Je suis très frustré de la façon dont les discussions sur l'amplitude et les causes du RC dégénèrent systématiquement, et finissent par être fermées. Je ne veux surtout pas relancer le débat "cour de récré" genre "c'est toi qu'a commencé", mais je suis simplement frustré de ne jamais arriver à faire un point clair de ce qui est certain et incertain, prouvé et non prouvé, et de quantifier la part d'incertitude sur les modèles futurs.
Pour moi , je ne remets nullement en cause les principes du transfert radiatif et l'existence théorique de l'effet de serre. Ma seule perplexité vient de la façon dont on "calibre" la sensibilité climatique, c'est à dire les rétroactions. Si je comprends bien la démarche de la majorité des climatologues, on a un certain nombres d'hypothèses (merci de corriger si j'ai mal compris certains points)
* l'origine de la température superficielle est le flux incident sur la surface, équilibré par le rayonnement, conduisant à un état quasi stationnaire.
* les variations de température ne peuvent etre dues qu'à une modification de ce flux (forçage positif ou négatif).
* le CO2 produit un tel forçage par son effet de serre (il y en a d'autres possibles : aerosols, activité solaire..)
* l'amplitude de ce forçage due au seul CO2 serait insuffisant pour expliquer la variation observée, tout comme celles du passé , il faut donc supposer des rétroactions conduisant à amplifier les variations dues au forçage
* les modèles jouent ensuite avec les paramètres pour reproduire les courbes (plus ou moins bien mesurées) en fonction des forçages (plus ou moins bien connus) jusqu'à en déduire une valeur de ces paramètres, et extrapoler dans le futur.
Tout ça parait raisonnable à première vue, mais il y a quand même quelques problèmes, à commencer par la première hypothèse. Un système complexe a souvent des attracteurs qui peuvent le conduire à différents états plus ou moins stables entre lesquels il transite de temps en temps, sans qu'on puisse invoquer des "forçages" externes. Un exemple connu est l'ENSO (El Nino ), un autre est l'inversion des pôles magnétiques du Soleil ou de la Terre, si vous mesurez l'amplitude du champ B, vous le verrez "osciller" tout seul sans aucun forçage externe connu ! une de mes questions (entre autres) est donc : avec quel certitude (et sous quel argument) peut-on exclure, ou donner une borne supérieure, à de telles oscillations spontanées, à l'echelle du siècle, qui pourraient représenter une part non négligeable du RC observé (et facilement expliquer les alternances de réchauffement au début du siècle, puis de stagnation), et du coup diminuer l'amplitude des rétroactions du forçage en le ramenant à des valeurs plus proches de la valeur sans rétroaction ? y a-t-il des arguments solides pour ça?
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