Bonjour,
Je suis retombé sur un article que j'avais conservé en partie dans un fichier word, je ne retombe plus sur la source malgré de nombreuses recherches. Je voulais avoir votre avis, analyse, sur ce qui est dit dans cet article :
Il s'agit de l'article d'un mathématicien (Benoît Rittaud) qui se décrit également comme climato-réaliste qui avançe que la responsabilité humaine dans le changement climatique n’est qu’une hypothèse scientifique peu étayée. Au-delà de quelques décennies, ou de quelques siècles pour les meilleures d’entre elles, les données disponibles sont trop floues, trop lacunaires et trop indirectes pour reconstituer des évolutions sur de courtes périodes. Qui peut dire s’il faisait plus chaud ou plus froid dans les années – 5630 que dans les années – 5640 ? Personne. Quant aux prévisions pour 2100, elles resteront douteuses tant que les modèles n’auront pas fait leurs preuves. Ne confondons pas ce qu’on voit avec ce qu’on prévoit plaidait-il pour justifier ses fortes réserves face au discours écologique dominant.
A la question de l’origine humaine du réchauffement de la planète qui fait l’objet d’un consensus scientifique il répond que ce consensus fonctionne par l’intimidation. Pour avoir osé dire que la Grande Barrière de corail n’était pas en si mauvaise forme, Peter Ridd, l’un des meilleurs spécialistes du domaine, a perdu son poste à l’université. À une échelle moindre, mais de façon tout aussi révélatrice, l’éviction a aussi frappé Susan Crockford, une spécialiste canadienne des ours polaires. Samuel Furfari, l’un des meilleurs connaisseurs de la politique énergétique européenne, a récemment été menacé par la cancel cultureclimatique d’un syndicat étudiant. En France, on peut rappeler le cas de Philippe Verdier, ce directeur du service météo de France Télévisions, viré pour avoir critiqué l’hypocrisie climatique juste avant la COP21. Un consensus qui opère de cette manière n’est qu’un village Potemkine. En science, l’obligation de consensus étouffe la créativité. Si la climatologie actuelle s’en revendique, c’est qu’elle est bien malade.
Dans l'article on lui demandait comment il jugeait en tant que mathématicien les modèles de prévisions climatiques. Sa réponse était la suivante :
De même qu’une carte n’est pas le territoire, un modèle n’est pas le réel, et encore moins un oracle. C’est un bricolage. Y avoir recours, c’est admettre en creux qu’on n’a pas compris le fond des choses. Il est vrai qu’avec le système climatique, on a affaire à forte partie : atmosphère, biosphère, cryosphère, hydrosphère, lithosphère et leurs interactions le rendent fondamentalement complexe et instable. Ce n’est pas par hasard que l’un des articles fondateurs de la fameuse théorie du chaos concerne les transferts de chaleur atmosphérique, un point clé de la machinerie climatique. Utiliser des modèles n’est pas forcément mauvais en soi. Celui de Ptolémée sur le mouvement apparent des planètes a fait autorité pendant un millénaire et demi – un record d’autant plus méritoire que ce modèle plaçait la Terre au centre de l’univers. Nos modèles climatiques ne peuvent hélas pas rivaliser. Ils n’ont jamais fait leurs preuves pour prévoir le climat cinquante ans à l’avance, tout bêtement parce qu’il y a cinquante ans, ils n’existaient pas. Ils ne sont pas d’accord entre eux car ils proposent des valeurs très différentes pour le réchauffement à venir, dont le seul point commun est d’être largement excessives. Sur une centaine de projections, seule celle du modèle russe INM-CM4 reste dans les clous des observations. Pour disposer de modèles climatiques fiables, il faudra donc encore attendre. En science, la patience est une vertu.
Il qualifie ensuite le GIEC d'ovni en expliquant que le GIEC est le seul organisme onusien traitant de sujets scientifiques qui a été créé pour appuyer ouvertement une politique. Son rôle officiel est de « comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d'origine humaine ». Les conclusions sont donc préécrites : le GIEC ne doit regarder que les risques, d’emblée présentés comme avérés, et se limiter à ceux causés par l’homme. Les bénéfices (nombreux) de l’évolution climatique actuelle sortent du champ de son expertise, tout comme la part des phénomènes naturels. Malgré la louable prudence de ses débuts, le GIEC a progressivement été rattrapé par l’alarmisme obligatoire. C’était sans doute inévitable, si honnêtes et compétents que soient ses scientifiques, d’ailleurs très minoritaires dans l’organisation. Quoi qu’il en soit, le contraste est cruel avec cet autre comité onusien qu’est l’Unscear, au mandat sobre et non orienté : produire des « rapports sur l’intensité observée des radiations ionisantes et de la radioactivité ambiante ». De fait, l'Unscear a le courage de faire des rapports emmerdants et sans éclat. Il s’en tient à son strict travail d’expertise, sans donner dans un pathos pourtant facile. La rançon de son sérieux est que personne n’en entend jamais parler, alors que le GIEC ne manque pas une occasion de tirer n'importe quelle sonnette d’alarme. D’une manière générale, les scientifiques sont mal équipés pour naviguer dans les eaux troubles de la politique. Ils se croient protégés par leurs connaissances et leur intégrité alors qu’ils sont démunis devant des mouvements qui les dépassent.
Voici pour finir (je passe certaine partie) son regard sur la transition énergétique :
La France est le pays qui a le moins de raisons de se lancer dans cette chimère, car ses centrales nucléaires fournissent une électricité déjà décarbonée, ce qui lui permet au passage de figurer aux meilleurs rangs des classements environnementaux. On peut penser que les nucléocrates ont essayé de se réconcilier avec les écologistes autour du climat (il existe des associations en ce sens). Cela fait un peu de peine que d’imaginer ces braves ingénieurs armés de chiffres et de raisonnements se porter à la rencontre de militants hostiles, remplis de slogans et d’émotions… La fermeture de la centrale atomique Fessenheim a dû être pour eux un douloureux retour au réel.
La transition énergétique est une aberration économique et industrielle. Elle ne réduira pas les émissions de CO2, elle aura même tendance à les augmenter puisque, pour compenser l’intermittence solaire et éolienne, on utilisera sans doute des centrales au gaz. On saccagera des paysages et on polluera par l’usage de terres rares aussi bien que par le déversement massif de béton dans les sols. Comptez au bas mot 600 tonnes pour le socle d’une seule éolienne. Qui nettoiera tout ça le jour venu ? À cette question, un ange passe… La transition énergétique est une triste démonstration de l’irrationalisme ambiant qui fait rejeter toute logique au profit d’une mythologie païenne imposant d’agir pour agir, sans souci des conséquences. Au fond, le seul climat qui doive vraiment nous inquiéter, c’est le climat intellectuel.
Merci
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