possible, mais tu as raison que c'est bien le point essentiel: si quelqu'un montre que pour toute prédiction d'observable il y a l'équivalent dans le scénario étoile gelée, alors je me rallierais à ton idée qu'il s'agit d'une question d'interprétation (pour prendre une analogie, les différentes interprétations de la MQ mènent aux mêmes observables, et je n'ai aucun problème avec ce quelqu'un préfère l'une ou l'autre ou change de préférence).

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    De même pour le rayonnement de Hawking dont tu parlais ensuite. Le calcul classique s'illustrant avec un diagramme de Penrose concerne essentiellement ce qui se passe au-dessus de l'horizon. Peu importe que la particule d'énergie négative rentre réellement dans le TN ou se "fige" sur l'horizon.
    Je n'en ai pas parlé, mais c'est un autre exemple d'un mécanisme pour lequel je vois mal comment on pourrait avoir les mêmes prédictions. Spécifiquement, dans les deux cas on devrait effectivement avoir un rayonnement, mais je ne vois aucune raison de penser que le rayonnement serait purement thermique dans le scénario étoile gelée: si on considère qu'il y a de la matière juste au-dessus de l'horizon, alors la création de paire ne devrait pas être isotrope mais au contraire devrait porter de l'information sur cette matière... à tel point qu'il ne devrait y avoir aucun paradoxe de l'information! (il me semble d'ailleurs avoir lu l'argument chez un physicien -de mémoire 't Hooft).

    Citation Envoyé par mach3 Voir le message
    cela dit, du point de vue d'un observateur lointain (qui est le notre), les trous noirs sont bel et bien des astres gelés.
    Pour clarifier, à quels observables penses-tu qui permettraient de soutenir cette phrase?

    [Pour être certain qu'on est tous sur la même longueur d'onde: la position de Deedee, sauf erreur de ma part, est qu'il n'y en pas et que c'est un choix purement interprétatif. Ma position est qu'il y en a (le rayonnement de Hawking devrait dévier d'un rayonnement thermique, pas de perte de la charge quand y envoi des protons ou des électrons, pas d'augmentation de l'énergie récupérable d'un trou noir de Kerr lorsqu'on y envoi des objets pourvus d'un moment cinétique) mais qu'ils sont incompatibles avec plusieurs prédictions largement acceptées parmi les physiciens.]

  17. #16
    mach3
    Modérateur

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Je pense simplement à ce que l'on observerait au telescope avec un très fort grossissement en regardant un trou noir.

    m@ch3
    Never feed the troll after midnight!

  18. #17
    invite73192618

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Ok, mais en fait il n'y a pas d'écart de prédiction: quelle que soit l'interprétation un observateur réel ne verra rapidement rien du tout (à cause du red shift).

  19. #18
    Deedee81
    Modérateur

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Salut,

    Citation Envoyé par Jiav Voir le message
    Je ne pense pas que ce soit possible, mais tu as raison que c'est bien le point essentiel: si quelqu'un montre que pour toute prédiction d'observable il y a l'équivalent dans le scénario étoile gelée, alors je me rallierais à ton idée qu'il s'agit d'une question d'interprétation (pour prendre une analogie, les différentes interprétations de la MQ mènent aux mêmes observables, et je n'ai aucun problème avec ce quelqu'un préfère l'une ou l'autre ou change de préférence).
    Il y a beaucoup de littérature sur le sujet (je me souviens de certains fils de discussion ici où c'était cité), en particulier sur ArXiv. Il faudrait retrouver les références, je parie ma chaussette droite que ces questions ont déjà été abordées.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  20. #19
    mach3
    Modérateur

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    J'ai remarqué des lacunes dans ma compréhension et je suis en train de mener une réflexion pour l'améliorer.
    Je pense (pensais) les trous noirs comme astres gelés vu d'observateurs lointains à cause de la métrique de Schwarzschild. Mais l'examen plus approfondi me mène à une contradiction. Contradiction qui me semble venir du fait que la métrique de Schwarzschild ne décrit pas un trou noir réel, mais un trou noir statique hypothétique dans un univers vide.
    J'en suis arrivé à cette contradiction de la manière suivante, en raisonnant uniquement dans la métrique de Schwarzschild avec le point de vue d'un observateur lointain :
    -un objet pile sur l'horizon est perçu comme immobile, figé, décalé vers le rouge à l'infini
    -un objet immédiatement au-dessus, est presque figé, mais on le voit encore tomber
    -un objet immédiatement au-dessus du précédent est un peu moins figé, et ainsi de suite
    On a donc, immanquablement une accumulation de matière autour de l'horizon qu'on suppose figé : chaque coquille sphérique reçoit plus de matière de la coquille la surplombant qu'elle n'en cède celle qui se trouve sous elle, jusqu'à la dernière, juste au-dessus de l'horizon, qui ne cède rien du tout. Finalement, l'ensemble trou noir additionné des premières coquilles sphériques autour de lui va finir par être lui-même un trou noir (dépassement de la limite de Schwarzschild), donc le trou noir grandi, donc il n'est pas statique, donc métrique de S non valable... en fait elle n'est pas valable depuis le début du raisonnement car on suppose que des objets tombent dans le trou noir, pire on suppose un flux continu à travers des coquilles sphériques autour de l'horizon, donc l'univers n'est pas vide : on contredit les hypothèses permettant la construction de la métrique.
    Bon du coup me voila bien embêté avec cette réflexion faite avec les mains...

    Est-ce que ça vaut quelque chose? Est-ce que des travaux ont déjà été menés pour décrire la métrique d'un trou noir recevant un flux continu de matière (genre au lieu de postuler un univers vide, on postule un univers avec une certaine densité)?

    m@ch3
    Never feed the troll after midnight!

  21. #20
    Deedee81
    Modérateur

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Citation Envoyé par mach3 Voir le message
    Est-ce que ça vaut quelque chose?
    Ca m'a l'air fort bien raisonné.

    Citation Envoyé par mach3 Voir le message
    Est-ce que des travaux ont déjà été menés pour décrire la métrique d'un trou noir recevant un flux continu de matière (genre au lieu de postuler un univers vide, on postule un univers avec une certaine densité)?
    Très certainement, en faisant toutefois l'hypothèse d'un flux constant, radial et isotrope. Ce ne doit pas être beaucoup plus compliqué que le calcul d'un effondrement gravitationnel (à la main, on prend une "boule de poussière", homogène et sans pression interne, sinon galère pour les calculs. La solution est une métrique de Friedmann au centre raccordée à une métrique de Schwartzchild).

    Je n'ai pas vu ce calcul dans les livres de RG que je possède, mais ça doit exister.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  22. #21
    mobs2000

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    m@ch3
    Bonjour,

    Votre raisonnement est à mon sens des plus intéressantes
    J'ai moi aussi raisonné de cette façon, c'est à dire que ce n'est pas la matière qui "tombe" dans le TN, mais le TN qui l'avale en grossissant.
    J'entends par là que c'est la métrique de l'espace qui se modifie en progressant vers l'extérieur du TN par le fait de son augmentation de masse et non pas la matière qui "tombe"

    Nous pouvons donc par ce sens là lever cette contradiction d'un temps "figé" et accepter le fait qu'un TN alimenté en continue "grossit" en continu

  23. #22
    mobs2000

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    (suite)

    En continuant le raisonnement précédent, ne peut-on pas parler "d'inflation" du TN en place de "grossissement" ?
    car en fait la vitesse d’expansion du TN ne dépendrait que de la vitesse d'alimentation ?
    et donc cette expansion pourrait très bien dans certains cas être plus rapide que la lumière ?

  24. #23
    Deedee81
    Modérateur

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Salut,

    Citation Envoyé par mobs2000 Voir le message
    et donc cette expansion pourrait très bien dans certains cas être plus rapide que la lumière ?
    Le TN grossit moins vite que la matière ne tombe dedans. Et comme la matière qui tombe dedans arrive moins vite que la lumière, cette expansion est encore moins rapide.
    Heureusement pour nous d'ailleurs.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  25. #24
    mobs2000

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Bonsoir,
    moi je parle du point de vue d'un observateur lointain en dehors du TN
    Qu'observe t-il ?

    Prenons ce cas purement fictif :
    Il voit une région autour du TN qui augmente en masse et en densité, qui théoriquement ne peut traverser l'horizon de manière observable pour une question de dilatation du temps.
    Pourtant il assiste à cette traversée pour une partie de cette masse (disparition)

    Pourquoi ne peut-on pas dire que c'est la masse combinée du TN et de la matière à l'horizon qui a produit un nouvel horizon plus grand ?

    Ce que je voulais dire, c'est que pour cet observateur, c'est l'horizon qui grandit et qui enveloppe une nouvelle région de l'espace contenant de la matière (qui disparait).
    Et non pas une masse qui tombe dans le TN (cas de l'observateur à l'horizon)

  26. #25
    Deedee81
    Modérateur

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Salut,

    Oui, oui, j'avais compris. Et je suis d'accord avec cette façon de voir pour un observateur lointain.
    Je disais juste que la croissance de l'horizon reste très lente (surtout pour le TN de notre galaxie qui est plutôt calme. Tiens d'ailleurs, une gros truc lui fonce dessus. Je ne sais plus pour quelle date le repas est prévu ni quel est le menu, mais les astronomes doivent déjà astiquer leurs télescopes )
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  27. #26
    invite73192618

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Citation Envoyé par mach3 Voir le message
    -un objet pile sur l'horizon est perçu comme immobile, figé, décalé vers le rouge à l'infini
    -un objet immédiatement au-dessus, est presque figé, mais on le voit encore tomber
    -un objet immédiatement au-dessus du précédent est un peu moins figé, et ainsi de suite
    On a donc, immanquablement une accumulation de matière autour de l'horizon qu'on suppose figé ...
    Finalement, l'ensemble trou noir additionné des premières coquilles sphériques autour de lui va finir par être lui-même un trou noir ...
    Bon du coup me voila bien embêté
    L'élément qui manque est le suivant: l'image (observable de l'extérieur) d'un objet chutant vers l'horizon disparaît plus vite que le mouvement ne ralentit. Donc, aucune accumulation d'objet observable... et donc aucune image observable d'étoile gelée. Pour moi c'est un exemple typique du genre de faux paradoxe auquel on risque d'arriver en partant de l'idée "étoile gelée". Pour reprendre la terminologie d'Amanuensis, il y a là une confusion entre le niveau "méta" versus ce qui est effectivement observable par un observateur placé à distance du trou noir. C'est particulièrement clair avec la première phrase ci-dessus: un objet décalé vers le rouge à l'infini, ce n'est certainement pas observable. Un objet pile sur l'horizon, ce n'est pas observable pour ceux qui sont hors de cet horizon.

  28. #27
    mobs2000

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Citation Envoyé par Jiav Voir le message
    v"L'élément qui manque est le suivant: l'image (observable de l'extérieur) d'un objet chutant vers l'horizon disparaît plus vite que le mouvement ne ralentit."
    Quand on parle "d'observation" lointain, ce n'est pas nécessairement la lumière émise par l'objet tombant, qui effectivement n'est plus observable bien avant d'atteindre l'horizon
    Mais ce qui intéresse c'est l'augmentation de masse qui peut être observable par un comportement extérieur, comme une déviation de la lumière d'étoiles d'arrière plan et autres effets sur les orbites de corps satellites.
    Il n'est pas nécessaire de voir cette compression de matière proche de l'horizon si on peut en mesurer les effets.
    Dernière modification par myoper ; 18/09/2015 à 17h36. Motif: Balise.

  29. #28
    invite73192618

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Citation Envoyé par mobs2000 Voir le message
    Quand on parle "d'observation" lointain, ce n'est pas nécessairement la lumière émise par l'objet tombant
    Je suis d'accord, mais c'est ce que les gens ont souvent en tête quand ils défendent le modèle d'étoile gelée.

  30. #29
    papy-alain

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    D'une manière générale, la RG butte sur les singularités (celle du big bang, celle au centre du TN, celle de l'horizon du TN).
    Si on arrivait à élaborer une théorie valable de la gravitation quantique, le problème serait certainement résolu, faisant du même coup disparaître ces singularités et le cortège d'incompréhension qui les accompagnent.
    On pourrait alors s'apercevoir qu'il n'existe pas d'étoile gelée, que le centre du TN n'est pas infiniment petit et que l'univers à l'instant 0 du big bang avait déjà une dimension appréciable.
    Il n'est pas interdit de penser qu'une théorie de la gravitation quantique à boucles débouche sur la possibilité d'un TN qui, atteignant une masse critique, explose pour donner naissance à un nouvel univers, dans le cadre d'un multivers, résolvant ainsi tous les problèmes liés aux singularités.
    C'est bien sûr spéculatif, mais pas plus que d'accepter que des équations puissent conduire à des résultats infinis sans se poser la question de la pertinence d'une telle constatation.
    Les météorites ne peuvent exister car il n'y a pas de pierres dans le ciel. Lavoisier.

  31. #30
    pm42

    Re : paradoxe sur le grossissement des Trous Noir

    Citation Envoyé par papy-alain Voir le message
    D'une manière générale, la RG butte sur les singularités (celle du big bang, celle au centre du TN, celle de l'horizon du TN)
    Il y a une singularité à l'horizon d'un trou noir ?

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