Je n'ai pas dit que j'avais la solution... Cependant, si on veut être réaliste, le nucléaire devrait en faire partie.
Quant à la frugalité, faut savoir ce qu'on veut. Si on veut réduire les émissions de CO2 il faut électrifier les transports autant que possible, et réduire / supprimer la part d'énergie fossile utilisée pour le chauffage et l'eau chaude des bâtiments d'habitation - ce qui risque d'augmenter la consommation électrique même si les bâtiments son mieux isolés.
Bref, c'est de réduction de la consommation énergétique globale qu'on parle (la part de l'électricité dans la consommation énergétique mondiale étant de moins de 20%), pas forcément (et même probablement pas) de la consommation d'énergie électrique, si l'objectif est de lutter contre le réchauffement climatique. Le tout, c'est de savoir produire cette énergie électrique sans utiliser le pétrole, le gaz et le charbon.
Effectivement un prix du kWh livré au consommateur variable en fonction de la capacité de production instantanée peut avoir pour effet d'optimiser l'usage de l'électricité, ce qui, sans réduire la consommation globale, peut contribuer à limiter (mais certainement pas à supprimer) les besoins de stockage liés à l'intermittence des sources d'énergie renouvelable et au fait qu'elles ne sont pas pilotables en fonction de la consommation. Donc ça peut faire partie de la solution.
Mais sauf aides sociales massives, ça se fera au détriment des plus démunis, ceux qui n'auront pas les moyens d'investir dans l'amélioration de l'isolation de leur logement, dans des solutions de stockage et/ou d'autoconsommation, et qui seront les premiers à subir l'augmentation du prix du kWh dans les périodes de sous-production (ou lors des pics de consommation). Ceci dit on a l'habitude, dans une économie libérale, c'est toujours à ceux-là qu'on demande de se serrer la ceinture en premier, les riches n'ont rien à craindre.
Mais, quoi qu'il en soit, je crois qu'on a largement démontré les inconvénients de faire appel à des sources d'"énergie diffuse" (éolien et solaire) plutôt qu'à des sources d'"énergies concentrées" (nucléaire et fossiles), comme le disait Lansberg. Donc, le but étant d'exclure les fossiles, il ne reste que le nucléaire, au moins pour assurer une production de base stable et pilotable - un complément pouvant être fourni par les renouvelables (avec une préférence pour l'hydraulique qui lui au moins est pilotable, mais qui ne représente une part importante de la production électrique que dans des pays à la géographie privilégiée).
La proportion peut être différente suivant les pays et les régions du monde, mais dans un pays comme la France qui sait assurer 80% de sa production électrique à l'aide du nucléaire, ça serait idiot de s'en passer, et même d'en réduire la part à 50%. Du moins si l'objectif premier est vraiment de lutter contre le réchauffement climatique. Evidemment si nos décideurs, influencés (ou faisant face à une opinion publique influencée) par les idéologues de l'écologie politique, ont pour des raisons électorales comme premier objectif l'abandon du nucléaire, on ira dans le mur - comme l'Allemagne dont les dirigeants ont (lâchement) abandonné le nucléaire sans avouer que cela ne pourrait être compensé que par le charbon et résulterait dans une augmentation des émissions de CO2.
Malheureusement j'ai un gros doute sur la probabilité que les choix soient faits de manière rationnelle.
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