Combien de publications un scientifique peut-il lire sur une année ?
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Combien de publications un scientifique peut-il lire sur une année ?



  1. #1
    Geb

    Combien de publications un scientifique peut-il lire sur une année ?


    ------

    Bonjour,

    Je viens de lire deux articles que j'ai trouvé intéressant en tant qu'amateur :

    - How to (seriously) read a scientific paper (Pain, 2016)
    - Ten simple rules for reading a scientific paper (Carey et al., 2020)

    Du coup, j’ai une série de questions finalement assez terre-à-terre...

    1) À quelle vitesse une chercheuse ou un chercheur professionnel doit-il (ou elle) trouver, lire, assimiler, comparer (et potentiellement améliorer) les nouvelles publications ?

    Une question subsidiaire :

    2) Comment fait-il/elle pour rester à la pointe de la recherche dans son domaine et lire "suffisamment" de la production scientifique annuelle pour rester à la pointe ?

    En parfait amateur, je peux facilement supposer que la lecture de la production de leurs collègues est une part nécessaire et importante (et probablement l’une des plus chronophage) du travail des chercheurs/chercheuses, mais j’imagine que ces personnes n’ont pas de super-pouvoirs et qu’elles ne peuvent pas lire absolument tout ce qui est publié sur un sujet donné ?

    Pour fixer les idées, j’ai à l’esprit les plusieurs milliers d’articles scientifiques qui sont publiés chaque année sur le vaste sujet de l’étude scientifique des origines de la vie sur la Terre. C’est un nombre finalement difficile à estimer avec précision, mais 3000 à 4000 publis chaque année, je trouverais ça assez représentatif de la réalité (et de l'ampleur) de la tâche.

    Cordialement.

    -----
    Dernière modification par Geb ; 10/10/2022 à 12h48.

  2. #2
    f6bes

    Re : Combien de publications un scientifique peut-il lire sur une année ?

    Bjr à toi, C'est bien beau de lire...pendant ce temps on ne "travaille" pas.
    Et il vaut mieux lire dans son domaine compétence..Pas toutes les publications!
    APRES avoir lu faut aussi....se souvenir. Si énormément de lecture.....faut retrouver ses "petits" !
    Bonne journée

  3. #3
    Geb

    Re : Combien de publications un scientifique peut-il lire sur une année ?

    Bonjour,

    Citation Envoyé par f6bes Voir le message
    C'est bien beau de lire... pendant ce temps on ne "travaille" pas.
    Et il vaut mieux lire dans son domaine compétence..Pas toutes les publications!
    APRES avoir lu faut aussi....se souvenir. Si énormément de lecture.....faut retrouver ses "petits" !
    Merci pour ta réaction.

    Justement, même si je suis bien conscient que ça dépendra forcément du domaine de la science concerné, je suis tout de même très curieux de savoir comment ça se passe en pratique, au quotidien.

    Pour reprendre les deux aspects que tu soulèves :

    - Combien de publications (environ) doit-on raisonnablement lire pour rester au fait de l'état de l'art dans son domaine ?
    - Comment les scientifiques gèrent leurs lectures et leurs souvenirs de ces lectures ? Est-ce qu'un outil comme Mendeley (par exemple) est suffisant ?

    Ce sont forcément des questions très liées encore une fois au domaine d'étude, voire des questions très personnelles liées à une manière de travailler et à une facilité (ou non) avec la lecture, mais ça m'intéresserait d'avoir quelques réactions.

    Cordialement.
    Dernière modification par Geb ; 11/10/2022 à 10h47.

  4. #4
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Combien de publications un scientifique peut-il lire sur une année ?

    Salut,

    Tout travail nécessite un gros travail documentaire.

    Faut attendre que des gens du métier viennent répondre (et je ne connais pas Mendeley)

    Mais la question n'est sans doute pas si simple car il m'est arrivé fréquemment de lire des publication en diagonale pour voir si elles étaient intéressantes (pour moi). Donc il y a lire et lire.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    Paraboloide_Hyperbolique

    Re : Combien de publications un scientifique peut-il lire sur une année ?

    Bonjour,

    D'habitude on procède à ce que l'on appelle une "veille scientifique". Celle-ci recouvre de nombreux aspects du travail de scientifique et varie d'une domaine à l'autre. Une manière de procéder est d'effectuer des recherches ciblées sur des sites web spécialisés (comme Arxiv, Scopus ou, parfois, Google Scholar).

    En général, on ne lit pas tout ce qui sort (ce serait infaisable). On procède donc à un tri de ce qui semble intéressant. Par exemple, Scopus fonctionne un peu comme Google et permet des recherches par mots clefs, auteur, date (les articles les plus récents sont souvent les plus privilégiés). Le tri peut aussi s'effectuer en fonction du journal et de son impact factor.

    Enfin, il y a un aspect "réseaux sociaux" où l'on peut s'inscrire à des newsletters de journaux, laboratoires, universités,... Un exemple emblématique est "Research Gate" qui est le "Facebook" des chercheurs. Mendeley a un peu cet aspect car il envoie des notifications d'articles similaires* à ceux déjà archivés dans le logiciel.

    *Ce n'est pas toujours au point, mais j'ai déjà eu d'agréables surprises.

    Pour terminer, l'aspect "conférence/workshop" est également intéressant pour se tenir des derniers développements. Une conférence peut être intéressante car elle permet d'avoir un aperçu des toutes dernières recherches non encore publiées.

  7. #6
    Geb

    Re : Combien de publications un scientifique peut-il lire sur une année ?

    Bonjour,

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Mais la question n'est sans doute pas si simple car il m'est arrivé fréquemment de lire des publication en diagonale pour voir si elles étaient intéressantes (pour moi). Donc il y a lire et lire.
    Justement, c’est un des points d’attention dans les deux publications que j’ai mentionné au début de cette discussion : la minutie avec laquelle les chercheurs vont considérer une publication. Il y a de très nombreux cas de figure (ce n’est probablement pas une liste exhaustive) :

    - on lit juste le résumé,
    - on lit le résumé et la conclusion,
    - on lit le résumé, la conclusion et les données chiffrées (dans le texte et dans les figures),
    - on lit la publication dans son intégralité,
    - on lit la publication entière, plus les "supplementary information" avec les données brutes
    - on lit la publication, les informations supplémentaires et on vérifie en quelles termes les autres chercheurs qui citent la publication dans leurs propres travaux,
    - on fait tout ce qui précède et on contacte l'auteur ou le co-auteur "désigné aux relations publiques".

    Même la première étape la moins minutieuse serait intéressante pour moi. Est-ce qu’un chercheur parcours le résumé de plusieurs milliers de publications par an ? Ça ferait quand même une moyenne de plus de 5 publications par jour, et ce 365 jours par an.

    Citation Envoyé par Paraboloide_Hyperbolique Voir le message
    D'habitude on procède à ce que l'on appelle une "veille scientifique". Celle-ci recouvre de nombreux aspects du travail de scientifique et varie d'une domaine à l'autre. Une manière de procéder est d'effectuer des recherches ciblées sur des sites web spécialisés (comme Arxiv, Scopus ou, parfois, Google Scholar).
    Pour reprendre l’exemple que je citais d’une manière un peu provocatrice (j’imagine bien que le sujet est trop vaste pour être "attaqué de front" dans une recherche bibliographique raisonnable) :

    Si je tape "origin of life" dans Google scholar et que je limite cette recherche uniquement à l’année 2021, je me retrouve déjà avec 4600 références (alors que Google ne permet l’accès qu’à 1000 références maximum par recherche), donc si je devais les regarder une a une, je n’en verrais qu’un peu plus de 20 % (sachant qu’il faudrait encore le temps de trier pour écarter ces publications qui citent l’expression sans pour autant que ça soit le sujet principal desdites publications).

    Comme je n’ai jamais fait d’études universitaires, je n’ai jamais eu l’honneur d’essayer Scopus. J’ignore si ces limitations en terme de recherche bibliographique avec Google scholar s’appliqueraient tout autant à Scopus.

    Citation Envoyé par Paraboloide_Hyperbolique Voir le message
    En général, on ne lit pas tout ce qui sort (ce serait infaisable). On procède donc à un tri de ce qui semble intéressant. Par exemple, Scopus fonctionne un peu comme Google et permet des recherches par mots clefs, auteur, date (les articles les plus récents sont souvent les plus privilégiés). Le tri peut aussi s'effectuer en fonction du journal et de son impact factor.
    Si on ne prend pas le temps de lire (au moins l’abstract) de "tout ce qui sort", comment savoir si on n’omet pas des résultats importants (même s’ils ne sont pas connus/cités) ?

    Aussi, quand tu écris que "ce serait infaisable", que veux-tu dire par là ? Que ça prendrait trop de temps, ou qu’on n’a pas les outils pour que "rien ne nous échappe" dans notre veille scientifique quotidienne ou hebdomadaire ?

    Si la encore je reprends l’exemple des origines de la vie, je pense notamment aux alertes personnalisables sur Google scholar. Je peux me tromper, mais j’ai l’impression qu’il est limité à 20 ou 25 nouvelles publications par semaine et par alerte. Du coup, lorsqu’il y a plus de 20 ou 25 nouvelles publications par semaine qui sont proposées (ce qui serait souvent le cas avec l’alerte pour l’expression "origin of life"), ça n’affiche pas "tout ce qui sort".

    Citation Envoyé par Paraboloide_Hyperbolique Voir le message
    Enfin, il y a un aspect "réseaux sociaux" où l'on peut s'inscrire à des newsletters de journaux, laboratoires, universités,... Un exemple emblématique est "Research Gate" qui est le "Facebook" des chercheurs. Mendeley a un peu cet aspect car il envoie des notifications d'articles similaires* à ceux déjà archivés dans le logiciel.

    *Ce n'est pas toujours au point, mais j'ai déjà eu d'agréables surprises.
    L’avantage de Mendeley c’est qu’il est aussi accessible pour des amateurs sans formation scientifique comme moi.

    Citation Envoyé par Paraboloide_Hyperbolique Voir le message
    Pour terminer, l'aspect "conférence/workshop" est également intéressant pour se tenir des derniers développements. Une conférence peut être intéressante car elle permet d'avoir un aperçu des toutes dernières recherches non encore publiées.
    Oui, j’ai vu certains cas où des résultats étaient présentés à des colloques jusqu’à 12 à 18 mois avant leur publication officielle dans une revue à comité de lecture.

    Cordialement.
    Dernière modification par Geb ; 12/10/2022 à 12h21.

  8. #7
    MissJenny

    Re : Combien de publications un scientifique peut-il lire sur une année ?

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Si je tape "origin of life" dans Google scholar et que je limite cette recherche uniquement à l’année 2021, je me retrouve déjà avec 4600 références
    je ne connais pas du tout ce champ mais il est certainement trop large par rapport au domaine typique d'un chercheur. Les chercheurs lisent beaucoup dans un domaine en général très étroit et un peu à côté.

    par ailleurs, il sort de temps en temps un article qui fait la revue de la littérature sur un sujet donné, et donc a fait le tri dans les publications. Lire ce genre d'article fait gagner du temps.

  9. #8
    Tawahi-Kiwi
    Modérateur

    Re : Combien de publications un scientifique peut-il lire sur une année ?

    Citation Envoyé par MissJenny Voir le message
    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Si je tape "origin of life" dans Google scholar et que je limite cette recherche uniquement à l’année 2021, je me retrouve déjà avec 4600 références
    je ne connais pas du tout ce champ mais il est certainement trop large par rapport au domaine typique d'un chercheur. Les chercheurs lisent beaucoup dans un domaine en général très étroit et un peu à côté.
    En effet, dans un de mes domaines recherche ou je réactualise pour le moment ma biblio, qu'on pourrait intituler de maniere tres générale "le transfert de magma du manteau vers la croute"; une recherche de littérature typique sera : magma+transfer+mantle+reactive flow+silica saturated+channel+... parce que ce n'est pas seulement la litterature sur la plomberie magmatique qui m'interesse, c'est le transfert de magma saturé en silice au travers de chenaux pyroxenitiques dans une péridotite poreuse et le '+...' est éventuellement la ou je précise exactement ce que je recherche (ex: géochimie des lanthanides, désequilibre isotopique de l'uranium, tomographie sismique, etc. etc.) car pour 2021, sans le '+...', j'ai quand meme 350 résultats sur Google Scholar.
    Et pour ce meme sujet, je peux aussi faire une recherche tout aussi précise (voir plus) dans un autre domaine, pour rechercher par exemple des applications particulieres de la loi de Stokes lorsque les parametres sont un peu exotiques.
    C'est pour mon exemple récent de cette semaine, histoire de donner une idée.

    Donc il y a beaucoup de filtrage dans les lectures sinon on en sort pas.

    Pour le reste, personellement, c'est beaucoup de lecture en diagonale, de 'je regarde l'abstract , les figures et les conclusions', ou l(es) auteur(s)+mots clés. et 1 article sur 50 que je lirais peut etre correctement.

    Il faut aussi prendre en compte que lire un article pointu quand on est spécialiste du sujet, une grande partie sont des banalités, des évidences (meme si il faut le montrer pour etre complet) ou des détails qui ne sont utiles que dans certaines applications, alors que des que l'on sort de son domaine de spécialisation, il faut admettre ou survoler pas mal de détails si on ne veut pas perdre trop son temps.

    T-K
    Dernière modification par Tawahi-Kiwi ; 12/10/2022 à 15h08.
    If you open your mind too much, your brain will fall out (T.Minchin)

  10. #9
    Paraboloide_Hyperbolique

    Re : Combien de publications un scientifique peut-il lire sur une année ?

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Bonjour,



    Justement, c’est un des points d’attention dans les deux publications que j’ai mentionné au début de cette discussion : la minutie avec laquelle les chercheurs vont considérer une publication. Il y a de très nombreux cas de figure (ce n’est probablement pas une liste exhaustive) :

    - on lit juste le résumé,
    - on lit le résumé et la conclusion,
    - on lit le résumé, la conclusion et les données chiffrées (dans le texte et dans les figures),
    - on lit la publication dans son intégralité,
    - on lit la publication entière, plus les "supplementary information" avec les données brutes
    - on lit la publication, les informations supplémentaires et on vérifie en quelles termes les autres chercheurs qui citent la publication dans leurs propres travaux,
    - on fait tout ce qui précède et on contacte l'auteur ou le co-auteur "désigné aux relations publiques".
    C'est en effet une liste de "filtres" que j'ai omis de préciser dans mon précédent message. Tant mieux que tu le précises, car cela complète ce que j'ai dit

    A noter que ton dernier point (contacter l'auteur) est plutôt rare. On le fait généralement dans deux cas de figures:

    1. On pige rien à l'article malgré des recherches poussées et on demande des détails au premier auteur.
    2. On trouve l'article extrêmement intéressant et on souhaite poursuivre une collaboration avec celui-ci.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Même la première étape la moins minutieuse serait intéressante pour moi. Est-ce qu’un chercheur parcours le résumé de plusieurs milliers de publications par an ? Ça ferait quand même une moyenne de plus de 5 publications par jour, et ce 365 jours par an.
    Encore une fois, cela dépend beaucoup du chercheur et de son domaine d'activité. Cela peut aussi varier en fonction de ce que fait le chercheur. S'il a besoin d'explorer un nouveau champ (pour un nouveau projet de recherche par exemple), il va probablement lire de 5 à 10 articles par jours (pas forcément tout dans les détails non-plus). S'il connaît son champ, je dirais que la moyenne (d'après mon expérience, cela peut dépendre des domaines) tombe à 2 ou 3 articles par semaine.


    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Pour reprendre l’exemple que je citais d’une manière un peu provocatrice (j’imagine bien que le sujet est trop vaste pour être "attaqué de front" dans une recherche bibliographique raisonnable) :

    Si je tape "origin of life" dans Google scholar et que je limite cette recherche uniquement à l’année 2021, je me retrouve déjà avec 4600 références (alors que Google ne permet l’accès qu’à 1000 références maximum par recherche), donc si je devais les regarder une a une, je n’en verrais qu’un peu plus de 20 % (sachant qu’il faudrait encore le temps de trier pour écarter ces publications qui citent l’expression sans pour autant que ça soit le sujet principal desdites publications).
    "Origin Of Life" est en effet bien trop large comme critère de recherche. En général on combine plusieurs critères de recherches très ciblés*.

    *J'ai par exemple recherché récemment des articles sur les techniques de caractérisation des fonctions d'étalement du point pour les appareils tomographiques industriels. En cherchant "Point Spread Function" (fonction d'étalement du point en anglais) avec d'autres mots clefs, je n'obtenais pas ce que je voulais. Par contre avec "Focal Spot" (point focal) les résultats était bien plus pertinents. J'ai dû ensuite combiner cela avec "Non Destructive Testing" (et non "Industry") pour ne plus avoir les articles d'ordre médicaux qui ne m'intéressaient pas.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Si on ne prend pas le temps de lire (au moins l’abstract) de "tout ce qui sort", comment savoir si on n’omet pas des résultats importants (même s’ils ne sont pas connus/cités) ?
    On compte sur la "sélection naturelle". En principe* un article important finira par être plus cité que les autres et sera donc mis en avant par les moteurs de recherche.

    *A noter que ce n'est malheureusement pas toujours le cas.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Aussi, quand tu écris que "ce serait infaisable", que veux-tu dire par là ? Que ça prendrait trop de temps, ou qu’on n’a pas les outils pour que "rien ne nous échappe" dans notre veille scientifique quotidienne ou hebdomadaire ?
    Les deux: le volume à lire est bien trop grand (maintenir à jour le bagage conceptuel nécessaire sur un domaine trop large est intellectuellement infaisable). Les moteurs de recherche ne sont pas parfait non-plus.

    Citation Envoyé par Geb Voir le message
    Si la encore je reprends l’exemple des origines de la vie, je pense notamment aux alertes personnalisables sur Google scholar. Je peux me tromper, mais j’ai l’impression qu’il est limité à 20 ou 25 nouvelles publications par semaine et par alerte. Du coup, lorsqu’il y a plus de 20 ou 25 nouvelles publications par semaine qui sont proposées (ce qui serait souvent le cas avec l’alerte pour l’expression "origin of life"), ça n’affiche pas "tout ce qui sort".
    En effet. C'est pour cela qu'il ne faut pas limiter aux seules notifications des moteurs de recherche. Il faut "aller à la pêche" soit-même.

    Citation Envoyé par MissJenny
    par ailleurs, il sort de temps en temps un article qui fait la revue de la littérature sur un sujet donné, et donc a fait le tri dans les publications. Lire ce genre d'article fait gagner du temps.
    Tout à fait, cela facilite le travail des autres chercheurs quand il y en a un qui se dévoue à effectuer une revue approfondie. A noter, que pour n'importe quel article (de revue ou non) il est habituellement d'usage d'effectuer une petite revue de l'état de l'art dans la partie introductive; histoire de dire: "voilà ce qui a été fait, et voilà ce que l'on apporte".

  11. #10
    Sethy

    Re : Combien de publications un scientifique peut-il lire sur une année ?

    Je suis d'accord avec ce qui a été écrit, j'ajoute qu'il faut aussi voir les motivations initiale.

    Si on s'intéresse à un sujet, on a parfois été formé (en partie du moins) sur ce sujet ou un sujet connexe. Un cours universitaire bien fait, s'appuie sur quelques livres, qu'en principe le professeur renseigne au début du cours. Ces livres sont évidemment un excellent point de départ. Sur cette page qui concerne un cours universitaire, il y a une section intitulée "Références, bibliographie et lectures recommandées" (lien : ULB).

    De plus, rien n'interdit d'aller suivre un cours, même si on a déjà son diplôme. Il suffit de demander au professeur et en toute logique, il acceptera.

    L'autre option est de trouver un livre qui parle du sujet. Evidemment pas un livre de vulgarisation, mais un livre écrit par des spécialistes du domaine (souvent de nombreux auteurs) et dont chaque chapitre se termine avec une importante bibliographie.

    Ici, typiquement un exemple d'un tel bouquin, où chaque chapitre à ses propres auteurs : https://pubs.rsc.org/en/content/ebook/978-1-84973-891-0

    Dans ce cas précis, la lecture des résumés des chapitres va permettre d'orienter la lecture vers ceux qui sont intéressant pour ses propres travaux.

    Voici à quoi ressemble la fin d'un chapitre de ce genre de bouquin :
    Nom : Books.PNG
Affichages : 203
Taille : 51,6 Ko

    (d'accord, j'aurais du faire plus petit, désolé)
    Tout est toujours plus complexe qu'on (que je) ne le pense de prime abord.

  12. #11
    Geb

    Re : Combien de publications un scientifique peut-il lire sur une année ?

    Bonsoir,

    Je me permets de revenir sur cette discussion pour proposer une nouvelle manière de prendre connaissance de certaines des publications les plus récentes dans un domaine.

    De manière générale, j'essaye de me contraindre, dans mon approche du problème, à tenir compte des évolutions récentes du domaine qui m'intéresse (c-à-d celui des origines de la vie sur la Terre). En effet, ce qui me motive à cela, c'est que je suis parfois horrifié (ou fasciné) par les (rares) vulgarisateurs qui prennent une part substantielle du temps qui leur est imparti lors d'une conférence grand public, pour répéter (parfois depuis 25 ans) les mêmes données expérimentales à leur auditoire, et j'aimerais intégrer dans mes méthodes de recherche de nouvelle littérature, les moyens "intrinsèques" de ne pas faire la même erreur.

    Évidemment, j'utilise déjà la fonction "Alerte" de Google scholar, mais elle ne donne pas vraiment toute la littérature, et ne me permet pas de "revenir en arrière", donc je trouverais utile de rechercher des alternatives. J'imagine qu'on est tous d'accord aussi pour reconnaître que Google actualités est plus qu'insuffisant pour l'objectif qui est le mien, puisque les résultats expérimentaux qui reçoivent ne serait-ce qu'un peu d'attention médiatique dans la presse mainstream surveillée par Google doivent représenter moins de 1% des résultats qui sont dignes d'intérêt selon moi.

    Dans ce contexte, je viens de "jouer" avec une "fonction" que je ne connaissais pas encore il y a 10 jours : la fonction label sur Google scholar. Voir par exemple la liste des chercheurs qui ont mentionné le libellé origin of life comme centre d'intérêt de leurs recherches sur leur profil Google scholar. Il s'agit des centres d'intérêt et des mots-clés définis par les chercheurs eux-mêmes comme de nature à traduire le mieux leurs recherches.

    Évidemment, c'est une approche très imparfaite. On peut remarquer par exemple que Steven A. Benner, qui est pourtant reconnu comme un contributeur au domaine des origines de la vie, a mentionné comme seul et unique libellé le mot "Science"... Donc, il y a manifestement de nombreux chercheurs qui passeront entre les "mailles du filet", peut-être parce qu'il considère que "origin of life" n'est pas un centre d'intérêt assez sérieux pour un chercheur qui se respecte ?

    Quoi qu'il en soit, j'ai choisi de limiter ma recherche aux 10 libellés suivants : "origin/origins of life", "prebiotic chemistry", "protocell/protocells", "abiogenesis", "quasispecies","the origin of life", "early evolution of life", "emergence of life" et cela m'a donné une liste de 501 chercheurs différents.

    D'autres tentatives comme "astrobiology", "exobiology" ou "chemical evolution" donnaient trop souvent des chercheurs qui ne travaillaient manifestement pas directement sur la question des origines de la vie sur la Terre, donc j'ai décidé de me simplifier la vie en ne les incluant pas dans ma recherche.

    Ce que j'aime avec ce système, c'est qu'il m'a permis de découvrir quelques jeunes chercheurs qui commencent à peine à publier sur la question, ou qui ont manifestement un intérêt, sans pour autant n'avoir jamais publié quoi que ce soit sur le sujet.

    Que pensez-vous de cette méthode pour "rester à la page" en s'exposant de facto à des "petits nouveaux" ? Y a-t-il d'autres manières de faire ce genre de liste par "centre d'intérêt" des chercheurs avec des ressources en ligne ?

    Cordialement.
    Dernière modification par Geb ; 30/10/2023 à 02h11.

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