Les éoliennes ? laissez moi rire. C'est du pipo !
Je vais vous démontrer comment les antinucléaires vous manipulent avec l'éolien:
L'énergie électrique fournie par une éolienne est fortement variable au cours du temps. En effet, une éolienne ne délivre sa puissance maximale (ou nominale) que dans une fourchette de vitesses de vent assez restreinte : trop lent, le vent n'entraîne pas les pales assez vite, trop rapide, il les entraînerait trop vite et il faut réduire la vitesse de rotation en faisant pivoter les pales.
Les éoliennes modernes ont certes des puissances unitaires qui peuvent aller jsuqu'à 2,5 MW sur terre, et 5 MW en mer, mais cela ne change pas la manière dont la puissance est délivrée en fonction de la vitesse du vent. Or, cela semblera peut-être une évidence, le vent n'est constant ni en force ni en direction. Dans les champs d'éoliennes elles ne sont pas placées aux sommets d'un maillage carré mais d'un maillage rectangulaire, le grand côté de la maille devant être dans le lit du vent dominant.
Par ailleurs, pour un champ d'éoliennes la puissance délivrée par unité de surface est en première approximation indépendante de la taille des éoliennes. En effet, des éoliennes plus puissantes sont aussi plus grandes et doivent être plus espacées pour que le vent soit efficace sur toutes les éoliennes car l'écoulement immédiatement derrière une éolienne est perturbé.
Concrètement la densité de puissance nominale installée dans un champ d'éoliennes situé dans une zone favorable est de l'ordre de 10 MW par km2, soit une production annuelle de l'ordre de 20 GW.h par km2, quelque soit la taille des éoliennes concernées. En fait cela va de 7 à 12 MW par km2, donc 10 MW est valable pour un calcul en ordre de grandeur.
En partant de ce constat, quelle surface de zones favorables faudrait-il couvrir d'éoliennes pour produire en moyenne la consommation française d'électricité ? Il s'agit d'un exercice académique, mais qui sera illustratif pour montrer à quel point s'approvisionner uniquement avec des renouvelables est une gageure au niveau actuel de consommation d'électricité.
La production française d'électricité a été de 506 TW.h en 1997 (1 TW.h = 1.000.000.000.000 W.h).
Il en résulte que pour fournir 506 TW.h (soit 506.000 GW.h) avec des éoliennes fournissant 20 GW.h par km2, il faudrait "planter" une surface favorable de 506.000 ÷ 20 = 25.000 km2, soit environ 5% du territoire métropolitain, ce qui représente à peu près la superficie actuellement occupée par les villes, les routes et les parkings, même si en fait les surfaces ne sont pas mobilisées en totalité et restent largement disponibles pour un autre usage (cultures notamment).
Avec des éoliennes de 1 MW de puissance nominale (qui font de l'ordre de 80 m de haut), fournissant donc environ 2 GWh par an en zone favorable, il en faudrait plus de 250.000 pour produire les 506 TWh !
Mais comme le vent est intermittent, alors que la demande varie, mais pas dans les mêmes proportions (personne n'entend avoir un frigidaire qui ne fonctionne pas les jours sans vent !), une électricité uniquement éolienne devrait pouvoir être stockée au moment où il y a du vent, puis restituée au moment où le consommateur entend être servi. Sous forme chimique, les possibilités de stockage sont l'utilisation d'un accumulateur (une "batterie") ou la conversion en hydrogène, sous forme mécanique cela peut consister à remonter de l'eau dans un réservoir d'altitude (ce que fait déjà EDF).
Si toute l'énergie électrique du pays était éolienne, le stockage dans des batteries de l'électricité représenterait des consommations de matériaux et des volumes hors de proportion avec les moyens disponibles : dimensionner des accumulateurs pour stocker l'équivalent de quelques jours de production d'électricité (à raison de 1 TWh par jour en gros) induirait, même pour 10% de l'électricité seulement, des mobilisations de ressources considérables.
Une solution probablement plus réaliste consiste à produire de l'hydrogène par électrolyse puis à la stocker afin de l'utiliser dans des piles à combustible lors des jours sans vent. Le rendement de l'électrolyse est de 80% au mieux, celui du stockage de l'hydrogène 80% au mieux également (il faut bien utiliser de l'énergie pour le comprimer !), et enfin les meilleures piles ont des rendements de 80% en cogénération (ce qui revient à promouvoir le chauffage électrique alors que ce mode est présenté par les antinucléaires comme une hérésie aujourd'hui !) mais de 45% en production électrique seule.
Dans ce dernier cas, le rendement global de la chaîne est de 28%. Si nous supposons que la moitié de l'électricité éolienne est consommée lorsqu'elle est produite, mais que pour l'autre moitié il faut stocker, avec un rendement de 25%, alors il faut environ 600.000 éoliennes pour produire 500 TWh (soit 125.000 qui produisent sans stockage, et 500.000 qui produisent avec stockage, donc une fourniture utile divisée par 4, la même chose que 125.000 sans stockage, et on retrouve bien la production brute de 250.000 éoliennes au total).
Pour le stockage de l'eau, un exemple sera éclairant : les lacs de barrage fournissent actuellement 15% de la production d'électricité en France. Cela signifie qu'un stockage d'eau pouvant alimenter la France entière un jour sans vent revient à multiplier les lacs amont par 6 au moins, puis encore par 6 pour récupérer l'eau en aval pour pouvoir la remonter à la demande, et enfin par un facteur inconnu lié au fait que remonter l'eau fait perdre le rendement du moteur électrique (20%) et induit des frottements.
Si notre pays doit être balayé de plus en plus fréquemment par des phénomènes météo très violents (ouragans l'hiver par exemple) à cause des antinucléaires qui prônent indirectement les énergies fossiles et favorisent ainsi l'effet de serre, cela induira une consommation accrue de matériaux pour construire des éoliennes pouvant résister à des vents violents (ce qui n'est pas le cas actuellement). L'éolienne est chère au départ. S'il faut les remplacer tous les ans du fait des tempêtes, où est l'intérêt ?
En 2002 l'éolien a produit 0,3 TWh en France, soit environ 0,06% de notre production électrique totale. Le programme Eole 2005, qui prévoit 500 MW de puissance installée en 2005, soit 250 à 500 éoliennes de grande taille, permettra ainsi à la France de produire 1 TWh dans les meilleures conditions, soit 2,5% de la production électrique à base de combustibles fossiles, 0,25% de la consommation d'électricité française, ou encore moins de 0,1% de notre consommation d'énergie totale. Il convient donc d'être réaliste.
Faut-il passer des années à se focaliser sur 0,1%, quand, dans le même temps, un programme un peu sérieux d'économies pourrait facilement faire baisser la consommation de 10%, c'est à dire 100 fois plus, en attendant de diviser notre consommation par 2 à 3, seule condition pour envisager la "durabilité" autrement que dans les discours ? AAAAhhh le bla bla !
Et nous n'en avons pas fini avec nos malheurs: le coefficient de 2.000 est exceptionnel : il n'est attient qu'en de rares endroits ventés abondamment et régulièrement (Aude).
Assez de bla bla et passons aux faits: il se pourrait qu'il faille mobiliser une surface bien supérieure. La société Espace Eolien Developpement a établi une carte détaillant le potentiel "techniquement installable" d'énergie éolienne en France métropolitaine, mais ce potentiel ne se monte qu'à 10% de notre production électrique actuelle.
Comme les vents moyens décroissent très vite dès que l'on s'éloigne des zones les plus favorables (crêtes ou littoral), un coefficient moyen "raisonnable" de 1500 et un rendement de 30% pour le stockage obligeraient alors à couvrir près de 20% du pays, avec 1 million d'éoliennes ! Nous serions donc obligés de planter 3 éoiliennes dans la maison de re fle chi ssez.
Il est facile de déduire de ce patit calcul à la Walter qu'un plan ambitieux de production d'électricité à base d'énergie éolienne (par ambitieux, il faut comprendre "qui ne soit pas ridicule comparé à notre consommation actuelle") n'est pas nécessairement réaliste, quelle que soit l'échéance. L'expérience danoise le prouve.
Le Danemark, champion toutes catégories de l'éolien dans le monde, fait moins de 10% de son électricité par ce moyen (malgré tout le battage médiatique), alors qu'il y consacre - sans mauvais jeu de mots - beaucoup d'énergie. Cela représente moins de 3% de sa consommation totale d'énergie : à peu près une année d'augmentation de la consommation d'énergie dans un pays comme la France sur la période 1960-2000.
L'éolien est-il une solution pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre ?
Admettons maintenant que nous ne stockons pas l'électricité éolienne, ce qui signifie :
- que les éoliennes sont reliées au réseau,
- que, nécessairement, une autre forme de production d'électricité est utilisée les jours sans vent.
Supposons par exemple que nous souhaitions produire 50% de notre électricité avec de l'éolien couplé au réseau. Cela signifierait en fait que nous produirions 50% - ou plus - de notre électricité avec de l'éolien les jours avec vent, mais que, les jours sans vent, soit nous avons 50% d'électricité en moins sur le réseau, soit...nous la ferions autrement. Sauf à ce que le consommateur accepte des restrictions importantes (réparties comment ? Bonjour les guéguerres que j'ai mentionnées dans une autre intervention) les jours sans vent, cela imposerait alors de construire aussi des centrales thermiques (donc fonctionnant au charbon, au gaz ou au pétrole) qui seraient mises en route en l'absence de vent (Bonjour le CO2 et le terrorisme).
En effet, les centrales nucléaires ne peuvent pas être arrêtées et mises en route "à la demande" sur des créneaux de quelques heures, et les lacs de barrage sont déjà utilisés au maximum. A consommation constante, installer des éoliennes pour produire l'essentiel de notre électricité nous forcerait donc à construire en plus des centrales thermiques, dont la capacité nominale serait celle des éoliennes installées. Il n'y a pas longtemps, un producteur d'électricité au charbon (ce que l'on fait de pire en matière d'émissions par kWh produit) se réjouir de l'essor de l'éolien, qui va permettre de "donner un nouvel essor à la production d'électricité au charbon" !
En France, un plan massif d'éolien raccordé au réseau signifierait donc, dans les faits, une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, comme au Danemark et en Allemagne. Par contre, si un pays fait déjà massivement son électricité de manière thermique, le bénéfice est supérieur mais...à condition de conserver des centrales thermiques. Une conversion au nucléaire - qui n'a que des avantages par ailleurs - permet d'espérer des gains nettement supérieurs en matière d'émissions.
En fait nous avons déjà quelques centrales thermiques en France, utilisées essentiellement en hiver, qui pourraient donc être arrêtées les jours avec vent en hiver, soit 25 à 30% du temps tout au plus, mais là s'arrête le bénéfice. Notre production thermique étant de 30 à 40 TWh, nous pouvons alors installer 10TWh d'éolien tout au plus, soit une petite partie de notre production électrique. Installer un ou deux grands barrages supplémentaires permettrait d'arriver dans les mêmes ordres de grandeur, et chacun est libre de savoir s'il préfère une vallée pleine d'eau ou des côtes et des montagnes pleines d'éoliennes.
L'engouement auquel nous assistons actuellement pour l'éolien est curieux. Cette solution n'apparaît dans les bons ordres de grandeur ni pour lutter efficacement contre les émissions de gaz à effet de serre ni pour concourir de manière significative à notre consommation d'énergie actuelle.
Si la première priorité pour l'avenir est de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, il y a bien plus efficace à faire que de mettre des éoliennes partout. La Suisse, qui n'a quasiment pas d'éoliennes, a des émissions par habitant deux fois moindres que celles du Danemark (qui est le premier pollueur par habitant en Europe question gaz à effet de serre), une fois et demi moindre que les nôtres, et pourtant il y fait froid l'hiver (30% de la consommation d'énergie en France est liée au "confort sanitaire", chauffage pour l'essentiel et eau chaude). L'Allemagne, qui vient juste après le Danemark (pour la production éolienne) a aussi des émissions de gaz à effet de serre par habitant bien au-dessus de la moyenne européenne.
Plus généralement, si notre première priorité est de minimiser notre impact sur l'environnement, penser qu'il suffit de mettre des éoliennes partout pour y parvenir est hélas un rêve. Il nous faudra pour cela renoncer à la poursuite de la croissance en volume.
Si la première priorité est de faire uniquement appel aux renouvelables pour notre consommation d'énergie, il est incontournable - et alors bien plus efficace à court terme - de diminuer au préalable notre consommation d'énergie : aucune solution n'est dans les bons ordres de grandeur pour nous permettre un approvisionnement à notre niveau actuel, et il s'en faut de beaucoup.
Et enfin, toutes les renouvelables ne sont pas égales ! Mettre sur un pied d'égalité la biomasse, les carburants d'origine agricole, l'éolien, le solaire, la géothermie et l'énergie hydroélectrique est ignorer que chaque forme a ses avantages et ses inconvénients, et que toutes sont très loin d'avoir le même potentiel. Au niveau actuel de consommation d'énergie que nous avons, l'éolien servira juste d'alibi au prix d'une dégradation significative des paysages et d'une augmentation, dans certains cas, des émissions de gaz à effet de serre.
Oui à l'éolien en complément, mais pas en base.
Seule l'énergie nucléaire nous sauvera !
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